Critiques de David B. (258)
C'est sur la chaude recommandation de mon bibliothécaire préféré que je me suis lancée dans cette lecture oh combien fastidieuse dès les premières pages.
Qu'en dire, alors que cet ouvrage semble avoir trouvé un large public ?
Tout d'abord, le dessin, noyé, englouti dans une encre noire surabondante. Caricatural et déformant, distillant un sentiment de malaise au fil des pages.
Peut-être me direz-vous, était-ce là, la volonté expresse de l'auteur.
Nous faire partager par ce moyen l'existence perturbée, difficile, de sa famille, ramenée sans cesse à la maladie du grand frère. Les espoirs infinis des parents à la recherche du remède miraculeux , la renonciation à la guérison et les souffrances d'une fratrie déboussolée et impactée.
Mais c'est là où le bât blesse à mon sens.
Car le réel est malheureusement laissé de côté, tout au long de l'ouvrage, au bénéfice d'une vision mystique et illuminée, illustrée par un environnement graphique morbide, basé sur l'imaginaire onirique de l'auteur.
Le concret n'est pas le propos de l'auteur, très visiblement. Il n'est abordé que de façon minime.
Tout ceci m'a empêchée de ressentir compréhension et compassion et j'ai regretté de n'avoir été ni émue ni investie.
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La collection Patte de mouche contient autant de petites pépites que de BD parfaitement oubliables, et celle-ci fait partie de la première catégorie.
En peu de pages, en peu de mots et en quelques images-clés, David B. développe une courte histoire sur le thème de la guerre, et plusieurs petites piques sur l'acceptation par la population des violences et des horreurs qu'elle va provoquer.
C'est mené d'une main de maitre par l'auteur, sans fioriture, le format ne permettant pas plus. Mais c'est suffisant et impactant, la dernière image laissant une marque sur la rétine. Bref, une petite BD qui ne fera surement pas tâche dans la bibliothèque, et pour une somme réellement modique en plus.
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J'ai toujours autant de reproche à faire sur le dessin que je n’apprécie pas du tout. Les illustrations trop caricaturales et le dessin en noir et blanc rendent l'ensemble assez illisible. Sachant que les relations diplomatiques au Moyen-Orient sont d'une complexité à toute épreuve, ce ne sont pas les illustrations qui permettent de mieux comprendre les jeux d'alliances, de défiance, de lutte, d'accords… bref, l'objectif de l'ouvrage d'éclairer la situation géopolitique du Moyen-Orient n'est clairement pas atteint.
Je suis globalement déçu par cette seconde partie, qui est certes plus intéressante, mais trop brouillonne dans cette litanie d'événements qui se suivent et qui sont compliquées à suivre.
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Ce premier tome retrace l’histoire des relations entre les États-Unis et les pays musulmans entre 1783 et 1953.
Une histoire de conflits, de négociations et de traités que je n’imaginai pas si ancienne.
L’ouvrage n’est pas très passionnant je trouve. Le résumé est certes rythmé mais les histoires de clans, de batailles ou de négociations sont sans attraits et le récit raconté traîne en longueur. Y avait-il besoin d’un tome aussi long ? Évidemment, pour des américains c’est plutôt intéressant ce soucis du détail, mais c’est trop long pour quelqu’un comme moi qui voulait juste une rétrospective des relations diplomatiques américaines moins précise. Le dessin en noir et blanc n’aide pas non plus à rentrer dans l’histoire des États-Unis. Un dessin trop caricatural pour moi pour ce genre d’ouvrage.
Je poursuivrais tout de même ma lecture sur le second tome qui couvrira une période plus intéressante de cette relation « américano-arabe »…
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Outre la création de l’OuBaPo – ouvroir de bande dessinée potentielle -, l’autre terrain exploré par les membres de l’Association, c’est l’autobiographie. Jean-Christophe Menu et Lewis Trondheim s’y sont déjà consacrés sous la forme d’une chronique proche d’un journal conçu au jour le jour. Jusqu’ici, David B. n’avait réalisé qu’un recueil de ses rêves et de ses cauchemars, "Le Cheval blême", un peu à la façon de "La Boutique obscure" de Georges Perec. Il nous livre aujourd’hui le deuxième volume de "L’Ascension du Haut Mal", une chronique rétrospective évoquant son enfance ; une enfance marquée par les crises d’épilepsie de son frère aîné.
La lutte contre ce « Haut Mal » est, en effet, au centre de ce récit. Nous suivons la famille de David – alors encore Pierre-François -, en quête du remède qui mettra un terme définitif aux crises de Jean-Christophe. La médecine traditionnelle se révèle plus terrifiante qu’efficace. Nous sommes en 1969, et la macrobiotique semble être une alternative plausible, et surtout plus sereine. Le praticien, Maître N., est présenté sous les traits rassurants d’un bon gros chat au pelage épais, car ce que David B. dessine, c’est ce que Pierre-François a vu. Mais la méfiance du monde extérieur, tout comme les excès fanatiques de certains macrobiotes, rendent difficile un véritable suivi. Puis, nous assistons à la mort du grand-père, un décès comme pressenti par les enfants et peuplant aussitôt le bestiaire fantasmagorique du narrateur d’une nouvelle chimère. Ce triste épisode est l’occasion pour David B. de remonter plus haut dans sa généalogie. On y découvre alors d’autres figures attachantes. Ainsi, son arrière grand-père apprend à lire dans les Evangiles avec un curé, et il utilise ce précieux savoir pour déchiffrer des plaquettes socialistes et anticléricales.
