Si les six premiers tomes ont montré en grande partie ceux qui ont profité du Second Empire, écrasants les autres pour monter et profiter toujours plus. Ce tome montre un nouveau point de vue, celui du milieu ouvrier, qui aura tendance à souffrir de la chute de la République.
On suit ici Gervaise Macquart, fille d'Antoine Macquart. On parle déjà de cette branche de la famille au premier tome.
Si sa vie n'était pas des plus joyeuses dans La Fortune des Rougon, elle atteint ici son paroxysme.
Arrivée à
Paris avec son amant Lantier, avec lequel elle a deux fils, elle se retrouve seule à élever ses enfants.
Ses rêves sont simples, voir même très modestes. Mais, malgré son mariage avec Coupeau, elle n'est pas au bout de ses peines dans ce quartier de la Goutte d'Or.
J'ai beaucoup aimé ce tome,
Zola montre ici la difficile vie d'un
Paris ouvrier, qui se précarise face à la mécanisation de l'industrie.
Un
Paris sans réelle solidarité, où l'on se dévore les uns les autres, à guetter la moindre faiblesse.
Un
Paris où la misère règne et où le vice pervertit la génération future.
Mais surtout, le fléau de l'alcool, qu'il soit culturel, social, ou échapatoire pour ces hommes et femmes, qui, trop riches pour mourir de faim, mais trop pauvres et peu instruits pour aspirer à une vie meilleure, n'ont que ce moyen là pour oublier leurs peines.
Un roman très sombre, donc, dans lequel l'auteur pointe du doigt de nombreux dysfonctionnements de son époque.