Lorsque je voyais ce livre dans ma PAL depuis des années, je me disais que ce devait être le portrait d'une femme du XIXème plutôt banal, qui vivotait dans un mariage arrangé à se languir, à coudre au coin du feu, à éventuellement s'amouracher d'un autre homme.
Mais je n'avais pas pris en compte que l'auteur était
Zola et donc, je suis un peu (beaucoup) tombée des nues en voyant l'orientation que prenait l'intrigue.
Je me suis délectée des descriptions des personnages, de la ride au coin de la bouche à la profondeur de leurs âmes ; se dessinaient sous mes yeux de véritables tableaux de maître.
Il en est bien sur de même concernant les lieux, les paysages.
Dans cette histoire, nous sommes en présence de quelques personnages mais qui sont travaillés avec une profondeur infinie.
Thérèse, jeune femme que je qualifierai d'éternelle insatisfaite, qui rêve d'action, de passion, ...
Camille, son mari, pâle et malade, qui nourrit tout de même une ambition commerciale
Mme Raquin, mère de Camille, mère poule, protectrice qui ne vit que pour son fils qu'elle idolâtre plus que tout autre personne.
Laurent, paresseux, oisif, manipulateur, pleutre
Un petit groupe d'amis que l'on ne voit que les jeudis.
Le sentiment qui prédomine dans tout ce roman est l'égoïsme. Tous ont agit par égoïsme un moment ou un autre et tous seront perdus.
Egoïsme pour le bonheur de son fils, pour son propre bonheur, pour être riche sans rien faire, pour sortir de sa routine, pour continuer à rire les jeudis soirs, ...
Zola nous dépeint l'âme noire de l'être humain, mélangé à la bêtise, à la cupidité.
On ressent vraiment heurtée de cette lecture : Comment des personnes civilisées vont aller jusqu'au meurtre ? et comment vont-ils contrer leurs remords ?