AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 5826 notes
Deux bonnes raisons m'ont poussée à lire (ou relire ?) Thérèse Raquin
- le Z du challenge ABC
- l'envie depuis longtemps de relire des classiques.
Et bien, je ne suis pas déçue.
Si les descriptions minutieuses et détaillées des lieux, au début, m'ont un peu fait craindre l'ennui, j'ai été captivée par la famille Raquin.
Un huis-clos étouffant dans cette sombre mercerie située dans un sombre passage.
Et puis l'amour, la passion qui mènent au drame et ensuite le remord et le malheur qui enchaînent les deux amants.
Quelle maîtrise de l'écriture ! Quelle analyse subtile des sentiments, des transformations psychologiques !
Voilà qui me donne bien envie de m'attaquer un jour à la longue série des Rougon-Macquart.
Commenter  J’apprécie          350
Lorsque je voyais ce livre dans ma PAL depuis des années, je me disais que ce devait être le portrait d'une femme du XIXème plutôt banal, qui vivotait dans un mariage arrangé à se languir, à coudre au coin du feu, à éventuellement s'amouracher d'un autre homme.
Mais je n'avais pas pris en compte que l'auteur était Zola et donc, je suis un peu (beaucoup) tombée des nues en voyant l'orientation que prenait l'intrigue.

Je me suis délectée des descriptions des personnages, de la ride au coin de la bouche à la profondeur de leurs âmes ; se dessinaient sous mes yeux de véritables tableaux de maître.
Il en est bien sur de même concernant les lieux, les paysages.

Dans cette histoire, nous sommes en présence de quelques personnages mais qui sont travaillés avec une profondeur infinie.
Thérèse, jeune femme que je qualifierai d'éternelle insatisfaite, qui rêve d'action, de passion, ...
Camille, son mari, pâle et malade, qui nourrit tout de même une ambition commerciale
Mme Raquin, mère de Camille, mère poule, protectrice qui ne vit que pour son fils qu'elle idolâtre plus que tout autre personne.
Laurent, paresseux, oisif, manipulateur, pleutre
Un petit groupe d'amis que l'on ne voit que les jeudis.

Le sentiment qui prédomine dans tout ce roman est l'égoïsme. Tous ont agit par égoïsme un moment ou un autre et tous seront perdus.
Egoïsme pour le bonheur de son fils, pour son propre bonheur, pour être riche sans rien faire, pour sortir de sa routine, pour continuer à rire les jeudis soirs, ...

Zola nous dépeint l'âme noire de l'être humain, mélangé à la bêtise, à la cupidité.
On ressent vraiment heurtée de cette lecture : Comment des personnes civilisées vont aller jusqu'au meurtre ? et comment vont-ils contrer leurs remords ?
Commenter  J’apprécie          340
Dans une atmosphère étouffante où la crasse et la laideur recouvrent le moindre centimètre d'espace et le moindre grain de peau, une passion charnelle dévastatrice va germer. Un rayon de soleil va percer de sa lumière la noirceur des lieux pour réchauffer le coeur et le visage de Thérèse et Laurent. Un nouveau souffle va chambouler leur quotidien emportant avec lui les journées longues et répétitives qui se ressemblent toutes. Les deux amants ne vont plus voir le temps filer, trop occupés à rêvasser de leur prochain rendez-vous secret et des quelques heures de luxure qu'ils vont partager. La seule ombre au tableau est Camille, le mari encombrant de Thérèse. Ils décident de se débarrasser de cet être chétif et insignifiant qui les empêche d'assouvir librement leur besoin de l'autre. Thérèse et Laurent sont désormais unis à jamais par leur crime, enchaînés l'un à l'autre dans une prison de remords où l'autre est le bourreau. Le désir s'est noyé avec Camille, la flamme s'est éteinte enterrée avec lui, la fièvre et les frissons de plaisir ne sont plus que ceux de la peur. Camille n'a jamais été plus vivant que mort. Sa présence hante et torture sans cesse l'esprit des deux meurtriers. Les deux anciens amants sont rongés par la culpabilité, écorchés à jamais par la souffrance et la folie. La rédemption n'existe pas dans ce monde c'est leur châtiment.

