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3,89

sur 549 notes
Une superbe introspection psychologique (non pas psychanalytique) dans un corps malade confiné dans une société en déliquescence.
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J'ai constaté que, la plupart du temps, les gens sont beaucoup plus fiers de ce qu'ils ne savent pas et qu'ils ne veulent absolument pas savoir, que de ce qu'ils savent : je ne veux absolument pas en entendre parler ; je ne veux rien avoir à faire avec cela ; il n'y a pas de cela chez nous - telle est la formule typique des gens de bien. Pour la plupart des gens il est plus important de ne pas avoir de vices que d'avoir certaines vertus positives."

Cette dernière phrase me fait penser à la négativité des vertus, ou la vertu inversée : ne pas avoir de vices, ne pas avoir fait de mal et donc présenter un casier vierge au commissariat de la Mort.
Lien : http://vitanova.blogspot.com..
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Autobiographie d'un Zurichois né dans une famille bourgeoise très aisée. Il n'a manqué de rien mais est très malheureux car en complet décalage avec ses congénères à l'école, au collège, au lycée, à l'université. Jamis il n'arrivera à trouver sa place. Il développe finalement un cancer dont il mourra à 32 ans et reste convaincu que sa tristesse et son enfance ont été déterminant dans sa maladie. Ce texte est d'une infinie tristesse et constitue une condamnation de cette vie aristocrate où l'on doit taire tout sentiment, toute émotion. Fritz meurt en 1972, pas en 1920! C'est ce qui fait aussi l'intérêt de cette autobiographie. Je l'ai lue en allemand et vais maintenant la lire en français.
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Sous le pseudonyme de Fritz Zorn se cache un jeune homme pressé. Jeune - il n'a que 32 ans - et pressé d'écrire car il se sait condamné par un cancer qui ne lui laissera aucune chance. Pour qui a vécu, la seule pensée d'une mort imminente fait jaillir le squelette branlant d'une angoisse incompressible et dévorante. Fritz Zorn est à peine révolté, il n'a jamais vécu. Produit d'une éducation pour laquelle l'impassibilité devant les réalités concrètes (donc vulgaires) du monde tient lieu d'obligation morale, Zorn a toujours été un "hors la vie". Propre, sage et faisant honneur à sa famille, fleuron de la grande bourgeoisie zurichoise, il n'a jamais fait de vagues, s'est conformé, a emprunté docilement la voie qu'on lui avait tracé, a écouté la voix qui l'incitait à se méfier du monde extérieur et de ses vices. Pour cet homme qui observe avec simplicité qu'on l'a "éduqué à mort", le cancer n'est que l'issue naturelle d'un étouffement systématique de sa dynamique individuelle. Ce constat clinique, glacial sans être hermétique à l'humour, Zorn le livre dans sa version brute, pour que son lecteur comprenne. Mars est un témoignage sans précédent, la mise en accusation d'un système qui sacrifie ses enfants. --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
Résumé du livre
Zorn en allemand signifie "colère".

J'ai ht et lu (péniblement) ce livre après écoute d'un Book Club dythirambique sur France Culture. La thèse est dans le résumé. le livre la ressasse indéfiniment. Destin déchirant, certes. Mais ici ressassé, répété jusqu'à l'écoeurement. Victimisation. Autocentrage absolu. Répétition. Rumination. Pas de style. Gallimard vend une "nouvelle traduction" indispensable. Purée je me demande ce que devait être l'ancienne !!!! le Masque aussi crie au chef-d'oeuvre. Conspiration ? Suivisme ? Foutage de gueule ? Enfumage ? Copinage ? Concussion ? L'ont ils vraiment lu ? Je me pose beaucoup de questions... mais j'ai une certitude : si Momox n'en veut pas, mon exemplaire va partir à la benne... Bad :D
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superbe livre sur éducation d'antan
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La névrose familiale et ses ravages, analysée par le fils, victime et agissant. Son cynisme, sa distance, sa douleur et sa maladie donnent un livre singulier et fort que l'on n'oublie pas même si la lecture en est difficile et dérangeante
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Plus noir, plus pessimiste, plus triste, plus sombre, je n ai pas trouvé et je n ai pas pu finir, submergé par cette noirceur
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L'auteur, qui écrit sous un pseudonyme (vous comprendrez bientôt pourquoi) ce terrible essai autobiographique, y évoque son cancer. Un cancer médicalement avéré (et dont il mourra à l'âge de trente-deux ans peu de temps après avoir fini cet ouvrage), mais dont il explique la genèse d'une manière inattendue, et surtout extrêmement pathétique.

