AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 549 notes
Belle description des convenances étouffantes de la bourgeoisie ainsi que de ses non-dits qui rendent malades! Mise en exergue de l'art libératoire de la parole. Même si l'ouvrage est noir, les sarcasmes font sourire. Rappel de quelques fondamentaux existentiels.
Commenter  J’apprécie          80
Livre consternant à bien des égards. Que l'on aime peu ou beaucoup le style. D'accord ou pas avec les opinions de l'auteur, et notamment avec les conclusions qu'il tire des expériences de sa vie. Ce récit à le mérite de générer une réflexion profonde sur le rapport entre éducation, névroses et maladie physique. Zorn nous dit à peu de choses près que l'éducation crée les névroses et que ces dernières amènent les maladies.
C'est un peu simpliste, et surtout une belle façon de se déresponsabiliser et d'inculper de son malheur d'autres que lui. C'est d'ailleurs, à mon avis cette incapacité à se prendre en main, à faire sien, qui est venue à bout de sa vie.
Preuve en est, l'évolution de son frère.
De mon point de vue, sa névrose était déjà présente à sa naissance même.

Un livre indéniablement important pour toute personne qui s'intéresse à la relation entre troubles psychiques et maladie physique car l'auteur y raconte sa propre expérience de vie à la première personne avec justement toutes les erreurs de jugement que la névrose instaure.
Commenter  J’apprécie          80
Mémoires d'un névrosé écrites avec du fiel cancéreux et l'amertume des tumeurs. Zorn analyse très bien son mal mais plonge un peu loin dans cette analyse. Teinté de psychanalyse, ce récit se veut le testament d'un névrosé qui malgré tout et sans espoir décédera du cancer. J'ai eu beaucoup de difficultés à apprécier ce livre qui n'est pas un mauvais livre, mais qui par certains côtés trop partisans plombe l'ensemble. Zorn a voulu régler ses comptes avec ses parents, a voulu écrire un testament affectif. Pour tous les malades du cancer, sa théorie peut paraitre farfelue sur un plan médical, mais peut s'avérer exacte sur un plan psychanalytique. Bref, mi figue mi raisin, pour un public initié et volontaire face à la maladie. Je conseillerais plus " D'autres vies que la mienne" de Carrère pour appréhender et comprendre non seulement les malades mais surtout la maladie.

Commenter  J’apprécie          81
La tentative d'un homme en phase terminale d'un cancer de se réconcilier avec la dépression qui le ronge depuis toujours et avec la déception de n'avoir pu vivre mieux. L'auteur poursuit une démarche très analytique, partageant de nombreuses réflexions et interprétations sur son enfance, ses parents, son milieu social, ses études, et malgré de nombreuses contradictions il parvient à caractériser une certaine génération et façon de vivre dans un milieu bourgeois de Zurich. On apprécie son courage et son honnêteté face aux difficultés de s'affronter soi-même, même si de nombreux passages suggèrent que tout expliquer rationnellement et que tout relier ensemble, pour enfin parvenir à comprendre pourquoi il va mourir, devient le but principal de l'auteur, quitte à perdre en perspicacité, en sagesse et en véracité. Ses confessions en restent toutefois touchantes et sincères, et on ne peut contempler cette existence qu'avec un amer goût de gâchis.
Commenter  J’apprécie          70
Ce livre est le témoignage d'un jeune homme atteint d'un cancer. Contrairement à ce qu'on pourrait attendre, l'auteur ne se concentre pas sur son vécu de la maladie au quotidien ou sur ses émotions. Il donne un sens, son sens à sa maladie. Il retrace la genèse de son cancer. Il le relie à sa jeunesse et son milieu social et familial. Ce récit m'a parfois dérangé justement par cette recherche de sens et cette interprétation de la maladie qui peut nourrir la culpabilité autant que la rancune.
Commenter  J’apprécie          70
Un récit à la logique implacable, sur l'hypocrisie de la société suisse à travers l'éducation donnée aux enfants, qui débouche sur la non-vie, le non-droit à vivre sans faux-semblants, hypocrisie que l'auteur tient pour responsable de son cancer bientôt mortel, puisque l'aboutissement d'une société tant corsetée dans la morale, est d'évidence : la mort.
C'est parfaitement écrit, sans aucune échappatoire possible : le lecteur est emporté vers la mort et n'a rien à répondre.
C'est un chef-d'oeuvre, mais qui peut être douloureux à lire.
Commenter  J’apprécie          70
Un récit de vie d'une lucidité qui fait froid dans le dos. le narrateur fils de grands bourgeois zurichois voit germer en lui le cancer comme l'aboutissement logique de « l'éducation à mort » qu'il a reçu.

