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sur 4310 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le mage du kremlin ou le jeu du pouvoir

Un journaliste rencontre « le mage du kremlin », ancien conseiller de Vladimir Poutine. Il lui raconte l'ascension politique d'un officier du KGB qui deviendra grâce à de nombreuses manigances président de la Russie.
J'étais au départ très attirée par le thème de ce livre, cependant, même si le style d'écriture de Giuliano Da Empoli est agréable, il contient des longueurs et manque réellement d'actions. J'imaginais une histoire d'espions, de courtisans et d'une lutte pour le pouvoir plus trépidante mais ici on joue plutôt avec les sondages, l'influence, la résilience, les traumatismes du passé et la peur. « le mage du kremlin était convaincu que le plagiat était la base du progrès : raison pour laquelle on ne comprenait jamais jusqu'à quel point il exprimait ses propres idées ou jouait avec celles d'un autre. » On est loin de la politique du trône de fer, dommage. Ou après tout heureusement pour le peuple russe.
On traverse donc des épisodes de l'histoire de la Russie mais aussi mondiale (et c'est intéressant) en écoutant le monologue du personnage principal, Vadim Baranov ( et cela manque d'entrain) . On rentre dans ses pensées, dans sa philosophie et finalement dans la monotonie d'une vie qu'il n'aurait pas choisie. Il demeure l'homme de l'ombre.
Au final ce roman inspiré de faits historiques et très bien documenté plaira aux passionnés de politique et d'histoire mais demandera un investissement personnel aux lecteurs cherchant à se distraire. Cette lecture rajoute du pessimisme à l'actualité et au futur en général.
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Lu en mode lecture rapide, et je n'ai pas rédigé immédiatement de critique. Dans mon souvenir, l'écriture est un peu ardue, on est dans une sorte de roman historico politico biographique, qui nous plonge dans l'atmosphère de la Russie de Poutine. C'est déroutant car l'accent est mis sur un état d'esprit différent de nos conceptions occidentales, de ce que l'on sait de ce pays ou plutôt de ce qu'on croit savoir. Nos certitudes vacillent forcément lors de cette lecture. Cependant, ayant peu d'intérêt personnel pour le contexte de ce roman, il ne m'a pas attiré des masses et ne fera pas l'objet d'une lecture étendue.
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C'est la curiosité qui m'a fait acheter ce bouquin et je dois dire que je regrette mes 20 euros (J'aurais pu acheter 3 livres de poche pour ce prix-là !) ! Non pas que ce livre soit mauvais, mais il n'est pas du tout fait pour moi et j'aurais dû m'en douter.

Ce sont les billets découverts à son sujet sur différents blogs qui m'ont donné envie de lire ce roman (mais est-ce vraiment un roman?) qui figurait en finale du Prix Goncourt et qui a obtenu le Grand Prix du Roman de l'Académie française.

Un livre bien écrit avec un vocabulaire poussé (j'ai eu recours au dictionnaire plusieurs fois), mais à côté duquel je suis tout à fait passé !

Da Empoli est essayiste et conseiller politique. J'aurais donc dû me méfier...

Le "mage du Kremlin", c'est Vadim Baranov (un personnage fictif mais grandement inspiré par Vladislav Surkov), metteur en scène puis producteur d'émissions pour devenir, finalement, l'éminence grise de Poutine.

Un jour, il confie son histoire au narrateur de ce roman.

