Lettre à Ménécée

Livre très court au premier abord mais dense en intérieur. Cette oeuvre permet de comprendre en peu de pages le concept d'Épicure sur le bonheur. le vocabulaire est accessible, les thèmes abordés intéressants et de ce sont des recommandations qui peuvent être appliquées dans nos vies de tous les jours. Même si je n'ai pas forcément été d'accord avec 100% des idées développées, il y en a pas mal qui m'ont fait réfléchir.

Jean-Louis Poirier nous offre une nouvelle traduction des textes d'Épicure et de la petite biographie qu'a produite Diogène Laërce sur ce dernier. Ces écrits nous transmettent une sagesse qui vise le bonheur mais qui conserve un regard réaliste sur le monde qui l'entoure. Épicure invite, tout d'abord, à comprendre avec raison son environnement, c'est pour cela que la physique occupe une si grande place dans sa doctrine.
Puis le philosophe enjoint à atteindre l'ataraxie, une existence sans trouble, mais le chemin pour y parvenir est troublé, non par le monde extérieur, mais par les mouvements internes. Les désirs, les illusions nous détournent du bonheur. Ainsi, pour y parvenir, il faut prendre la décision de contourner les nuisances et de réduire ses besoins aux nécessaires. de ce fait, le bonheur est à portée de main, on doit seulement le privilégier sur nos propres désirs. La philosophie épicurienne apparaît donc comme une sagesse du détachement, de la modestie et de la compréhension.
En plus de la traduction brillante et accessible de ce spécialiste d'Épicure, cet ouvrage est intéressant pour ses illustrations. Celles-ci sont magnifiques, subtiles et rappellent les fondements de la doctrine dont son caractère atomiste. Elles sont exécutées par le designer, sculpteur, scénographe et peintre, Hubert le Gall. Grâce à ses dessins, le texte devient plus lumineux, accessible et révèle son caractère de grand classique de la philosophie.
Je vous invite à vous plonger dans ces textes qui sont à la base de l'épicurisme et qui, notamment grâce à l'introduction, vont vous guider vers cette grande philosophie.
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Dans cette lettre, rare héritage qui nous soit parvenu d'Epicure, on réalise que la recherche du bonheur est presque le seul but de la philosophie ; on l'atteint en ne craignant pas la mort, ni les dieux, en ne recherchant pas les plaisirs vains.
Bref des préoccupations universelles et intemporelles qu'il est tout à fait passionnant de partager avec des hommes qui ont vécu il y a plus de 2000ans.

Un texte très court, facile à comprendre, contenant l'essence de la philosophie Epicurienne. Un texte millénaire mais finalement qui peut aussi s'appliquer aujourd'hui. Avoir de la modération, savoir ce qui est essentiel ou ce qui n'est pas nécessaire… je prévois de le relire régulièrement pour aller vers une « vie bonne »

Un peu de philosophie épicurienne est toujours un plaisir.

La Lettre à Ménécée, c'est des passages intéressants, mais un message global des plus déplaisants. En effet, malgré quelques réflexions qui ne sont pas dépourvues d'intérêt, le message essentiel, le voici : la joie, c'est la tranquillité d'âme, donc, vivez en ascète. Ah bon ? le bonheur et la tranquillité d'âme ne sont qu'une seule et même chose ? Et vivre en ascète permet d'atteindre la tranquillité d'âme ? Oh, qu'est-ce qu'on en apprend, des choses ! Que de choses on découvre ! Si on s'était concentré sur la réalité, et non sur les théories abstraites d'Epicure, on aurait jamais découvert ça. Jamais ! Jamais ! C'est bizarre, c'est justement le point que je trouve problématique dans la Lettre à Ménécée : cette association des plus douteuses entre bonheur et tranquillité d'âme, et puis ce remède : l'ascétisme ( incompréhensible pour moi comme pour Montaigne). Vous l'aurez compris, je pense qu'il y a des vérités dans la Lettre à Ménécée, mais bon... mais bon...

