Personnellement, je connaissais peu
Jean Douchet car l'homme est moins de ma génération, et également parce que je n'ai pas hélas pas l'habitude de fréquenter la Cinémathèque française, où
Jean Douchet y a ses quartiers et vient y présenter des films encore actuellement de façon hebdomadaire.
Mais j'avais bien évidemment entendu parler, tant son nom est indissociable de l'histoire de la critique cinéma, dont il est un des plus brillants théoriciens et passeur...
Douchet a notamment été une des plumes historiques des Les Cahiers du cinéma, qu'il a fréquenté dès ses débuts. Il a ainsi tout au long de sa vie visionné des films que le commun des mortels ne connait pas et n'a pas manquer de dispenser ses connaissances encyclopédiques tant à l'Idhec qu'à la Fémis – qui lui succéda – le nec le plus ultra en matière d'études cinématographiques.
D'où le privilège de connaitre la joyeuse bande qui surfa sur la Nouvelle Vague en réaction au cinéma plus consensuel, et ce gôut pour le cinémà la se voit bien dans le livre-entretien qu'il a accordé à
Joël Magny, un autre journaliste cinéma recconu puisqu'au travers de cet entretien fleuve, vont se croiser des cinéastes avec qui Douchet a été très proche, de
François Truffaut à
Eric Rohmer, en passant par l'inénarrable
Jean Luc Godard.
Evidemment, Douchet est très pointilleux sur le cinéma qu'il aime, pour illustration, les six films que Douchet a choisis « pour le plaisir » (et pour clore l'ouvrage) sont La Rue de la honte (Mizoguchi), L'Invraisemblable vérité (Lang), Frontière chinoise (Ford), le Caporal épinglé (Renoir), Vampyr (Dreyer), Sauve qui peut (la vie) (Godard), ne sont pas forcément des symboles du cinéma commercial et facile d'accès.
Mais en même temps, Douchet n'affectionne pas forcément seulement le cinéma d'auteur hypra exigeant puisqu'il affirme sans hésiter une seconde : « Je suis un hédoniste. le plaisir est partout et le cinéma est un des plaisirs de la vie", phrase à laquelle je ne peux que soustraire évidemment.
On est épaté par le fait que cet homme ait su garder intact sa passion pour le cinéma et son gout pour la transmission. On voit bien l'immense érudition de l'homme, le livre se perd d'ailleurs dans quelques considérations un peu trop théorisantes qui ne parlera pas aux béotiens, mais on ne peut qu'être touché par l'élégance du bonhomme, sa grande modestie et son gout pour tous les cinémas...
Bref, on écoute converser Douchet avec son interlocuteur avec l'admiration que l'on se doit d'avoir pour ce genre de personnes si cultivées et si passionnées par le 7ème art...
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