En 1934, avec la montée du nazisme en Autriche,
Stefan Zweig abandonne tout ce qu'il possède pour fuir à Londres, New York, puis au Brésil.
Durant cette période, il continuera de travailler sur plusieurs romans, mais aussi sur diverses biographies, ainsi que sur le Monde d'hier, qui témoignera de la transformation de l'Europe.
Démoralisé par la guerre, la puissance des états totalitaires et de l'emprise qu'ils ont sur les populations, il mettra fin à ses jours en 1942.
Les biographies qu'il a établi ont toutes une signification pour lui.
Pour celle de
Montaigne, c'est sa recherche de liberté, et son refus de se laisser enchaîner par un système.
La biographie est en soi assez courte, j'y ai plutôt vu une ébauche, un portrait de
Montaigne.
Il y brosse ses convictions, ses rêves et ses projets. Il le défend contre ses détracteurs, qui l'ont accusé de passivité et démontre que son oeuvre, perdurant, a eu un impact sur la pensée et les actes de nombreuses personnes.
La préface nous prévient des limites de la biographie, et on le constate à la lecture.
On peut plutôt voir un hommage à ce penseur, dans lequel
Stefan Zweig s'identifie et se réfugie.
On peut penser en effet qu'ayant fui un état cerné par le nazisme et le communisme, il a voulu faire le même choix, de ne prendre aucun parti, et de rester libre.
Tout comme
Montaigne, il rédigera des textes pour inspirer les générations futures et défendre la liberté.
Un livre qui donne envie de se pencher et sur
Montaigne, et sur l'oeuvre de
Stefan Zweig.