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Stefan Zweig, avec sa plume inimitable, retrace la dernière partie de la vie du grand orateur.
Cicéron, 60 ans maintenant, a plaidé de nobles causes avec art. Il est reconnu comme défenseur de la République ( res-publica ). Mais César, après avoir conquis la Gaule, franchit le Rubicon en armes en moins 49, désobéissant à Pompée. Cicéron se doute alors qu'il va devenir un tyran, et préfère abandonner le forum pour se retirer de la vie publique pendant cinq ans, jusqu'à la mort de César. Pendant ce temps, dit Zweig, il écrit sa plus formidable oeuvre, son testament dédié à son fils Marcus : de Oficiis, ou « Traité des Devoirs », une oeuvre philosophique majeure, traitant de l'éthique ; c'est aussi un message aux Romains pour, après cette effroyable tyrannie de César, reprendre la République en mains…
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Stefan Zweig est, pour moi, un des écrivains majeurs du XXè siècle. Pourquoi ? Parce qu'il déborde d'empathie. On sent qu'il souffre quand les gens souffrent ; et il n'est pas un simple biographe ni un simple historien quand il retrace la vie de Cicéron ou de Marie-Antoinette , mais il « est » Cicéron, il « est » Marie-Antoinette. Il réfléchit à leur place, pose les problèmes comme ils peuvent les avoir posé, car il s'identifie à eux, les martyrs du pouvoir en place.
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Sûrement qu'il pense à Hitler, quand en 1940 il écrit ce petit livre mettant en scène César…
https://www.youtube.com/watch?v=Fptue_EaMjw
Lui et quelques autres Austro-Allemands sont les Cicéron à la pensée équilibrée qui assistent avec une grande émotion et une grande tristesse, à la « démolition » des peuples et des Républiques…
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Stefan Zweig possède lui aussi cet immense talent, en une nouvelle d'à peine 40 pages, de nous amener, nous lecteurs, à travers le récit de temps très lointain (chute de César et arrivée au pouvoir d'Octave et d'Antoine), à nous interroger sur notre propre époque.

Stefan Zweig écrit cette nouvelle en septembre 1939 à Bath où il est en exil car il a fui les persécutions nazies qui font rage en Europe.

Impossible de ne pas voir le parallèle entre la vie de l'écrivain et celle de Cicéron, chacun assistant à la fin d'un monde qu'on pensait inébranlable.


Cicéron est une biographie (et pas hagiographie, certains passages montrent très bien que Stefan Zweig n'est pas dupe des actions passées de Cicéron) mettant en lumière les dernières années de vie du philosophe romain et son rôle face à la barbarie.

Cette nouvelle met en exergue la capacité de résister de l'homme (par la plume, par la parole et même par la mort) et son humanisme. Cette courte lecture m'a également rappelé aussi le plaisir que j'ai eu à lire les biographies de Marie-Antoinette et De Balzac par ce même Zweig.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A l'instar de celle qu'il a dressée de Montaigne, la micro-biographie que Stefan Zweig propose de Cicéron dans ce très bref format parle au fond plus de lui-même que de son sujet.
Nous sommes en 1939, le monde chéri de Zweig a disparu, l'écrivain humaniste est en exil, fuyant une Europe qui est en train de basculer dans la barbarie. de même Cicéron, après le complot contre César, a comme Zweig soixante ans, sa grande oeuvre dans le commerce des hommes est derrière lui; au soir de sa vie il se replie et sur lui-même, et sur le pouvoir des mots comme rempart au régime dictatorial qui s'annonce.
C'est bien la première fois que je ressens, à tort sans doute, un Zweig pas convainquant quand il met en scène ce dernier sursaut de courage héroïque de Cicéron. Ce qui ressort surtout de ces lignes, c'est un auteur las de la vie et qui se désespère du dérisoire pouvoir des mots. de ce point de vue, ce texte m'a paru d'une tristesse infinie.
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Cet opuscule de Zweig - sur la liberté intérieure de l'intellectuel et sur l'humanisme en particulier - est bien trop un pont entre le Ier siècle avant J.C. et le XXème siècle après J.C. pour être un ouvrage historique. C'est même un pont entre Stefan Cicéron et Marcus Tullius Zweig. Et alors? C'est un bel objet littéraire doublé d'un bel objet mémoriel. Joie.

César est au pouvoir, Cicéron se retire à Tusculum et peut enfin s'adonner au loisir (pas au divertissement) et rédiger son testament intellectuel. Quand soudain....l'aventure, la tragédie, avec ses nuances et ses recoins pas toujours glorieux. Plaisir.

On en conclut que si quelqu'un dans l'assistance a le numéro de téléphone de Cincinnatus, il serait de bon ton qu'il le contacte en urgence.

En outre, pour cette première parution en poche et cette nouvelle traduction le texte est accompagné d'un appareil critique qui me semble aussi sérieux qu'agréable. Sont soulignés notamment la documentation de Zweig et ses quelques erreurs. Ce diable d'érudit a du plus compter sur sa mémoire que consulter wikipédia.



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Plus qu'une biographie, Stefan Zweig a dressé le portrait psychologique de Cicéron, à la fois orateur, avocat et homme d'Etat de la république romaine. Opposé à la dictature de Jules César, celui qui a déjoué 30 plus tôt la conjuration de Catilina contre le Sénat romain, sort de sa retraite pour s'opposer à Antoine qui le fera périr. Difficile de ne pas faire l'analogie entre Cicéron et Zweig lui-même, contraint de s'exiler en Europe puis au Brésil au moment où le régime nazi menace les démocraties en Europe. Ce livre est un hommage lucide au combat perdu des hommes de plume face aux tyrans.
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Écrit en 1939, longtemps inédit en allemand et en français, ce court texte évoque les dernières années de Cicéron, la retraite et l'écriture, qu'il lâche tout de même quand le sort de Rome l'impose à ses yeux. Sans omettre qu'il a pu être arriviste et couard aussi durant sa carrière, Zweig décrit la fin en héros d'un homme qui voit ses valeurs s'effondrer. Comme dans sa biographie d'Érasme, en plus bref, des échos bien sûr avec l'époque où Zweig écrit. Avec toute époque qui voit la montée de régimes autoritaires... Traduction 2020, 96 pages.
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