AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 127 notes
5
3 avis
4
4 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est bien la première fois que je peine comme ça sur un livre très court (149 pages) écrit par un auteur parmi mes favoris (Zweig) dans un genre que j'apprécie (la biographie) et sur un thème qui m'intéresse (la psychanalyse) !

Mais force est de constater que j'ai mis plus d'un mois à le terminer, que pendant ce mois j'ai souvent trouvé autre chose à faire plutôt que de le prendre, et que la lecture m'a paru assez aride.

Le style de Zweig n'est pas en cause, il est aussi pur et précis que d'habitude. Mais le propos m'a semblé parfois un peu délayé ou répétitif. Et surtout, le livre est hybride : mi-biographie, mi-vulgarisation psychanalytique, avec en plus des rappels du contexte médical de l'époque et quelques études de cas. En additionnant tous ces demis, on arrive à plus que 1... ce qui explique peut-être pourquoi la lecture est difficile.

Ce livre demande donc des efforts, mais récompense aussi généreusement les courageux qui se donnent la peine d'y plonger, avec des explications intéressantes sur le discipline que s'imposait Freud, ses relations avec l'université, ses découvertes, ses théories, ses méthodes, mais aussi leurs limites, l'inconscient, le rêve, le sexe, l'hypnose, la cure, les lapsus, les talents d'un bon thérapeute.

Un livre exigeant, qui se mérite, peut-être à l'image de son inspirateur Freud... et un petit plaisir qui me fait enfin passer dans la catégorie Grignoteuse pour le Challenge Petits Pavés : 8/xx
Commenter  J’apprécie          550
Acheté par hasard dans une brocante, c'est encore un livre que je vais oublier rapidement. Absolument à resituer dans son contexte. Zweig fait l'éloge de son ami Freud. Mais il semble plus circonspect en ce qui concerne la psychanalyse bien qu'il en décrive la découverte dans les moindres détails. Déjà dans les années 30, cette thérapie pouvait se révéler moins efficace que prévu.
C'est très court, mais intense, voire un peu fouillis. Je crois que c'est la première biographie rédigée par Zweig que je lis. Je préfère nettement ses romans.
Commenter  J’apprécie          240
Zweig écrit ce court livre en hommage à Freud en 1930, une décennie à peine avant la mort de ce dernier. Il l'ouvre sur cette interrogation de Nietzsche :


« Combien de vérité supporte, combien de vérité ose un esprit ? C'est ce qui est devenu pour moi, de plus en plus, la véritable mesure des valeurs. L'erreur (la foi en l'idéal) n'est pas de l'aveuglement, l'erreur est de la lâcheté… Chaque conquête, chaque pas en avant dans la connaissance découle du courage, de la dureté envers soi, de la propreté envers soi. »


En 1930 déjà, Zweig constatait que les conceptions les plus radicales avancées par Freud se résorbaient déjà, à travers un révisionnisme souvent inconscient, dans la psychologie générale. le moi reprenait la place centrale que la tradition philosophique lui attribuait, tandis que le sens d'une responsabilité bienveillante animée par la force d'une illusoire volonté autonome se proposait comme solution aux nouveaux symptômes de l'époque. Zweig essaie d'opposer une résistance à ce recyclage reposant fondamentalement sur le malentendu – sur la progression de ce mouvement naturel par lequel la pensée n'a de cesse de vouloir retrouver les fondements sur lesquels elle s'est toujours connue.


Zweig rappelle quelques singularités de l'oeuvre freudienne comme le désir en tant que rapport d'être à manque (« Ce n'est pas l'éternité que veut l'homme, ce n'est pas, selon Freud, la vie spirituelle que l'âme désire avant tout : elle ne désire qu'instinctivement et aveuglément. le désir universel est le premier souffle de toute vie psychique ») ou des enjeux de pouvoir que recèlent les différentes formes de discours dominants (« La psychanalyse ne recourt ni à l'opium des religions, ni aux extases grisantes des promesses dithyrambiques de Nietzsche, elle n'assure ni ne promet rien, elle préfère se taire que de consoler »).


