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Critiques de David B. (258)
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Par les chemins noirs - Intégrale

Du grand Art.

L'histoire de passe à Fiume après la première guerre mondiale, la ville est devenue un état indépendant, sous la direction de Gabriele d'Annunzio, le poète révolutionnaire. Toute l'intrigue se passe dans cette ville, encerclée, autonome. Révolutionnaires, voleurs, artistes et militaires se côtoient dans un amalgame improbable, créatif et violent, où fascisme et communisme ne sont pas encore antinomiques. David B. parvient à donner à cette ambiance si particulière une dimension poétique et puissante.

Il fait intervenir les éléments symboliques dans le mouvement et l'action de l'intrigue, les évènements deviennent fous et magiques, le ton fait penser à la littérature russe qui aurait infusée dans le dadaïsme. Certaine pages, certaines illustrations sont emblématiques, dégageant une puissance et un intensité redoutables, de véritables chefs d'oeuvres. David B. joue sur le rythme entre les vignettes, la colorisation est de grande qualité (signée Hubert !), aux aplats aux tons subtils et marquants, il mélange les graphismes, entre totems africains et gravure expressionniste et ligne claire. La présence du noir est intransigeante agressive, la coiffure de Mina, noire avec sa forme si particulière revient comme un leitmotiv, un symbole de la volupté, sensuel dans cette ambiance violente de guerre. Les textes deviennent tout aussi fous, les revendications politiques et artistiques se mélangent dans un magma poétique, littéraire, dostoïevskien, la mort impose sa présence romanesque et la romance est aussi une merveille. Ce livre allie chef d'oeuvre graphique et littéraire, c'est d'une rare intensité. Énorme !
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Les meilleurs ennemis : une histoire des re..

J'ai commencé cette BD sans trop de motivation. La géopolitique et la politique n'étant pas vraiment des thèmes de prédilection ni même, je le pensais, des thèmes de fond pour une BD. J'avais tord!

C'est juste passionnant!

Cette BD dissèque les relations entre le Moyen-Orient et, d'abord, l'Europe puis les Etats-Unis et je suis consternée de me rendre compte que j'en sais si peu sur un sujet d'une telle actualité. !

Les faits sont racontés sans concession et avec un regard critique.

Le tout est mis en dessin par le talentueux David B. dont le style symboliste est parfaitement à propos pour illustrer les faits mais aussi donner une dimension inédite à un personnage, un acte de guerre ou une pensée.

Plus qu'intéressant, c'est édifiant!
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Le jardin armé : Et autres histoires

Ce livre contient trois légendes mêlant le fantastique aux faits historiques réels. La première, Le Prophète Voilé, se passe en perse, entre l'Iran et l'Irak, au VIIIe siècle, les deux suivantes en Bohème au XIVe siècle sous fond de guerre de religion. Le dessin s'inspire d'enluminures médiévales, les personnages sont un peu grossiers, simples, et les éléments décoratifs et frises foisonnent. Le graphisme contribue parfaitement à créer cette atmosphère magique et terrifiante où réalité et fantastique se cotoient (Jan Žižka a réellement existé). Cette lecture me donne vraiment envie de continuer à découvrir l’œuvre de David B.
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Roi Rose

L'histoire est extraite du recueil de nouvelles de Pierre Mac Orlan « Chroniques des jours désespérés », édité en 1919. Deux autres de ces nouvelles sont reprises par Riff Reb's dans « Hommes à la mer ». J'ai préféré cette adaptation à celle de Riff Reb's.



Le dessin de David B rappelle un peu le dessin de Pierre Péron (illustrateur brestois, qui a travaillé directement avec Pierre Mac Orlan), avec ses personnages un peu dégingandé, leurs larges sourires, le trait épais, les grandes surfaces de noir, ce qui m'a fait ressortir des mes étagères le livre de Pierre Péron « La peau de Bouc ». Je ne suis pas certain que David B s'en soit inspiré, mais pour moi, c'est un plus, pour des raisons sentimentales, j'aime se style en apparence naïf et, en réalité, plutôt surréaliste. L'esprit de Jacques Prévert, ami de Pierre Mac Orlan, n'est pas loin.