Les épreuves et les tourments des générations précédentes sont également évoqués. Pour la mère de l’auteur, c’en est trop. Elle intervient pour briser le récit. Car, si une création « fictive » de ce type peut être pénible pour les proches d’un artiste, une représentation véridique peut s’avérer des plus angoissantes pour les protagonistes. Quel que soit le médium, un auteur peut-il, doit-il ne rien cacher sous prétexte d’accomplir son art ? Face à ses parents, et face à ses lecteurs, David B. se justifie : « Mais ce qui m’intéresse, c’est la lutte contre la maladie et la mort. »
Pour autant, cet album n’a rien de pathologique, ni rien de complaisant. Si le ton est parfois grave, cela reste une chronique enfantine, avec ses accents de tendresse (Pierre-François sauvant son grand-père en tenue de chirurgien de campagne) et de drôlerie (barbouillés de chocolat, les jeunes macrobiotes réclament du gâteau au soja). C’est, enfin, la chronique d’un imaginaire : celui d’un auteur qui, en même temps qu’il nous ouvre sa mémoire, nous révèle ses influences et, plus précieux encore, nous présente ses fantômes.
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David B mélange l amour qu avait André breton pour les histoires de nick carter et ses enquêtes. On retrouve ces deux personnages sur une enquête surréaliste. Et en effet graphiquement c'est réellement le cas avec des petits clins d oeil à certains grands noms du surréalisme comme dali. Tout ceci est en noir et blanc et c est tellement rocambolesque que l on peut vite perdre le fil.
Graphiquement très intéressant. C est une oeuvre vu comme un roman graphique, mais réellement perché.
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Dans les années 1980, les Gang des Postiches accumulent des braquages sans violence. Comme ils ne sont pas issus du milieu, les indics n’indiquent rien et la police patine. Une relative popularité les entoure alors. David B. et Tanquerelle se saisissent du sujet dans ces « Faux visages » afin de décrire avant tout le personnalités de ces braqueurs hors du commun. Paru chez Futuropolis, ce roman graphique pèse 150 pages.
On ne saura pas grand-chose de la formation de ce gang original. Après un braquage en forme de prologue, on découvre les différentes personnalités. Finalement, aucun n’aurait vraiment du se retrouver là et ils ont peu en commun. Mais leur association va fonctionner parfaitement pendant des années avant de, forcément, péricliter dans un braquage qui tourne mal.
David B. propose un récit bien ficelé, formé de chapitres cohérents qui construisent une histoire. Les scènes de braquages sont tendues et particulièrement réussies. Il narre également le point de vue de la police. Ripoux, indics… Comment faire pour piéger le Gang des Postiches ?
Les auteurs parviennent à décrire psychologiquement les personnages (jusqu’à plusieurs années après leurs derniers faits d’armes) sans les rendre sympathiques ou antipathiques. Beau tour de force d’être si précis et distants à la fois dans la description des différents caractères sans les héroïser.
Cependant, au-delà des scènes de braquages, forcément tendues, il manque un fil rouge fort pour nous impliquer. La froideur et la distance empêche de réellement s’intéresser à la destinée du groupe. Finalement, on ne s’attache pas. Et comme il n’y a pas de violence, qu’ils se fassent arrêter, tuer ou pas nous laisse indifférent. C’est un choix des auteurs et il reste discutable.
Le dessin de Tanquerelle est dans la lignée de l’ouvrage. Son noir et blanc, uniquement rehaussé de bleu, est également froid et convient à l’intrigue. Son dessin est beau, à la fois réaliste et expressif. C’est une belle plongée dans le passé qu’il nous propose ! Avec les choix graphiques opérés, on a presque peine à croire que l’ouvrage soit sorti en 2012.
David B. et Tanquerelle propose un ouvrage cohérent, réalisés par des auteurs qui maîtrisent leur sujet. Peut-être trop froid dans sa construction, « Les faux visages » reste un livre qui se lit d’une traite et qui décrit avec détails le fonctionnement d’un gang aux personnalités très différentes. À lire si vous êtes amateurs de polars et de braquages.
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Malheureusement, je n'ai pas été sensible à cette histoire ainsi qu'au graphisme.
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J'aime beaucoup le travail de David B. Son dessin caractéristique, tout en simplicité et en symbole, avec souvent abandon des règles de perspective, pour une plus grande lisibilité, est très beau et très efficace dans ce registre.
