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Ce que j'admire, chez Stefan Zweig, c'est le don de faire surgir l'émotion en peu de mots.
Souvent, il suffit à l'auteur du "Joueur d'échecs", de quelques mots pour créer de fortes, de grandes, de puissantes émotions. Et "Le Joueur d'échecs" est mon Zweig préféré. C'est un court roman, c'est presque une nouvelle ; mais c'est passionnant. L'histoire est très originale, le texte très fort… L'histoire est toute en finesse et en intelligence, et les émotions sont là.
En revanche, le deuxième texte, la "Lettre d'une inconnue" a été une lecture relativement agréable, mais n'est pas été une lecture qui m'a ému au plus haut point.
C'est un texte, avec quelques défauts, il y a des longueurs, des répétitions, il est un peu verbeux ; il n'y a pas là l'admirable concision du "Joueur d'échecs". Néanmoins, j'ai bien aimé la "Lettre d'une inconnue", qui demeure une lecture relativement agréable.
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Dans ces deux courts romans, Stefan Zweig aborde la thématique de la monomanie.
"Le Joueur d'échecs" est, de ces deux romans, celui qui m'a le plus plu et touché. C'est une histoire forte, haletante, émouvante, inoubliable. On y trouve une puissance rare. Ce texte m'a tout simplement bouleversé.
La "Lettre d'une inconnue" est un peu inférieure au "Joueur d'échecs". On trouve là quelque défaut, quelques longueurs, des phrases relativement banales. Néanmoins, la "Lettre d'une inconnue" se lit vite et facilement.
On trouve donc ici deux textes, l'un vraiment excellent, l'autre un tout petit peu inférieur ; mais tous deux demeurent bons, même si j'ai une nette préférence pour "Le joueur d'échecs".
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Il ne fait pas bon être un idéal féminin sous la plume de Zweig…
R, le célèbre romancier, dandy aux moeurs luxueuses et libertines dans le Vienne du début 20e siècle, a la surprise de découvrir, dans une interminable lettre arrivée en son absence, qu'une jeune femme réclame lui vouer un amour inconditionnel et ce depuis des décennies. La confession que contient la missive dévoile toute la fascination que cet homme aura suscité à son insu. Ironie tragique s'il en est, il aura eu l'arrogance égoïste de recevoir cette femme dans son lit à plusieurs reprises sans pour autant en garder aucun souvenir.
On peut s'attacher à la peinture des sentiments de notre héroïne malheureuse. Trouver magnifique d'abnégation son amour sans écho et admirer en elle l'essence pure du sentiment absolu. On peut aussi frissonner du contraste avec le tempérament de l'écrivain, sa légèreté coupable avec les femmes que sauvent son talent et son amour des randonnées solitaires en montagne (sic !). On peut résumer ainsi la dualité entre deux génies : celui de l'homme qui s'abstrait dans une cérébralité ou une activité physique dénuée de toute attache et celui de la femme qui n'existe que pour s'aliéner à ses sentiments.
On peut aussi ricaner un peu bêtement devant l'invraisemblance du tableau et trouver que ce n'est pas dans la mesure que s'est ici illustré Zweig. Tout de même, une vie entière consacré à un homme qui ne l'a même jamais reconnue, quelle nouille ! Ce serait tragique si ce n'était pas ridicule. Quelle valeur accorde donc cette femme à elle-même ? Quel regard le monde lui a-t-il renvoyé pour qu'elle s'annihile ainsi à un seul être pour qui elle n'existe même pas ?
Quel est le sombre crétin capable d'inventer des histoires pareilles ? Car, au 21e siècle, on peut, de manière sans doute grossière et anachronique, j'en conviens, pester comme je l'ai fait, contre ces bonshommes imbus de leur masculinité et de la grandeur de leur art au point qu'ils fantasment des personnages féminins entièrement à leur botte mais complètement invisibles. C'est donc ça leur plus gros kiff ? Préférer à tout l'amour des sommets littéraires ou alpins au point de ne même pas voir le reste ? Avoir une nana par ailleurs désirée par d'autres qui s'immole complètement à vous mais qu'on ne voit même pas ? Et qui a la suprême élégance de ne vous le révéler que par-delà la tombe ?
Souvent, quand je lis des féministes qui affirment qu'elles ne lisent plus que des auteurs femmes, je lève un sourcil sceptique : ramener la production littéraire à de seules distinctions de genre me paraît impropre. Toutefois, après la lecture de cette Lettre d'une inconnue, je suis heureuse de savoir qu'il existe des plumes féminines (ou masculines et moins aveuglément sexistes) et que cette vision réductrice de la relation amoureuse n'est qu'un avatar parmi des milliers d'autres lignes.
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J'ai été complètement envoûtée par l'histoire du Joueur d'échecs, une histoire horrible, incroyable, captivante! Sur un paquebot de luxe, un homme mystérieux parvient à vaincre un champion d'échec, alors même qu'il a appris ce "jeu" dans des circonstances terribles, alors qu'il était un cobaye aux mains des nazies (complètement isolé) et que son cerveau - pour survivre - faisait des parties d'échec contre lui-même. Les descriptions et les réflexions du personnage principal de ce récit font beaucoup penser à du Edgar Allan Poe ou encore à Maupassant avec le Horla. Un personnage principal à la limite de la folie y est pour quelque chose. Je crois que c'est cette ressemblance dans le style qui m'a tout de suite plu. J'ai trouvé ma lecture à la fois consternante et fabuleuse, je ne l'oublierai pas de sitôt! À classer parmi les auteurs à découvrir à tout prix.
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Je commenterai d'abord Lettre d'une inconnue.

