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Critiques de Ayerdhal (328)
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Bastards

Un roman étonnant,déroutant, qui navigue entre plusieurs mondes littéraires. Il ne peut que vous charmer...L'auteur trouve un rythme soutenu qui vous laisse pantois...Je le conseille fortement !!
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Bastards

Il est des livres que l'on a envie d'aimer, on y croit, on les pousse jusqu'au bout. On a de la mansuétude que l'on n'aurait pas pour d'autres. Une tolérance à plein de détails que l'on trouve problématiques ailleurs.



Bastards est de ceux là.



J'ai dit tout le bien que je pensais de Transparences. Résurgences, la suite, ne m'a permis que d'éprouver le plaisir que l'on a de retrouver des personnages que l'on a aimé aimer (le syndrome Harry Bosch).

Puis ce fut le tour de Demain, une oasis. Là, j'ai très vite compris qu'il s'agissait d'un livre de jeunesse et qu'Ayerdhal achevait en 200 pages ce qui méritait d'en occuper 500, qu'il s'arrêtait au bord de ce que sa maestria, vingt ans plus tard, lui aurait permis de faire : un grand roman, qui n'est pas sans faire penser à la rage enthousiaste d'une Sirène rouge par exemple. On avait là affaire à un brouillon, un préquel en quelque sorte. On y reconnaissait tout l'art en germe, les thématiques déjà là. Bref, je me suis réjoui des réserves que le lecteur avide en moi ne pouvait que relever.



Et c'est donc avec la bienveillance du lecteur en plongée profonde dans l'univers ayerdhalien que j'ouvris Bastards.



Par cycle de 30 pages, je n'ai cessé d'osciller entre tentation d'abandonner et regain d'enthousiasme.



Le choc est d'autant plus grand qu'il s'agit du tout dernier opus d'Ayerdhal, parution d'il y a moins d'un an.

Parce que là, j'ai envie d'y croire, de l'aimer ce bouquin, cette histoire, parce que je vois tout le savoir-faire de l'auteur, je vois à quel point l'idée est bonne (un écrivain tombe face à face à l'incarnation d'un archétype issu de l'inconscient collectif. Le combat de cet archétype face à son ennemi juré et la place que le héros prends dans cette tribu à l'aide de ses copains écrivains, occasion d'un name-dropping, de caméos des collègues dont l'auteur mobilise l'écriture, est le cœur de l'histoire.)

Je vois bien que l'auteur a réussi à intégrer son propre questionnement face à la page blanche, sa capacité à synthétiser le monde autour de lui comme une matrice à histoire, à croiser ces éléments dans une mise en abyme particulièrement maline. On voit également toute l'acuité et la vision d'un auteur dont l'engagement citoyen est patent et fait, en partie, la force des récits qu'il compose.



Mais c'est peut-être justement un peu trop malin pour moi. Les personnages d'Ayerdhal ont toujours 15 coups d'avance, sur-interprètent tout et discourent par inférences. Chaque phrase, chaque dialogue impliquent toute une quantité de pré-requis ou de connaissances induites qui m'ont fait me sentir extérieur à l'histoire. Franchement, je n'arrivais pas à suivre les liens de parenté entre les membres de la tribu, dont la spécificité est évidente pour le lecteur depuis les premières pages alors que le héros, lui, la comprend péniblement, malgré toutes ses finesses d'analyse déployées...



C'est le fil ténu du rasoir qui transforme la virtuosité de l'écrivain en connivence avec soi-même, quitte à en oublier le lecteur. À force d'inventer des personnages surpuissants, qui voient tout et savent tout avant même que le lecteur n'ait bien compris ce qui passe, la narration perd en crédibilité et le lecteur a finalement l'impression qu'elle se fait sans lui, voire l'exclue, in fine. Je me suis senti comme lorsque je lisais Agatha Christie où Hercule Poirot comprend tout grâce à des éléments auquel le lecteur ne peut avoir accès. Bref, je me suis senti en dehors de la narration, en dehors d'une mécanique trop puissante : une tribu un peu trop compliquée dans ses relations, sa généalogie, des auteurs dont la présence de certains ne m'est pas apparu fondamentalement nécessaire.

J'y retrouve ainsi le défaut que je reprochais à La brigade chimérique. Et une sensation identique à celle ressentie face aux films de David Fincher (The Game ou Zodiac par exemple) : des idées excellentes, une grande maitrise et puis, la mayonnaise ne prend pas...



J'ai également trouvé que les interrelations entre les personnages sonnaient somme toute assez faux : par exemple, j'ai un peu de mal à imaginer les caïds d'un quartier défavorisé et populaire se faisant le défenseur d'un écrivain riche à millions tout juste débarqué chez eux, ni l'amitié qui lie un peu trop rapidement ce même écrivain au couple d'enquêteurs...



Bref, un ouvrage que j'ai trouvé décevant malgré tout.
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Bastards

En librairie depuis le 6 janvier dernier, "Bastards" est le dernier roman de l'écrivain français Ayerdhal, particulièrement connu pour son oeuvre de science fiction.



Après avoir décroché le Pulitzer, l'écrivain Alexander Byrd se retrouve en proie au syndrome de la page blanche et fait appel à son collègue écrivain, Colum McCann.

Ce dernier lui parle de l'affaire Cat Oldie, le surnom qu'ont donné les médias à une vieille dame recherchée par la police car réputée pour se défendre mieux que personne à l'aide d'un sarcloir et d'un...gros chat.

Avec l'aide de son amie Maria Minuit, chargée des relations publiques au FBI et de deux assistants du procureur, Alexander se lance sur la piste de cette nonagénaire hors du commun et la retrouve devant la tombe du célèbre Houdini. Une rencontre qui déclenchera une guerre cinglante entre services secrets.

Percera-t-il le mystère de Cat Oldie ?



Voici un roman qui sort quelque peu des sentiers battus, hybride de par ses affinités avec les genres policier et fantastique, sans compter que l'action est bien présente dans ce roman qui se consacre par ailleurs à la quête d'un écrivain en manque d'inspiration.

