Clemzug

« Ma biographie commence, comme toute biographie devrait commencer, dans mon enfance. Observateur des insectes et des petites bêtes pendant de nombreuses années, la lecture devint un temps mon dada, accompagnée d’une panoplie de jouets qui me permettaient de réaliser et d’exprimer physiquement mes idées. Mes observations se muèrent rapidement en créations et je m’abandonnais des heures durant à attribuer des formes et donner du contexte aux mots que je lisais.

Je n’étais pas bien différent de beaucoup d’enfants de mon âge, tout comme je suis conscient de ne pas être différent de beaucoup d’adultes aujourd’hui. Je voulais être scientifique et entrepris de le devenir – j’y consacrai du moins mes études et y consacre aujourd’hui mon métier- tout en sachant que je n’en demeurerais pas moins créatif. Je n’étais pas mauvais à proprement parler mais me rendis bien vite compte, passé un certain niveau, que mes facilités passées disparaissaient à mesure que celles des autres se rendaient évidentes. Je devais alors multiplier des efforts que je savais au fond, non pas désintéressés, mais vains. J’eus mieux fait de mettre mes grandes facilités et mon appétence pour la littérature à profit, mais la difficulté avait en cela de motivant qu’elle me ramenait aux batailles de la nature et des hommes qui m’avaient toujours fascinées.

Ce paradoxe me prévenait de développer une quelconque passion comme ç’eut été le cas pour beaucoup d’autres ; la lutte contre-nature de mon esprit était sou