Un texte touchant et imprévisible. Bien sûr, il faut le remettre dans son contexte des années 20. Quelques phrases racistes et sexistes, mais je m'attendais à pire pour l'époque.

L'histoire en elle-même est surprenante et bien écrite. Malgré la tristesse qui se retrouve dans chaque mot, on lit rapidement et avec avidité. La finale m'a beaucoup plu, c'était original et différent de tout ce que j'ai pu lire de cette époque.

Une bonne nouvelle!

À propos de le joueur d'échec, cette nouvelle m'a surprise tout au long de ma lecture. le cadre du jeu d'échec est selon moi un prétexte pour parler de l'homme. L'homme qui fait la guerre, l'homme qui juge autrui, l'homme qui se croit supérieur à tout, etc.

J'ai bien aimé cette deuxième nouvelle, aussi triste que la première. On sent l'évolution de l'écriture, de l'auteur. La plume a changé mais l'essence reste la même.

J'ai somme toute passé un bon moment avec ce petit livre. Je suis bien curieuse de découvrir plus d'oeuvres de cet auteur.
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La première nouvelle, « Lettre d'une inconnue », se démarque par sa forme puisqu'il s'agit d'une longue lettre écrite à un écrivain par une admiratrice cachée. le style habituel de l'auteur laisse ici place à la plume du personnage principal, une jeune femme qui vit ses derniers instants et qui, compte tenu des circonstances, prend le temps de lui avouer son amour et de le lui conter en détails.
C'est un texte touchant, émouvant, qui rend hommage aux sentiments humains et, plus particulièrement, aux sentiments féminins.
Tout comme l'homme à qui ces mots sont dédiés, on est d'abord perplexes face à un tel déversement d'amour et de ferveur, avant d'éprouver de la compassion pour cette femme qui, toute sa vie durant, a adoré dans l'ombre celui qui la fascinait depuis l'enfance et qui n'a jamais cessé d'occuper ses pensées. On est admiratifs de sa fidélité et de sa loyauté à toute épreuve puis, dans les dernières pages, lorsque la situation se dévoile entièrement, on est touchés par son sens aigu du sacrifice, signe ultime de la profondeur de ses sentiments.
Je n'ai cependant pas été aussi conquise que pour les autres textes de Zweig que j'avais déjà lus, l'auteur disparaissant trop à mon goût derrière les mots de son personnage.

