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3,82

sur 286 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un de mes auteurs préférés. J'ai retrouvé avec un plaisir la plume de Víctor del ÁRBOL.
Un roman sombre qui est placé sous le signe des différentes façons d'effectuer le deuil de son enfant tué par un chauffard, ivre pour certain ou qui prend la fuite mais que l'on retrouve.
Comment réagir : faut-il se venger ou pas, sachant que cela ne fera pas revenir les êtres perdus mais peut-être que cela apaisera un peu sa peine et sa douleur. Tout n'est qu'illusion et le pardon n'existe pas surtout quand l'argent s'en mêle.
Les personnages ne sont que souffrance, des écorchés de la vie, ils survivent plutôt que vivent, cherchent à assouvir leur vengeance par tous les moyens quelles qu'en soient les conséquences et ceux qui réussissent ne s'en portent pas mieux.
Un chassé croisé de personnages qui ont plus de points en commun qu'il n'y paraît, ou les évidences sont trompeuses, où la manipulation est reine.
L'auteur aborde le thème de la vengeance et de la violence : jusqu'au peut-on aller pour se venger, pour protéger ses enfants, où est la limite, y a-t-il une limite tant cette perte est omniprésente , douloureuse, une plaie à vif.
Tout le monde possède sa part d'ombre et doit vivre avec le poids de ses actes commis pour des raisons propres à soi- même.
Les personnages secondaires qui gravitent autour des principaux sont attachants, comme Sara et M.Who, et d'autres plus inquiétants car leur violence est sans limite.
Un excellent roman que je n'ai pas lâché, si vous ne connaissez pas cet auteur, laissez vous tenter.
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Ce roman est ma deuxième rencontre avec l'auteur barcelonais à qui on doit le très bon La tristesse du samouraï que je vous recommande chaudement. Mais là n'est pas mon propos, focalisons-nous sur La maison des chagrins, titre prometteur qui ne nous donne pas franchement envie de nous précipiter dessus et là je vous dis erreur ! Vous passeriez à côté d'un très bon et beau roman noir. Ici, il est question de tristesse (au cas où vous ne l'auriez pas deviné :)) et de vengeance, de solitudes qui se croisent au coeur d'un Madrid froid et pluvieux qui se fait comme l'écho de toute cette misère sourde qui transpire à chaque page du roman et préside à chacune des destinées des personnages. le point de départ est le suivant : un peintre alcoolique et dépressif brisé par la mort tragique de sa femme et de sa fille, est engagé par une riche et virtuose violoniste pour peindre le portrait de l'assassin du fils de celle-ci. Cette étrange requête est seulement motivée par le souhait de cette femme de ne jamais oublier le visage du meurtrier de son fils, de celui qui a brisé sa vie à tout jamais. Autour d'eux gravitent d'autres âmes perdues : l'assassin du fils chéri, homme d'affaires qui vient de purger sa peine de prison, son acolyte de cellule, Arabe au passé lourd de secrets, un jeune asiatique androgyne qui vend son corps par amour, une mère de famille esseulée qui élève sa fille un peu spéciale, et bien d'autres encore. Tous sont animés par la vengeance et le désespoir. Personnages torturés et complexes, les fils de leur destin sont imbriqués les uns aux autres, nous le découvrons au fur et à mesure de notre lecture.

Je l'avoue, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire : je ne savais pas trop où Victor del Arbol souhaitait nous emmener. Et puis au fil des mots, apprenant à connaître chacun des personnages, le déclic s'est opéré et tout a pris sens. Pour résumer, difficile de lâcher le livre. Bien que d'une parfaite noirceur, j'ai été séduite par l'écriture de Victor del Arbol, d'une profonde empathie et d'une belle musicalité, qui nous offre de touchants portraits à leur manière, au-delà de leurs failles et de leurs plus inavouables secrets. Rien n'est jamais ni tout blanc ni tout noir dans la vie et comme en littérature l'auteur se fait le chantre de cette dualité. Pari réussi pour Victor del Arbol qui est décidemment un admirable conteur.
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Le titre ne prédispose pas à imaginer une lecture paisible. On peut même se risquer à dire que Victor del Arbol produit un roman où le maître mot est la solitude des êtres.

