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4,25

sur 3590 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est parfaitement écrit, les fameux sentiments annoncés dans le titre sont minutieusement décortiqués et analysés, c'est terriblement lyrique. Trop lyrique pour moi.

Comme avec "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", l'étalage exacerbé d'une passion entre deux êtres avec le but évident de l'ériger à un niveau mythologique m'a partiellement laissée en bord de route. Il est à noter que les deux nouvelles ont été initialement publiées dans le même recueil, d'où sans doute mon ressenti analogue des deux récits.

Court roman ou longue nouvelle, je reconnais bien volontiers à Stefan Zweig qu'il excelle dans cet exercice ; la structure narrative est détonante et le crescendo jusqu'à l'apothéose très efficace. Mais...

Mais j'ai été mal à l'aise voire désagréablement rebutée par ce récit. Non pas parce qu'il traite de l'homosexualité masculine - au passage, je salue le choix de ce sujet pour un ouvrage paru en 1927 - mais parce qu'il associe dans une passion dévastatrice un jeune homme de moins de vingt ans et un homme de plus de cinquante. Clairement, voici ce qui m'a gênée, sans que je me l'explique, ayant par ailleurs vraiment apprécié Lolita de Vladimir Nabokov. Mais, il n'y a pas de raison raisonnable à chercher, c'est ainsi, j'ai ressenti plus de répulsion que de compassion. Il y a dans le style de Zweig un je-ne-sais-quoi de précieux et de maniéré qui m'empêche de complètement m'immerger dans sa prose.


Challenge SOLIDAIRE 2020
Challenge XXème siècle 2021
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Alors d'abord une précision avant de commencer : j'adore Stefan Zweig, j'ai tout lu, ou presque. Cependant je lui reproche une légèèèèère misogynie qui parfois m'exaspère, comme dans ses biographies de Marie Stuart ou Marie-Antoinette. Il a tendance à infantiliser les femmes, à parler de leurs nerfs, qui priment sur leur reflexion gna gna gna des êtres de passion blablabla...Bref, un homme du XIXeme-début XX ème, pour qui l'être humain, c'est le mâle, et la femelle, bon, quelque chose d'indéterminé dans son sillage ...
Alors dans ce texte, c'est le pompon sur le gâteau. le fils d'une de mes amie, à peu près de l'âge de Roland, le bel éphèbe du livre, dit souvent à sa mère que "ce soir, c'est (je m'excuse de cette familiarité) soirée couilles", entendre : soirée entre mecs sans filles, tranquille. Bon, pas de problème, ça existe aussi de l'autre côté, soirée filles. Pourquoi je raconte ça ? C'est que ce livre, c'est un peu le même principe qu'une soirée couilles...En tant que lectrice, je me suis sentie laissée, comme la femme du " maitre", à la porte du bureau où l'on cogite et réfléchit entre couilles. Parce que franchement, ces deux-là, ils sont odieux avec...ah ben on sait même pas son nom, tiens, Machine, la femme du maitre, anonyme aussi par souci de discrétion. le maitre s'est mal conduit avec elle, je ne dirai pas pourquoi, mais il l'a utilisée sans remords, quant à Roland, il est d'une excessive mauvaise foi, lui reprochant à elle ce qu'il est lui-même en train de faire, bref, ne pénètre pas notre territoire, femme.
Donc c'est un livre entre hommes. Très bien. A la grecque ancienne. Initiation, ambiguïté, maitre, disciple, séduction, frustration dans une société puritaine...Quelle est la véritable nature des sentiments de Roland ? Il le dit très clairement à la fin et c'est très beau.
J'aurais juste aimé qu'on me fasse, à moi c'est à dire à ma projection dans le texte, l'épouse du maitre, une petite place. Ou tout au moins ne pas être accablée de mépris, d'indifférence, de ce sentiment de ne pas exister pour ces deux hommes qui se dévorent l'un l'autre, et en plus m'utilisent, comme un objet, dans leur passion sans issue.
Un livre couilles, donc. Excusez ma legèèèèère misandrie.
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"La confusion des sentiments", c'est exactement ce que je ressens... Je n'ai pas eu de plaisir à lire mais je l'ai lu en entier, quasiment d'une traite.

