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3,71

sur 1688 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un Zola qui manque de piquant pour moi... et pourtant le sujet est brûlant puisque c'est une critique du catholicisme.

Serge Mouret, jeune curé, prend ses fonctions dans un petit village à côté de Plassans. Il rencontre vite les habitant du crus, et les jeunes filles en fleur peu farouche. C'est aussi l'occasion pour lui de rencontrer un philosophe qui vit au Paradou , petit coin de paradis végétal.

J'avoue que j'ai eu beaucoup plus de mal avec ce tome qu'avec les précédents. Les moments ou le curé se morfond sont d'un profond ennui, ainsi que les longues descriptions du Paradou. Pourtant, j'aime en général les descriptions de Zola mais quand il s'agit de végétation... ça m'intéresse beaucoup moins. C'est assez bizarre parce que dans ventre de Paris ses descriptions avaient même des odeurs pour moi. Il faut croire que le jambon a plus d'attrait que le rhododendron !

J'ai par contre particulièrement apprécié la façon dont Zola avait grimé le frère Archangias. C'est une véritable caricature. Ce style de bonhomme m'agace au plus haut point. Ce rejet des femmes , alors que lui même est bien né de quelque part m'exaspère au plus haut point. Les gens qui se voilent la face et en arrive a ce point de dénigrement ne mérite aucun respect... Mais on pourrait penser que cela n'existe plus.. et bien grande erreur. Il n'y a pas si longtemps un homme est venu sonner à la maison pour parler à mon mari.. malheur c'est moi qui ai ouvert la porte. Cet homme pour des raisons religieuses ne supporte pas la vue d'une femme.. il a donc tourné le dos a vitesse grand V quand il a vu ma tête et m'a parlé de dos... et bien il a pu parler longtemps car j'ai gentiement refermé la porte sans faire de bruit. Quelques jours plus tard il a eu le toupet de ronchonner vers mon mari en lui signifiant que je lui avais manqué de respect... je me demande sincèrement qui de nous deux avait commencé !!

Bref tout ça pour dire que Zola n'était sans doute pas a son plus haut niveau en écrivant ce roman. Il m' a pourtant fait un peu penser à Voltaire... mais le sujet de fond reste intéressant.
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Nouvelle présentation dans ce roman : il est conçu en trois parties, de seize à dix-sept chapitres chacun.

Dans la première, l'abbé s'installe. Il a choisi ce lieu perdu par vocation, avec des paysans rudes qui s'intéressent peu à la religion. Qu'importe, il tient à son sacerdoce et pense les amener vers lui. Zola nous décrit son adoration pour la vierge, qui est particulière, il en est amoureux, en parle comme d'une amante, on est plus dans le délire mystique que dans la foi.

Dans la deuxième, on assiste à sa renaissance dans la maison de Jeanbernat, soigné par la nièce de celui-ci. L'auteur nous propose une idée intéressante : l'abbé a tout oublié et il va sortir de la maladie, grâce aux soins d'Albine : une véritable renaissance, puis l'abbé, Serge, va passer par tous les stades du développement de nourrisson à adulte, enfance qu'il n'a pas dû vivre de façon heureuse (cf. « La conquête de Plassans »). Il fait connaissance avec la nature, les arbres, les fleurs, lui qui n'était que dans la prière.

Dans la troisième partie la religion reprend sa place, avec un abandon de son culte pour la Vierge, (l'opposition Albine et la Vierge est truculente !) et alors s'installe une nouvelle dévotion, toute aussi folle, pour Jésus et sa souffrance sur la croix : il tombe dans l'autoflagellation, pour se nettoyer de sa faute.

L'idée est intéressante, tout comme le fait d'appeler le domaine de Jeanbernat « le Paradou » : paradis, évoquant le jardin d'Éden, le fruit défendu, la femme tentatrice qui pousse l'homme vers la faute. Il y a une conception de la femme qui me hérisse : elle n'existe que pour tenter l'homme. le Frère Archangias a des mots horribles pour parler d'elle :

« Elles (les femmes) ont la damnation dans leurs jupes. Des créatures bonnes à jeter au fumier, avec leurs saletés qui empoisonnent ! ça serait un fameux débarras si l'on étranglait toutes les filles à leur naissance. » P 45

Je me suis demandée ce que Zola voulait prouver en opposant, souvent, Dieu et le soleil, qui illumine l'église de ses rayons, alors que la messe est finie : il occupe le terrain donc. le soleil revient très souvent, ainsi que les saisons, le printemps comme naissance… La nature est-elle plus digne d'amour ?