Fracassés par des parcours personnels, les personnages sont liés par les fils invisibles voire improbables, tricotant des vies de galère ou de souffrance nouées par la perte, la culpabilité ou le remords. S'y m'ajoute un composante de vengeance qui donne une tension au récit. le montage narratif est intelligent mais particulièrement alambiqué, l'imbroglio des faits et des recoupements sont parfois de grosses ficelles mais le tout reste addictif.
Voici donc un roman ténébreux et touffu, même étouffant, comme l'auteur les affectionne.

Sans aimer me flageller dans des lectures dépressives, je suis bluffée de la capacité de mettre en mots la face obscure des individus. L'auteur en fait une fine analyse, réfléchie et pertinente, telle une approche documentaire. Impossible de ne pas s'attacher aux personnages, à leur parcours, mais il faut composer avec une psychologie torturée et oppressante.

Un peu éprouvant tout cela. Une noirceur en surenchère qu'il faut affronter jusqu'aux ultimes pages.

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Un très bon roman dont le principal atout est sa galerie de personnages torturés. La construction est ingénieuse et del Arbol nous promène agréablement tout au long de son récit. Alors certes, il y a quelques longueurs et selon moi, certains développements inutiles de la généalogie de quelques personnages, mais les révélations de l'enchevêtrement des destins des personnages sont admirablement bien amenées par l'auteur. Avec un bémol cependant : tous les personnages se croisent vraiment un peu trop facilement. Il n'en reste pas moins un très bon roman.
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Une célèbre violoniste engage Eduardo pour peindre le portrait de l'homme qui a tué son fils. Eduardo a lui-même purgé de nombreuses années de prison pour avoir abattu le chauffard responsable de la mort de sa femme et de sa fille. Ainsi résumée, l'histoire ne semble pas très gaie. Justement, celle-ci est d'une grande noirceur, avec quelques scènes plutôt éprouvantes. le rythme de l'intrigue est assez soutenu, les rebondissements se multiplient. La tâche confiée à Eduardo va en effet progressivement déclencher des réactions, aboutissant à un déchainement de violence, qui va éclabousser, à des degrés divers, tous les protagonistes de ce roman, déjà passablement abîmés par la vie. Sont-ils toutefois victimes, coupables, un peu des deux ? Il faut se méfier des apparences. Si mon avis sur ce roman est globalement positif, quelque chose m'a toutefois profondément gêné dans cette histoire : il y a trop de coïncidences dans les trajectoires des personnages, le monde semble tout petit. Par exemple, le père d'un détenu s'avèrera être le tortionnaire des années auparavant, sur un autre continent, de son compagnon de cellule. L'histoire est émaillée d'autres « hasards » de ce type. C'en est trop à mon sens, cela contribue à desservir le récit. Dommage…
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J'avais été subjuguée par l'écriture de l'auteur, Victor del Arbol, avec son roman « Toutes les vagues de l'océan », un énorme coup de coeur ! J'avais donc hâte de lire un autre livre de cet auteur. Et moi voici partie à la découverte de « La maison des chagrins ». Avec un titre pareil, je ne m'attendais bien évidemment pas à une histoire drôle. J'ai été servie mais quelle lecture, quelle écriture !
J'ai trouvé le début assez lent et tous les personnages assez disparates et un peu difficiles à retenir. Et puis, le charme a opéré. On s'imprègne de l'histoire de chacun, on les suit avec intérêt même si c'est Edouardo qu'on suit en priorité. Et, alors coup de maître, bravo à Victor del Arbol, le puzzle prend forme, tout commence et finit par s'emboiter d'une manière incroyable. Rien mais absolument rien n'est dû au hasard. Comme dit l'un des personnages, le destin a de l'humour, quoiqu'ici c'est bien évidemment un humour bien noir comme l'histoire, les destins de chacun. Tous sont victimes et bourreaux tout à la fois. A quel moment le bourreau devient-il victime et quand la victime devient-elle à son tour bourreau. C'est un livre de souffrances, de vengeances, de non-dits…. Que c'est bien écrit, bien pensé. Un vrai maestro de l'écriture que ce Victor del Arbol !
Tous ces destins nous emmènent bien sûr en Espagne où se déroule l'essentiel de l'histoire mais aussi vers l'Algérie, le Chili… Passionnant.
Bref un sacré bon livre à lire et déguster ! Je vais assurément continuer ma découverte de cet auteur.


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C'est peu dire qu'on trépignait après avoir lu La tristesse du samouraï, qui détonnait carrément dans le paysage de la littérature policière contemporaine.