Mais je dois avouer que c'est surtout l'univers félin dont s'entoure ce roman qui m'a le plus intriguée :)

Et je dois dire que j'ai gâtée puisque les chats, associés à la mythologie égyptienne, tiennent une place de choix dans ce roman ! (Niki si tu passes par ici ;))



Nous suivons au départ un écrivain en panne sèche avec toutes les interrogations que cela suppose. L'occasion d'une intéressante rencontre avec Colum McCann, entre autres puisqu'Alexander Byrd croisera la route d'autres amis écrivains tels que Norman Spinrad, Jérôme Charyn, Paul Auster, Siri Hustvedt.



"Bastards" bascule dans le genre policier au moment où Alexander se lance à la recherche de Cat Oldie et la trouve sur la tombe d'Houdini. A partir de cette rencontre, de petites touches de fantastique viennent se greffer au récit, sans qu'on ne parvienne toutefois à les relier directement à l'intrigue principale.

Si j'ai aimé suivre cet écrivain jouant les apprentis détectives, je ne l'ai décidément pas trouvé des plus finauds.



S'ajoute à cela le fait que je ne l'ai pas particulièrement apprécié en tant qu'homme : son côté chaud lapin et sa désinvolture par rapport à Maria Minuit du début à la fin m'ont quelque peu refroidie.

Alexander Byrd est présenté comme un écrivain, jeune veuf, qui tient à son indépendance. Du coup, j'ai été assez surprise par le fait qu'entouré en permanence par des femmes au tempérament explosif, il ne pète pas un plomb.



Comme le dit l'auteur : " L'écrivain n'est qu'un étalon qui s'est enferré dans une dynastie matrilinéaire à laquelle il ne comprend rien." p.260



Sacré gynécée d'ailleurs que cette galerie de personnages féminins aux griffes acérées et dotés d'un sacré sens de la répartie et de l'humour ! Kayleen, Asuncion, Lizzie, Shania, Aeris, Vaimiti, Liadan, Hermeline, Janet, la jeune Emily, c'est simple, je les ai tous aimés (coup de coeur particulier pour les deux dernières).



Si je me suis parfois sentie perdue durant ma lecture (beaucoup d'instances impliquées et d'enjeux à différents niveaux), j'ai toujours pu retomber sur mes pattes grâce à la maîtrise exemplaire de l'auteur dont on devine qu'il sait parfaitement où il va. Pour un français, il semble d'ailleurs tout à fait à l'aise dans la banlieue new-yorkaise.

Un roman assez dense, sans jamais être brouillon, et à la croisée de plusieurs genres habilement mêlés. Le genre de lecture qui ne devrait laisser personne indifférent !

Mon seul regret ? Ne pas pouvoir lire le roman achevé d'Alexander Byrd :)



Je remercie Babelio de m'avoir envoyé ce roman dans le cadre de son opération Masse Critique consacrée aux littératures de l'imaginaire.


Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Bastards

Bastards. Un titre qui ne m’évoquait pas grand chose, aux premiers abords, et qui ne se dévoilera que tardivement lors de ma lecture.

Je suis partie en terrain totalement inconnu. Je n’ai jamais traversé l’atlantique et donc, ne connait rien de New-York. Je n’ai jamais lu les célèbres écrivain cités à travers ce récit, et je ne connais que très (mais vraiment très) partiellement l’histoire et la mythologie égyptienne. Et puis, bien qu’ayant eu un chat dans mon enfance, j’y suis terriblement allergique (malheureusement).

Et alors ? Pas besoin de toutes ces connaissances pour pouvoir apprécier ce livre à sa juste valeur.



Si les ingrédients cités ci-dessus vous font penser à une belle grosse soupe, rassurez-vous, elle est loin d’être indigeste !

Au contraire, Yal Ayerdhal sait parfaitement doser ces éléments pour rendre le tout à la fois crédible et attractif. Car on ne lâche Bastards que très difficilement. Si les premiers chapitres démarrent doucement, ils n’en éveillent pas moins la curiosité du lecteur. Puis, le rythme s’accélère. Les révélations se font au compte-goutte tandis que la fiction se mêle à la réalité. Les personnages, tous bien ficelés, prennent le lecteur en otage. Il doit savoir.



Certaines scènes m’ont toutefois parues un peu longues sur la fin. De même que quelques actions/interactions parfois tirées par les cheveux. Mais ces petits défauts n’enlèvent en rien la qualité de l’écrivain. Lors d’une rencontre organisée à Liège par la librairie « Livre au Trésor », Ayerdhal a avoué avoir du s’adapter pour construire son roman sur forme d’épisodes (à la base, il s’agissait d’épisodes disponibles sur le web tous les x temps). Il a brillamment relevé le défi, donnant un rythme soutenu au récit qui y a parfaitement sa place. On sent la maîtrise de ces innombrables ficelles dont la toile est constituée. Et lorsque enfin, on en découvre l’ensemble, on ne peut que s’en extasier.



Difficile d’en dire plus sans dévoiler une part du mystère qui entoure le tout début de l’intrigue (et du reste ?).



Merci pour ce bon moment de lecture.

S’il s’agissait de mon premier livre de cet auteur, il est certain que ce ne sera pas le dernier.
Lien : http://lamagiedesmots.be/bas..
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Bastards

Si je voulais absolument cataloguer les livres, je serais bien ennuyé avec celui-ci car il s’agit ici d’un roman hybride. Je peux parler sans aucun souci de ce livre comme étant un thriller, tout comme je peux dire que c’est du fantastique, tout comme je peux également dire que c’est un livre d’action et d’espionnage.



Tout commence tranquillement avec un écrivain en panne d’inspiration qui se retrouve à chercher son sujet dans la rubrique des faits divers. Il se retrouve alors à enquêter sur des homicides perpétrés par une vieille dame et son chat apparemment en légitime défense. Quand nous lisons cela, nous pouvons nous dire que c’est un pitch intéressant et sympa mais que pour le fantastique cité plus haut on repassera… Mais c’est sans compter sur la dimension mythologique et surnaturelle qui surgira quand Alexandre Byrd découvrira qui est cette fameuse Cat-Oldie qui se recueille sur la tombe d’Houdini. Suite à cette découverte Alexandre Bird va se retrouver au milieu de conflits millénaires et inter agences de renseignements américains.



