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4,05

sur 4310 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'ascension au pouvoir de Poutine, les russes, les méthodes russes, Eltsine, Staline, Limonov, les tchétchènes, les ukrainiens, les oligarques, les mécanismes politiques, la recherche du chaos… c'est une plongée très intéressante dans un univers qui (a toujours) fait beaucoup parler. Les points de vue ne sont pas trop marqués ce qui incite plutôt à la réflexion et donne l'intérêt du roman.

J'ai lu le Mage du Kremlin dans le cadre d'un prix de lecteurs, le roman politique n'étant pas mon thème de prédilection. Je ne suis donc pas aussi enthousiaste que certains, mais j'ai passé un bon moment.
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Ce premier roman de Giuliano da EMPOLI décrit sous la forme d'une fiction la réalité de la Russie post-communiste. Il met en scène des personnages réels comme le propriétaire de la télévision d'état ou un oligarque connu et un personnage fictif, Vadim, inspiré de l'artiste Vladislav SOURKOV.
Le texte, salué par les critiques du prix Goncourt, rappelle l'histoire proche de la Russie et son ultra-libéralisme mafieux. Il montre que le choix de Vladimir POUTINE comme chef, au départ jugé terne et facile à manipuler, était pertinent. Il a vite répondu aux aspirations du peuple russe, lassé du déclassement du pays et de sa mise en coupe réglée par les oligarques, souvent des criminels.
Vadim, l'éminence grise de POUTINE frappe par sa personnalité complexe marquée à la fois par un grand-père farouche opposant au communisme et un père, au contraire, fonctionnaire zélé du régime. Il a pour mission de transformer le pays en un spectacle politique à la gloire du "Tsar". A la fois acteur et témoin de l'ascension de l'ancien espion du FSB, il déploie cynisme et manipulations pour favoriser les aspirations de son chef.
Malgré son regard lucide et réaliste sur la galerie de courtisans qui gravite autour de POUTINE, les oligarques puissants tolérés s'ils ne se mêlent pas de politique et les événements récents du règne du Tsar, le héros ne dénonce pas l'autoritarisme ni la brutalité du régime.
Ce "mage du Kremlin" m'a souvent dérangé, il profite des situations mais ne semble pas regretter ses basses oeuvres. Ce récit en « je », à l'écriture fluide et maîtrisée, m'a souvent perdu par son manque de rythme et son détachement complice sur les événements.
Alors que la guerre en Ukraine ne faiblit pas, le texte permet de rappeler les éléments saillants de l'ascension et du pouvoir de POUTINE, autocrate proclamé et cynique, cumulant politique et richesse, manipulant l'opinion à l'envie et terriblement effrayant par son ambition froide et déterminée !
Quand Histoire et histoires n'incitent guère à l'optimisme...
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Roman encensé par la critique et par les lecteurs de Babelio. Plaisant à lire avec ses multiples anecdotes, les portraits des courtisans, les aspects piquants du personnage de Poutine. Son apport est cependant limité si l'on veut connaitre vraiment le “Tsar“ et surtout comprendre la politique russe, en particulier, celle de la période la plus récente, à savoir cette guerre atroce, synonyme d'obstination absurde, de folie incompréhensible, d'entêtement déconcertant.

De fait, l'ouvrage s'arrête en janvier 2021, un an avant la guerre.

Poutine est arrivé au pouvoir en 1999, après avoir évincé Eltsine dont il avait été le Premier Ministre. Bombe contre un immeuble à Moscou qui fit de nombreuses victimes, guerre en Tchétchénie en 1999-2000, occasion d'exactions atroces, tragédie du sous-marin Koursk en 2000, jeux olympiques de Sotchi en 2014, occupation du Donbass ukrainien la même année suivie de celle de la Crimée, tous ces évènements sont relatés avec une certaine rigueur, dans un style mêlant du romanesque certes mais aussi du réel, réduisant le récit à une activité journalistique.

Vladislav Sourkov, conseiller de Poutine, que lui a présenté le boss de la télévision et grand oligarque Boris Berezovski, devient Vadim Baranov dans le roman, personnage mêlant une certaine élégance (en lien avec sa formation littéraire et artistique, théâtrale) et une efficacité modeste et discrète auprès de Poutine, qu'il sait ne pas contredire.
Le portrait, soit la déchéance, de Bérezovski, est édifiant en regard du succès et de la durée de Baranov. Berezovski n'a pas saisi l'essence du dictateur, de ce “Tsar“, qui se veut solitaire dans ses conceptions et ses actions.

Justement, cela ne nous donne pas les autres clés du personnage Poutine. Si tant est qu'il y a à comprendre autre chose que cet exercice ascétique du pouvoir. Finalement la compréhension de Poutine reste partielle, superficielle, anecdotique. Il faut croire qu'on n'entre pas si facilement dans sa tête, impénétrable, n'aspirant qu'à une chose, conserver le pouvoir par tous les moyens, comprenant celui d'éliminer physiquement ou autrement tous ses opposants. Mais peut-on imaginer “vraiment“ connaître un individu public d'une telle ampleur que le Président de la Fédération de Russie ?

