Coup d'essai, coup de maître ...
En cette année où le "défi"- ou plutôt le souhait - m'anime de lire toute la série des Rougon-Macquart, une critique lue au hasard sur Babelio (que son auteur me pardonne de ne plus me rappeler son nom ...) me donne l'envie de faire une infidélité à la fresque du maître du naturalisme pour aller découvrir @
Thérèse Raquin.
Soufflé ... @
Emile Zola déploie ici toute sa verve, on retrouve les qualités - et les défauts parfois - de l'auteur. Un regard extérieur sur une forme de couple diabolique, un regard très scientifique - même si les "théories scientifiques" sur lesquelles s'appuie
Zola semblent aujourd'hui ô combien farfelues. Un regard froid sur la folie de Thérèse et Laurent. L'un, peintre raté, veut échapper à une vie de bureau qui l'ennuie profondément. L'autre, dont le destin semble tracé depuis l'enfance, entre mariage avec son cousin Camille et omniprésence de sa tante, veut rencontrer le grand amour.
L'un et l'autre - là encore, je n'invente rien, ont un côté Mme Bovary - sont faits pour se rencontrer. Se rencontrer et se détruire. Laissons de côté l'intrigue (je ne sais trop comment on met les "balises" qui permettent de ne pas trop "spoiler" les histoires ...). J'ai aimé dans ce roman l'extraordinaire talent de conteur de
Zola, qui nous tient en haleine dans un roman haletant, alors même que l'on devine quelle sera l'issue. le huis-clos est parfois étouffant, bien plus que dans nombre de thrillers modernes qui semblent bien pâles en comparaison de @
Thérèse Raquin. La construction, l'équilibre de l'oeuvre, le point de basculement, la description clinique d'une forme de folie qui vient tout emporter ...
Une oeuvre de jeunesse remarquable. Je vais attendre d'avoir lu - ou relu - les vingt tomes des Rougon-Macquart pour me prononcer, mais voilà sans doute l'un de mes
Zola favoris, par sa force et sa simplicité.