Eduardo, portraitiste reconnu, est dévasté depuis la mort de sa femme et de sa fille, dans un accident qui lui a coûté son genou. Il est contacté par Gloria Tagger, célébrissime et talentueuse violoniste, pour une commande bien particulière : elle lui demande de peindre Arthur, le responsable de l'acident qui a tué son fils. Sur cette trame viennent se greffer d'autres intrigues, secondaires, subtilement entrelacées avec la première, puisqu'avec del Arbol, il n'y a jamais de hasard, qu'il s'agisse de l'OAS, des ateliers chinois clandestins dans Madrid, ou des petites mains de Pinochet.

Victor del Arbol paraît, à première vue, confirmer son talent avec La maison des chagrins, son deuxième roman traduit en français. Dans une logique haletante, il propose une intéressante construction en miroirs qui laisse peu de répit à un lecteur à la fois fasciné et horrifié, tout en manipulant à loisir ses thématiques fétiches - la vengeance, la culpabilité, le pardon, l'enfance dévoyée ou volée.

Et pourtant, La maison des chagrins ne séduit pas autant. Comme si la mécanique del Arbol tournait un peu à vide. "J'ai l'impression que cette histoire est comme le sparte noué en tresse. Plus on l'arrose, plus il durcit et s'enroule sur lui-même". Et c'est bien le problème, puisque del Arbol multiplie ad nauseam les coïncidences, les victimes et les suspects dans un scénario toujours plus glauque et émaillé de violence gratuite.

Reste qu'il manipule gentiment son lecteur en emboîtant les pièces du puzzle avec une perfection qui confine à la maniaquerie. de quiproquos en trahisons, dans le vertige d'un suspense extrêmement maîtrisé, une chose est certaine : on ne s'ennuie pas !
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De cet auteur espagnol, j'avais lu il y a deux ans La tristesse du samouraï, qui m'avait beaucoup marqué. Je dirais même que c'est le meilleur livre que j'ai lu ces dernières années (et pourtant il y en a eu !) tellement ça a été la claque ! J'attendais donc beaucoup de ce deuxième ouvrage de cet ancien flic de la police catalane.
Eudardo est un peintre donc la vie a été brisée après qu'il ait perdu sa femme et sa fille dans un accident et qu'il ait purgé 13 ans de prison pour s'être vengé. Olga, sa galeriste, lui trouve un contrat : une célèbre violoniste lui offre une somme en or pour qu'il peigne le portrait de l'homme qui a tué son fils après l'avoir renversé avec sa voiture. ça va être l'ouverture d'une terrible boîte de Pandore.
Le chauffard s'appelle Arthur Fernandez, un Français d'origine pied-noir qui a fait fortune à Madrid. Chef d'entreprise respecté jusqu'à cet accident, il sort de prison après trois ans grâce à une remise de peine. Il fait jouer ses relations pour faire sortir Ibrahim, un Algérien qui partageait sa cellule et le protégeait, et engage Guzman, un ancien membre de la police politique chilienne sous Pinochet, pour retrouver sa fille disparue.
Ces personnages n'ont a priori rien en commun. Sauf d'avoir tous connu un terrible drame, la souffrance et la haine qui ont conduit à la vengeance. Et au fur et à mesure de l'histoire, on voit qu'en fait, tous sont liés les uns aux autres.
La construction de cette histoire sous forme de puzzle est admirable. C'est noir au possible, et il n'y a pas vraiment de place pour sourire dans ce thriller. Ca commence lentement, et je trouve même que l'histoire a du mal à s'installer sur les cent premières pages, mais au fur et à mesure, on va de révélation et révélation et d'horreur en horreur : escroqueries, viols, pédophilie, inceste, prostitution, esclavage, corruption... Et toujours un thème récurrent et commun à tous : la vengeance. Il n'y a aucun manichéisme et chaque personnage a sa part d'ombre... qui est vraiment très, très sombre ! Une fois passées les cent premières pages, il est impossible de lâcher ce bouquin. C'est vraiment un roman noir de très haute volée. Un reproche tout de même : l'auteur a une très belle écriture, c'est de plus très bien traduit, mais il fait trop dans l'emphase et se perd parfois dans de grandes phrases philosophiques qui alourdissent un peu l'ensemble. Autrement, pour tout ce qui est personnages, suspense, intensité, noirceur, tout est parfait.
J'ai quand même préféré La tristesse du samouraï, qui n'a aucune maladresse de style et a en plus une dimension politique et historique rendant l'histoire encore plus passionnante. Ce premier roman avait atteint la perfection, le deuxième est un ton en dessous mais ça reste quand même de la très haute qualité. Victor del Arbol est un auteur à découvrir absolument !
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Mais où donc nous emmène Victor del Arbol dans ce roman La Maison des Chagrins ?
Telle est la question que je me suis posée en abordant les premières pages de ce livre.