Bon, Epicure... Telle est sa réputation de bon vivant, que je voulais savoir s'il était une sorte de Philippe Noiret (Alexandre le bienheureux ), ou Gérard Larcher de l'Antiquité... Ou, plus près de lui, un Obélix dévorant un sanglier...Mais pas du tout ! D'abord, il a un visage sévère, oblong et barbu comme les autres philosophes antiques, et ensuite, ses propos dans la Lettre à Ménécée... D'abord qui est Ménécée ?
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C'est un Grec de la mythologie. Donc, c'est un peu comme si Epicure faisait une lettre à lui-même, ou une prière à un esprit, car les personnages de la mythologie n'ont jamais été en chair et en os, ... si ?
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Bref.... Dans ce livre, on sent une théorie aussi "sérieuse" que chez les autres philosophes, avec des choses communes, et d'autres originales. J'essaye d'analyser, je ne résume pas :
1 ) Les principes communs :
-- La mort n'est rien, juste une privation de sensations.
-- Si le désagrément encouru à cause du plaisir est supérieur à celui-ci, laisse tomber !
-- Vive la simplicité ! Il faut se contenter de peu.
-- Etre pieux est bon (alors qu'il est accusé de ne pas être pieux ).
-- Les actions que nous faisons sont en partie en notre pouvoir.
-- Il vaut mieux bien raisonner qu'avoir de la chance (fortune ).
-- La fonction tant décriée sur lui du désir (et de l'épicurisme, même pendant l'Antiquité, ne se résume qu'à des actions confortables pour le corps et l'âme (voir ma citation ), en écartant tous les plaisirs lubriques et ceux de la table : ce n'est pas loin d'Epictète et des stoïques qui s'opposent à lui, finalement, car lui comme eux, veut parvenir à l'ataraxie !
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Ses principes que je trouve originaux par rapport à certains autres philosophes antiques :
-- La prudence est une qualité supérieure à la réflexion philosophique.
-- Dans nos actions, plusieurs "forces" peuvent entrer en jeu :
1 ) la fortune (les dieux ? le hasard ) ;
2 ) la nécessité, sans doute comme décrit dans la citation que j'ai recopiée ;
3 ) notre pouvoir, notre volonté, déjà cité.
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Finalement non, Epicure n'est pas Philippe Noiret !
Hélàs, une grande partie de l'oeuvre d'Epicure a été détruite. Heureusement que nous avions Diogène Laërce et Lucrèce pour sauver le peu qui reste !

Cette lettre est une des seules oeuvres d'Epicure parvenue jusqu'à nous. Il s'agit d'une "méthode" pour acquérir la paix intérieure et donc le bonheur. Elle contient les principes fondamentaux de la philosophie d'Epicure.
La philosophie est la médecine de l'âme et doit être pratiquée à tout âge.
Il ne faut pas craindre la mort qui ne nous concerne aucunement puisqu'elle ne nous " cause aucun trouble par sa présence".
Il faut apprécier le plaisir mais des plaisirs simples, impérissables, éviter les jouissances immédiates, privilégier la prudence.
Le bonheur, c'est pour le corps ne plus souffrir ou relativiser la douleur et pour l'âme l'ataraxie c'est-à-dire l'absence de troubles.

Les lettres: quelques pages seulement, effectivement.

Au delà de leur contenu, la concision reflète quelques uns des aspects clefs et singuliers du système épicurien:
- une simplicité, une accessibilité des propos,
- des principes épurés
- ...out cela pour une philosophie à vivre, et non une philosophie significative d'accumulation de connaissances.

La présentation de PM Morel resitue le plaisir épicurien... qui s'avère ... dépouillé.
Ce qui amène PM Morel, sous couvert d'une citation de Plutarque, à questionner l'atteinte de l'objectif que se fixe l'épicurisme;
" il est impossible de vivre avec plaisir si l'on suit Epicure"...

pour le coup, je ne comprends pas que ce livre puisse recevoir une note négative ! Faisant à peine 10 pages (il s'agit d'une lettre d'Epicure envoyée à Ménécée pour faire en quelque sorte "l'éloge" de la philosophie), cette lettre est tout-à-fait accessible, le vocabulaire n'est même pas compliqué.

J'ai beaucoup aimé lire cette lettre car j'ai trouvé que ce que disait Épicure était vrai, tout simplement, et passionnant. C'est un excellent moyen de s'initier à l'épicurisme, je vous la recommande !

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