Cette lecture a été un véritable pensum pour moi. Son Paradou m'a exaspérée. On croule sous les détails avec des espèces de fleurs, de fruits, d'arbres qu'il est impossible de les retenir, ni même de les lire. J'avoue, j'ai sauté des pages, trop de lyrisme tue le lyrisme… et que dire du Frère Archangias… et puis des fruits qui arrivent à maturité tous en même temps, il n'y a qu'au Paradou qu'on peut voir cela : dans mon jardin, les cerises les pêches, les raisins (etc.) ne sont pas bons à manger à la même époque !

À la fin je comptais les pages : allez un challenge, trente pages par jour, « Son Excellence Eugène Rougon » va arriver… J'ai fini par entamer un polar en même temps…

Je me suis demandée ce que Zola voulait faire, avec ce roman ; à part une descente en flèche de la religion et des hommes d'Église, ce tome, qui nous noie sous les détails, nous enivre de fleurs était-il indispensable ? Ou, au moins, n'aurait-il pas été plus digeste avec cent pages de moins ?

Je trouve le style trop chirurgical : Zola veut nous prouver sa théorie, sans concession avec un luxe de protagonistes, les paysans en prennent pour leur grade aussi. le Naturalisme me heurte quand même pas mal…

Je voulais enchaîner les vingt volumes, mais si le cinquième est dans le même style, je ferai une pause après « L'assommoir » que j'ai tellement aimé à l'adolescence.

Challenge XIXe siècle
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Mes frères babéliotes, je l'avoue, je le confesse, confiteor, mea culpa, l'Abbé Mouret m'a fait poiler! Ce n'est que parce que j'ai bien ri qu'il sera beaucoup pardonné à ce livre d'être un sensationnel navet!

Voir gambader dans un jardin d'Eden de pacotille- Truffaut y perdrait ses géraniums et Buffon son latin- un brave curé amnésique qui découvre, en toute impunité et inconscience, le temps d'une égrillarde parenthèse, les joies de la chair en compagnie d' une enfant sauvage mais bien gaulée -bien évidemment nommée Albine, la blanche colombe innocente d'avant la faute (de l'abbé Mouret?)- et surtout faire une telle découverte sous la signature de Zola!!

Je n'avais pas encore lu le Rêve, à l'époque -qui avec son grand sérieux et pas de gaudriole du tout m'a carrément enquiquinée - et j'ai dû me pincer pour admettre que l'auteur de Germinal et de la Terre avait pu produire une cucuterie pareille!

Mais comme tous les Eden, on finit par en être exclu, la morale est sauve, rassurez-vous, et la fin est beaucoup moins croustillante, mais quelle rigolade, pauvre Zola, s'il avait su!! Ceci explique mes trois étoiles, quand même. En souvenir d'un bon moment d'intense second degré..

Pardonnez cette hilarité coupable...C'est ma très grande faute, abbé Mouret! Envoyez-moi faire pénitence dans un lieu d'épreuve et de déréliction, pour la peine: du côté de Rognes-sur-Aigre, tiens, que j'y mange la terre de la contrition à pleine bouche! Bien fait pour moi, tiens, et d'ailleurs, je dois être un peu maso, car je préfère largement!
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Je n'aurais jamais cru qu'une lecture de Zola puisse être si laborieuse. Là où d'ordinaire, j'enchaîne allègrement les pages me régalant de cette écriture, ici j'ai dû me forcer pour avancer dans l'histoire chapitre après chapitre. Même les descriptions qui d' habitude m'enchantent m'ont laissé indifférent.
Émile Zola aborde ici le thème de la religion avec l'abbé Serge Mouret vu dans le tome précédent "la conquête de Plassans". Je dois vous avouer que je savais d'avance de par ce sujet que ce livre n'allait sûrement pas être parmi mes préférés. Cela s'est confirmé très vite même si le début était plutôt agréable à lire. Par contre, au moment où l'auteur recrée un jardin d'éden avec de nouveaux Adam et Ève, il m'a perdu, le reste a suivi à l'avenant, limite mièvre.
J'ai également trouvé qu'il y a de nombreuses incohérences que je n'ai pas compris.