À partir de là, le récit démarre réellement et ce dernier part dans tous les sens, et c’est en écrivant ceci que je me dis que finalement ce roman n’est pas un hybride, mais est bel et bien une chimère, car il est vraiment composé d’éléments qui ne semblent pas destinés à être assemblés ensemble.



Ceci peut paraître désordonné à tel point qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits, mais ce n’est pas le cas et loin de là car tout est millimétré et calibré à la perfection. Les rebondissements s’emboitent logiquement et semblent naturels. Et je ne parle pas du rythme de ce roman qui est soutenu et qui laisse peu de temps au final à la respiration. Ceci est dû à un chapitrage intelligent qui permet de suivre tous les personnages, qui sont nombreux et essentiellement féminins, dans leurs quêtes respectives (en dire plus sans faire de spoilers est difficile). Pour en revenir aux personnages, ils sont nombreux. Très nombreux. Voire peut être trop nombreux. Il y a en effet une quantité impressionnante de personnages autour d’Alexandre Byrd. Ce dernier est le personnage principal, dont tous les traits sont faits pour le faire camper le rôle de l’anti héros auquel on s’attache malgré tout au fil des pages. Au final c’est gagné car nous sommes déçus de quitter ce personnage qui ressort grandit de cette aventure et qui finit par enfin trouver sa place dans la société.



Revenons-en à nos chatons car je parlais initialement du nombre d’intervenants dans le récit. Il est vrai qu’il est assez aisé de s’y perdre, car au vu de leur nombre, et de la densité des actions, l’auteur ne peut approfondir tous les aspects de leurs personnalités sans perdre la percussion du récit et c’est là que réside, pour moi, le seul bémol de ce roman. Et c’est dommage car tous les personnages sont réellement utiles et servent l’intrigue. Aussi le fait que ce soit à 80% des personnages féminins n’est pas anodin au vu des dépendances surnaturelles et mythologiques de l’intrigue. En y réfléchissant un peu plus en écrivant ces lignes je me dis qu’au final nous sommes comme Alexandre Byrd qui s’y perd dans toutes ces femmes et qui se fait emmener malgré lui dans ce vortex créé par Ayerdhal…



Je parle beaucoup de l’aspect surnaturel mais c’est un des points majeurs de ce livre. À côté de cela, un des talents d’Ayerdhal est d’arriver à mêler cette mythologie égyptienne avec une dénonciation du système moderne en critiquant, subtilement comme à son habitude, la société de consommation et les institutions. C’est un véritable tour de force de mixer cela dans le même récit.



Pour finir, je dirai que ce roman n’a pas de juste milieu. Soit on aime, soit on n’aime pas mais il n’y a pas d’entre-deux, car tout est question d’adhésion à l’univers qu’Ayerdhal nous offre au travers de « Bastards ».


Lien : http://polar.zonelivre.fr/ay..
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Bastards

Alexander Byrd est un jeune écrivain new-yorkais qui a connu un certain succès avec ses premiers romans. Il a même reçu le prix Pulitzer pour son quatrième et dernier en date. Malheureusement, cette reconnaissance qu'il a reçu pour son travail lui a un peu coupé les ailes de l'inspiration et il ne parvient pas à commencer le prochain. Ce n'est autre que Colum McCann, qu'il rencontre un jour à Central Park, qui l'aiguille sur un sujet possible. En effet, depuis quelques temps, une vieille dame semble se débarrasser de voyous avec une facilité déconcertante, malgré son très grand âge. Toujours accompagnée d'un chat selon les témoignages, elle a été baptisée Cat-Oldie par les médias. Intrigué, Alexander part alors à sa recherche. Mais ce qu'il va trouver dépasse de loin tout ce qu'il a pu imaginer...



Voici donc le troisième roman que je lis du sieur Ayerdhal. Après L'Histrion et Demain, une oasis, deux romans de début de carrière du romancier français. S'ils appartiennent plus à la veine science-fictive (car Ayerdhal a marqué de son empreinte la SF française des années 90), ce Bastards relève plutôt du Thriller. Et c'est le tout dernier en date d'une bibliographie déjà bien fournie.



Qu'en est-il alors de ce roman au titre si singulier ? Tout d'abord qu'il part sur les chapeaux de roue ! En quelques courts chapitres, Ayerdhal accroche son lecteur de façon remarquable. Tout de suite, on a envie de savoir ce qui va se passer la page suivante et l'on se surprend à faire défiler les chapitres à une vitesse folle. En plus, on rencontre plein de gens connus (même si je ne les ai pas tous lus), comme Colum McCann (déjà cité), Jerome Charyn, Norman Spinrad... Ce dernier étant un ami personnel du romancier français, on se doute qu'il a dû lui demander la permission de lui faire jouer un rôle relativement important dans l'intrigue (pas majeur non plus, mais quand même), mais pour les deux autres, je ne sais pas.



Ensuite, il y a quelques scènes érotiques comme rarement j'en ai lu dans un roman. Elle sont explicites, certes, mais vraiment superbes. Je ne dirais pas qu'il faut acheter ce roman pour ces petits plaisirs-là, mais pas loin.



Enfin, il y a l'écriture d'Ayerdhal, toujours aussi bien trouvée. Pour faire simple, c'est remarquablement bien écrit. Le style est ciselé, les personnages toujours bien campés.



Cependant, une fois qu'on a passé les deux-cents premières pages, et qu'on en sait un peu plus sur les tenants et les aboutissants de l'histoire, l'attention a tendance à retomber un peu. Je ne dirais pas que je me suis ennuyé, loin de là, mais les rebondissements m'ont semblé alors un peu trop tirés par les cheveux. Je dois bien avouer que je n'ai pas trop accroché aux révélations qui nous sont données à un moment du récit (dont je ne dirai pas un mot). En plus, certains passages avec du name droping dedans m'ont paru arriver comme un cheveu sur la soupe, un peu trop artificiel.



