C'est parfaitement écrit, les fameux sentiments annoncés dans le titre sont minutieusement décortiqués et analysés, c'est terriblement lyrique. Trop lyrique pour moi.
Comme avec "
Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", l'étalage exacerbé d'une passion entre deux êtres avec le but évident de l'ériger à un niveau mythologique m'a partiellement laissée en bord de route. Il est à noter que les deux nouvelles ont été initialement publiées dans le même recueil, d'où sans doute mon ressenti analogue des deux récits.
Court roman ou longue nouvelle, je reconnais bien volontiers à
Stefan Zweig qu'il excelle dans cet exercice ; la structure narrative est détonante et le crescendo jusqu'à l'apothéose très efficace. Mais...
Mais j'ai été mal à l'aise voire désagréablement rebutée par ce récit. Non pas parce qu'il traite de l'homosexualité masculine - au passage, je salue le choix de ce sujet pour un ouvrage paru en 1927 - mais parce qu'il associe dans une passion dévastatrice un jeune homme de moins de vingt ans et un homme de plus de cinquante. Clairement, voici ce qui m'a gênée, sans que je me l'explique, ayant par ailleurs vraiment apprécié
Lolita de
Vladimir Nabokov. Mais, il n'y a pas de raison raisonnable à chercher, c'est ainsi, j'ai ressenti plus de répulsion que de compassion. Il y a dans le style de Zweig un je-ne-sais-quoi de précieux et de maniéré qui m'empêche de complètement m'immerger dans sa prose.
Challenge SOLIDAIRE 2020
Challenge XXème siècle 2021