Heureusement, les personnages secondaires Désirée et la Teuse, très réussis, m'ont permis d'agrémenter ma lecture. de même, le combat interne que mène l'abbé Mouret n'est pas inintéressant, d'ailleurs j'ai trouvé le passage très bon.
Bref, une grosse déception qui, je l'espère, sera effacée par la lecture du prochain tome.
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Et oui, déjà le 5eme tome !!! mais alors un tome tout à fait différent des précédents ! Dans celui-ci, on retrouve Serge Mouret ( abbé Mouret ) dans son église ! son quotidien de jeune prêtre, sa servante "la Teuse"et son confrère le frère archangias. Personnages haut en couleur ! Autant la Teuse est drôle, autant le frère archangias est détestable ! A la fin du livre premier, serge tombe malade. Son oncle, le docteur Pascal décide de l'envoyer, se reposer, à l'écart de toute Foi ... Là-bas, il est "soigné" par Albine... Commence le livre deuxième ! Alors là, comment expliquer cet épisode ?? Perso, j'ai cru qu'il rêvait ... Rien n'a de sens ... Un petit air d'Alice aux pays des merveilles sauf que lui les merveilles c'est le Paradou ! C'est long, c'est onirique, c'est stupide, c'est soporifique !!! Zola a voulu réecrire la genèse mais pfiouuuu que je me suis ennuyée !!! Ce paradou, pour moi, correspondait plus à l'enferou !!! lolll Un jardin qui ne finit pas ... Des prairies de fleurs, des arbres, des descriptions à n'en plus finir .... Jusqu'à ce que serge et Albine commette LA faute ! dois je vraiment préciser quelle est cette faute ? tout le monde la devinera ! de suite après, serge, par une brèche dans le mur, voit le village au loin et comme par magie, il se souvient de tout et réalise alors ce qu'il a fait ! commence le livre troisième ... la partie que j'ai préférée ! mais pour en arriver là, BON COURAGE !!! Je n'expliquerai pas cette troisième partie car comme vous l'aurez compris, il s'agit de la fin du livre et donc du dénouement final ... Je suis très contente de l'avoir lu mais je suis encore plus contente qu'il soit terminé !!! C'est le livre (pour l'instant) que j'ai le moins aimé de la saga des Rougon Macquart ! Voici mon classement des 5 premiers tomes : le top, le ventre de Paris. En 2, la fortune des Rougon. En 3, la conquête de Plassans. En 4, la curée. Et finalement en 5, la faute de l'abbé Mouret ! Vais je continuer ? Oui mais j'ai besoin d'une pause là !!! Celui-ci m'a donné beaucoup de mal !
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Dans la Conquête de Plassans Serge Mouret lors d'une maladie a été veillé par l'abbé Faujas qui en a profité pour l'endoctriner. Guéri, il a demandé à entrer au séminaire.
Ce roman se divise en trois parties
Dans la première Serge est prêtre dans une paroisse pauvre du sud de la France. Ce village est habité par des mécréants beaucoup plus soucieux de leurs plantations et récoltes que du salut de leur âme. Mais il n'en souffre pas, s'efforce de faire de son mieux et s'occupe de sa soeur Désirée, simple d'esprit qui vit au milieu des bêtes. Mais il néglige sa propre santé, reste des heures en prières. Sa foi est exaltée, entièrement tournée vers la Vierge, la fiancée. Jusqu'à la maladie due à l'excès de pratiques religieuses.
Dans la seconde, le docteur Pascal l'a installé pour sa convalescence au Paradou en compagnie d'Aline, sauvageonne qui y vit depuis plusieurs années sous la surveillance très tolérante de l'oncle de la jeune fille. Quand Serge émerge de la fièvre, il ne se souvient plus de sa vie d'avant et l'intimité entre les deux jeunes gens est immédiate. La coupure est totale tant dans son esprit que dans l'espace. le Paradou c'est avant tout un jardin immense et entièrement clos sauf une petite brèche par où Serge sera rappelé au siècle. Car il s'agit d'une sorte de monastère, mais un monastère où c'est la Nature qui est déifiée. Où l'amour même lorsqu'il est charnel est pur, à l'inverse de ceux du village.
Descriptions pléthoriques de plantes, comme dans la serre de la Curée. Cette serre participait aux dérèglements des amours de Renée et son beau-fils Maxime. Ici elles font revivre le Paradis terrestre avant la faute.
Enfin, dans la troisième partie, Serge entrevoit par une brèche du mur, l'extérieur. Il revient à sa paroisse et s'engage dans un combat contre la chair. Entre ce combat et ses devoirs envers ses paroissiens il est sans compassion pour le chagrin d'Albine.
Les personnages de Zola sont souvent indifférents aux conséquences de leurs actes, figés dans ce qu'ils croient être juste.
J'avais lu ce livre vers 20 ans et en avais gardé un excellent souvenir, me promettant de le relire mais retardant toujours afin de trouvera le bon moment. Ce qui m'avait enthousiasmé à l'époque était l'idée de ce jardin sauvage, presque une jungle. Mais je n'y ai pas retrouvé le même plaisir.
Et certains personnages telle la bonne et même Désirée m'ont semblé un peu caricaturaux.
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Sans aucun doute le Rougon-Macquart que j'ai eu le plus de difficulté à lire... tant pour son sujet que pour le style. Habituellement, j'aime bien en général la plume descriptive de Zola, mais là, j'ai eu l'impression qu'il en abusait. de longs paragraphes pour au final nous décrire une plante ou un arbre ou le jardin qui ne servent pas tant l'histoire. Je dois bien avouer que quelques fois, je les ai lu en diagonal. Heureusement que dans ce tome les chapitres sont courts (ce qui change), qui ont donné un peu de rythme à la lecture... Et puis, j'ai trouvé que Zola n'est pas allé au bout de son idée de vouloir faire une critique de la religion... La plume aurait pu être un tantinet plus acerbe, mordante... Mais bon, il est lu... et je peux passer au suivant !!! :)
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Dans ce cinquième roman des Rougon-Macquart, Serge Mouret, fils des personnages principaux de la Conquête de Plassans, vient d'être ordonné prêtre et a demandé à être envoyé dans la plus petite et la plus misérable paroisse des environs : les Artauds (Le Tholonet, à côté d'Aix-en-Provence, charmante petite ville que j'ai visité !). Il y fait la connaissance de personnages hauts en couleur, et en particulier de la jolie Albine, une jeune fille sauvage qui vit avec son père, athée convaincu, dans un grand parc non loin des Artauds. Alors que Serge est sûr de ses sentiments religieux, la maladie puis l'amour va mettre à mal toutes ses certitudes.

