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Critiques de David B. (258)
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Les chercheurs de trésor, tome 1 : Le prophète ..

♫L'intensité agressive dérangeait les yeux de Dieu

L'univers se renverse comme un vase

Quand le sombre conquérant

chasse le clair dans les cases

Et que grand soit son règne pour l'éternité

Sa mutation de nature et d'identité

la prospérité Se souviendra du jour,

de ce jour où le jour devint la nuit

Où la clarté s'obscurcit

Des anciens créneaux furent balayés très vite

De nouveaux discours, de nouveaux chants sémantiques

De nouveaux domaines

un horizon déchiré par des comètes

Des ténèbres n'acquirent

une nation de nouveaux poètes♫

-Ombre est lumière- IAM -1993-

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Digne d'un conte des mille et une nuits

Beaucoup d'incroyants dans cette Confrerie

sans qualif, pro- faites hérétique serait un sultan

Nuit de l'an 808, selon l'Hégire qui fut son temps

La théorie des couleurs disparaît du décor

où l'Ombre de nos amis a valeur de trésor



♪Que l'ombre soit un arbre et je serais sa sève

Que l'ombre soit soldat et je serais son glaive

Dans l'attente que la genèse d'un rayon se manifeste

Abd-el-hâkem a toujours le regard dirigé vers l'Est

Vient le chaos puis le calme puis la lueur jaillit avec la pureté d'une étoffe persane

Pouvoir est chimère, Argent est pierre

Pourquoi mystère, Ombre est lumière ?

Pour une fois la lumière jaillit de l'obscurité

Ce sont des ombres...♪

Bienvenue dans ce monde de derviche tourneur

Le pays de Non-où, coté obscur ou métaphore

Y pénétrer mais rester invisible de l'extérieur

Amour, Flamme extension de tout corps.





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Les Incidents de la Nuit, tome 1

♫Mon drame c'est mon ombre

Une ombre profonde comme la nuit

Qui gronde et ronronne

Quand je lui donne ma peur d'être seule

Ma peur d'échouer

Mon drame c'est mon ombre

Elle, c'est le diable

Qui l'a cousue à mes pieds♫

-Clara Luciani-2018-

----♪----♫----😈----📖----😈----♫----♪----



"J'ai pris ma forme d'ombre

pour pénétrer l'univers d'Emile Travers"



Fondateur du journal "Les Incidents de la Nuit"

proposait des articles à caractère fantastique ou ésotérique en les présentant comme authentiques.

Un but occulte pour ce Bonapartiste fanatique

le retour sur le trône de Napoléon 1er

Je reconnais mais là tout se complique....

Pour échapper à l'Ange de la Mort

Une t^te de Chat, tira de son ombre une épée !

Sache que la mort c'est la sortie de l'âme du corps

L'ange Azraël l'ôte de son enveloppe corporelle

Le corps ne répond plus mais l'âme, elle, est éternelle



on en parle dans la Kabbale

A jouer au chat et à la souris

il a sauté dans une lettre Capitale

en prit la forme , ce qui s'ensuit

La Con Fusion avec la quatorzième lettre

Oubliez l'aide N, il ira tout droit en enfer

Tout va de Travers "Le Désert"

Livre que nul ne connaît l'auteur

ni pourquoi il a été écrit vain !?

Ses pages sont couvertes de N

Quand t'es dans ''le désert''

depuis trop longtemps

Tu t'demandes à qui ça sert

Ecriture Sainte et l'Haine

Napoléon y meurt en 1821...









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Les Faux-Visages

Le gang des postiches, à ne pas confondre avec le gang des pastis qui lui sévit régulièrement de juin à août, défraya la chronique en son temps (1981 - 1986).

Braqueurs audacieux et avisés, ils pillèrent près d'une trentaine de banques avant de tirer leur révérence sur un dernier coup particulièrement foireux.

La petite touche perso qui leur permit d'acquérir une certaine notoriété auprès de la populace, un respect plutôt bienvenu et apprécié à l'égard des otages qu'ils s'évertuèrent à ménager.

Aussi, n'était-il pas rare, à l'époque, de se voir quémander son petit bas de laine sur un ton courtois, limite obséquieux :

" s'cusez-moi de vous demander pardon mais nous apprécierions grandement que vous vous délestâtes de vos trois francs six sous là, tout de suite, dans l'immédiat, en vous remerciant. ".

