Pourquoi la religion fait-elle obstacle à un amour pur et partagé en déniant à la nature humaine son essence charnelle ?
C'est tout l'objet de ce roman où
Zola s'insurge contre le refus de la nature sexuée de l'homme et notamment du prêtre. Il pose le problème de la foi et du célibat des prêtres.
Malgré des descriptions trop longues, au risque d'être un peu ennuyeuses, on ne peut que saluer la remarquable poésie de la Nature aux symboles d'ombre et de mort, aux symboles de vie et de lumière. Ainsi s'oppose à l'évocation de Dieu et de l'Eglise, une Nature complice, salvatrice, pure et même protectrice. Est ainsi dépeinte une Nature propice aux amours et à la joie de vivre.
C'est ainsi qu'Albine évoque l'endroit où elle veut conduire le prêtre : « C'est au fond d'un buisson, un trou de verdure large comme un grand lit. de là, on entend le jardin vivre, avec ses arbres, ses eaux, son ciel. La respiration même de la terre nous bercera… Oh ! viens, nous nous aimerons dans l'amour de tout. »
C'est un amour total du monde, et surtout de la vie dans l'amour qui détermine l'amante. La négation de la Vie est alors considérée comme le Mal.
Tout le long du roman, on assiste à une lutte perpétuelle entre l'être charnel et l'être spirituel.
Zola superpose l'image biblique à l'image de la femme charnelle, humaine.
Zola exprime aussi ses craintes car "il est tiraillé entre sa confiance en la Nature et une peur de l'animalité-instinct, désir sexuel ou folie- qui peut submerger l'homme et rompre l'équilibre de l'harmonie naturelle" (N. Becker).
Outre la critique de la formation des prêtres, il s'agit ici de condamner certains préceptes ou attitudes des catholiques comme par exemple le rejet de la femme considérée comme impure et tentatrice.