Je n'apprécie pas ce style d'écriture mais, objectivement, c'est une écriture magnifique. le sujet est traité avec délicatesse sans pour autant gommer l'horreur et le dégoût que ressent la société de l'époque pour les penchants évoqués.

On pourrait le résumer ainsi : un très beau roman que je n'ai pas aimé. Touchée à la tête mais pas ua coeur.
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La confusion des sentiments est certainement le (petit) roman le plus connu de Stefan Zweig avec le joueur d'échecs, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme ou encore Amok.

Stefan Zweig nous plonge dans les souvenirs de Roland, un éminent professeur à l'aube de sa vie. Il ne se rappelle finalement ni de ses moments de gloire, ni de ses publications mais de LA rencontre, celle qu'il a faite alors qu'il était jeune étudiant, cette rencontre envoûtante et passionnée, celle qu'il n'a jamais pu oublier mais celle aussi dont il n'a jamais pu parler car tabou et interdite. Car Roland était tombé sous le joug, je ne vois pas d'autre mot, de son professeur, aussi charismatique que torturé.

J'avoue ne pas être sortie transcendée par cette histoire, je suis restée en surface ne réussissant pas à m'immerger totalement.
Si je salue la plume de l'auteur, j'ai trouvé le tout un peu trop ... confus. Les choses sont davantage suggérées que dites, c'était peut-être d'ailleurs l'effet recherché ou l'époque qui le voulait, on devine plus qu'on ne comprend finalement, ce qui fait que si je ne me suis pas ennuyée, je ne peux pas non plus dire que j'ai été enthousiasmée.

En résumé, ce n'est pas mon préféré de Stefan Zweig- mais je n'en ai pas lu énormément non plus- mais à découvrir pour l'univers et l'écriture de l'auteur.

Challenge multi-défis 2020
Challenge Riquiqui 2020
Challenge XIXème siècle 2020
Challenge solidaire 2020
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Une très belle écriture, envoutant le lecteur avec des petits riens, pour faire d'une histoire qui paraît maintenant banale une tragedie un poil mélodramatique, mais qu'il faut replacer dans une époque où l'homosexualité restait un tabou voire un crime.
Le personnage du jeune etudiant-assistant, naif, incapable de se rendre compte des sentiments qu'il inspire au professeur vieillissant alors que lui même n'en a que pour la femme de celui-ci, épousée pour l'image de la respectabilité sociale, est le narrateur de ce qui pourrait n'être de fait qu'un vaudeville ou un lourd pensum moralisateur, ecceuils évités par le talent de l'auteur, un grand du monde littéraire.
Ce drame banal du quotidien fait de petites touches subtiles, narrée d'une très belle plume, a toutefois subi le passage du temps, et présente maintenant un aspect vieillot, sauvé par sa qualité intrinsèque d'écriture, un vrai régal.
Un court roman pour découvrir Zweig...
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Si je n'ai pas trop accroché avec le style très académique de cette longue nouvelle, la fin m'a quant à elle totalement convaincue. On suit au début un jeune homme pour le moins dissipé, qui va bientôt rencontrer un professeur qu'il va admirer et avec qui va se tisser une relation de maître à élève. A partir de là, le texte devient peu à peu plus trouble et plus fascinant à la fois. On assiste avec une certaine appréhension à l'évolution de cette relation houleuse, et on attend avec impatience le drame qui y mettra fin. C'est finalement la révélation d'un secret inavouable qui viendra clôturer cette nouvelle psychologique d'une grande modernité. Un texte surprenant et d'une grande sensibilité.
Lien : http://madimado.com/2013/01/..
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À mon avis, Stefan Zweig sait mieux que quiconque sonder les méandres du coeur humain et créer des histoires qui nous donnent le vertige et nous incitent à tourner les pages tant que notre curiosité n'est pas assoupie.