La gentillesse paye toujours.

Voici leur histoire...



Arf, tout comme l'évier, je me sens mitigeur.

Si le scénario travaillé et visiblement axé sur des faits objectivement relatés tire largement son épingle du jeu, le coup de crayon bichromique à la Pieds Nickelés favorise une certaine légèreté ambiante et exclu toute approche sérieuse de ma part, dommage.



A découvrir pour se souvenir que l'on savait s'amuser sous les années Mitterand.

Un récit hautement instructif à défaut d'être addictif...

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Le tengû carré

Une renarde et un champignon géant ayant le loisir de se transformer en humains afin de passer inaperçus auprès de leurs semblables mettent le pays à feu et à sang, et ce grâce à leurs armées de démons et vous n'allez pas le croire, ces derniers n'ont pas de visage puisqu'ils ressemblent à des oeufs. On dit que ces dernier reviendraient tous les millénaires mais pour les forces de l'ordre, il y a plus urgent : Parashurama, une homme cruel capable de se rendre invisible et qui devient leur priorité numéro Un car il ravages les écoles de samouraïs.. Celui-ci a également le pouvoir d'immortalité mais cela signifie-t-il réellement qu'il est invincible. C'est ce que nos deux héros, un jeune élève, Yashu qui se veut insignifiant et un Tengû (carré...d'où le titre de cet ouvrage) vont essayer tant bien que mal de s'allier à la Renarde et au champignon (lorsqu'ils sont sous leur apparence humaine) afin de vaincre ce dernier. Si leurs buts sont différents, leur alliance, elle, va cependant bien fonctionner mais arriveront-ils à éliminer Parashurama (ce que souhaitent ns deux jeunes protagonistes gentils-si l'on peut dire) et à prendre le train afin de disparâitre pour le prochain millénaire pour les seconds ? Rien n'est moins sur mais laissez-vous embarquer à bord de cette destination que nous propose ici David B.



J'avoue que je ne connaissais pas cet auteur-illustrateur jusqu'à présent et, même si les dessins, souvent un peu grossiers m'ont un peu déçus, l'ambiance, elle, tout en noir et blanc sur fond de mythologie japonaise m'a plus qu'enchantée. Une lecture mitigée donc en ce qui me concerne mais que je ne regrette pas d'avoir découvert (à la fois pour l'auteur, l'histoire et la légende romancée). Il va de soi que je ne peux donc que vous la recommander !
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Les Faux-Visages

Paris, février 1975. Plusieurs hommes, un bas sur le visage, braquent une banque, prenant les clients et le directeur en otage. Celui-ci a le temps de déclencher l'alarme, mais aussitôt, il se fait buter. Des flics patrouillant dans le quartier s'approchent de la banque et se retrouvent en face de l'un des braqueurs, sorti pour voir si la voie était libre. Ce dernier se fait descendre. L'établissement est bientôt cerné par une armada de policiers. A l'intérieur, les deux braqueurs, d'abord silencieux, finissent par décrocher le téléphone. S'ensuivent des négociations entre eux et le commissaire. Ils réclament 100 millions, une voiture et un avion pour quitter la France sinon ils butent les otages. Ils exigent ensuite de la nourriture et des cigarettes mais le gouvernement ne cède pas. Quelques heures plus tard, la banque accepte de leur donner 2 millions. La voiture arrive aussi mais ils préfèrent attendre encore un peu, histoire de laisser les flics se geler dans le froid. C'est seulement vers 2 heures que tout le monde sort. Les deux braqueurs s'enfuient aussitôt, les flics à leur trousse mais ils les sèment bien vite...

5 ans et quelques hold-up plus tard... Le gang s'est agrandi. Huit hommes se partagent les butins. Ils prennent de l'assurance, n'hésitant pas à braquer plusieurs banques dans la même journée...