Mais qu'il veuille conclure en recourant aux procédés habituels de l'emphase romantique, ou qu'il soit à son tour déçu par le manque apparent de perspectives plaisantes que l'oeuvre freudienne lui fait percevoir, Zweig finit par avouer que la psychanalyse n'est pas assez propice à nourrir les rêveries de l'homme sur lui-même. Quand bien même Freud n'aurait fait que traverser le paysage comme une flèche, et quand bien même son héritage se réduit par nous en stéréotypes réducteurs, Zweig croit cependant que le « niveau de conscience » de l'humanité s'est suffisamment élevé et que, par une magie qui semble proche de celle de la diffusion de l'information dans le cloud, nous aurions tous comme intrinsèquement digéré et métabolisé la psychanalyse freudienne. Nous pourrions, en somme, nous passer de Freud, puisque nous savons nous en servir. Mais Zweig trahit justement son incapacité à se servir de la psychanalyse.


« Maintenant que l'art d'interprétation du psychanalyste a montré à l'âme les entraves secrètes qui arrêtent son essor, d'autres pourraient lui parler de sa liberté, lui apprendre à sortir d'elle-même et à rejoindre le Tout universel ». Zweig lit Freud pour finalement nous enjoindre à retomber dans le mythe de l'unité totalisante et de la progression de la conscience, transformant son intention de faire l'éloge de Freud en une publicité pour la psychologie analytique de C. G. Jung qui, pris par le même mirage que Zweig, a pensé pouvoir poursuivre la psychanalyse au point où elle s'en était arrêtée, de l'étude des divers troubles qui lient l'homme au monde, au fantasme d'un sujet qui s'acheminerait jusque vers sa « totalité ». La totalité, c'est-à-dire la volonté d'en conclure définitivement avec l'étonnement.
Commenter  J’apprécie          92

Ce livre est une sorte de manuel abrégé du Freudisme. Je pense que c'est à tort que Stefan Zweig n'ai pas choisi d'écrire une biographie romancée.

A la place, Zweig synthétise la quintessence du Freudisme ; déjà milles et unes fois exploitée dans la littérature… Il ne réinvente rien.
Avant d'ouvrir ce livre, ce m'attendais à une biographie dans le ton de celle de Semmelweis, par Céline ; puisque, les deux personnages ont été confrontés, aux mêmes dogmes universitaires de l'époque.

Sigmund Freud était un pèlerin dans le désert de la psychanalyse, à une époque qui refoulait les choses de l'esprit ; Zweig aurait pû développer, sinon inventer : les craintes, les découvertes, les controverses… Dès le début, il écrit sur des conclusions résultant de 50 années de travail...
C'était un personnage avec un énorme potentiel dramaturgique, et le livre aurait été plus intéressant, s'il racontait, au moins, le cheminement de la pensée de Freud.

Commenter  J’apprécie          40
Ce livre très court m'a surprise. Je m'attendais à une pure biographie de Freud nous contant son enfance, l'âge adulte, nous faisant découvrir la personne avant tout mais c'est surtout une apologie de ce qu'il a réalisé dans son travail. Ça reste très intéressant car on découvre l'évolution du travail de Freud et le scandale que cela a provoqué dans la société bien pensante de l'époque. Sans adhérer à tout ce que le célèbre médecin a déclaré, Zweig reconnait l'avant gardisme de son oeuvre et son courage pour l'assumer. Les concepts freudiens sont assez détaillés et j'ai eu l'impression de lire un cours de psychologie plus qu'une biographie.
Commenter  J’apprécie          32


Lecteurs (446) Voir plus



Quiz Voir plus

Le joueur d'échec de Zweig

Quel est le nom du champion du monde d'échecs ?

Santovik
Czentovick
Czentovic
Zenovic

9 questions
1887 lecteurs ont répondu
Thème : Le Joueur d'échecs de Stefan ZweigCréer un quiz sur ce livre

{* *}