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4,31

sur 12007 notes
« Trop abstraite pour le grand public, trop marginale par son sujet... Un format malaisé, trop longue pour un journal ou un magazine, trop courte pour un livre.»

Je vous rassure tout de suite ! Ces mots ne sont pas les miens, mais ceux (sévères !) de l'auteur lui-même à propos de cette oeuvre.
Elle sera publiée confidentiellement (quelques centaines d'exemplaires) à titre posthume après le suicide de Zweig et de sa compagne en février 1942.

Pour les fans du Jeu de la Dame (il y en a surement dans la salle !) : le thème du début du livre ne fut pas, lors de ma lecture, sans faire écho à cette récente série ! Amusant et interessant de partir sur ces traces.
Un enfant mal fagoté, extrait de conditions de vie difficiles, révélant un don pour le jeu d'échecs...
Les parties simultanées contre plusieurs adversaires...
La suite divergera, même si l'on peut s'amuser à retrouver des bribes communes plus loin, dans l'entrainement à jouer des parties « de tête », par exemple...

Cette nouvelle zweigienne typique, d'une centaine de pages, se déguste comme un voyage dont on aimerait qu'il dure plus longtemps !
Sa contruction est habile, avec des récits emboités qui nous mènent en bateau (c'est le cas de le dire puisque le récit-cadre se déroule entièrement sur un paquebot ! )
On aimerait poursuivre la traversée quand arrive la fin...

On peut bien entendu extrapoler, comme l'a fait l'auteur, fervent pacifiste, en voyant dans le jeu, son damier et son opposition des deux camps, une forme de représentation du paysage politique de l'époque, 1941, le nazisme et ses exactions.
C'est une des rares oeuvres de cet auteur dans laquelle il évoque des événements contemporains.

Une très belle lecture aux intérêts multiples ! Emballée !
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Au vu des nombreux avis sur ce livre , je vais juste me contenter de dire, que cet auteur avait l'art et la manière de nous embarquer dans des mondes aussi divers et variés en seulement quelques pages et vous voilà propulsé au coeur de l'histoire.
L'atmosphère quelque peu étouffante du bateau comme de la chambre du prisonnier, nous pousse à lire encore plus vite pour en finir avec ce confinement.
On ressent cette folie qui habite petit à petit le prisonnier, et Zweig a su avec un récit magistral, nous faire ressentir cette dévastation du cerveau.
Il expose en outre, le schéma d'un joueur d'échecs, qu'il soit intelligent ou complètement illettré.
On peut aussi souligner que Zweig nous démontre également que "jouer" peut devenir une obsession, et nuire à la santé mentale, cela n'est pas sans rappeler les fameux avertissements télévisés.

Je n'y connais pas grand chose aux échecs on a tenté de m'apprendre, mais c'est trop stratégique, et je comprends sûrement mieux maintenant que mon esprit n'est pas formaté pour ce genre de pratique.
Une très belle lecture une fois encore avec cet auteur.
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Un livre incroyable, court mais intense.
L'auteur met en lumière ce que l'esprit humain est capable de faire face a une pression psychologique très importante. Au point de faire face à une sorte de dédoublement de la personnalité....
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Encore un classique qui se lit aisément. le style est simple, ciselé et percutant. Encore un classique qui donne envie d'avoir un bon prof de lettres à ses côtés. Encore un classique que je n'avais jamais lu et que je suis contente d'avoir découvert.

Pas assez calée sur le passé autrichien et le passé de Zweig pour y voir dans sa dernière oeuvre autre chose que l'histoire qu'il raconte, je me suis laissée happer par ces parties d'échecs et le monologue central.

Il est dit que ce livre est rempli de pessimisme. J'y vois quelque chose d'incroyablement optimiste

