L'exploit de Magellan a prouvé, une fois de plus, qu'une idée animée par le génie et porté par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables. (Fin)
Hebbel l'a dit : 'Il est tout à fait indifférent à l'histoire qu'une chose soit arrivée de telle ou telle façon. Elle se met toujours du côté du vainqueur.
pays petit et plutôt pauvre, il ne pourrait se développer que du côté de la mer, par le commerce et la colonisation. *
*(Il est question du Portugal)
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Au cours des dix années qui viennent de s’écouler, il a appris à attendre pendant des centaines et des centaines de jours et de nuits sur des océans infinis et à agir au moment décisif avec la rapidité de l’éclair.
(A propos de Magellan, p.100)
L'essentiel est fait : il a prouvé qu'en poursuivant toujours dans la même direction, que ce soit du côté où le soleil se lève ou du côté opposé, on doit revenir au point d'où l'on est parti. Ce que les savants supposaient depuis des milliers d'années est devenu, grâce au courage d'un individu, une certitude : la terre est ronde et voici un homme qui vient d'en faire l'expérience.
Cependant, pour se faire une idée approximative de la valeur insensée qu'atteignent les épices, qu'on veuille bien se rappeler qu'au début du XIe siècle ce même poivre que l'on trouve aujourd'hui à profusion sur toutes les tables et qu'on gaspille ni plus ni moins que si c'était du sable se vendait au grain et valait son pesant d'argent. Il présentait une telle stabilité monétaire que beaucoup d'Etats et de villes comptaient avec lui comme avec un métal précieux; il permettait d'acquérir des terres, de payer une dot, d'acheter un droit de bourgeoisie; beaucoup de princes et de cités établissaient leurs tarifs douaniers par quantités de poivre, et lorsqu'au Moyen Age on voulait dire d'un homme qu'il était immensément riche on le traitait de 'sac à poivre'.
C'est toujours dans les moments critiques qu'on reconnaît le mieux le caractère d'un homme. Les qualités qui en temps ordinaire restent cachées dans les profondeurs de l'individu se manifestent brusquement à l'heure du danger.
L'homme qui crée est soumis à une loi plus haute que la loi nationale. Celui qui a une oeuvre à accomplir, une découverte à faire ou un exploit à réaliser qui intéressent l'humanité entière, celui-là sa vraie partie ce n'est pas le pays où il est né mais son œuvre elle-même. C'est devant elle seule qu'il est en définitive responsable de ses actes. (pp.92-93, Livre de Poche)
Souvent la main qui veut repousser un homme le rend en réalité à lui-même. (p.78, Le Livre de Poche)
Pour tromper son ennui il passe son temps à se faire raconter par les indigènes de l’équipage (on en a embarqué dix-neuf, en plus des quarante-sept Européens) toutes sortes de fables sur les îles au large desquelles on passe. Sur cette île, là-bas, vivent des hommes dont la taille ne dépasse pas vingt-cinq centimètres, mais dont les oreilles sont si grandes qu’elles pendent jusqu’à terre. Là nuit ils se servent de l’une comme matelas et de l’autre comme couverture. Sur cette autre, plus loin, ne vivent que des femmes ; les hommes n’ont pas le droit d’y pénétrer. Néanmoins elles deviennent enceintes par le vent ; tous les garçons qu’elles mettent au monde elles les tuent et ne gardent que les filles.