Ce livre, cependant, me laisse perplexe. Serais-je moi même tomber dans la confusion des sentiments à son égard ? Non pourtant, car ce n'est qu'à la toute fin que l'on sent le poids du récit et toute sa force, mais il aura fallu un peu de patience pendant la lecture qui n'est pas sans rappeler la force du foehn et des élans du Romantisme.

Mais je vous laisse découvrir le sens de cette étrange fascination de Roland pour son maître de philologie...
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C'est l'art de Stephan Zweig de peindre, dépeindre, avec une superbe justesse, et dans un style impeccable (merci aussi au traducteur/à la traductrice).
Les 30 premières pages (pas que, mais notamment) sont un régal de lecture.
Le thème est très classique (et/ou il l'est devenu), l'initiation de l'élève par un maître admiré, ce dernier cachant un lourd secret.
L'étude psychologique des personnages est, comme toujours chez Zweig, particulièrement fouillée et d'une grande profondeur.
Mais j'ai parfois été gêné justement par cette pureté et ce classicisme du style, qui apparaît comme un peu décalé par rapport à la "confusion des sentiments" qu'il décrit.
L'imparfait du subjonctif se prête mal aux déchirements, ou peut-être en a t'on perdu l'habitude.
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J'ai eu du mal à m'intéresser au sujet de ce livre, mais la qualité d'écriture, le talent de conteur de stefan Zweig m'on fait poursuive ma lecture. Il fait parti des auteurs capable d'écrire sur n'apporte quel sujet, et toujours avec talent.
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Ne connaissant ni l'auteur ni l'oeuvre c'est le hasard qui a fait que je suis entrée en possession de ce roman. Bien que j'ai mi énormément de temps à me lancer dans sa lecture, La Confusion des sentiments est un livre que j'ai lu rapidement et qui m'a étonnamment plu.

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en commençant ce livre. Je ne savais pas si les sentiments du héros pour son professeur allaient être passionnés ou simplement admiratifs, si cette admiration serait réciproque ou même ce qu'il se passerait exactement, bref ! Ce fut une véritable surprise.

On suit donc un jeune homme qui, reprenant soudainement sa vie en main, décide de continuer ses études. Il entre alors par inadvertance dans un amphithéâtre pendant qu'un professeur fait cours et là, c'est la révélation. Qui est donc cet homme si captivant qui, s'aidant de simple mots parvient à capter avec une facilité déconcertante l'attention de ses étudiants ? C'est ce que le lecteur, à l'instar du protagoniste, se demande. C'est ce que l'histoire tente de nous expliquer.

Ce n'est pas le genre de livre que je lis habituellement et pourtant je me suis prise au jeu et ce fut une lecture agréable. Sans grandes surprises, bien que quelques interrogations surviennent tout au long de la lecture. Les réponses arrivent assez vite. Je dois tout de même avouer que si les sentiments du jeune homme devenait de plus en plus clair à mes yeux au fil des pages, je n'ai réussi à comprendre le professeur qu'à la toute fin du roman, quand il explique lui même ce qui se passe dans sa tête.

J'ai du mal à écrire le nom du jeune homme, il s'appelle Roland (comme mon grand-père). du coup ça m'a fait bizarre tout au long du livre, ce n'est pas un prénom que j'ai l'habitude de croiser dans mes lectures. Voilà c'est dit -rire-

Malgré tout je n'ai pas accroché plus que cela au style de l'auteur. Il traite bien le sujet mais les phrases sont assez longues, parfois lourdes et, j'admets avoir du en relire certaines pour bien les comprendre parfaitement.

Des sentiments très bien amenés et un sujet habilement traité ont fait de que j'ai passé un bon moment à lire ce livre. Quand les sentiments sont confus et jouent des tours il est difficile d'y mettre de l'ordre. Pourtant l'auteur est à l'aise et nous emporte aisément dans la danse.
Lien : http://julycece.wordpress.co..
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