Avec le Docteur Pascal et La Joie de Vivre, La Faute de l'abbé Mouret est l'un des trois romans des Rougon-Macquart à connaître une influence très autobiographique. En particulier dans la description de la typhoïde de Serge, que Zola décrit très précisément dans son Journal d'un convalescent. de même, en ce qui concerne la question de la religion, il y met beaucoup de lui-même, considérant le catholicisme comme une erreur, la négation même de la vie. La preuve en est donnée lors de l'évocation de l'éducation religieuse de Serge, jeune homme assoiffé de savoirs, à qui l'on fait remarquer que : “les plus savants ne sont pas les plus saints”. du coup, Serge abandonne et décide de “rester ignorant, afin de garder l'humilité de sa foi”

Tout le roman est donc construit autour d'une opposition radicale entre la nature, magnifique, voluptueuse, qui incite à l'amour; et la religion qui refuse la vie, qui n'ait qu'une fuite. On ne peut pas ignorer la position de Zola en lisant ce roman …

La deuxième problématique essentielle, avec la religion, est celle de la sexualité, lentement éveillée en Serge et Albine durant leur séjour au Paradou, le paradis sur terre (clairement évoqué : “ne vois-tu pas que nous sommes nus ? alors ils eurent honte” …) Ce dernier est d'ailleurs pratiquement un personnage à part entière du roman, comme le remarque le narrateur au moment de l'apogée de l'amour entre les deux jeunes gens : “C'était une victoire pour les bêtes, les plantes, les choses, qui avaient voulu l'entrée de ces deux enfants dans l'éternité de la vie. le parc applaudissait formidablement.”