Dernier reproche et non des moindres, l'allégeance à la Russie est totale, l'absence de toute critique de la politique de Poutine, sinon en mode mineur, est éclatante. Peut-on évoquer la conduite du maître du Kremlin sans la condamner, sauf à être “Poutinolâtre“ ?Peut-être alors que l'auteur aurait écrit un autre livre, autre chose qu'un dithyrambe...
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J'ai lu ce livre parce qu'il m'a été plusieurs fois conseillé, je ne le regrette pas car il a des aspects intéressants mais je n'ai pas accroché autant que j'aurais aimé.

Déjà, j'ai mis assez longtemps pour entrer dedans, le début est assez laborieux, la lecture est exigeante et au départ pourtant pas très intéressante.

Ce n'est qu'au bout de 80/90 pages que l'on pénètre dans les arcanes du pouvoir et qu'enfin, j'ai pu apprécié la lecture.

J'ai trouvé le style un peu pompeux et surfait, mais les quelques anecdotes, si elles ne dévoilent en fait pas grand chose, restent intéressantes et nous rappellent aussi les différences de culture entre les peuples.

C'est donc un moyen de se trouver dans les coulisses de ce pouvoir dur, mais j'ai également apprécié le caractère personnel et le fil rouge amoureux du livre.

Je suis donc globalement mitigé (surtout comparé aux avis vraiment hyper positifs) même si je retiens les aspects intéressants du livre !
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Par la voix d'un ancien producteur de télé russe reconverti en conseiller personnel de Poutine, ce roman, où une très légère part de fiction cohabite avec la réalité, nous narre dans le détail l'ascension au sommet du président russe jusqu'au prémices de la guerre en Ukraine.
A défaut d'être complètement passionnant, ce livre nous ouvre les portes de la politique russe et offre une grille de lecture qui nous permet de mieux comprendre, sans pour autant excuser, les raisons de la situation géopolitique actuelle.
Les amateurs de pouvoir et de luttes d'influence seront ravis; ceux qui plongent dans la lecture pour échapper à la tristesse des nouvelles récentes passeront de préférence leur chemin.
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J'étais assez intrigué par ce roman, notamment grâce au titre et son sujet, je n'ai donc pas trop hésité quand je suis tombé dessus à la médiathèque. Je ne me suis jamais trop intéressé à la Russie, et j'avoue ce qu'on entend dessus depuis déjà des années ne me donne certainement pas envie d'en apprendre plus. néanmoins, un certain possible (comme s'il y avait des doutes ...) assassinat cet été m'a quand un peu intrigué.

Je me suis donc lancé dans ce roman, et j'avoue avoir été un peu déstabilisé par la forme, que je n'ai pas trouvé très crédible. le fond et le récit fait par le personnage de Vadim Baranov est très intéressant mais comporte des longueurs, qui n'apportent pas grand chose au récit. C'est dommage car cela reste un livre assez court, je reste donc sur ma faim. J'aurai voulu plus de détails un peu inédits, des informations que l'on ne peut pas connaître, et pas lire une histoire d'amour qui ne m'a vraiment pas transporté.
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Laborieuse lecture. La tentation a été grande d'abandonner. Mais je n'aime pas ça. Et si j'allais rater ce qui a fait le succès de ce livre ? Alors voilà comment une lecture peut s'étaler sur presque 5 mois. Il reste sur la table de chevet, j'intercale d'autres lectures plus légères, j'y reviens, et finalement je le termine. Fière de ma persévérance ;-)
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Lecture intéressante mais globalement déçu . On n'y apprend pas grand chose , l'écriture est banale.
Certains passages nous tiennent un peu plus en haleine mais j'ai eu du mal à rentrer dans la peau du personnage principal qui reste fictif.
La fin du roman est relativement étrange.
Livre surcote.
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D'habitude, je ne lis pas à leur sortie les livres nommés pour des prix littéraires, Goncourt ou autres.
Mais cette fois-ci, j'ai eu envie de m'intéresser au Mage du Kremlin, curieuse d'en apprendre plus sur le pouvoir russe. J'ai trouvé la 4ème de couverture alléchante à ce sujet, en pleine actualité de guerre en Ukraine.

Étant nulle en histoire et en géopolitique, c'était l'occasion d'apprendre pour essayer de comprendre les enjeux de la Russie et de l'Europe de la finalité de la guerre (pas simple comme objectif !).