Ce registre, c'est celui du documentaire, et dans ce cas un docummentaire sur l'histoire des relations entre les états-unis et le moyen-orient (qui va de l'Iran au Maroc). Le texte de J-P Filiu est clair, même si on sent qu'il a fallu simplifier et que ça n'a pas dû être facile. C'est très événementiel, mais on sent les grands courants derrière ces évènements. On apprend plein de choses (et tout cas moi). En tant que Français, ca fait du bien de voir la France ne pas être au centre des évènements. On remet bien en perspective.
Un livre nécessaire, plein et beau.
Que demander de plus?
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Avec sa couverture bleu pétrole, cette BD explique les relations USA-Moyen Orient entre 1783-1953. En 200 ans, les Etats-Unis sont de plus en plus en contact avec cette lointaine et capricieuse contrée. Des combats contre la piraterie à l'imiscion dans les affaires iraniennes, les deux auteurs racontent l'histoire de la politique et la perception américaine face à cette région du monde. Très agréable à lire, car les évènements sont expliqués de manière détaillé! Surtout pour l'histoire de l'Iran (pas facile à expliquer) est pourtant réussie.
J'ai hâte de lire la suite (en espérant un petit détour par l'Afghanistan)!
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Un classique du neuvième art tiré de faits bien réels. Des trouvailles narratives à la pelle. Cette série a marqué de nombreux lecteurs par son expression émouvante et passionnante. David B. est d'ailleurs aujourd'hui un auteur reconnu par son style onirique et la force de ses récits. Celui-ci est certainement le plus intime, le plus incarné aussi. Raconter la maladie et l'inquiétude qui va avec demande toujours beaucoup de recul et de gravité. David B. s'y emploie avec brio et un aplomb intrinsèque. Ses pages sont pour moi l'exposé d'un refuge, le parcours d'une souffrance latente, le témoignage d'une enfance privée d'insouciance. Il affronte des fêlures intérieures inguérissables.
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Un classique du neuvième art tiré de faits bien réels. Des trouvailles narratives à la pelle. Cette série a marqué de nombreux lecteurs par son expression émouvante et passionnante. David B. est d'ailleurs aujourd'hui un auteur reconnu par son style onirique et la force de ses récits. Celui-ci est certainement le plus intime, le plus incarné aussi. Raconter la maladie et l'inquiétude qui va avec demande toujours beaucoup de recul et de gravité. David B. s'y emploie avec brio et un aplomb intrinsèque. Ses pages sont pour moi l'exposé d'un refuge, le parcours d'une souffrance latente, le témoignage d'une enfance privée d'insouciance. Il affronte des fêlures intérieures inguérissables.
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Un classique du neuvième art tiré de faits bien réels. Des trouvailles narratives à la pelle. Cette série a marqué de nombreux lecteurs par son expression émouvante et passionnante. David B. est d'ailleurs aujourd'hui un auteur reconnu par son style onirique et la force de ses récits. Celui-ci est certainement le plus intime, le plus incarné aussi. Raconter la maladie et l'inquiétude qui va avec demande toujours beaucoup de recul et de gravité. David B. s'y emploie avec brio et un aplomb intrinsèque. Ses pages sont pour moi l'exposé d'un refuge, le parcours d'une souffrance latente, le témoignage d'une enfance privée d'insouciance. Il affronte des fêlures intérieures inguérissables.
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Le cofondateur de l'éditeur L'Association (qu'il préside désormais) a marqué son temps avec cette oeuvre, considérée comme le summum de la BD autobiographique. Beaucoup de chroniqueurs ont évoqué le talent fou de ce dessinateur, accro à l'imaginaire et adepte des digressions oniriques qui donnent toujours plus de sens à son vécu (travail). Je les rejoins bien sûr car ses compos graphiques sont toujours d'une luminosité à couper les souffle ; elles n'ont d'ailleurs que très peu d'équivalent. De plus, elles traduisent à la perfection cette histoire familiale douloureuse, ce malheur intime et complexe. Je dis chapeau ! Une telle maîtrise devant un tel sujet, c'est l'effet cathartique qui parle.
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Le jardin armé est un recueil de trois "nouvelles" de David B, dont deux sont des rééditions initialement publiées dans la revue Lapin de 1996 à 1998 (n°12-13 et 15 pour le Prophète voilé, et 18 à 21 pour le jardin armé).
L'occasion est bonne pour rappeler à tous ceux qui aiment la bande dessinée de Sfar, Trondheim, David B. ou Blutch que des merveilles sommeillent encore dans les pages de cet excellent Lapin de l'Association. C'est dans cette revue, par exemple, qu'a été pré-publié Pascin de Joann Sfar, et vous y trouverez, entre-autres, une histoire inédite de 46 pages des "Formidables aventures sans Lapinot" (Le crabar de Mammouth, avec Richard enfant, dans Lapin n°7).
La qualité d'invention mythologique, et la beauté graphique du dessin de David B. sont au rendez-vous dans ce recueil. La troisième histoire, inédite, n'est pas en reste. Je le classe aux côtés du Cheval Blême, parmi les meilleures réalisations de son auteur (derrière "L’Ascension du Haut Mal", toutefois).
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