Citations de Cicéron (310)
Il y a, en effet, une correspondance entre l'âme et le corps. De même que nous soulevons un poids plus facilement si tous nos muscles sont tendus et que nous en sommes accablés s'ils sont relâchés, l'âme qui sait se tendre s'allège de tous ses fardeaux tandis que celle qui se laisse aller en accuse le poids au point de ne s'en pouvoir relever.
Ah ! ces ressources lexicales, qui offrent tant de manières de désigner ce que tout le monde appelle tout simplement le mal ! En qualifiant la douleur de pénible, contre nature, difficilement supportable, tu la définis, tu ne la supprimes pas. Je ne te reproche pas de mentir, seulement de te griser de mots au détriment de la chose même.
couple "aegritudo" et "cupiditas" que j'ai traduit, l'unique fois où ils sont mis en parallèle, par "le mal à être" et "manque à être", puisqu'il s'agit, avec le premier d'exprimer le malaise moral né de la perte, d'une sorte de dissolution de soi par la souffrance, de difficulté à se supporter, avec le second, de signifier le regret de ce qui manque pour être pleinement, le désir lancinant, compulsif d'un vide à combler. (Danièle Robert)
Quand on fait des promesses, pareille échéance est incertaine, éloignée dans le temps, et elle ne concerne que peu de cas. Rn revanche, en refusant, on est sûr de se faire des ennemis, et en foule. On demande un service bien plus pour savoir si l'on peut compter sur quelqu'un que pour en user réellement.
Les hommes aiment qu'on leur fasse des promesses mais ce qu'ils demandent d'abord à un candidat, c'est qu'i y mette générosité et déférence.
Voici un conseil facile à suivre : ce que tu peux faire pour quelqu'un, montre que tu le fais avec empressement et plaisir. En voici un autre, plus difficile et plus approprié aux circonstances qu'à ta nature : ce que tu ne peux pas faire, refuse-le courtoisement, ou mieux, ne le refuse pas : d'un côté tu agiras en homme bon, de l'autre en bon candidat.
Ensuite, mets-toi bien dans l'esprit qu'i va te falloir faire semblant d'accomplir avec naturel des choses qui ne sont pas dans ta nature.
D'ailleurs, dès qu'il s'agit de solliciter des suffrages, de faire des visites, de colporter des nouvelles, d'escorter le candidat, les tous jeunes gens déploient, et à bon escient, un zèle étonnant.
Quand on fait campagne pour un poste de magistrat il faut s'assurer scrupuleusement de deux choses : le dévouement de ses amis et la sympathie populaire. Le dévouement des amis doit être le fruit des bienfaits, des services rendus, des bonnes relatons, anciennes et familières. Mais il faut entendre cette notion d'amitié dans un sens plus large que dans la vie courante.
La nouveauté de ton nom, c'est surtout ta gloire d'orateur qui va la faire oublier. C'est un talent qui a toujours attiré la considération, et on ne peut tenir pour indigne du consulat celui qu'on juge digne de défendre d'anciens consuls !
[…] et comme il est clair que le bonheur résulte de la constance et de la plénitude de la joie, il suit qu’elle résulte de l’honnêteté.
Il n’est en effet aucune activité où l’énergie humaine soit plus proche de la puissance divine que celle qui consiste à fonder de nouvelles cités et à conserver celles qui ont déjà été fondées.
Cicéron, De Republica, Livre I, VII, 12-VIII, 13, trad. E. Bréguet
La métaphore, ainsi que j'ai eu souvent occasion de le dire, transporte une expression de son acception ordinaire à un autre sens analogue, soit pour obtenir une heureuse alliance de mots, soit pour suppléer un terme que la langue ne fournit pas. La métonymie ne change rien au sens, mais elle remplace un mot par un autre mot, ayant avec le premier une relation de dépendance.
Vous avez un consul qui n'hésiteras pas à obéir à vos décrets et qui sera capable de défendre vos arrêts jusqu'à son dernier souffle et de prendre, personnellement, toutes ses responsabilités.
Jusques à quand enfin, Catilina, abuseras-tu de notre patience ? Combien de temps encore ta fureur esquivera-t-elle nos coups ? Jusqu'où s'emportera ton audace sans frein ?
Conclusion :
XLI
Dans la vie, il faut, je crois, observer la loi qui est gardée dans les festins des Grecs : « Qu’il boive ou qu’il s’en aille ! ». C’est raisonnable : que l’on jouisse comme les autres et avec eux du plaisir de boire ; ou bien que l’homme sobre ne se heurte pas à la violence des ivrognes et qu’il s’en aille d’abord ; de même quitte, en prenant la fuite, les injustices du sort si tu ne peux les supporter.
Epicure – Son opinion sur la mort en effet est que l’âme se dissout et que la conscience s’éteint, et il juge que, étant privé de toute conscience, cet état ne nous concerne en rien.
Les femmes de l’Inde, à la mort de leur mari, rivalisent entre elles pour qu’on juge laquelle a le mieux aimé son mari ; selon la coutume en effet, chaque homme a plus d’une épouse, celle qui l’a emporté, toute joyeuse et escortée des siens, est placée sur le bûcher à côté de son mari ; celle qui est vaincue est dans l’affliction et se retire.
Page 50 : Denys fut tyran de Syracuse pendant quarante-deux ans, ayant pris le pouvoir à 25 ans.
Page 52 : Comme Damoclès, un de ses flatteurs, lui parlait en conversation de ses richesses, de ses ressources et de la magnificence des demeures royales et qu’il disait que personne n’avait jamais été plus heureux que lui, il lui dit : « Veux-tu, Damoclès puisque ma vie te plaît tant, y goûter toi-même et faire l’épreuve de ma fortune ?
Où l’on situe les bornes de l’amitié
X. Lelius – Tendez l’oreille, gens de bien : voici les réflexions que nous échangions très souvent avec Scipion au sujet de l’amitié. Pour lui, contrairement à ce que je vous expliquais tout à l’heure, rien n’est plus difficile que de conserver une amitié jusqu’au dernier jour de sa vie. En effet, au sein d’une amitié, il arrive souvent que des divergences apparaissent, tant dans les affaires privées que publiques. Scipion disait aussi que les mœurs des hommes évoluent au gré des épreuves traversées ou du temps.
La vieillesse est semblable à l’ultime scène du drame de la vie, dont il faut se garder d’être las, d’autant plus lorsque l’on en est repu. Voici tout ce que j’avais à dire sur la vieillesse. Je vous souhaite d’y parvenir afin que votre propre expérience confirme mes dires.