Le lecteur plonge au coeur du pouvoir russe où courtisans et oligarques se livrent une guerre sans répit. Quant à Vadim, il va tâcher d'accomplir tous les souhaits de celui qu'on appelle "le tsar". Ce metteur en scène va transformer le pays en un théâtre politique.
Lien : http://phildes.canalblog.com..
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Pour la première fois et c'est terrible que je sèche sur ma critique. Depuis plusieurs jours je tente de me faire une idée de ce que j'ai lu, ni roman, ni essai, ni émotion, ni découvertes. Je ne peux définir un livre par des « ni » (quoique le « si » et le « où » sont très à la mode). Alors c'est bien écrit, c'est clair, ça reprend les phases historiques de la grande Russie, puis les faits événementiels comme le sous-marin, Merkel et sa phobie des chiens, les oligarques, etc. Mais bon, on avait dit qu'avec ce livre on rentrait dans le cerveau de Poutine, hélas je ne suis pas plus avancée. Je me tiens au courant des actualités quotidiennes et voilà, ça c'est Poutine ! Alors honteuse, pour la première fois aussi, je lis les critiques avec 5 étoiles puis décrescendo pour enfin me sentir plus proche des déçus que des enthousiastes. Les déçus ne sont pas nombreux mais je les comprends. Les dithyrambiques expliquent à la perfection le roman, ils y trouvent de l'humour, du sexe là où j'éprouvais de l'ennui et des doutes sur une romance peu crédible. Fallait-il la naissance d'un enfant pour ressentir tous les risques pris par le héros et mesurer toute la cruauté d'un dirigeant qui à mes yeux laisse libre cours à sa folie destructrice. Alors je n'attendais pas de l'espoir, je voulais juste avoir des éléments nouveaux, il me reste la description physique de Poutine qui est si bien écrite, la folie des richissimes, la confiance aveugle des russes et l'envie de lire un vrai roman de cet écrivain.
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Il n'y a pas plus actuelle que cette lecture. Tout d'abord par son sujet et ensuite parce qu'il figure sur la shortlist des sélectionnés pour le Prix Goncourt 2022.

A travers ce récit, nous allons rentrer dans les coulisses du pouvoir Russe à travers un personnage qui a passé 15 ans aux côtés de Poutine en tant que conseiller.
Très érudit, Surkov vient d'une bonne famille et ce qu'il veut faire c'est jouer. Etudiant à l'académie d'art dramatique de Moscou puis producteur de télé-réalité (à la Russe), son patron Berezovsky, lui propose de faire passer ses talents au cran supérieur en continuant à jouer ... dans la cour des grands.
Eltsine a déjà un pied dans la tombe si l'on peut dire ça comme ça, et Berezovsky pense qu'un certain Vladimir Poutine, chef du KGB, pourrait être un parfait successeur.

Surkov a donc pour nouveau job de théâtraliser l'ascension de Poutine et d'être au plus près du nouveau chef d'Etat jusqu'à disparaitre mystérieusement en 2020.
Apprenant que notre écrivain (qui fût longtemps conseiller politique ajoutant de la crédibilité à l'ouvrage) est à Moscou, Surkov l'invite dans sa datcha pour échanger autour d'une passion commune d'abord puis décide de se confier.
Comment est-il arrivé au Kremlin, comment est-ce que ça se passe de l'intérieur, comment on s'en sort face à Poutine ... tant de questions qui vont traverser notre esprit de lecteur et qui vont être traitées.

𝗨𝗻 𝗹𝗶𝘃𝗿𝗲 𝗼𝘂̀ 𝗶𝗹 𝗲𝘀𝘁 𝗱𝗶𝗳𝗳𝗶𝗰𝗶𝗹𝗲 𝗱𝗲 𝗰𝗲𝗿𝗻𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝗳𝗶𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗿𝗲́𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́.
C'est d'ailleurs souvent malaisant, surtout lorsque certaines situations sont racontées comme "normales" en Russie et inconcevables pour nous occidentaux.
Souvent, l'auteur fait le parallèle entre les deux cultures et même si nous le savions déjà, un gap encore plus profond se forme.
"En Russie, il faut gérer le flux de la rage sans qu'elle impacte le système".