David B nous propose des images d'une grande richesse, partant dans des délires surréalistes comme celles du navire qui navigue sous l'eau parmi les poissons, de la rencontre avec le kraken, des représentations de la mer déchainée ou encore de la description des vivant par les pirates maudits et les couleurs créent une atmosphère et une ambiance en parfaite harmonie avec l'histoire.



Car c'est une histoire de pirates, celle du hollandais volant condamné à naviguer sur les mers pour l'éternité dans la mort. C'est raconté comme une légende morbide, ou poésie et tendresse se mêlent à la cruauté et à la violence, une histoire de rédemption, assez classique, mais qui, grâce à l'accord parfait des illustrations, prend une dimension merveilleuse, épique et majestueuse, tout en restant amusante et divertissante.
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Le Capitaine écarlate

C'est une histoire de Pirates, de Paris de la fin du XIXe siècle, de rêve, de personnages fantastiques, de magie. C'est une aventure fantastique, rocambolesque et un peu inquiétante. C'est l'ambiance que Guibert et David B on réussit à créer qui fait la qualité de cette bande dessinée. On retrouve l'esprit de la littérature fantastique de l'époque, en jouant avec l'argot, et aussi avec le trait épais et usé du dessin, l'aspect lithographié des textures et des couleurs. Un étrange voyage sur un trois-mâts dans le ciel de Paris...
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Les complots nocturnes : Dix-neuf rêves. De d..

"La nuit, mes rêves sont remplis de complots, de poursuites, d'attentats. Policiers, espions et bandits me donnent rendez-vous pour d'étranges fusillades. Je retrouve dans mon sommeil, mon goût pour les histoires de gangsters et le rêve métamorphose mon quotidien en enquête policière. C'est la récurrence de ces thèmes qui m'a donné envie de dessiner ces rêves. J'aime leur structure chaotique et poétique. J'aime leur logiques mystérieuses. J'aime leurs énigmes sans solutions. Chacun de ces rêves est un chapitre de mon roman noir.", telles sont les origines des Complots nocturnes (les) de David B (texte d'introduction). Mettant en scène 19 de ses rêves faits entre décembre 1979 et septembre 1994, le dessinateur invite le lecteur à découvrir son univers intérieur. Entre fantasmagorie et surréalisme, les rêves de David B. réservent bien de surprises. Si le monde imaginaire de David B. s'articule autour d'intrigues de roman noir révélant ainsi son goût pour le genre, ces historiettes empreintes de sensualité, de violence, de mystère, de magie, d'onirisme, de nostalgie, d'absurde et peuplés de créatures fantastiques, cachent peut-être en filigrane des préoccupations éloignées du polar. On pourrait par exemple y déceler de profonds questionnements sur la guerre, sujets récurrents de ses rêves ou encore s'interroger sur la fascination obsessionnelle du dessinateur pour les monstres imaginaires. Mais peu importe finalement le sens de ces rêves : ce que David B. donne à voir ici à ses lecteurs relève avant tout d'un superbe travail de réappropriation et de création. Qui n'a jamais essayé de se rémémorer ses rêves dans le détail pour les revivre ? Qui n'a jamais tenté de noter ses rêves pour ne pas les oublier ? Pouvoir ainsi restranscrire ses voyages nocturnes et savoir les restituer graphiquement ainsi que le fait David B. relève du talent. Les dessins aux tons froids (bleu ou violet) qui plantent des décors lugubres, fantaisistes, étranges ou effrayants se prêtent d'ailleurs avec justesse aux aventures immobiles du rêveur. Les monstres peints au couteau dont certains ressemblent à ceux de Jérôme Bosch (de l'aveu même du dessinateur) et les scénarios parfois sans queue, ni tête de ces complots concourent à faire de cet album une BD agréable à lire : étonnement, perplexité ou angoisse, les 19 Complots nocturnes de David B. offrent une expérience de lecture déconcertante qui rappellont à certains de vieux cauchemars enfouis...