Huit hommes, la plupart originaires de Paris ou sa banlieue, vont défrayer la chronique durant les années 80. Eux, ce sont le gang des postiches, rapport aux perruques, barbes ou chapeaux dont ils s'affublaient. Pas moins de 27 banques pillées et 1300 coffres percés, le tout sans violence. David B. s'est inspiré de cette histoire et propose, à travers Les faux visages, une reconstitution des faits. Il les expose et ne juge nullement ces hommes, dévoilant très peu leur personnalité, si bien que l'on n'a pas le temps de s'y attacher, et préférant s'attarder sur les braquages. L'on est plongé dans une sorte de reportage télévisé, montrant les forces et faiblesses de chacun mais aussi de la police (manque d'action, bévue et argent facile). Le récit est dynamique malgré les ellipses un peu trop nombreuses. Le dessin est très réaliste et les couleurs en bichromie; l'aspect suranné nous transpose dans les années 80.



Les faux visages... plus un geste!
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Le mort détective

« Le mort détective » est une œuvre très singulière. Cette B.D en format paysage a une narration très particulière. Chaque page n’est composée que d’une unique illustration comportant une sorte de titre écrit dans une banderole ainsi qu’une phrase ou un dialogue sous l’image. Le récit a donc beaucoup recours à l’ellipse, c’est même sa raison d’être. C’est au lecteur d’imaginer ce qui se passe entre chaque dessin, de remplir les blancs et les non-dits lui-même. Il n’y a pas que son côté elliptique à l’extrême qui fait du « Mort détective » un récit très cryptique. Chaque illustration est très mystérieuse et fait la part belle au symbolisme. L’ensemble est assez intriguant et le parti-pris narratif audacieux est intéressant. Le dessin de David B. est superbe. Il maîtrise parfaitement les jeux d’ombres et de lumières propres au noir et blanc. Son trait fort et assuré dégage beaucoup d’impact et sied très bien à l’univers mystique déployé. Ceci dit, malgré ses qualités, « le mort détective » ne m’a pas totalement séduite. J’ai été charmée par la forme, absolument remarquable, je suis admirative de l’audace de l’auteur mais j’avoue que je n’ai pas compris où il voulait en venir. Je n’ai pas compris grand-chose à ce que je lisais.

Cet exercice de style offre un voyage visuel envoûtant mais reste trop hermétique à mon goût.



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Les meilleurs ennemis : une histoire des re..

On peut pleurer sur le sort d'Alep.

On peut se lamenter devant les cohortes de réfugiés massés aux frontières et dans des camps, se révolter face aux milliers de morts, hurler contre les Puissances qui accablent un peuple exsangue, et celles qui laissent faire.



On peut aussi se creuser la cervelle pour essayer de comprendre comment les choses en sont arrivées là. Car depuis des décennies, le Moyen Orient nous offre des images de villes détruites, de populations prise en otages, de guerres civiles soutenues et alimentées par les armements et les intérêts occidentaux. Vaste échiquier où se joue une partie de jeu de massacres.



Beyrouth, Bagdad, Kaboul, Mossoul, Alep, villes martyres aujourd'hui. Villes de cauchemar qui firent autrefois l'émerveillement de leurs visiteurs venus rechercher l'exotisme oriental. Villes de rêve d'où provenaient la soie, les épices, le musc et le jasmin, les agrumes, l'ivoire et l'ébène d'Afrique, les pierres précieuses, les perles fines, les délicates porcelaines de Chine, les majoliques et les tapis d'Orient.

Les rues sont maintenant tapissées de bombes et recouvertes de gravats, les enfants jouent à la guerre ou se cachent sous terre, on se bat pour un sac de farine ou un bidon d'eau. Les écoles sont fermées, les hôpitaux détruits, les villages pillés ou désertés.

Pendant ce temps, des hommes (et seulement des hommes) font la guerre au nom de la foi, du profit, de l'honneur, de la patrie, du pouvoir, de la haine de l'autre. Ils se combattent souvent, puis signent des traités qu'ils ne respectent jamais, se défient, se menacent, se trahissent, font d'autres alliances, et se battent à nouveau.



Pendant ce temps, d'autres hommes (et surtout des hommes) font des fortunes colossales en vendant des canons, du pétrole, des avions, des navires de guerre, et des mines et des roquettes et des missiles et des fusils mitrailleurs et des drones et des bombes et du gaz toxique et des tanks et des camions blindés et des uniformes et des balles, et tout ce qui peut exploser, éventrer, écrabouiller, déchiqueter des êtres humains.