Un livre instructif sur un pays qui a connu de grands changements en très peu de temps.
Un regard qui amuse mais qui peut aussi faire peur.
On ressort l'esprit confus et encore plus conscient de nos différences culturelles.
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Une bonne explication de texte de Poutine, du poutinisme, du peuple russe qui plongent dans les racines historiques tsariste et soviétique. Il manque un zeste de peps, comme Iegor Grant sait si bien le faire. J'attendais davantage de cet essai et je suis un peu restée sur ma faim.
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Roman vaguement biographique sur Vladislav Sourkov - renommé ici Vadim Baranov, car "les faits sont réels, mais les dialogues et la vie privée imaginaires".

L'ascension et la décadence de l'éminence propagandiste du gouvernement Poutine, ses relations, ses choix. Intéressant à lire, parfois un peu maladroit, les parties de vie personnelle étaient rébarbatives. Quelques phrases marquantes.
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En refermant "le mage du Kremlin", je ressens une impression assez mitigée et en vérité difficile à exprimer. Sans conteste, l 'auteur nous livre une description détaillée et brillante de la Russie, de son "âme" et de son histoire qui nous fait mieux appréhender les causes de l'ascension de Poutine et les ressorts psychologiques du personnage. La personnalité du "Tsar "est ainsi révélée et les raisons de la guerre en Ukraine expliquées. Ceci étant ,on prend un peu peur face au raisonnement implacable et aux ambitions aveuglantes du maître du Kremlin assez imperméable aux avis opposés aux siens.
.A ce titre ce roman est indéniablement remarquable.
Ma réserve vient en fait d 'un certain manque d' intérêt de ma part pour le sujet même du livre et donc de ce que j attends d 'un roman:Me faire voyager dans le temps et dans l 'espace, me surprendre ,m 'émerveiller ,me faire peur...que sais je encore. Hélas je n ai rien éprouvé de tel ;sauf un intérêt poli et réel pour le propos qui me laisse une fois le livre achevé sans grande illusion sur l 'avenir du monde et sur ceux qui nous gouvernent.
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Première chose qui m'a frappée, c'est qu'il a fallu rajouter un bandeau pour préciser que le titre ne désigne pas le président russe, mais celui qui fut l'un de ses plus efficaces subordonnés pendant de longues années.

Derrière le prête-nom de Vadim Baranov se cache Vladislav Iourevitch Sourkov, Владислав Юрьевич Сурков. Rien ne nous le précise, il suffit juste de farfouiller un peu, on a vite fait de tomber sur un article de presse qui s'enorgueillit de cette révélation, à commencer par Le Figaro ou Télérama. Vladislav Surkov est, si l'on croit les articles à son sujet, le principal idéologue, au moins des premières années de la gouvernance Poutine, puisque depuis, il est tombé en disgrâce, et a soudainement disparu de la circulation. Il a été limogé et assigné à résidence ad vitam eternam, la rédemption ne faisant pas vraiment pas partie du vocabulaire et du programme habituels du président russe. Tour à tour assistant du président, vice-président du gouvernement, chef du bureau du gouvernement, il a gravité autour de Poutine pendant les deux dernières décennies.

Le roman est principalement tenu par le monologue de Vadim Baranov, qui relate sa vie au journaliste venu à Moscou dans l'unique but de le voir. Rencontrer un homme répudié par le gouvernement russe n'est pas une chose évidente, Vadim Baranov est confiné chez lui, étroitement surveillé, on le devine, par quelques paires d'yeux dévolus au Tsar de Russie : c'est donc par le biais de Twitter, de la littérature et de Evgueni Zamiatine, que cette rencontre a finalement lieu, le journaliste ayant répondu à un tweet sibyllin de l'excommunié russe, féru de littérature depuis toujours, et de Ziamatine. Si le journaliste nous donne les premières bribes de la vie de Baranov, il nous permet de cerner la stature de l'homme qui a largement contribué à ce que Poutine accède à son poste actuel.