Karine
Commenter  J’apprécie          70
Cela commence bien, cela finit mal dans tous les sens du terme. Un jeune homme de bonne famille, élevé dans de bonnes conditions, nous raconte sa jeunesse, sa vie et sa mort à 32 ans, des suites d'un cancer.
Le livre commence bien. Il nous raconte son enfance, sa jeunesse, son éducation « comme il faut ». Il nous narre ensuite ses études et son écart par rapport à ses amis.En fait, il a plein de connaissances, mais il vit isolé en lui-même. Cette situation de profonde solitude et tristesse va le miner de l'intérieur et, à son avis, déclenché un cancer qui l'emportera. La faute ses parents, estime-t-il. Tout init dans l'aigreur.
Le livre commence dans la narration, passe ensuite dans le registre philosophique puis dans la religion et enfin dans l'aigritude.
Mais dans le fond, qu'a-t-il fait pour s'en sortir, se remettre en cause, se secouer ? Un livre anti-résilience.
Commenter  J’apprécie          60
De son vrai nom Fritz Angst, il a choisi Zorn qui veut dire « colère » en allemand. Né d'une famille très aisée de Zurich, Fritz a suivi une scolarité normale, sans heurt. Il a fait des études supérieures, titulaire d'un doctorat en langues « romanes », et fut enseignant avant que la maladie ne l'interrompe. Il a certainement utilisé sa colère et des ressentiments d'amertume contre ses parents, leur origine bourgeoise et surtout l'éducation qu'il a reçu d'eux pour écrire ce livre. Il en a fait une critique virulente contre les effets néfastes que cette éducation a produit sur lui, à savoir la survenue d'un cancer (lymphome) à l'âge de 30 ans, dont il ne survivra pas. L'analyse est intéressante, faite par un auteur cultivé et aidé par la psychothérapie, il a ainsi pu mettre les mots qui lui semblaient justes sur le contexte familial et tous les sujets tabous dont la discussion était interdite, voire, la sexualité. Longuement il décrit sa névrose aux effets dévastateurs, son impossibilité à aimer et à communiquer, sa tristesse, ses épisodes dépressifs et en enfin son cancer qu'il résume comme une maladie psychosomatique due au refoulement de tous ses sentiments non exprimés.
260 pages, c'est 100 en trop. Il se répète, et la troisième partie « le chevalier, la mort et le diable » est une fresque philosophique difficile à suivre, qui apporte peu au contenu du livre, sinon à l'auteur qui a laissé libre court à son étude, ses réflexions culturelles et théoriques.
Commenter  J’apprécie          60
Purée je découvre que j'ai une force mentale de ouf, je viens de survivre au livre le plus sombre de l'histoire des livres lus. Je ne vous cache pas que parfois c'était avec le coeur serré serré. MARS, ce sont 315 pages d' essai sur le malheur, la tristesse, la névrose, la maladie, la mort, qui m'ont laissée sans voix. Complètement happée et... secouée.
Conseillée par Bouillier, l'auteur du Rapport sur moi, cette autobiographie en forme de traité sur la souffrance, à la fois philosophique, sociologique et franchement politique, est un texte nécessaire. Fritz Zorn a grandi en Suisse, sur "les rives dorées" du lac de Zurich et a eu une bonne vie de merde. Inimaginable. Qui s'est terminée par un cancer, qui l' emportera à l'âge de 32 ans. Il a jamais baisé non plus. A peine eu des amis.es . Mais des parents bourgeois bien comme il faut et un max de fric, ça oui. Sympa comme petit conseil de lecture avant Noël hein ? Bon je partage parce que je suis sciée par tant d'audace, de lucidité, d'intégrité, d'intelligence. Une ironie noire parcourt tout le récit, avec pour cible principale une bourgeoisie "tranquille", tellement tranquille ( elle rapelle celle que Begaudeau nomme "cool" dans Histoire de ta Bêtise), qu'elle tue. Fritz a été éduqué "à mort". Son texte est sa révolution, volontiers anti clérical, (Jésus s'en prend plein la gueule), il trouve ce dernier souffle pour disséquer l'origine du mal, de son mal. "Le Diable est lâché", plutôt l'enfer que l'ennui mortifère bourgeois. Je le conseille pour qui veut comprendre ce que c'est qu'une dépression, qu'une éducation ratée, qu'une incapacité totale au bonheur et ce que c'est d'être clairvoyant et couillu, le désespoir rend brave. Que "tous ceux qui n'aiment pas parler de ce qui est désagréable" passent leur chemin. C'est vrai, c'est âpre. Attention, c'est pas nihiliste. Au contraire, il y a une vitalité dingue et miraculeuse dans la description clinique des affres de cet homme. Écrit en 77, dans un style neutre mais limpide et fort bien agencé, il convoque des images parfois très violentes, nous sert des comparaisons inattendues et éclairantes, il se répète beaucoup, il insiste, sa volonté de transmettre l'injustice qu'il a subi est peut être la seule liberté qu'il se sera autorisée dans sa triste vie, et la seule chose à laquelle il tient vraiment, après avoir brûlé systématiquement tous ses écrits précédents (livre posthume, le seul et unique) . Il n'y aura pas de "détails " biographiques, sa vie sociale, familiale, amoureuse en étant dépourvues. Il dit tout. Sans ambage, sans filtre. "Pour l'amour de qui devrais je dissimuler l'histoire de ma vie ? Qui devrais je épargner par mon silence ?"
"La force de supporter ce que je sais" est déjà pour lui une consolation, une maigre satisfaction, ça, plutôt que des "manoeuvres de camouflages". Je m'incline devant tant de courage.
Histoire de compléter le tableau sur le sujet de la dépression, une petite bd super, GOUPIL OU FACE, légère et très instructive.
Des pistes donc pour nous aider parfois à comprendre cette terrible maladie, invisible, qui n'a souvent pas bonne réputation. Les gens malheureux dérangent. On leur demande souvent de relativiser. "Va donc à Moscou". "La poutre dans notre oeil nous importe peu tant que la paille dans l'oeil du voisin peut nous servir d'excuse". En gros, le malheur ne se hiérarchise pas.
Commenter  J’apprécie          60



Lecteurs (1452) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1714 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}