Giuliano da Empoli, conseiller politique, a utilisé ses talents dans son domaine pour écrire un roman qui est toujours en équilibre entre réalité et fiction.
Avec l'excuse d'une interview chez lui, Vadim Baranov (nom fictif) qui était surnommé le "mage du Kremlin" nous retrace son parcours. D'abord metteur en scène, puis producteur d'émissions de télé-réalité, il gravira petit à petit les échelons du haut pouvoir russe pour finalement devenir conseiller politique du tsar Vladimir Poutine.
Bras droit du dirigeant pourtant solitaire et autoritaire, il sera un élément capital dans l'ascension de Poutine au sein de l'empire russe. Les mots du mage nous montrent à la fois son parcours propre mais aussi celui de Poutine.

Force de proposition, prêt à tout pour honorer son rôle, il ira même jusqu'à avoir carte blanche pour organiser les JO de Sotchi, qui doivent prouver en particulier à l'occident que la Russie n'a rien perdu de sa grandeur d'autrefois (et si elle pouvait remporter quelques médailles au passage, ça aiderait).

Véritable pièce de théâtre politique, jeu d'échecs entre l'occident et la Russie, le Mage du Kremlin évoque certaines scènes restées en mémoire : le fou rire Eltsine/Clinton après un moment semble-t-il un peu trop arrosé, décrite comme une scène qui a fait honte à la Russie ; la rencontre Poutine/Merkel et surtout Merkel/labrador de Poutine, la chancelière allemande qui avait une peur des chiens (cynophobie) a fait la rencontre du molosse du tsar... amusé par la scène.

J'ai eu parfois du mal à continuer ma lecture car certains passages manquaient, à mon goût, d'actions.
Le style narratif, long monologue, y est sûrement pour quelque chose.
A défaut de m'avoir passionné, ce roman m'aura permis d'avoir des clés de lecture pour décrypter la guerre en Ukraine et l'ambition russe et de son tsar que je qualifierai de tsar d'assaut (j'ai osé ce jeu de mots), tant il est sur tous les fronts.
La frontière entre réalité et fiction étant étroite, il est donc compliqué de savoir quels passages relèvent de l'une ou l'autre, ce que j'ai trouvé dommage et surtout frustrant.
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Qui est le mage du Kremlin ? Vadim Baranov, librement inspiré par Vladislav Sourkov, éminence grise ou « ingénieur du chaos » pour reprendre l'expression de l'auteur dans un précédent essai, qui oeuvra aux côtés de Vladimir Poutine durant une quinzaine d'années.
Si le modèle original est issu d'un milieu modeste, Vadia (le petit nom de Vadim B.) est issu d'une lignée d'intellectuels au service d'un pays.

Profil atypique que ce Vadim qui arrive dans l'arène politique presque par hasard après avoir été metteur en scène dans le théâtre underground et producteur de télé. C'est à la grande époque de ces nouveaux oligarques de l'ère Eltsinienne qu'un certain Boris Berezovsky (porté aux nues avant de tomber en disgrâce, d'être contraint à l'exil en Angleterre et de s'y suicider dans des circonstances quelque peu mystérieuses) le remarque et le mène aux portes d'un «  blond pâle aux traits décolorés, portant un costume en acrylique beige, qui arborait une mine d'employé, veinée d'une imperceptible pointe de sarcasme », un certain Vladimir Poutine.

La suite est passionnante. L'ascension de cet homme qui, en coulisse, observe les courtisans, les intrigants de la Cour mais qui reste en retrait. Il y a un certain dédain dans le regard que cet homme porte sur l'entourage du Tsar. Ce sentiment d'être au-dessus de la mêlée l'a certainement protégé de la politique politicienne, lui qui a compris que « la Russie ne serait jamais un pays comme les autres » ?

Pour faire de ce récit un roman, l'auteur, plus habitué aux essais, met en scène Baronov se livrant à un étudiant féru d'Evgueni Zamiatine (grand pourfendeur du totalitarisme). C'est au coeur de la bibliothèque de son grand-père, lieu de culture où les plus grands penseurs, philosophes et autres lumières se côtoient, que se déroule cette confession, comme pour l'absoudre de ses actions dignes de Machiavel. Baronov définit son rôle de la façon suivante « Réprimer la dissidence est grossier. Gérer le flux de la grâce en évitant qu'elle s'accumule est plus compliqué, mais beaucoup plus efficace. » Dit autrement, ça donne «  disposer des miroirs en cercle pour transformer une étincelle en enchantement. »
Bienvenue au royaume de la manipulation et de la distorsion de la réalité. A moins que les russes soient véritablement schizophrènes (à la question quels sont vos héros, les spectateurs avaient répondu Staline, Ivan le terrible … que des autocrates sanguinaires 🙄) ?

L'actualité semble nous prouver le contraire. Alors à défaut de m'avoir totalement embarquée, malgré son style irréprochable, ce roman aura eu le mérite d'apporter un éclairage sur les événements récents. Et c'est déjà beaucoup !
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