La seconde nouvelle, « le joueur d'échecs », est un texte plus classique.
Zweig y raconte la confrontation, autour d'un échiquier, d'un champion du monde et d'un joueur dilettante aux destins exceptionnels. Tous deux en voyage à bord d'un paquebot ayant pour destination l'Amérique du Sud, et alors que tout semble les opposer, se retrouvent face à face pour une partie d'anthologie dont les autres passagers sont les témoins ( dont le narrateur ).
Chacun d'eux a vu le silence jouer un rôle important dans sa vie; le premier s'en sert pour rester à distance de ses partenaires de jeu et se protéger, le second l'a subi durant une longue année de torture psychologique aux mains des nazis qui lui a laissé d'insidieuses séquelles.
J'ai adoré ce texte! Comme souvent dans ses écrits, Zweig y excelle pour décrire les émotions humaines et nous faire vibrer de concert avec ses personnages. Il joue avec son lecteur en le confrontant au mystère, à l'étonnement, au suspens, à la tension, à la compassion… et sa plume est terriblement juste et efficace. Alors que l'on pense avoir fait connaissance au début de la nouvelle avec le personnage principal, celui-ci se révèle en fait n'être qu'un personnage secondaire dont l'histoire sert de prétexte à celle, autrement plus sérieuse et intense, de son adversaire aux échecs.
C'est du grand Zweig!
Lien : https://mllejuin.wordpress.c..
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Il est sans doute peu commun d'entrer dans l'univers d'un écrivain par son dernier livre (qui plus est, parut à titre posthume) Sans doute le sentiment de grande solitude de la dernière partie de sa vie, l'a t-il inspiré pour le choix de l'intrigue et de ce jeu particulier et aussi des deux principaux protagonistes, tous deux quasiment enfermés dans leur passion monomaniaque . L'analyse psychologique très fine et poussée au plus haut, la mise en abyme de différents événements font tout l'intérêt de cette très belle oeuvre.
Heureux de découvrir cet auteur de grand talent!
Néanmoins attristé de par sa fin de vie, terrible décision d'un homme qui disait lui-même ne plus se reconnaître dans le monde de cette époque là.
Pour les êtres doués de très grande sensibilité,
la vie, parfois peut devenir insupportable, invivable.
Par chance , il reste ses écrits et nous ne l'oublierons pas
et ça , c'est une forme de victoire sur la barbarie!
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Encore un auteur à côté duquel j'étais passé...

Je ne sais pas jouer aux échecs, et au vu du début de la nouvelle, je m'attendais à un portrait psychologique du fameux champion si inintelligent en dehors de tout ce qui concerne les échecs mais l'apparition d'un personnage inconnu change toute la donne. J'ai été complètement happée par son histoire !

"Lettre d'une inconnue" relate la passion amoureuse infinie, à la limite de la folie. Cette histoire reste en tête, elle se rappelle à moi régulièrement...
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En classe de seconde nous avions étudié le joueur d'échecs. Malheureusement mon livre surligné de partout en rouge, vert et bleu a disparu mais j'ai pu faire d'une pierre deux coups en me procurant cet ouvrage comportant deux récits : le joueur d'échecs et Lettre d'une inconnue.

Je l'ai récupéré il y a peu après avoir lu un billet sur Lettre d'une inconnue mais je ne sais plus chez qui, désolée :(

Lettre d'une inconnue

Un romancier rentre chez lui et parcourt le courrier qui l'attend. Une grosse enveloppe avec une écriture qu'il ne connait pas retient son attention. Il découvre une lettre d'amour, celle d'une femme qui l'a aimé des années durant sans qu'il ne le soupçonne jamais.

C'est un récit absolument bouleversant. Celui d'une femme, qui fut d'abord une jeune fille, qui a aimé, rêvé, espéré. Puis été déçue, leurrée, oubliée. Une lettre sincère et transparente, sans mensonges, qui déverse sur le romancier un océan d'amour inattendu. J'ai été subjuguée par la pureté de cette femme, qui a aimé sans condition, sans faillir.

Tout cela est magnifié par l'écriture enchanteresse de Stefan Zweig. Un vrai bonheur de lecture.

Le joueur d'échecs

Czentovic est le maître incontesté des échecs. Mais c'est là son seul talent. Afin de ne pas montrer l'étendue de son inculture, il ne parle à personne et le cas échéant seulement d'échecs. Cela attise la curiosité du narrateur, bien décidé à approcher de plus près cet étrange bonhomme. A cette occasion, il va rencontrer un homme capable de défier Czentovic. Son histoire est édifiante.

Une chambre nue. Un lit, une table de chevet, une fenêtre grillagée. Passer des jours et des nuis sans pouvoir sortir, à n'avoir rien d'autre à faire que tourner en rond à ressasser ses pensées. C'est ce que cet homme a vécu. Lorsqu'il a réussi à subtiliser un livre sur les échecs, ce jeu est devenu sa seule occupation. C'est ce qu'il raconte dans un récit terrifiant.

J'avais adoré lire cette histoire, le plaisir a été renouvelé cette fois ci. La narration est géniale, l'histoire est géniale, tout est génial.

Ces deux récits ne me donnent qu'une envie : me précipiter sur un autre ouvrage de Stefan Zweig. Si vous avez des suggestions, je suis toute ouïe…
Lien : http://lejardindenatiora.wor..
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Il y a des livres pour lesquels je me demande pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour les lire ... Ce livre en fait partie ! A toutes celles et ceux qui veulent découvrir la complexité de l'esprit humain à travers 2 courtes et merveilleuses nouvelles, ce livre est fait pour vous ! Stefan Zweig nous livre ici une analyse psychologique fine et percutante ...
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