Pendant ce temps, la Croix-Rouge et le HCR distribuent des pansements et du mercurochrome.



Pendant ce temps, des lecteurs lisent avidement les trois volumes de Jean-Pierre Filiu et David B. "Nos meilleurs ennemis".







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Un conte des mille et une nuits, tome 1 : H..

Je suis totalement ébloui par le chatoiement de couleurs, les inventions de monstres, d’êtres fantastiques, de lieux étranges. Le graphisme s’apparente au style d’enluminures anciennes, et d’arts primitifs, le trait noir est net, en contours, les couleurs en aplat sont très vives très riches, chaque planche m’a procuré un émerveillement. Parfois l’ordre de la lecture s’émancipe des critères de la bande dessinée, déambulation en labyrinthe, en spirale, structure architecturale aplatie… Tout cela s’accorde au récit en forme de poupées gigognes, le premier tome ouvre les poupées, le deuxième les refermera. C’est une histoire extraite des contes des Mille et une nuits. Chaque page tournée, chaque représentation animale, chaque tache de couleur, chaque cime de montagne ou de vague, chaque centimètre carré d’illustration m’ont procuré une énorme émotion de bonheur, d’extase, j’ai encore les yeux qui brillent de mille étincelles. Je ne pense pas avoir vu de meilleure adaptation de ces contes. Cette bande dessinée est un véritable trésor.
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L'Ascension du Haut Mal : Intégrale

Fascinant!

Cette autobiographie de David B . nous plonge dans les tréfonds cauchemardesques d'une enfance et d'une adolescence peuplées de tourments.

L'auteur nous conte le parcours de Jean-Christophe, son frère aîné épileptique et des conséquences sur la famille.

Dans les années 1960 l'épilepsie est une maladie peu connue et Jean-Christophe est considéré comme un fou.

Il doit se soumettre aux médecines traditionnelles ou parallèles afin de trouver le remède à ce maladie qui plonge toute la famille dans le désespoir. De neurochirurgiens en psychiatres, de centres dirigés par des gourous à des communautés macrobiotiques les échecs s'accumulent.

Derniers recours: l'occulte avec voyante, astrologue et alchimiste. Les portes de l'ésotérisme s'ouvrent mais le constat est le même: impuissance devant les crises d'épilepsie.

Le désespoir s'installe et la rage de David monte jusqu'à l'idée de fratricide. Heureusement il a trouvé un exutoire avec le dessin et son carnet de rêves. Il s'invente un monde imaginaire puissant peuplé de fantômes afin d'échapper à la solitude.

Mais même si David s'éloigne du semeur de troubles il ressent un mal-être qui nuit à ses études et à sa vie personnelle. Grâce à la création de l'Association un élan d'énergie positive sauvera David de l'engloutissement d'un frère malade.

Grâce à cette quête de guérison inaccessible, le dessinateur a déployé ses talents de conteur n'épargnant pas le lecteur qui se sent parfois dans l'effroi.

Les illustrations imprégnées de cultures antiques comme les Troyens, mexicaine avec les têtes de morts ou ésotérique avec des yeux scrutateurs sont captivantes devant tant de détails.

J'ajouterai que cet album a été publié d'abord en six volumes et que le fait de lire l'intégrale permet de suivre le récit sans coupure , ce qui permet de suivre les histoires enchâssées.

Une superbe BD troublante, puissante et surtout éblouissante d'imagination. Un must.



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Terre de feu, Tome 2 : Les noctambules

Ce deuxième tome nous réserve de beaux moments de magie sombre, d’étranges tensions, avec quelques moments d’anthologie, comme celui où l’indien s’empare des révolvers. On y sent plus la patte de David B. même à travers le graphisme. Je regrette presque qu’il n’ai pas illustré cet album lui-même.