La figure de Vadim Baranov qui apparaît peu à peu s'éloigne de cette image de l'oligarque perverti, accro aux yachts sur les bords de Yalta, de la Mer Noire, ou de la Côte d'Azur, accro aux meilleurs restaurants, aux clubs privatisés et boites de nuits, aux jéroboams de champagnes millésimés, à la poudre blanche dans le nez, dans le bras. le personnage politique est clairement détestable, comment ne pas l'être quand on fait partie de l'entourage proche de Poutine et l'une de ses influences. L'auteur ne dément pas son appartenance à ce cercle d'initiés, totalement désabusé, qui trahissent et menacent, leurs amis aussi, qui ont totalement effacé toute espèce de frontière entre bien et mal, pour réinventer les leurs : celles de l'argent, du pouvoir. Mais Vadim Baranov ne colle pas au profil du parfait oligarque russe : il se délecte davantage de la lecture de Zamiatine plutôt que de la dernière soirée dantesque chez un collègue, il n'a aucune volonté de se frayer une amitié avec Poutine.

Si les premières dizaines de pages sont effectivement consacrées à Vadim Baranov, la suite est largement dévolue à Poutine, un peu trop à mon goût, j'ai eu quelquefois l'impression de lire une biographie du tsar. Comme si l'homme, ici aussi, réussissait à éclipser tous ses subordonnés, et le personnage éponyme y compris. Cette curiosité et volonté de cerner l'homme qu'est Poutine éclipse le personnage de Vadim Baranov, qui se complaît d'ailleurs dans cette discrétion obscure. Mis à part cela, le roman se lit parfaitement bien, le machiavélisme des deux hommes tiennent le récit en haleine, d'un récit à l'autre sur Poutine, on peut comparer la différence de traitement du Président. le monologue de Baranov offre également une perspective un peu plus nuancée sur la nature de ces Russes, qui n'ont finalement même pas franchi la dizaine d'année de régime démocratique. J'avais beaucoup d'attentes pour ce titre, j'en ressors mitigée pour la raison que j'ai évoquée ci-dessus. On ne sait plus vraiment si le mage du Kremlin, c'est Baranov ou Poutine, même si à l'évidence Poutine n'offre certainement pas l'image romantique que cette dénomination de Mage dénote. Je n'y ai pas retrouvé cette magie éponyme, au contraire tout y est désenchanté, la cour du Tsar est au mieux aveugle et indifférente, au pire imperturbable, dur et imperméable à tout.

Il n'en reste pas moins que le roman de Giuliano Da Empoli permet de s'approcher d'un peu plus celui que chaque journaliste essaie de décoder à travers les quelques images où il apparaît, de cerner sa personnalité à travers le prisme d'une collaboration aussi fructueuse pour l'un comme pour l'autre. J'ai également bien apprécié cette introduction qui précède le récit de l'homme, et met en scène Evgueni Ziamatine, en particulier sa dystopie Nous autres, que le premier narrateur, notre journaliste, considère comme visionnaire grâce à son récit qui s'apparente à une prophétie de tous les systèmes dictatoriaux, politique, économiques, culturels, à l'oeuvre en ce moment même. Si l'on parle aujourd'hui de George Orwell et de son 1984 pour prouver tout et son contraire, Ziamatine serait peut-être l'une des références littéraires à relire.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Essayez d'imaginer un auteur russe qui, ne sachant pas le français, ne connaissant de la France que les grands auteurs classiques, décide d'écrire un roman sur, par exemple, l'énigmatique François Mitterrand en entrant dans sa tête. Pensez-vous que le résultat se rapprocherait au plus près de la réalité comme le prétend très prétentieusement son auteur? Je n'ai pas boudé mon plaisir à la lecture de cet ouvrage de fiction, qui est très bien écrit et construit, mais la représentation que l'auteur fait de la Russie en est une souvent fantasmée et pleine de clichés... En fait, ce livre nous parle parfois beaucoup plus de comment les Européens perçoivent les Russes, que de comment sont les Russes....
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