Pour aller plus loin sur la démarche artistique de David B. (notamment la façon dont le rêve l'a amené vers la BD : "J’ai commencé par le rêve parce que j’avais déjà du matériel tout prêt, grâce au cahier dans lequel je les avais consignés."), consultez l'entretien qu'il a donné à Thierry Groensteen sur le site de La cité internationale de la bande dessinée et de l'image. Vous y découvrirez entre autres que le récit du rêve a été "un moyen oblique, voire détourné d'aborder le territoire de l'autobiographie", domaine jusqu'alors assez peu traité par la BD.


Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Hiram Lowatt et Placido, tome 1 : La révolte ..

David B. est ici au scénario et Christophe Blain au dessin. J'ai été très emballé par le dessin sans encrage, les couleurs vives, lumineuses, comme traitées au pastel, et l'histoire est assez extravagante. Les objets, traverses de chemin de fer, armoires, fourches, broc, vaisselle... se révoltent contre les humains, rébellion provoqué par de la magie indienne. J'ai aimé le duo de héros, le journaliste un peu dandy, mais qui n'a pas peur d'user de la gâchette, et le grand indien taciturne, qui ne parle jamais. Le mélange western et magie fonctionne bien, il est vrai, parfaitement servi par le graphisme et la couleur. Je me suis laissé emporté par cette folie épique, meurtrière et fantastique.
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Les meilleurs ennemis : Une histoire des re..

Un album rythmé qui saura dégeler les plus réfractaires à l’histoire du siècle précédent. Vivement la suite!
Lien : http://www.bdencre.com/2014/..
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La Bombe familiale

La Bombe familiale de David B. est une petite histoire très courte en noir et blanc, édité dans la collection “Patte de mouche” de chez L’Association, de tout petits recueils de 24 pages au format carte postale. Le trait de David B. est contrasté, entre une certaine naïveté vintage et une dureté expressionniste, d’une intensité primitive que personnellement j’adore. En une lecture si courte, une histoire de guerre vue dans le cadre des civils, David B. parvient à marquer les esprits dans un récit surréaliste et antimilitariste, absurde et cruel. Bref mais très fort.
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Le Capitaine écarlate

Cette BD, je suis passée des dizaines de fois devant et je ne l'avais même jamais ouverte.

Pourtant, les noms sur la couverture sont pour moi des valeurs sures...

Quoi qu'il en soit, je l'ai lue et j'en suis très contente.

Nous sommes entrainés dans une histoire onirique et extra-ordinaire à la poursuite de pirates en plein coeur du Paris de la fin du XIXe siècles.

On retrouve quelques grands classiques de l'imaginaire de David B. magistralement sublimés par le dessin particulier et quelque peu éthéré de Guibert.

Les personnages sont touchants et attachants et on aimerait tellement rester plus longtemps avec eux, dans cet univers qui semble fuir, déjà.

Un très bon moment de lecture.
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Les chercheurs de trésor, tome 1 : Le prophète ..

J'avais acheté cette BD à sa sortie, à une époque où j'achetais tout ce que David B. produisait tellement j'étais fan de son travail (ce qui est toujours un peu le cas d'ailleurs).

Bref, l'ouverture d'un carton de BD a fait resurgir entre mes mains cette BD dont j'avais totalement oublié l'existence et qui, malgré de très grandes qualités, est très loin de ce que David B. a fait de mieux.

On retrouve ici des thèmes cher à cet auteur : les religions, les mondes oniriques, le symbolisme et le mysticisme.

Le dessin est splendide, très riche et ornemental avec des tas de détails qui enrichissent magnifiquement la lecture. Il y a aussi de très belles idées de mise en page qui sortent de l'ordinaire;

La mise en couleur est sympa mais je trouve que, souvent, le dessin de David B. se suffit a lui même et a plus d'impact en noir et blanc...et c'est le cas ici, la couleur n'apporte pas grand chose et concurrence même un peu le trait.