Dans Thérèse Raquin, Zola n'épargne aucun de ses personnages et met à contribution son cynisme pour dépeindre les péchés qui entachent l'humanité. Les descriptions lugubres mêlées à une analyse psychologique de l'âme humaine pour en extraire ses vices donnent un roman incroyablement fort dans lequel on ne reprend son souffle qu'à la fin.
Commenter  J’apprécie          344
Tout la virtuosité de Zola explose dans ce roman qui mêle sciences de son époque et littérature. le naturalisme de l'auteur s'appuie sur des théories qu'il faut replacer dans leur contexte pour ne pas s'en moquer. Les quatre personnages du récit sont d'une richesse et d'un charisme impressionnants. Madame Raquin d'abord qui entretient la fragilité de son fils puis qui semble le marier à Thérèse afin de mieux garder tout ce petit monde sous sa coupe. Camille, le fils, d'une mollesse un peu agaçante et d'un égoïsme tranquille. Il se laisse porter. A chacune de mes lecture, j'ai envie de le secouer pour l'obliger à réagir. Au milieu de ces deux-là : Thérèse. Dotée d'une nature passionnée, toute sa vigueur est étouffée par la petitesse de son existence. Son mariage avec Camille est aussi mal assorti que possible et elle se retrouve très vite frustrée par son quotidien. Enfin, nous avons Laurent qui réveillera les passions de la jeune femme. Leur relation est magnifiquement dévastatrice et très vite, ils préméditent le meurtre de l'époux.

Je crois que j'aime tant cet ouvrage parce que finalement il n'est pas seulement naturaliste. C'est une tragédie, un thriller psychologique, un huis-clos fascinant. Et puis la dimension fantastique apporte un élément original à l'univers si brute de Zola.

Je crois que j'ai un penchant réel pour la seconde partie du récit, après le crime. Un autre aspect me fascine dans le roman de Zola : c'est l'influence du lieux sur la vie psychologique des personnages. On se figure très bien ce logis sombre et petit ou les passions semblent s'amplifier par manque de place.

Alors, ami lecteur, si tu ne dois en lire qu'un de Zola, laisse-moi te conseiller Thérèse Raquin qui mérite, à mes yeux d'humble lectrice, sa place au panthéon des chef-d'oeuvre de notre belle littérature.
Commenter  J’apprécie          340
Un grand classique de la littéraute française .
Bien mal acquis ne profite jamais , ou à qui profite le crime? sont les deux maximes qui font la trame de cette tragédie humaine; entre un mari non choisi, une belle-mère acariâtre , un amant meurtrier, Thérèse jeune fille orpheline et dévouée va se transformer, sous la plume d'Emile Zola en une femme fatale, vénale et sans morale.
Commenter  J’apprécie          330
Thérèse Raquin est un livre presque effrayant. Zola nous plonge, plus encore à mon sens que dans la série des Rougon-Macquart, dans les tréfonds les plus glauques de l'âme humaine.
Plus que dans ses autres récits, la désespérance est totale et rien ne vient racheter l'adultère, le crime commis sur le mari par le couple d'amants, pas même la passion amoureuse, pas même le décor de Paris, la ville-lumière, pas même l'échappée belle dans la nature, un soir de canotage sur la Seine...
Zola est un jeune écrivain lorsqu'il publie en 1867 ce livre qui suscite de la part des critiques, c'est le moins qu'on puisse dire, une forte controverse ! Au point que Zola écrit une préface justificative dans la seconde édition de son roman.
A la fois description analytique, étude psychologique, thriller avant la lettre, Thérèse Raquin provoque très justement cette sensation d'effroi, de malaise, de cauchemar, d'attirance ambiguë, qui fait que le lecteur peut se sentir voyeur ou complice, à tourner l'une après l'autre les pages et s'enfoncer ainsi toujours plus dans la boue, au lieu de jeter le livre et d'aller au grand air. Aurais-je donc l'âme aussi malsaine que celle des protagonistes ?
Que le lecteur se rassure, Zola écrit lui-même dans sa préface à la seconde édition que ses personnages n'ont pas d'âme, que les remords qu'ils éprouvent ne remontent pas jusqu'à la conscience et sont exclusivement physiques :
"[...] Les amours de mes deux héros sont le contentement d'un besoin ; le meurtre qu'ils commettent est une conséquence de leur adultère, conséquence qu'ils acceptent comme les loups acceptent l'assassinat des moutons ; enfin, ce que j'ai été obligé d'appeler leurs remords, consiste en un simple désordre organique, et une rébellion du système nerveux tendu à se rompre. L'âme est parfaitement absente, j'en conviens aisément, puisque je l'ai voulu ainsi. [...]".
Décidément, j'adore Zola, le lire et le relire.



Commenter  J’apprécie          334
A partir d'un fait divers assez sordide (une femme qui assassine son mari avec l'aide de son amant), Zola a écrit un livre choc, véritable étude anatomique d'une grande puissance évocatrice, qui dissèque les ressorts du crime dans un premier temps puis ses conséquences terribles sur les meurtriers, lesquels, subissant les tourments moraux du remords, deviennent victimes à leur tour de leur crime.