J'ai particulièrement apprécié les descriptions d'une nature luxuriante, généreuse, magnifique (même si au bout d'un moment elles finissent par être un petit peu lassantes, Zola se laissant un peu trop entraîner par son côté naturaliste, à mon goût !).

Et puis j'ai été secouée par des scènes extrêmement puissantes dans ce roman finalement à part dans les Rougon-Macquart, pratiquement un des seuls à se passer entièrement à la campagne, et même plus qu'à la campagne : dans une nature sauvage, qui ne se laisse pas dompter par l'homme. L'amour d'Albine, les doutes et faiblesses de Serge, le désespoir du Docteur Pascal qui voit le malheur se profiler, l'extrémisme de l'autre prêtre du village. Tout ça en fait presque un roman presque violent, psychologiquement (comme tous les autres de Zola par ailleurs), qui fait vaciller toutes les croyances et entraîne les personnages dans les désordres du monde. Ce qu'un personnage faible comme Serge ne supporte pas : “Ah la mort, la mort de tout, avec le ciel béant pour recevoir nos âmes, au-dessus des débris abominables du monde.” On tremble avec lui, on l'encourage, on le pousse à se secouer. Et finalement, on abandonne quand à la fin, il déclame : “Je nie la vie, je la refuse, je crache sur elle.”

Au final, dans ce roman, la religion semble avoir été la plus forte … Mais ce n'est pas l'avis de tout le monde :

Conclusion du Docteur Pascal, à propos de Serge et Désirée Mouret : “ça a bien tourné pour la fille, qui est aussi heureuse que sa vache. ça a mal tourné pour le garçon, qui agonise dans sa soutane. [...] On manque sa vie. de vrais Rougons et de vrais Macquart ces enfants là, la queue de la bande, la dégénérescence finale”.

On en revient donc encore et toujours à la génétique maudite des Rougon-Macquart …
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Petite déception je dois l'avouer pour ce cinquième tome des Rougon-Macquart.
Après avoir laissé la maison en feu des parents Mouret le mois dernier dans le quatrième volet de cette saga, nous retrouvons à présent l'aîné des fils, l'abbé Mouret, devenu prêtre.

Ce jeune prêtre de 26 ans voue un culte total et dévoué à la vierge Marie. Chaste et très pieux, il vit dans une totale dévotion à Dieu ; au sein d'une petite commune de campagne où tout le monde se connaît et où les commérages vont bon train.

Entouré de sa soeur Désirée ayant quelques déficiences mentales et de sa bonne à tout faire, "la Teuse", rien ne laisse penser que l'abbé Mouret va connaître des tourments au sein de cette petite vie paisible, et pourtant...

Lorsqu'il fait la connaissance d'Albine, une belle blonde sauvage de dix ans de moins que lui, tout est remis en cause. Grâce à son oncle médecin, un Rougeon que l'on recroise ici, il se retrouve en convalescence dans une maison entourée d'un merveilleux jardin mais également avec, à son chevet, cette fameuse Albine.

Bien que l'histoire en tant que telle aurait pu m'intéresser sur le fait de céder ou non à la tentation pour un prêtre, j'ai trouvé ce roman très long dans ses descriptions. Je dois avouer que j'ai parfois lu certains passages sans vraiment y prêter attention...
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J'ai retrouvé avec plaisir Serge, le fils de Marthe et de François Mouret - les protagonistes de la Conquête de Plassans. A la sortie du séminaire, l'Abbé Mouret a choisi une paroisse de campagne, il est accompagné de sa soeur, Désirée qui est entourée de toute une basse-cour. Sur le presbytère règnent une terrible bonne, la Teuse, et  le Frère Archangias imprime une discipline brutale et un catholicisme rigoriste et primitif ; ce dernier  ne tient pas en haute considération des paroissiens:

"y a quinze ans que je suis ici, et je n'ai pas encore pu faire un chrétien. Dès qu'ils sortent de mes mains,
bonsoir ! Ils sont tout à la terre, à leurs vignes, à leurs oliviers. Pas un qui mette le pied à l'église. Des brutes qui se battent avec leurs champs de cailloux"

[...]
Voyez-vous, ces Artaud, c'est comme ces ronces qui mangent les rocs, ici. Il a suffi d'une souche pour que le
pays fût empoisonné. Ça se cramponne, ça se multiplie, ça vit quand même. Il faudra le feu du ciel, comme à
Gomorrhe, pour nettoyer ça."

L'Abbé Mouret se consacre à la Vierge dont la figure maternelle est une consolation. J'ai lu en diagonale les pages consacrée à cette adoration, pas vraiment ma tasse de thé, en espérant que la Saga des Rougon-Macquart m'offrirait les rebondissements des opus précédents. 

Au cours de sa tournée de médecin, son oncle le Docteur Pascal - rencontré dans La Fortune des Rougon lui fait rencontrer le Philosophe un octogénaire nourri De Voltaire et de Rousseau, anticlérical, solitaire dans sa campagne qui a recueilli Albine, 16 ans, une jeune fille sauvage et ravissante. Dès cette rencontre, il n'est pas difficile de deviner quelle sera "la Faute de l'abbé Mouret" le jeune abbé va tomber amoureux! Aucun doute là-dessus. D'ailleurs,  il cache sa visite à la terrible Teuse et au Frère Archangias qui la devine

"toute sa haine de la femme parut. Il ébranla la table d'un coup de poing, il cria ses injures accoutumées : – Elles ont le diable dans le corps. Elles puent le diable ; elles le puent aux jambes, aux bras, au ventre, partout... C'est ce qui ensorcelle les imbéciles."

Nous retrouvons ici la faiblesse des Rougon-Macquart, la folie héréditaire qui a conduit Adelaïde et François aux Tulettes et Marthe à ses hallucinations mystiques  Troublé par  la vision de la jeune fille il implore la Vierge de l'aider à rester chaste

Marie, Vierge adorable, que n'ai-je cinq ans, que ne suis-je resté l'enfant qui collait ses lèvres sur vos images !

Oui, je nie la vie, je dis que la mort de l'espèce est préférable à l'abomination continue qui la propage.

Le délire et la fièvre le gagnent.

Le Docteur Pascal le  le confie à Albine capable de lui redonner la raison. Il l'emmène au Paradou château abandonné niché dans un parc luxuriant enfermé de hauts murs. 

La deuxième partie du livre se déroule au Paradou. Albine offre à Serge une véritable renaissance. Il a oublié tout souvenir, se retrouve comme un enfant aux mains de la jeune fille. Il va réapprendre la vie dans une totale innocence. Sa convalescence est racontée dans les moindres détails et c'est la nature, les arbres, les fleurs les bêtes sauvages qui accompagneront les deux jeunes en parfaite innocence. Paradou/Paradis, les deux Adam et Eve, nus, ignorants du sexe et du monde extérieur vont vivre dans le parc enchanté...Albine cherche un arbre magique, on a vaguement conscience que cet arbre provoquera la Chute, on attend la tentation, et le dénouement.

Les énumérations botaniques m'ont fait penser aux descriptions des légumes et victuailles du Ventre de Paris que j'avais beaucoup appréciées. Mais ce Paradou est trop mièvre, trop invraisemblable pour être convaincant. Je commence à imaginer les fleurs, puis je me lasse. D'ailleurs, comment trouver des jacinthes et des roses fleuries en même temps? je vous épargne les variétés horticoles....Zola écrit très bien la truculence, moins bien l'idylle et l'innocence. Exercice périlleux et vaguement ennuyeux! 

Le Frère Archangias mettra fin à leur idylle. 

On imagine la troisième partie du livre....remords et dévotion, retour du délire...

la déception ne m'empêche pas de télécharger la suite!
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