On suit donc ici une confrérie secrète à la recherche d'un voleur d'ombre. Les personnages sont sympathiques et attachants, les dialogues sont bons mais, malheureusement, l'histoire manque de lisibilité et on a parfois un peu de mal à comprendre où l'auteur veut nous emmener...on se perd, on ne comprend pas tout et l'histoire se noie petit à petit dans une multitude de détails et de circonvolutions. Tout cela doit certainement s'éclairer dans le tome 2, que je ne possède pas.

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Les meilleurs ennemis : Une histoire des re..

Troisième et dernier (?) tome de cette excellente et magnifique BD dédiées aux relations entre les USA et le Moyen Orient. Cette saga qui tente avec brio d'exposer les faits et de développer les causes et conséquences de la politique internationale est un must have pour tout qui s'intéresse au sujet. Si les auteurs essayent de rendre les choses claires, tout n'est cependant pas toujours limpide et je dois avoir eu parfois du mal à me souvenir de quoi, quoi et comment...d'autant que, je pense dans un soucis de condensation, certains passages de l'histoire sont fortement résumés pour ne pas dire passés sous silence. Je pense que de solides connaissances de bases en politique et en histoire politique sont un plus pour saisir au mieux les tenants et les aboutissants de chaque planche, de chaque dessin.

Car, côté dessin, c'est du grand art (comme toujours avec David B). Le trait est magnifique, le style est symboliste et parfaitement adapté au sujet.

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Leonora

Dès la première planche j'ai eu l'impression de voir un BD de Sfar.... et malheureusement je ne suis vraiment pas fan de ce type de dessins.

Mais je ne me suis pas laissé impressionnée par ce premier sentiment négatif, et j'ai poursuivis ma lecture, assez étrange. Ça ressemble à une récit d'aventure, mais tout semble très lent et très statique.

Je trouve que le découpage en chapitres, très indépendants les uns des autres casse le rythme de la lecture.

Mais je reconnais que cet histoire est divertissante, et la quête du Graal menée par une femme : C'est une idée que me plait bien.

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L'Ascension du haut mal, tome 1

A travers cette BD, David B. revient sur un son enfance et sa vie par le biais de la maladie de son frère : l'épilepsie, le Haut Mal.

Dans ce premier tome, c'est les début du calvaire. David B. (alias Pierre-François) est encore un tout petit garçon et ces premières pages sont racontées comme nous apparaissent nos souvenirs les plus anciens : quelques scènes, un peu décousues, qui se succèdent sans trop de cohérence. Les passions de chacun, les histoires qu'on raconte, la vie d'une fratrie avec ses aventures, ses amis...Et puis arrive la première crise suivie des premiers examens. Le reste du quotidien commence a devenir secondaire face aux crises qui arrivent sans prévenir...Une histoire sincère et profonde qui utilise de façon magistrale un symbolisme intelligent et abouti.

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Le grand banditisme

Une BD illustrée par David B., d'office, elle a trois étoiles.

Alors, je sais c'est super empirique mais c'est comme ça. David B. c'est comme Klimt, pour moi, c'est quasi inconditionnel.

Mais c'est à peu près tout ce que je retiendrai de cette BD : son dessin toujours impeccable, mesuré et symbolique.

Pour le fond de la BD, je suis très partagée.

Ce petit tome nous donne les grandes lignes du grand banditisme français...mais c'est bien le souci.

Pour quelqu'un qui n'y connais pas grand chose, pour ne pas dire rien, c'est compliqué de comprendre ce petit ouvrage qui se résume, en grande partie, en une énumération de noms et de morts, surtout dans la première partie du tome.

Cela reste, cependant, intéressant pour comprendre l'évolution générale du "milieu" et la façon de celui-ci a évolué dans ses structures, ses techniques et ses centres d'intérêts.
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Un conte des mille et une nuits, tome 1 : H..