En fin de compte, cet album m’a relativement déçu, et d’autant plus que je suis un fan inconditionnel de David B. L’intérêt de l’histoire tourne surtout autour de l’indien qui, en s’appropriant les armes des colons, trahit l’esprit de son peuple, mais dans cette histoire, il y avait beaucoup d’autres directions qui sont laissées en suspens, non abouties. On attendait de savoir où nous mènerait Lord Hexam et des deux femmes, Lord Wales ne participe plus vraiment à l’histoire, et les deux armées, communistes et anarchistes, n’arriveront jamais au manoir, sans qu’on sache pourquoi et leur présence paraît superflue. Si David B. prend un malin plaisir à nous perdre dans ses scénarios, à nous balader dans une forme de réalisme magique, en général, il nous laisse toujours les clés et une issue qui s’impose. Ici, certaines pistes semblent laissées pour compte, laissant un goût d’inachevé.
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Les meilleurs ennemis : Une histoire des re..

Un peu moins de plaisir à la lecture de ce deuxième tome par rapport au premier. Il est vrai que la période choisie (1953-1984) est des plus agitées au Moyen Orient et qu'il était sans doute plus difficile pour les auteurs de transcrire les évènements qui s'entremêlent. Dans le premier tome, plusieurs thématiques avaient pu être dégagées qui clarifiaient le propos.



Elles sont moins clairement désignées ici, où on sent notamment que le conflit israelo-palestinien est présent partout, directement ou indirectement. Les guerres et renversements de régime se multiplient et on a du mal à retrouver ses petits... qui tournent aussi régulièrement leurs vestes, ce qui ne facilite pas l'identification de la progéniture !



Il reste beaucoup d'intelligence dans le symbolisme utilisé, notamment pour marquer l'influence également des deux blocs de la guerre froide. Mention spéciale aussi à toute la partie sur le Liban qui aura été pour moins très didactique, malgré la complexité de la question. On comprend mieux ce qui a fait de ce territoire le terrain de jeux de toutes les puissances de la région avec une victime principale, un peuple libanais qui n'avait finalement pas grande part à tout ça.



Une série qui, bien utilisée, serait une mine d'or pour des professeurs d'histoire contemporaine en mal d'images pour illustrer leurs propos !
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L'Ascension du Haut Mal : Intégrale

J'avais été habitué dans mes lecture de l'oeuvre de David B. à quelque chose qui se rapproche plus du conte. Ce roman graphique est en fait une autobiographie où ressort en particulier la présence de ce frère épileptique, d'où le titre « le Haut Mal ».

On découvre ici l'origine de son goût pour les scènes de batailles chevaleresques, l'histoire héroïque, à travers son enfance, avec toutes ses dérives d'alors, fascination de la guerre, de l'héroïsme, de la force et de la puissance (Michel Strogoff, Gengis Khan, et jusqu'à Hitler...). Et on suit son évolution à travers ses questionnements, la première guerre mondiale avec son grand-père maternel, la seconde guerre avec l'autre grand-père, la guerre d'Algérie, le racisme, et puis d'un autre côté, la maladie de son grand frère, les charlatans qui essaie de profiter de la crédulité de ses parents... David se détache peu à peu des préoccupations des adultes, jusqu'à se construire une armure, au sens propre comme au figuré.

David se construit sa propre défense dans ce monde fantastique et sombre. Une défense faite de dessins, de héros dessinés, de guerriers, mais les squelettes, fantômes et dragons envahissent les les pages, en noir et blanc. le graphisme est superbe, expressif, fantastique et sobre à la fois, le trait est épais, tout en noir et blanc, sans nuances, les contrastes agressifs, David B. joue avec les échelles, les éléments de décoration, à la manière des illustrations médiévales, comme de lugubres enluminures.

Les sujets graves sont abordé comme il a pu les concevoir dans son enfance, avec un détachement naïf, parfois maladroit et c'est de là que naît la grandeur de cette oeuvre, impressionnante, tragique. J'ai adoré le décalage entre l'illustration fantastique et le texte plus prosaïque, j'ai adoré ce voyage initiatique raconté avec les yeux de l'enfant qui rêve de héros, ce jeu de contraste entre le monde idéalisé et le monde réel.

Il évoque ses découvertes littéraires et son oeuvre toute entière prend ici un sens, un sens de révolte, de colère. On quitte peu à peu le monde de l'enfance, ce n'est pas qu'un témoignage autobiographique, c'est aussi une oeuvre initiatique qui est d'autant plus forte qu'elle est vraie.