Je dois dire que l'intérêt de ce roman remonte fortement sur la fin. Les cent dernières pages reprennent le rythme imposé au début et la lecture s'en trouve facilitée. La toute fin est un véritable feu d'artifice qui rend les réserves exprimées au-dessus obsolètes. C'est tant mieux parce que je ne voudrais pas que vous pensiez ce Bastards être un mauvais roman. Bien au contraire ! Mais je ne peux pas trop en dire si je ne veux pas vous gâcher l'effet de surprise. A vous à présent de vous faire votre propre opinion. Lisez Bastards et revenez par ici, qu'on puisse en discuter tranquillement.



A signaler aussi qu'Ayerdhal rend hommage à sa compagne, Sara Doke, en la citant en fin d'ouvrage. Mais je vous laisse découvrir comment...



Au final, malgré ses longueurs, Bastards est un super roman qui fera passer au lecteur de vrais bons moments de lecture !
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Bastards

J'aime bien le mélange des genres. On peut dire que celui-là change, qu'il nous surprend et qu'il nous happe.



L'univers est très bien maitrisé. On a parfois du mal à saisir la différence entre le réel et l'imaginaire. New York y est très bien peint avec beaucoup de détails, autant visuels que sensitifs, qui nous permet de ressentir des impressions et des sensations. Du coup ce monde fictif devient réel. Mais recèle toujours de beaucoup de mystères.

Tous s personnages sont très intéressants. Aucun n'est laissé à part. Ne serait-ce que Marie dont on ne s'est pas trop ce qu'elle devient. Nous avons toujours le point de vue d'Alexander, notre personnage principal, qui représente un peu l'ouverture d'esprit, la bonté avec une touche de naïveté. Tout ça en réussissant à ne pas dégouliner de sucre et de mièvrerie. Et c'est donc à travers lui qu'on apprend à connaitre les autres, petit à petit, révélation par révélation, expérience par expérience. Nous avons donc une belle progression des personnages tout au long du roman. Ils ont tous, et surtout toutes, leur part de froideur, leur côté animal, leurs mystères, leurs qualités... Il y en a à qui on s'attache plus vite que d'autres. Leur lien et leur interactions sont toujours très intéressantes et rarement prévisibles. Et si il y a une myriade de personnages, on arrive à tous les connaitre et les reconnaitre, ils sont tous vivants.

Tous ces personnages nous entraine petit à petit dans une histoire de plus en plus complexe avec bon nombre de rebondissements inattendus. Une panne d'inspiration va nous mener vers une enquête sur quelques meurtres obscurs pour nous révéler une rivalité vieille de plusieurs siècles. On se pose beaucoup de questions car on découvre au compte goutte un autre monde, un autre mode de fonctionnement, une chatterie surprenante, qui nous tient en éveil et en haleine sans discontinuer. On a toujours envie d'en savoir plus. Et les maigres indices que nous laisse l'auteur ne nous permet pas de deviner quoique ce soit avant qu'il ne l'ait décider. Il nous manipule comme le fait Cat-Oldie d'un bout à l'autre. On s'y laisse prendre avec bonheur.

La fin a un petit gout de "mais qu'est-ce quils attendaient ?" parce qu'au final on se demande à quoi ça leur sert vraiment. Mais ça arrive à bien conclure l'histoire. Et j'ai adoré l'épilogue qui nous permet de savoir ce que devienne nos personnages à travers le livre qu'a écrit Alexander grâce à cette aventure.

Le seul petit bémol pour moi est l'écriture. Il est parfois difficile de suivre l'auteur dans ces explications qu'on n'arrive pas à ordonner et à ce que ça soit claire. En tout cas pour moi c'était parfois confus. Et pour ne pas aider il donne bon nombre de référence qu'on ne connait pas forcément. Et j'ai du me munir d'un dictionnaire. Les mots employaient ne sont pas toujours faciles à comprendre surtout quand ça part un peu en métaphysique pour expliquer ce second monde. Mais même si ça a gêné ma lecture par moment et que j'avais l'impression de passer à côté du fil conducteur, de l'implication de chacun ou d'éclaircissements, au final la compréhension globale de l'histoire est acquise. Une deuxième lecture doit très appréciable et on doit mieux comprendre les tenants et les aboutissants.



Une belle découverte, magique.
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Bastards

Malgré des idées intéressantes, je ressors de la lecture de Bastards avec une impression mitigée et plus exaspérée qu'autre chose. C'est un peu dommage car il y a là dedans beaucoup de potentiel et je suis prête à admettre d'excellents passages.

Je passerai sur le fait que le message politique de l'auteur alourdit méchamment le propos et que c'est bien dommage, après tout il n'est pas le premier affligé de ce travers, mais mon principal grief tient dans le personnage principal de ce roman. Alexander Byrd est un écrivain, veuf et détenant le prix Pullitzer, dont il a du mal à se détacher: rien de ce qu'il écrit désormais ne lui paraît à la hauteur. Voilà les prémices du personnage et jusque là, tout va bien. Cela débute comme un simple thriller, vire au fantastique sur des thèmes intéressants, jusque là tout va bien aussi, surtout que ce versant du fantastique est moins couru que les vampires & autres loups-garous qui se bousculent dans la fantasy moderne à ne plus savoir où les mettre.

Non, ce qui me chiffonne, c'est que ce roman souffre d'un biais qu'on retrouve beaucoup dans la littérature, les films, les séries télé: l'impossibilité de voir les choses autrement que par un personnage masculin, toujours au centre même quand il n'a rien à faire là.

Après tout, dans un roman dont le noeud est une lignée matrilinéaire aux étranges pouvoirs,qu'est ce qu'ils ont tous à être fascinés par Byrd? Cat-Oldie lui donne une amulette magique, sans qu'on sache pourquoi lui, sans contacts intéressants, sans pouvoirs, sans grandes capacités, tous les protagonistes féminins en âge d'avoir une sexualité veulent coucher avec lui, tout semble vouloir tourner autour de lui, et ne parlons pas de cette fichue amulette qui lui donne le pouvoir de plus ou moins contrôler les personnages féminins quand il les touche! Yerk, quoi. C'est à lui qu'est offert la plus grosse part d'évolution au lieu de se concentrer sur les personnages féminins qui auraient pu être fascinants et ne se voient pas offert la chance de se développer.