Quelle explosion de couleurs ! Et voici une petite découverte que j'ai faite grâce au challenge BD, nommée coup de cœur, je ne pouvais m'empêcher de résister à l'attraction de cet ouvrage qui m'appelait vers l'Orient. On voyage avec une lecture à tiroirs changeant les personnages principaux au fur et à mesure de notre lecture. Ainsi, je suis comme Hâsib, les pieds se balançant aux rythmes du récit conté par la Reine des serpents. L'univers est chatoyant et les couleurs, magnifiques. Un conte onirique dont j'ai hâte de compléter le diptyque (le mois prochain !).
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L'Ascension du haut mal, tome 1

J'avais été habitué dans mes lecture de l’œuvre de David B. à quelque chose qui se rapproche plus du conte. Ce roman graphique est en fait une autobiographie où ressort en particulier la présence de ce frère épileptique, d'où le titre « Le Haut Mal ». Mais on découvre l'origine de son goût pour les scènes de batailles chevaleresques, l'histoire héroïque, à travers son enfance, avec toutes ses dérives d'alors, fascination de la guerre, de l'héroïsme, de la force et de la puissance (Michel Strogoff, Gengis Khan, et jusqu'à Hitler...). Et on suit son évolution à travers ses questionnements, la première guerre mondiale avec son grand-père maternel, la seconde guerre avec l'autre grand-père, la guerre d'Algérie, le racisme, et puis d'un autre côté, la maladie de son grand frère, les charlatans qui essaie de profiter de la crédulité de ses parents... Les illustrations sont en noir et blanc, uniquement en aplats, fortement contrasté, avec un côté naïf qui dérive vers le fantastique, reprenant le style d'anciennes gravures et enluminures, historiques, religieuses ou carrément mystiques. Les sujets graves sont abordé comme il a pu les concevoir dans son enfance, avec un détachement naïf, parfois maladroit et c'est de là que naît la grandeur de cette œuvre, impressionnante, tragique. J'ai adoré le décalage entre l'illustration fantastique et le texte plus prosaïque, j'ai adoré ce voyage initiatique raconté avec les yeux de l'enfant qui rêve de héros, ce jeu de contraste entre le monde idéalisé et le monde réel. J'avoue avoir été surpris et secoué par cette lecture, vraiment très forte, très marquante.
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L'Ascension du haut mal, tome 1

Lorsqu’ils étaient enfants, Jean-Christophe s’emparait toujours des textes écrits par David pour les raturer, les corriger et imposer la marque de son esprit sur le sien. Devenus adultes, Jean-Christophe n’écrit plus. On le découvre dans les premières pages, traînant les pattes dans la salle de bains, complètement abruti par des années de médicamentation brutale. David continue quant à lui à écrire et cette fois, personne ne l’en empêche plus. Aux histoires de guerriers a succédé l’histoire de sa famille, c’est-à-dire l’histoire de Jean-Christophe et de son épilepsie. Même si les premières crises d’épilepsie de son frère ne se manifestent pas tout de suite dans son enfance, tout ce qui les précède semble devoir en expliquer la cause.





David et Jean-Christophe grandissent ensemble et ce qui sépare les deux frères est infime. On imagine qu’avec ce récit, David cherche à analyser ce qui l’a différencié de son frère et ce qui lui a permis d’échapper au « haut mal » qui n’a pas épargné Jean-Christophe. Culpabilité ou envie ? David est conscient de sa chance de n’être pas épileptique mais, enfant, lorsqu’il voit son frère entrer dans ses transes incontrôlables, c’est aussi de la jalousie qu’il ressent. Jean-Christophe lui échappe –il a maintenant accès à une dimension de l’existence que David ignore, et qui dit qu’il ne s’agit pas là d’un monde merveilleux ? Un monde aussi endiablé que celui de Michel Strogoff de Jules Vernes, où les combats sanguinolents font frissonner comme sous le règne de Gengis Khan ? David et Jean-Christophe avaient toujours partagé un intérêt intarissable pour ces histoires qui permettaient à leur violence de trouver un exutoire mais avec l’épilepsie, la violence devient réelle ; elle s’exprime à présent de manière incontrôlable, sans qu’on ne la convoque.





