Mais la nuit avale tout, et quand elle vomira, aux premières lueurs de l’aube, il n’y aura plus de témoins.
Il y a toujours un bar ou une boîte providentiels près d’un commissariat, comme il y a toujours des pompes funèbres près d’un cimetière, ou un marchand de bonbons près d’un collège.
Il y a toujours un bar ou une boîte providentiels près d’un commissariat, comme il y a toujours des pompes funèbres près d’un cimetière, ou un marchand de bonbons près d’un collège.
En fin de compte, il y a des leçons qu’on n’apprend jamais.
tremblant comme une feuille sur le point de se détacher de sa branche
Le corps humain a environ deux cents os. Peu de traumatologues pourraient les citer de mémoire, et beaucoup de gens ne savent même pas pourquoi ils sont là, sous les couches de peau, de graisse et de muscles. Nous les portons toute notre vie sans leur prêter attention, jusqu’au jour où ils commencent à s’user, à se casser, à s’ankyloser. À ce moment-là, le métacarpe, la malléole latérale, le condyle, la crête iliaque ou la scapula prennent beaucoup d’importance. Tout ce qui nous maintient se brise avec une facilité déconcertante et l’édifice corporel s’effondre.
Les gens oublient la peur dès qu’ils se sentent libérés de ce qui en est l’origine.
Dans la nature des choses, il n’y a rien de gratuit. Je sais que tu me comprends. Tu me trouves peut-être répugnant, mais au fond tu me comprends. Nous sommes seuls, Germinal. Seuls dans un monde déprimant, triste et peu généreux.
Je suis convaincu qu’il y a des jours où toi aussi tu te regardes dans la glace et où tu as la sensation d’être composé de rien, de vapeur, de fumée, de vent. Toi, tu es comme moi une araignée attrapée dans de l’ambre.
Pour des gens comme nous, comme toi et moi, qui vivons dans les détails, cet endroit, ce monde, est une mort annoncée. Nos bourreaux seront l’ennui, la répugnance et l’affliction devant tant de laideur.