Pour un roman où les trois quart des personnages sont féminins, et généralement c'est l'inverse, cela est bien dommage que je finisse par juger qu'il y a tant de thèmes et de particularités misogynes!
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Bastards

Ce livre m'a beaucoup plu et je reconnais que j'aimerai avoir la suite.

une petite vieille qui se promène avec une canne et un cabas dans lequel il y a un gros chat main coon reconnaissez que ce n'est pas courant mais en plus un écrivain qui n'a plus d'imagination et qui cherche à la rencontrer et qui lui aussi a un chat, chat de gouttière mais qui sait se battre et drolement bien ce doit être un sacré livre et je n'en ai lu que un tout petit morceau !!!
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Bastards

Ayerdhal, né en 1959 à Lyon, est un écrivain français qui a commencé par écrire de la science-fiction avant de se lancer dans le thriller. Il a obtenu plusieurs prix littéraires dont le prix Cyrano pour l'ensemble de son œuvre et de ses actions en faveur des auteurs. Ayerdhal a découvert la SF très jeune puisque son père, Jacky Soulier, détenait une des plus grandes collections d'ouvrages du genre en Europe. Son dernier roman, Bastards, vient de paraître.

Alexander Byrd ne parvient plus à écrire depuis qu’il a été récompensé par le prix Pulitzer. L’écrivain Colum McCann l’incite à arpenter New York en s’inventant des histoires sur les inconnus qu’il croise et à les relier à un fait divers récent et troublant, une très vieille dame, non identifiée, qui a occis trois agresseurs avec un outil de jardin et l’aide d’un chat ! Sur les traces de celle que les médias surnomment Cat-Oldie, Alexander arpente les cimetières de la ville avec, dans sa capuche, Folksy, son matou. Finalement, sur la tombe d’Houdini il retrouve Cat-Oldie et il découvre qu’elle a connu l’illusionniste, comme elle a fréquenté des personnalités aussi diverses que Ian Fleming, Robert Capa ou John Steinbeck, au cours d’une vie si longue qu’elle pourrait bien être la doyenne de l’humanité et si mystérieuse que plusieurs services secrets n’ont eu de cesse tour à tour de l’employer et de la pourchasser…

Le bouquin débutait plutôt bien, une intrigue gagnant en étrangeté au fur et à mesure de la lecture et un écrivain, Ayerdhal, particulièrement habile dans son art. Le roman est très bien écrit, l’auteur possède un style certain et ne manque pas de vocabulaire confirmé par quelques mots rares ici et là, les non dits dissimulant même une vaste culture. Le lecteur s’amuse et se régale de l’astucieuse idée d’inclure dans les personnages du roman des écrivains célèbres comme Norman Spinrad, Paul Auster ou surtout Jérôme Charyn dans un rôle important, mais nous sommes à New York la ville de tous les possibles.

L’écriture est enlevée et les chapitres courts, on n’a guère le temps de s’ennuyer. Du moins au début car ça va se gâter, Ayerdhal tombant lui aussi dans le piège inextricable du roman trop long, une véritable maladie gangrénant la littérature. Au bout d’un moment, le lecteur passe en mode lecture automatique et le cerveau libéré du rythme de la narration, se met à réfléchir. Pour ce type d’ouvrage, c’est le début de la fin. L’intrigue devient alors de plus en plus nébuleuse et abracadabrante, énoncée avec d’insolentes précisions sensées clouer le bec à l’incrédibilité mais accentuant le malaise du lecteur renâclant à suivre l’auteur dans cette invraisemblable histoire mêlant le polar ou le roman d’espionnage à la SF. « - Oh, putain ! s’exclame Emilio. On dirait de la science-fiction, ton truc ! Tu peux pas être plus clair ? – Rien compris, l’appuie Asuncion. »

J’aurais accepté les invraisemblances déroulées sur trois cents pages, mais sur plus de cinq cents, on touche l’indigestion. Vraiment dommage car j’aimais bien l’idée de départ, dont je ne dirai rien pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui aimeront le livre, sinon qu’il y a un zeste de Catwoman (la BD) ou du film La Féline, de Jacques Tourneur (1942), mais nous sommes encore loin de tout le déballage/fatras contenu dans ce roman… J’ajouterai que j’ai aussi cru voir dans l’écriture et entre les lignes, un très vague cousinage avec Maurice G Dantec.

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Bastards

C’est parfois très difficile de parler de l’impression que vous laisse un livre, surtout celui-ci. Il navigue entre thriller et tombe carrément dans le fantastique dès que le héros, en l’occurrence un écrivain new-yorkais commence à assembler les pièces d’un étrange puzzle. Pourtant, très bien écrit et magistralement construit, Bastards mobilise de l’énergie dans la compréhension des interactions entre les personnages et les rouages du monde. Ayerdhal mélange, dans un grand chaudron bouillant, des agences de renseignement, des mythes ancestraux, de célèbres écrivains et les puissances économiques. Un trop plein de saveurs qui m’a malheureusement perdu.



A New-York, une mystérieuse vieille dame fait la Une des journaux, elle s’est débarrassée de trois agresseurs armée d’un outil de jardin et d’un chat. Les services de la police la surnomment Cat-Oldie mais, apparemment, elle n’est pas la priorité des enquêteurs. Par contre, pour l’écrivain Alexander Byrd, récompensé du Prix Pulitzer, elle devient un sujet intéressant alors qu’il est en sérieux manque d’inspiration pour son prochain ouvrage. Ses recherches le conduisent au cœur d’une guerre des services de sécurité mais aussi, et plus dangereusement, vers un étrange univers parallèle peuplé de chats.