David et Jean-Christophe font l’apprentissage de la réalité. La guerre leur avait toujours semblée drôle –les grandes personnes qui l’ont vécue leur font comprendre qu’elle est tragique ; le mal leur avait toujours paru dérisoire –il devient paniquant lorsqu’il se trouve en soi et qu’il est incontrôlable. Anubis surgit une nuit dans les rêves de David et le guérit de sa peur des figures d’angoisse fictives pour lui inoculer la peur du réel.





« Je rêvais du dieu des morts Anubis. Il s’avançait vers moi, j’étais terrorisé. Je me suis réveillé. Anubis était toujours là, il continuait d’avancer. Soudain, tout s’est arrêté. Il n’y avait plus que l’ombre de l’armoire qui avait vaguement la forme d’un chacal. Depuis, je peux avoir peur des gens, de la vie, de l’avenir. Mais je n’ai pas peur des fantômes, des diables, des sorcières, des vampires »





L’épilepsie de Jean-Christophe perturbe aussi la famille et David raconte leur « grande ronde des médecins ». On imagine une époque moins sensibilisée que la nôtre à l’épilepsie. Le cas de Jean-Christophe est atypique et suscite différentes réactions du milieu médical, de l’incompréhension avouée au fanatisme inquiétant en passant par l’incompétence dangereuse (« Madame, votre fils est méchant ! »). Alors que Jean-Christophe doit bientôt se faire lobotomiser partiellement, celui-ci découvre la macrobiotique de Georges Oshawa. C’est l’occasion ou jamais d’échapper aux chirurgiens, même s’il faut pour cela changer tout le mode de vie d’une famille qui, jusque-là, avait vécu sans jamais se soucier des préceptes macrobiotiques.





L’ascension du haut mal n’est que le premier volume d’une série qui en comporte six. La conclusion de ce premier épisode paraît donc surprenante pour ne pas dire tristement cynique : effectuer l’ascension du haut mal semble devoir nécessiter de passer par la phase de la guérison. Utiliserait-on trop souvent ce terme à mauvais escient ? La guérison n’est-elle qu’une aggravation d’un état pathologique ? Un terme servant à masquer l’incompétence du corps médical et de l’entourage ? Il nous faut retrouver David rapidement pour le savoir.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Par les chemins noirs, Tome 1 : Les Prologues

Fiume, 1920. La ville porte encore les stigmates de la Première guerre mondiale et ses habitants vivent mal leur récente annexion à la Yougoslavie plutôt qu'à l'Italie. Le commandant Gabriele d'Annunzio, soldat et poète, s'y installe dans l'idée d'en faire une république indépendante et rameute pas mal d'anciens militaires et de déserteurs à sa cause.



Parmi eux figure le calme et ténébreux Lauriano. Il est membre d'un gang farouchement opposé aux autres bandes du secteur.



C'est à l'occasion d'une descente dans un appartement squatté par les "Milanais", leurs ennemis, qu'il rencontre Mina, une jeune femme retenue prisonnière. Il décide de la prendre sous son aile, au grand dam de ses compères déjà méfiants vis-à-vis de lui : il semblerait que son côté "intellectuel ami des livres" les effraie. Ils ne pourront rien faire contre le coup de foudre qui électrise l'ancien soldat attaché à sa part d'ombre et la chanteuse de cabaret en quête de célébrité.



Le lecteur aura tout le loisir de suivre les tourtereaux dans leurs déambulations à travers Fiume, sur les toits comme dans les rues, de jour comme de nuit.
Lien : https://pulco-suivezlepapill..
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Hiram Lowatt et Placido, tome 1 : La révolte ..

J'ai beaucoup aimé le dessin de cette BD. Au pastel ? Les formes sont assez simples et les couleurs souvent très vives ! j'adore.

par contre pour l'histoire en elle même, c'est 3 fois bof : la révoltes des objets.. Hum… ce n'est très clairement pas la thématique qui m'emballe. Et en plus le couple de personnage principaux me fait beaucoup penser aux personnages de panique au village….

Avis mitigé donc.
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