L'auteur va placer au coeur de son roman deux accidents de  voiture qui auront eu pour ses deux personnages principaux des conséquences identiques bien que les situations aient été totalement différentes.

D'une part, Eduardo, peintre talentueux, en sera victime : blessé, il perdra sa femme et verra mourir sa fille.  Il se rétablira, physiquement diminué, mais semblera inconsolable, ne pas pouvoir faire face au drame de la perte de sa famille, d'autant que l'auteur a pris la fuite et qu'aucune réparation, ni condamnation n'est possible. Aussi lorsque par hasard, la possibilité d'une vengeance s'offrira à lui, il n'hésitera pas et sera condamné à 13 ans de prison pour avoir tué l'auteur de sa tragédie.

D'autre part, Arthur, brillant homme d'affaires, après une soirée tourmentée, ivre, sera l'auteur d'un accident tuant un jeune homme et une jeune fille. Il sera condamné compte tenu  des circonstances à une peine de trois ans.

Ces faits divers vont être traités avec intelligence et réalité par l'auteur (ce ne sera pas par hasard puisqu'ayant exercé au cours de ses nombreuses activités, celle de policier). Les accidents et leurs conséquences, la condamnation, la peine de prison, le remord et la culpabilité, la souffrance, la solitude seront subtilement évoqués, à un point tel qu'on cherche le roman policier, le thriller qu'on est censé lire.

Mais c'est alors que Victor del Arbol va installer ses personnages secondaires : Olga, Gloria,  Ibrahim, M. Who, Maribel, Damaso, M. Olsen,  Guzmán, Graciela, Sara et son chat, etc... tels des pions sur un échiquier, avec des rôles précis, aiguisés, liant l'un à l'autre, puis l'autre à un troisième et ainsi de suite... 

Et là, nous entrons dans un roman noir, dur, à la trame dramatique, à l'écriture maîtrisée, les mots sont choisis, les diverses intrigues menées à la baguette tel un chef d'orchestre qui dirige ses musiciens, l'ensemble avec énergie, suspense. Il serait difficile de ne pas relever tant le degré de qualité de ce roman policier que le travail fourni par l'auteur, ne laissant rien au hasard.

Un excellent roman et une très agréable découverte de cet écrivain espagnol pour ma part.
 
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Un roman policier espagnol, c'est déjà en soi une originalité dans un genre dominé par les anglo-saxons et les nordiques, mais ce livre va bien plus loin dans la singularité. C'est plus un roman noir qu'un roman policier, d'ailleurs. Ici, il y a bien des meurtres, mais pas d'enquête, pas d'aventure mais des portraits de personnes et un regard sur la société.

La première partie du roman m'a particulièrement séduite. Elle met en scène un peintre, libéré après 15 ans de prison suite au meurtre du chauffard qui a causé la mort de sa femme et de sa fille, à qui une mère commande le portrait de l'homme qui a fauché (et tué) son fils. L'auteur dresse alors par petites touches le portrait de plusieurs personnages, meurtris par des drames : le peintre, la femme et le fils de celui qu'il a tué, l'homme qui a tué deux enfants un jour d'ivresse, en recherchant sa fille fugueuse, un ex-tortionnaire devenu homme de main.... Tous complexes et convaincants, marqués par la souffrance d'avoir perdu une femme ou un enfant. J'ai été très touchée par ces portraits d'hommes attachés à leur famille dévastée, le sujet est rarement abordé avec tant de gravité et de pudeur.

La seconde partie du roman est à mon sens un peu plus faible : on y découvre que tous ces personnages ont été impliqués dans une même série de mensonges, de vengeances et de manipulations... Si l'auteur fait là la preuve de sa virtuosité à construire une intrigue, j'ai eu un peu plus de mal à croire aux coïncidences qui permettent ces révélations. Mais le fil psychologique du roman tient de bout en bout.
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