Une des saveurs les plus appétissantes du roman, c’est qu’Ayerdhal introduit dans le récit des auteures et auteurs connus qui prennent part à l’histoire. On y croise Toni Morrison, Siri Hostvelt, Calum McCann, mais surtout Paul Auster, Norman Spinrad et Jerome Charyn. New-York est aussi une des pièces majeures du texte, une ville qui se rapproche de la vieille Europe par ses aspects parfois gothiques. Bastards reste un ouvrage hors du commun, extrêmement bien écrit.

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Bastards

Comment cataloguer ce roman ?



Un hybride ? Définition : l’hybride est un organisme issu du croisement de deux individus ou de genres différents. Un composé d’éléments de différentes natures.



Une chimère ? Définition : être ou objet fantastique composé de parties disparates.



Ces définitions ne sont pas fausses, mais pourquoi vouloir absolument cataloguer un tel roman ?



Ce serait forcément réducteur. Car ce roman est définitivement un thriller, indubitablement un roman fantastique, également une véritable quête initiatique d’un auteur à succès atteint du syndrome de la page blanche, tout autant une parabole sur la fonction de l’artiste, clairement un roman d’action, incontestablement une belle réflexion sur notre société actuelle…



Cette lecture est une expérience assez unique, du genre qui vous reste en mémoire ; fantôme qui hante votre esprit lorsque le livre est posé sur votre table de chevet.



522 pages touffues. Un roman foisonnant de créativité, regorgeant d’idées, pullulant d’imagination. Le tout mis en mots par une écriture d’une richesse rare. Une plume très travaillée, belle, addictive, protéiforme. Poétique à certains moments, sèche et dynamique à d’autres. Une qualité narrative très au-dessus du lot.



Je pourrais vous lancer quelques ingrédients du roman à la volée et vous demander d’imaginer. Mais ce serait peine perdue, vous seriez loin d’entrevoir l’étendue de ce récit.



Une histoire d’écrivain en panne d’inspiration donc, mais surtout une histoire de femmes, personnages forts. Une histoire de chats aussi. Très important, le rôle des chats dans cette histoire !



Un écrivain qui se retrouve à mener l’enquête sur de sombres homicides perpétrés par une vieille dame en état de légitime défense, aidée par son matou. Un pitch de départ original (et ce n’est rien par rapport à la suite).



Une histoire qui mêle fiction et réalité, avec l’idée de génie (une parmi d’autres) d’intégrer des écrivains existants à l’intrigue. Des auteurs américains renommés qui se retrouvent directement à participer à cette enquête hors norme : Norman Spinrad, Jerome Charyn, Paul Auster et d’autres encore…



Un récit très moderne et pourtant profondément ancré dans la mythologie. Tout le paradoxe du roman est là. A me lire, on pourrait imaginer se retrouver confronté à un vaste bazar et pourtant ce livre est tout sauf désordonné.



Les chats ne font pas des chiens, c’est de l’Ayerdhal tout craché ! Le récit est construit à la perfection, millimétré tout en laissant la possibilité à sa prose de respirer. Initialement publié en feuilletons numériques, on sent que l’édifice a été échafaudé avec minutie.



On retrouve dans cette fiction les ingrédients chers à l’auteur. Une dénonciation (toute en finesse) des travers de notre société de consommation, des institutions et des milieux de pouvoir (CIA, bourse…). Un récit documenté, où la technologie tient une place importante, où l’action côtoie l’émotion et qui est aussi un chant d’amour d’un français à la ville de New York.



Pour plagier la métaphore de l’auteur dans ce roman, Ayerdhal est un peintre qui sait manier l’entièreté de sa palette avec un immense talent. Une palette d’une rare étendue, une explosion de couleurs, d’émotions, de nuances. Ayerdhal doit être un peu magicien quelque part.



Ce roman n’est pas qu’un banal roman, c’est une vraie expérience littéraire, métissée, composite. Un panaché explosif inoubliable. Vous voilà prévenus.



Pour terminer, un mot sur l’édition papier et le travail magnifique réalisé par l’éditeur Au diable vauvert (comme à son habitude) : couverture magnifique, en relief, présentation haut de gamme et le petit détail qui fait la différence, le logo de l’éditeur (le diable) transformé en petit chat avec une queue de diablotin. Une petite idée tout simplement géniale ;-)
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Bastards

Le vertige de la page blanche est un phénomène bien connu des écrivains, et lorsqu'ils y sont confrontés, ils tombent dans le gouffre du manque d'inspiration. Le succès est peut-être arrivé trop vite, à moins qu'il soit atteint du syndrome du Prix Pulitzer, qu'il a obtenu avec mention très bien mais Alexander Byrd n'arrive plus à aligner plus de deux ou trois chapitres.



Natif du comté de Missoula dans le Montana, véritable vivier d'artistes en tout genre et de prosateurs mondialement connus, Alexander Byrd, Xander, a préféré poursuivre ses études, sans s'essouffler, à l'université de Columbia située dans la Grosse Pomme. Il aurait pu, par exemple devenir journaliste, il a même suivi un stage dans un journal. Non, il préfère recueillir des impressions et les consigner sous forme d'articles qui lui serviront pour ses romans. Et depuis qu'il est lauréat du fameux Prix Pulitzer, il continue d'emmagasiner sur son ordinateur des débuts de chapitre, mais cela ne veut pas se mettre en forme.



bastards1.jpgIl a rendez-vous dans Central Park avec Colum McCann, car il a décidé de s'inscrire au cours d'écriture créative. Mais le romancier qui connait les possibilités de Xander le dissuade d'y participer. Au contraire, il lui conseille plutôt de rechercher sur le terrain l'inspiration, l'idée majeure. Il lui suggère de s'intéresser à un fait-divers auquel des gamins ont assisté comme spectateurs impuissants et qui suscite de nombreuses réactions. Une vieille dame attaquée dans un quartier délabré de New-York, s'est débarrassée de ses agresseurs à l'aide de ses bras, ses jambes, d'un outil de jardin et d'un chat qu'elle promène dans un cabas.