Élevé par des parents riches et bourgeois, sur la "bonne rive" (la droite, celle que l'on surnomme aussi la "dorée") du lac de Zurich, il a subi dès son enfance les dommages d'une éducation trop policée, trop psychorigide. Il a baigné dans l'illusion d'une harmonie qui était en réalité le résultat d'une absence de toute énergie vitale : pour conserver à tout prix cette harmonie, ses parents déployaient plusieurs techniques, notamment d'évitement des conflits, en se désistant de toute discussion a priori sensible par des lieux communs y coupant court ("c'est pas comparable", "c'est compliqué", "on verra plus tard"). Il était de rigueur de s'exprimer par euphémismes, et surtout d'être toujours d'accord avec le chef de famille, qui donnait le ton de "ce qui se faisait" et de "ce qui ne se faisait pas", de ce qui était bien (les riches gens de droite) et mal (les communistes). Tout sujet en rapport avec la vie, toute initiative de réflexion ou d'analyse étaient tabous. Ainsi, on ne parlait pas de politique, pour ne rien dire du sexe (considéré comme inexistant) ou de la religion.
Engoncés dans une conception de la bienséance ultra puritaine, basée sur le refoulement de tout sentiment, ils ne vivaient que dans l'idée de l'image qu'ils devaient renvoyer, leurs goûts, leurs comportements étant entièrement déterminés par ce qui était considéré comme "élevé", ou du moins perçu comme telles par ceux de leur milieu.

Le narrateur s'est naturellement moulé dans cette manière d'être sans vivre. Enfant, adolescent puis étudiant solitaire, évitant tout contact avec les autres, il vivait dans une fausse harmonie, consistant en l'absence de toute émotion et de tout désir, qu'il soit sexuel ou autre, de tout élan de joie -sans même parler de bonheur- comme de toute colère, dans une passivité mortifère à force de correction et de discrétion ... jusqu'à ce qu'il se rende à l'évidence et admette l'anormalité que les mensonges constituant sa vie avait ancrée en lui, et prenne conscience de l'ampleur du désespoir qui le hantait, jusque-là enfoui sous son incapacité à l'exprimer, y compris à lui-même.

"(...) en fait, je n'étais même pas Moi, j'étais simplement correct (...). Je n'étais même pas un membre utile de la société humaine, je n'en étais qu'un membre bien élevé".

Les petites joies que lui procurent notamment le succès estudiantin de ses écrits amateur ne suffisent pas à compenser l'abîme béant où guettent ses angoisses et ses souffrances. Devenu adulte, traînant une existence toujours aussi morne et aussi désespérée, il finit donc par attraper ce fameux cancer, lié selon lui à la névrose que lui a transmis son éducation basée sur la construction fictive et dogmatique d'un monde parfait. Un cancer qui surgit sous la forme d'une première tumeur dans le cou, contenant, prétend-il, toutes les larmes qu'il n'a jamais pu pleurer, parce qu'il a été programmé à ne se jamais se plaindre, à ne jamais déranger...

"Je crois que le cancer est une maladie de l'âme qui fait qu'un homme qui dévore tout son chagrin est dévoré lui-même, au bout d'un certain temps, par ce chagrin qui est en lui".

"Mars" est la chronique détaillée, souvent répétitive, non pas tant de cette maladie et de son évolution, que de ce qui l'a provoquée, la critique virulente de ce mode de "non-vie" bourgeois, mortifère et dévastateur pour l'individu, qu'il précise d'ailleurs n'être pas le seul à avoir subi (l'ensemble des riverains de la "rive dorée" serait atteint du même mal), bien que dans son cas, le mal se manifeste avec une ampleur hors du commun.
C'est aussi un cri de révolte, le témoignage poignant d'un homme qui se sent "castré, bafoué, brisé, déshonoré", en qui la faculté d'être heureux a été détruite, qui a subi durant trente ans de stérilité la mort de son âme, et dont le corps à son tour capitule et s'effondre. Ce faisant, ce cri est aussi et surtout une ultime tentative d'affirmation de soi : sa souffrance, c'est son "lui" profond, qui combat un héritage familial et culturel qui l'a rendu inapte à la vie, son cancer étant sans doute le prix à payer pour s'en libérer...

"Telle est ma vie. J'ai grandi dans le meilleur, le plus sain, le plus harmonieux, le plus stérile et le plus faux de tous les mondes ; aujourd'hui je me trouve devant un tas de débris".

Un texte très fort, empreint, comme le définit l'auteur lui-même, d'un humour "cosmique" -en tous cas profondément cynique et désespéré- bien que parfois alourdi de redondances, mais ces dernières sont finalement à l'image de la détresse qui le pilonne sans répit...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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D'après Fritz Zorn, ses parents bourgeois sont la cause de son cancer. Seulement, il n'est pas sorti par lui même de cet état nevrosé.
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Un livre exceptionnel.
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