L'écrivain use de sa plume comme d'un scalpel, détaillant l'évolution tumultueuse des pensées qui s'agitent chez Thérèse et son amant pour trouver un moyen d'éliminer le gêneur, le bouillonnement de leurs émotions et de la passion qui les dévorent tandis que l'idée du meurtre leur vient progressivement, puis les ravages de la culpabilité et du remords naissants qui les amènent à se haïr, désormais incapables de jouir de leur crime. Cet examen des différentes phases psychologiques est rendu d'un oeil froid presque clinique, comme si Zola se livrait à un écorché de l'âme humaine afin de mieux en comprendre la noirceur. C'est tout simplement grandiose !

Challenge multi-défis 2020
Commenter  J’apprécie          325
Ma première œuvre d’Émile Zola. J’espère que ses autres romans soient un peu plus positifs, car ce livre offre une histoire vraiment noire. Thérèse Raquin est une jeune femme qui a été éduquée par sa tante, Mme Raquin. Elle prend pour époux Camille, son neveu d’une santé précaire. Quelques années après la noce, elle trouve un amant, Laurent, un ami de son époux. Une femme et deux hommes, alors un excédent d’un homme, en effet, un excédent d’un époux.

C’est un roman psychologique du XIXe siècle, plein d’émotions et frustrations. C’est un roman plein de caractères médiocres et égoïstes et méchantes. C’est un roman déprimant et sans espoir. C’est un texte dans lequel on trouve très fréquemment des mots comme épouvanté, épouvante et atroce…

Cependant, c’est aussi un roman que j’ai lu avec plaisir. Après les premiers chapitres, on sait déjà que l’histoire va se dérouler d’une façon effrayante et que les choses dégénéreront. Pourtant, l’auteur a trouvé un déroulement qui a dépassé toutes mes attentes sombres. Malgré toute la misère pour les protagonistes, c’est un bon livre qui vaut la peine. L’écriture est attrayante avec beaucoup de métaphores fortes.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
Commenter  J’apprécie          326
Ah, toujours cette force dévastatrice et pourtant réaliste de Zola...j'adore. Comme il le dit lui-même dans sa préface, ce qu'il a voulu faire dans ce livre, c'est étudier des caractères et non des personnages en particulier. Thérèse Raquin, promise depuis sa plus tendre enfance à son cousin Camille, un homme frêle qui la répugne, trouve consolation, une fois son mariage célébré, dans les bras de Laurent, un homme vigoureux et viril. En se plongeant, la passion les embrase tous deux pour les mener jusqu'au crime du pauvre Camille. Ils s'imaginaient qu'une fois débarrassé de lui, ils auraient plus de liberté pour assouvir leur désir de chair insatiable et, une fois le deuil de Thérèse terminé, ils pourraient enfin se marier et ne plus se cacher à la face du monde. Cependant, ils ne se doutaient pas qu'un tel crime pouvait se dérouler sans conséquence et que l'amour qui s'était emparé d'eux se trabsformerait bientôt en une haine qui les rongera de l'intérieur et les détruira à petit feu.
Du Zola comme je les aime, écrit avec une analyse extrêmement détaillée et qui colle au plus près de la nature humaine, que l'on découvre ici dans toute son infamie.
Commenter  J’apprécie          310
Ah , Thérèse Raquin , un des cauchemars des élèves de seconde !
Ils sont durs les jeunots, dans les classiques , il doit y avoir bien pire !
car dans Thérèse Raquin , il y a tout : du sang,de la mauvaise foi, de l'égoïsme, de la bêtise , de la veulerie, du cul aussi (mais pas longtemps !!!), du suspense !
Ils veulent quoi les jeunes , une description d'un papier peint sur huit pages par Balzac ? Une phrase de Proust ?
Ils exagèrent , le style est quand même largement accessible , pas trop ampoulé, et sans être émoustillé par le suspense, on est quand même un peu en haleine.
Et puis les personnages sont quand même diaboliques, prêt à tout pour acquérir la quiétude .
Non , il n' y a pas à dire , c'est tout bon , Thérèse Raquin , dommage que Zola ait employé 87 fois le mot "roide " en 280 pages . On pourrait aussi ergoter sur les motivations de Thérèse et Laurent qui ne choisissent pas la voie la plus simple pour s'aimer ...et se détester. L'étude psychologique me laisse aussi un peu froid, mais j'y connais que dalle en psycho !
Pour le multi défi ,
Allez y , c'est casable dans plein d'item !
Commenter  J’apprécie          3012




Lecteurs (24763) Voir plus



Quiz Voir plus

Thérèse Raquin - Emile Zola

Comment se nomme le premier mari de Thérèse ?

Robert
Camille
Laurent

9 questions
1094 lecteurs ont répondu
Thème : Thérèse Raquin de Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

{* *}