Maria, qui travaille dans le service relations publiques de la police de New-York, et Xander sont amis depuis près de vingt ans. Ils se sont connus à l'université de Columbia, mais ont eu un parcours différent tout en étant similaire. Ils sont veufs tous les deux, ayant perdus leurs conjoints peu après leur mariage. Depuis leurs relations sont en pointillés, mais leur amitié n'est pas entamée. Xander lui demande donc de lui fournir tout renseignement susceptible de le mettre sur la piste de celle qui a été surnommée Cat-Oldie. Maria ne tarde pas à le mettre en contact avec Kyle Kentrick, fils du célèbre juge du même nom, assistant du procureur fédéral, lequel lui présente Laurence McNair, agent spécial masculin du FBI, qui vit chez lui. Les deux hommes possèdent de maigres informations sur Cat-Oldie, même si personne n'a jamais essayé de relier certaines affaires auxquelles elle a été mêlée. Ils savent qu'elle pratique les sports de combat, qu'elle entre soixante et quatre-vingt-dix ans et qu'elle se promène avec un maine coon.



Muni de ces quelques renseignements, et avec l'aval des deuxHarryHoudini1899.jpg hommes, Xander arpente les rues de New-York, avec sur les épaules ou dans la capuche de son blouson un stray cat pur race cent pour cent gouttière. C'est ainsi que dans le cimetière où est inhumé le magicien prestidigitateur et spécialiste de l'évasion Harry Houdini, décédé en 1926, il remarque une vieille femme qui porte un cabas avec un chat à l'intérieur et décide de la suivre. Elle emprunte un bus et il effectue le parcours à l'aide de rollers qu'il garde toujours à portée de mains dans un sac à dos. Jusqu'au moment où dans une ruelle mal famée il est agressé lui-même par quelques voyous. Téméraires, les jeunes gens, qui ignorent que Folksy, c'est le nom du matou, n'aime pas être dérangé et surtout qu'un individu quelconque puisse molester son maître. Un coup de griffe au passage, aidé par Xander qui lui non plus n'a pas les mains dans ses poches, et la venue impromptue de la vieille dame mettent rapidement fin au combat. Cat-Oldie l'emmène chez elle, à travers un dédale de rues, puis elle lui avoue qu'elle s'était rendue compte qu'il était sur ses traces. Elle lui raconte une partie de sa vie, du moins ce qu'elle veut bien en dire, peut-être en affabulant puisqu'elle prétend avoir connu Houdini, et enfin elle se présente : Bond, Janet Bond.



ian_fleming_page_pic_resize.jpgCeci ne vous rappelle rien ? Eh oui, elle a aussi connu Ian Fleming, et d'ailleurs c'est sa façon de se présenter qui aurait inspiré le romancier qui avait aussi calqué son personnage sur celui d'un ami. Mais ce n'est pas tout, elle parle aussi de son ami Steinbeck et de quelques autres artistes qu'elle aurait bien connu. Alors mensonge ? Probablement, car dans ce cas il faudrait évaluer son âge à cent ans, voire plus. Racontars, affabulations ? Probablement aussi, il faut se méfier des vieilles dames, même si elles ne sont pas indignes. Xander en parle à ses nouveaux amis, mais un événement va perturber cette recherche. Maria est victime d'un accident de voiture. Accident, vraiment ? Et madame Janet Bond qui communique avec lui par messages électroniques. Vraiment bizarre...



Personnages d'écrivains vivants et morts se côtoient par bastard4le biais des connaissances et celui des souvenirs. Alexander va rencontrer outre Calum McCann, des romanciers comme Norman Spinrad ou Jérôme Charyn tandis que Janet Bond en réfère à Steinbeck et Ian Fleming. Et au détour des pages Ayerdhal ne manque pas d'évoquer Roland C. Wagner qui venait de disparaître tragiquement.



Les passages mettant en scène les chats, Szif de madame Janet et Folksy d'Alexander sont particulièrement savoureux, mais l'on sait que les chats et les écrivains ont toujours fait bon ménage, sauf peut-être depuis l'apparition des claviers d'ordinateurs.







L'attention d'Alexander est train de s'effriter. Toute proportion gardée, s'il adore déduire le cheminement qui mène à un raisonnement, il supporte mal qu'on lui détaille l'histoire de l'univers depuis le big-bang pour lui raconter une anecdote datant de la veille.



Au risque de décevoir l'auteur et l'éditeur, je réagis de la même façon. Et cette histoire, par trop délayée, entrelardée de graisse, même si c'est de la bonne graisse, du bon cholestérol comme affirmeraient les médecins qui désirent protéger votre santé, m'a parfois occasionné quelques moments de somnolence. C'est dommage ! Je préfère nettement les bons vieux romans des années cinquante à quatre-vingt durant lesquelles l'éditeur et l'auteur, à de rares exceptions près, privilégiaient les ouvrages ne dépassant pas deux-cent-cinquante pages. Le style était rapide, l'action présente à tout moment et les textes n'étaient pas englués dans des descriptions ou des digressions trop littéraires. Et le lecteur pouvait à loisir s'empiffrer de bouquins ce qui évidemment avait une grande répercussion sur les ventes.
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Bastards

On pourrait penser à un polar mâtiné d'éléments fantastiques au début de la lecture, mais l'auteur ne nous donne pas vraiment le temps de prendre du recul pour s'intéresser au genre : on est immédiatement plongé dans l'action, et les événements s'enchaînent sans qu'on ait le temps de reprendre son souffle. Par de savantes touches au préalable partielles, puis de plus en plus présentes, l'auteur distille son fantastique par le biais de chats qui semblent se multiplier à mesure que de nouveaux personnages apparaissent. Il y a un moment où nous sommes un peu perdus entre tous ces protagonistes, mais on reprend vite pied et l'histoire mystérieuse titille bien trop notre curiosité pour que l'on abandonne en si bon chemin. Arrivé au milieu du livre, on a le sentiment d'être proche de la fin et pourtant rien de va plus : l'action rebondit sans effort ni artifice d'aucune sorte et l'histoire bascule tout à fait dans le fantastique teinté de mythologie égyptienne bien menée et bien vue.