Bref, à lire, c'est très fort et stressant bien que ce soit un jeu auquel je n'y connais pas grand chose.
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Court récit à la forte tension psychologique, texte d'une densité incroyable, inspiré à Stefan Zweig par son dernier voyage en paquebot vers le Brésil dans sa fuite du nazisme et par son exil désespéré. Les personnages se révèlent pleins de profondeur : d'abord Mirko, le surprenant champion d'échecs ignare, arrogant, qui attise la curiosité, qui a le mot de la fin et qui n'est pas comme on le croit en commençant la lecture le héros central, le joueur d'échecs du titre (cela dit en allemand le titre signifie plutôt « La nouvelle du jeu d'échecs »). Ensuite Mac Connor, industriel, trop sûr de lui et de son argent, ne ratant pas une occasion de se mettre en avant. Et enfin, le joueur d'échec inconnu, presque anonyme, M. B., au centre (à tous les sens du terme) de la nouvelle. Son histoire fait l'objet d'un récit enchâssé qui dénonce la barbarie nazie, une autre forme de torture, par isolement et perte de repère, déshumanisation. du coup Mirko, le champion, symbolise quelque peu le système nazi, rouleau compresseur implacable et froid. Quant au récit de M. B. il montre à la fois la puissance de l'imagination pour lutter contre la folie à laquelle conduit l'isolement et le danger d'être aussi conduit à la folie par l'addiction trop prenante à une activité unique. La tension psychologique est intense et va crescendo au fil du récit jusqu'à la dernière partie d'échecs. La construction du récit est très élégante. L'auteur en a dit lui-même : « L'enfant est faible d'un côté, mais il est très doué de l'autre ». le lecteur, lui, est d'autant plus troublé que le récit n'a commencé à être publié que juste après le suicide de Stefan Zweig et de son épouse, en protestation contre la nazification de l'Autriche et la fin de l'Europe telle qu'il l'avait connu. A lire absolument.
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Ultime oeuvre de Zweig, cette nouvelle lui a été inspirée par son dernier voyage fuyant le nazisme. Alors même que l'on aurait pu croire deviner le sujet du livre rien qu'à son titre, les révélation de l'inconnu balaient nos premières impressions et donne à l'histoire une nouvelle dimension, historique cette fois. de là, impossible de ne pas compatir au sort de notre inconnu, véritable génie de échecs, pour qui ce jeu fut coup sur coup salvateur et dangereux. le narrateur tient finalement un rôle assez secondaire pour laisser toute la place à l'intensité de son histoire. Entre un maître des échecs orgueilleux et impoli, un américain haut en couleur, le narrateur fin observateur et un inconnu à l'histoire tragique, tous les ingrédients sont réunis pour créer une tension psychogique qui relève avec justesse la frêle limite entre la puissance de l'imagination et la folie.
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Un petit récit tellement simple, mais tellement fort et tellement bien écrit et tellement intelligent et tellement original, et tellement humain. Une merveilleuse petite pépite, où il n'y a pas un mot de trop, pas une phrase qui ne sert à rien. Un chef-d'oeuvre de concision, de composition, d'intelligence. Un court livre élégant, original.
Exceptionnel !
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Ce livre est court et se lit d'une seule traite.
La dépendance et l'enfermement psychologique sont bien ressenties tout au long de la lecture.
Les deux joueurs ont des parcours totalement différents mais les échecs ont la même emprise sur eux.

Le premier est un peu simple d'esprit et n'est doué que pour les échecs. Il est renfermé sur lui-même, ne se livre à personne et n'a aucune attache. Lorsqu'il devient champion du monde, il surpasse enfin les autres dans un domaine. Cette domination va accroître sa solitude et son antipathie.

Le second va être emprisonné seul, sans aucune distraction, dans le silence le plus total et sans aucune notion du temps qui passe. Un livre sur les échecs lui permet d'occuper ses pensées jusqu'à devenir son obsession et le mener à la folie. La fin de son enfermement lui permet de retrouver ses esprits et de se détacher de son obsession.

Toutefois, on ne se sort jamais entièrement d'une dépendance, elle reste présente malgré tout et il est facile d'y retomber.

J'ai apprécié que l'auteur donne une autre vision des tortures en tant de guerre. La souffrance infligée n'était pas physique mais psychologique.

J'ai été agréablement surprise par cette lecture.
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Il s'agit du dernier récit Stefan Sweig avant son suicide. Une fable intéressante, psychologique, qui explore le cerveau humain à ses limites les plus extrêmes. L'auteur nous démontre implacablement, dans ce roman, l'horreur du nazisme, qui sera la cause de son suicide. Il nous livre ici l'expérience d'un homme emprisonné par les nazis, qui vit pendant vingt ans en compagnie d'un manuel d'échecs. Durant ces années d'isolement absolu, il sépara son âme en deux adversaires afin de faire des parties d'échecs. Mais à force de poursuivre cette schizophrénie, il sombra dans la folie.
Quand les échecs surpassent la guerre, quand le jeu dépasse l'oppression, quand l'esprit prend le pas sur la torture...
Stefan Sweig démontre une maîtrise magistrale de la psychologie des personnages et de leur description.
C'est un texte beau et bouleversant. L'écriture est raffinée, travaillée mais toujours simple, la lecture est agréable et facile. L'auteur s'attache en particulier à décrire la psychologie des deux protagonistes, et l'on apprécie le contraste saisissant qui se construit entre les deux personnages.
Véritable chef d'oeuvre émouvant et envoûtant. C'est un livre est magnifique à découvrir absolument.
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Si j'ai découvert Zweig tardivement, il est très vite devenu une valeur sûre pour moi. « le joueur d'échecs » ne va pas me faire changer d'avis. Ce court roman est tout à fait remarquable.

« le joueur d'échecs » est très représentatif du style de Zweig. En tout cas, même en n'étant pas une spécialiste de l'oeuvre de l'auteur, j'ai immédiatement remarqué qu'on y retrouve des éléments vus ailleurs. En fait, ce roman m'a beaucoup fait penser à « Amok ». Tout d'abord, on retrouve cette construction narrative faite de récits enchâssés et, dans ce registre, Zweig excelle. le passage d'une histoire à l'autre est fluide et glisse tout seul. On retrouve également le même thème de la folie obsessionnelle. J'ai tout de même préféré « Amok », sans doute parce que je suis plus sensible à l'obsession amoureuse qu'à l'obsession pour un jeu, mais j'ai beaucoup apprécié cette lecture dans laquelle j'ai retrouvé toute la maestria de Zweig.
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