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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La poussière s'élève du néant. Une horde de camions fonce dans le désert. Immensité des lieux, le vide aux alentours, ils avancent sous une chaleur écrasante, comme une course contre la montre, contre la lune ou contre la casse. Ce ne sont pas des premières mains, ces camions récupérés dans quelques casses aux alentours de la banlieue bordelaise. A son bord, le chef de gang, Cizia Zykë. Il règne en maître sur ses ouailles, comme un dictateur despote tenant entre ses doigts la vie de ses serviteurs. Bokassa est un boucher cannibale, Cizia lui est une légende. Mais dans le genre, macho, avec les chaines en or autour de son torse velu, la chemise ouverte, le flingue pour le respect, dans le genre sévèrement burné, juste de quoi rouler des mécaniques.

Alors, oui, ce n'est pas de la littérature des plus fines, mais c'est qu'il n'est pas sectaire, l'ami. Fine ou pas, grosse ou laide, elles finissent toutes dans son pieu, lui de son pieu martèle le cul de ces pucelles de l'aventure. Mais, c'est une littérature de détente que je prends avec sourire, pensant aux sourires de cette brune, avec un verre de mauvais whisky, à défaut d'avoir rempli le coffre de caisses de Flag. Pris en flagrant délit, fragrant désir de ces culs noirs à la cambrure qui appelle au viol, pour reprendre son expression, Cizia trafique, des camions, des 504, du gas-oil, des pièces détachées. Il achète tout ça en France, et l'achemine, tel un contrebandier des temps modernes, au-delà des sables, traversant les déserts et les mirages – oh ce petit cul noir d'écolière – au Mali avec le sentiment du devoir accompli et un paquet de pognon à planquer dans son calebut.

L'Afrique, c'est en ce temps-là, des culs, des petits culs noirs qui dansent, des gros culs noirs qui chantent, des culs à sodomiser, des culs à lécher, des morpions à se refiler, nivaquine et pénicilline le cocktail médical à ne pas oublier dans cette contrée. L'Afrique, c'est aussi le monde de la corruption, du petit douanier à la frontière imaginaire d'une dune de sable au grand ponte du village ou d'un pays, en passant par le fonctionnaire lambda qui voit en cette richesse spontanée l'occasion surtout d'accroître son harem personnel. L'argent n'est là que pour se payer le luxe de plusieurs femmes, et comme la femelle est vénale, elle n'est évidemment là, parce que le gras du bide et du cou a son portefeuille rempli de billets francs CFA ou convertis en dollars. C'est aussi un milieu fait d'homme pour les hommes, où l'homme sent l'homme et la chatte de la femme le poisson. Et ce livre est aussi un beau conte de la misogynie et de la mauvaise foi, c'est ça qui le rend au final si touchant et plaisant à lire, comme un petit moment de détente au milieu d'une oasis verdoyante. Une Flag, et la beauté d'un cul noir, luisant et suant de plaisir. L'Afrique, c'est aussi une ode à la cambrure de ces culs noirs.
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Ho ! hé, tous les machos, les musclés, les fonceurs, les goulus d'aventure, les forcenés de la chose, votre messie est de retour... En voiture !
(Jean-Pierre Fueri, France-Soir )
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Boeuf ; malhonnête; macho ; misogyne ; Cizia Zykë n'avait pourtant pas que des qualités.
D'abord un style sans grande envergure qui nous rappelle qu'on est censé lire l'autobiographie d'un délinquant et pas un chef d'oeuvre de la littérature. Puis il y à l'idéologie : La fin justifie les moyens, toujours. Tout est bon pour s'enrichir et si possible tout dépenser en une nuit d'ivresses et de débauches. Des valeurs sûrs s'il en est...
Pourtant, malgré cela, le plaisir de lecture est là, bien présent et c'est d'un plaisir coupable dont il s'agit mais y à t'il de plaisirs qui ne soit pas coupable ?
Si l'on est pas obligé de croire à l'authenticité des évènements qui sont décrits, le récit sent le vécu, sentiment renforcé par l'absence de politiquement correct, cette notion étrange qui ne semble pas avoir de prise sur l'auteur et encore moins sur la réalité. L'indifférence au quand diras t'on dans les salons Parisiens, voila une bonne raison pour lire du Zykë, un auteur à prendre pour ce qu'il était c'est à dire du divertissement pure.
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Les livres de Cizia Zykë et en particulier Sahara me plongent systématiquement dans un état de perplexité et d'admiration coupable.
Dans ce livre j'ai apprécié encore une fois l'aventure décomplexée et la figure de l'aventurier qui n'a peur de rien et surmonte toutes les épreuves. La peinture de l'Afrique saharienne est prenante, criante et puante mais aussi brute et sincère.
Mais le sentiment que j'ai eu dès les premières pages ne m'a pas quitté et s'est même parfois renforcé : la honte ! La honte de lire certains propos et de tout de même continuer à lire ce bouquin malgré tout. C'est souvent très immoral, illégal et Cizia Zykë est un enfoiré de première, mysogine, violent et pédophile, et il ne s'en cache pas une seconde ! La sincérité et la complexité du personnage, la sensation d'être face à quelqu'un d'hors normes me tiennent malgré tout en haleine. Dommage tout de même que le livre se termine de façon assez abrupte, comme inachevé.
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Bien, mais on est loin de ce que pouvait être "ORO"...
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