C'est un peu comme si l'on quittait avec le héros la réalité trop banale de notre quotidien pour se plonger tout à fait dans une autre réalité, celle des portes "Houdini" comme les appelle Alexander.



J'avoue que l'auteur m'a parfois un peu perdue au milieu de l'intrigue un peu trop teintée de nouvelles technologies pour moi, et je pense n'avoir pas compris toutes les allusions mythologiques, n'étant pas une experte ès mythologie égyptienne, mais l'ensemble reste tellement plaisant et sans temps mort, l'histoire est tellement touffue et riche, que je garde un très bon souvenir de cette lecture enrichissante, puisqu'elle m'a poussée à me renseigner un peu plus sur certains thèmes qui m'étaient trop méconnus.

Seul bémol, le trop grand nombre de personnages et l'action rondement menée empêchent le développement des différents protagonistes qu'on aurait aimé mieux connaître. C'est presque toute une saga réduite à un seul roman et, arrivé au terme de l'histoire, on ressent un peu de frustration de n'avoir pas pu rester plus longtemps à explorer les histoires des uns et des autres, les secrets et mystères qui demeurent encore, et bien sûr continuer la route qu'emprunte chacun… Peut-être que toute cette histoire méritait plusieurs tomes ! Et pourtant, dieu sait que je n'aime pas les histoires qui sont délibérément étalée sur des tomes et des tomes. Mais pour le coup, c'est un peu comme si Harry Potter était racontée en 500 pages ! (la comparaison avec le célèbre sorcier s'arrête bien entendue là, n'y voyez pas d'autres points communs, il n'y en a pas).



Pour terminer sur une note plus positive, il n'en reste pas moins que ce roman est riche d'une grande originalité qui le propulse vers le haut et qui me fera lire, bien entendu, d'autres romans du grand Ayerdhal !
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Bastards

New York, de nos jours. Alexander Byrd est un écrivain à succès, ou devrais-je dire était. Depuis son dernier roman, et depuis qu’il a reçu le prix Pulitzer, c’est la panne sèche. Il attend, joue la montre, mais il faut bien se rendre à l’évidence que l’inspiration n’est plus au rendez vous. Quand un ami écrivain lui parle d’un fait divers, et qu’il insiste pour qu’il s’y intéresse, il décide de faire son enquête.



Le fait divers, c’est une octogénaire qui a tué ses trois agresseurs avec un sarcloir, aidée par son chat. Alors qu’il discute avec un enquêteur du FBI, il apprend que ce fait divers n’est pas isolé et tous les indices le mènent vers une vieille dame qu’il va rencontrer : Janet Bond. Mais cette recherche va déclencher un cataclysme dont il n’a pas idée, le laissant imaginer une guerre entre services secrets.



Je ne peux pas vous en dire plus, sur l’intrigue de ce livre, au risque d’en dire trop. Car dans ce roman qui va vite, très vite, les rebondissements s’enchainent, qui vont aboutir à des acènes de bagarres décrites comme les meilleures scènes d’action. Si ce roman est pour moi une découverte de l’univers de Ayerdhal, c’est surtout une révélation : ce roman est impressionnant de bout en bout.



Car après nous avoir présenté ce romancier en panne d’inspiration, on plonge dans du pur roman d’action, avant d’obliquer dans un domaine de roman fantastique, nous montrant une guerre souterraine entre le bien et le mal, entre les chats et les serpents. Le style est extraordinairement visuel et les dialogues parfaitement agencés, c’est du pur thriller fantastique comme j’en ai rarement lu, qui m’a beaucoup fait penser à Laurent Fetis.



Outre les personnages qui sont formidablement dessinés, il ya le style qui est très visuel et qui nous plonge dans des milieux qui sont si habituels, (un simple appartement par exemple, qui deviennent dans les mains de Ayerdhal des endroits inquiétants. Et que dire des entrepôts où des scènes de combats nous font sursauter ou encore des caves qui donnent sur des galeries souterraines humides et inquiétantes. Ayerdhal est réellement un auteur avec un énorme talent.



Et au-delà du roman d’action, Ayerdhal nous donne les clés de son roman : il ne s’agit pas uniquement de parler de la lutte du bien contre le mal, mais aussi de parler littérature. Tous ceux qui vont aider Alexander sont de grands écrivains, comme pour montrer que le salut est à chercher du coté de la littérature. Et les forces obscures sont celles de Wall Street qui mènent le monde à sa perte pour leur seul besoin de pouvoir. Et même si ce roman est essentiellement un roman d’excellent divertissement, même si j’y ai trouvé quelques longueurs surtout dans la deuxième partie, il n’est pas interdit de lire intelligent. Lisez donc ce roman, et vous serez comme moi : impressionné !
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Cela commençait bien pourtant mais qu'est ce que c'est long...beaucoup trop pour moi et ajoutant en plus quelques invraisemblances. J'en ressors plus déçu que satisfait de cette lecture. Dommage.
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Un thriller fantastique plein de surprises à recommander aux amoureux des chats. Difficile de parler de ce livre sans trop en dire. Ayerdhal y fait de New York un personnage de son histoire et, en mêlant à son intrigue plusieurs écrivains connus, il rend hommage à la littérature de cette ville. Mais c'est aussi un roman qui célèbre la femme, la féminité, la maternité face aux forces patriarcales.
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Un bon thriller mâtiné de mythic fantasy. Un roman mené tambour battant.



Chronique complète sur mon blog.
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Bastards

Un mélange très réussi de thriller et de SF.

Ayerdhal a un talent de conteur qui fait qu’une fois le livre ouvert les pages tournent toutes seules.
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Bastards

Livre déroutant qui commence comme un bon polar mais qui ensuite se perd dans des dédales de généalogie, de relativité appliquée à un être vivant, de philosophie... Bref, part dans tous les sens sans vraiment en privilégier un. Et même à la fin on ne comprend pas vraiment pourquoi cette histoire a commencé.

Reste ce foisonnement et une idée originale
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