La notion de “mondes fantastiques” des littératures de l'imaginaire prend alors une nouvelle dimension, après ça, je n'ouvrirai plus un livre de fantastique de la même manière.

“L'ascension du haut mal” porte bien son nom, tout va crescendo, grandiose, impressionnant, comme une danse macabre trop lourde à digérer pour un enfant de 12 ans. L'histoire est malheureusement si réelle que l'impact en est encore plus fort et dépasse le stade du simple témoignage pour parvenir à une force d'universalité d'une confrontation à la maladie, à la folie. C'est une oeuvre majestueuse et ô combien douloureuse, j'ai tremblé, j'ai pleuré, c'est un choc, c'est du lourd, jusqu'à la limite du supportable. L'ascension du Haut mal est de ces rares créations qui changent notre perception à jamais.
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L'Ascension du Haut Mal, tome 4

Pierre-François décide de changer de nom et de se faire appeler Fafou. Cette bande dessinée est remplie d’actes symboliques aux proportions inimaginables, c’est fort, violent, le traitement noir et blanc accentue encore cette ambiance de tensions. David doit se construire sur la maladie de son frère, la perte de repère des parents, il évoque de nouvelles références littéraires et son œuvre toute entière prend ici un sens, un sens de révolte, de colère. On quitte peu à peu le monde de l’enfance, ce n’est pas qu’un témoignage autobiographique, c’est aussi une oeuvre initiatique qui est d’autant plus forte qu’elle est vraie. La notion de “mondes fantastiques” des littératures de l’imaginaire prend ici une nouvelle dimension, je n’ouvrirai plus un livre de fantastique de la même manière. 4ème tome de cette BD qui ne faiblis pas, bien au contraire. Une petite citation pour vous mettre dans l’ambiance : “Et j’ai envie de tuer le monde entier”
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L'association en Egypte

Quatre voyages, quatre auteurs, quatre styles pour nous raconter leur Égypte, celle de Golo, Baudoin, David B. et J.-C. Menu. Entre le carnet de voyage, le récit de témoignage, c’est un éventail d’impressions qu’ils nous proposent.

Golo nous raconte Le Caire avec ses marchés, ses quartiers perdus, un Caire plein de vie, grouillant, foisonnant de détails, d’un exotisme chaleureux, sa vision est assez différente de celle des autres, comme celle d’un autochtone, normal, il s’y est installé pour y vivre.

Baudoin est à Alexandrie, on est ici plus proche du carnet de voyage, mais il n’hésite pas à s’éloigner de l’exotisme pour un compte rendu cru, sur l’entretien de la ville, sur ses habitants, avec un point d’orgue sur la condition féminine et la question de l’excision.

Le récit de David B. s’approche encore plus aux gens, comme il nous y a habitué, en s'intéressant aux mythologies, traditions, à la culture de chaque groupe, leurs interactions, avec lui aussi un intérêt marqué sur la condition féminine et sur ce thème de l’excision.

Enfin, le récit de J.C. Menu tranche avec les autres, puisqu’il raconte son séjour à l’époque de l’attentat de Louxor de 1997. Un récit dans un climat d’angoisses, de doutes, on découvre la vie des missions scientifiques, le rapport à l’islamisme, on est au cœur de l’action.

Quatre récit nous racontant l’Égypte sans pudeur, belle et inquiétante à la fois, avec quatre graphisme en noir et blanc, différents dans le style, mais tous les quatre nous offrent la lumière vive de l’extérieur et l’ombre fraiche et rassurante des intérieurs, la dureté des coutumes, de la vie, et la poésie d’une société multi millénaire, une grandeur d’un peuple face à des traditions plus douteuses. Quatre récits justes et forts, réunis dans un ouvrage de grande tenue, quatre graphismes simples dans leurs moyens et riches dans leur intensité.
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Terre de feu, Tome 1 : L'archer rouge

David B. nous envoi en Terre de Feu à l’extrême sud du Chili, dans une aventure mêlant Western et fantastique, avec des chasseurs d’indiens sanguinaires, un indien aidé par des forces magiques, un manoir avec un mystérieux Lord et deux jeunes femmes médiums. L’univers mis en place par David B. est lourd et intrigant, chargé de tensions, un merveille d’imagination. Le graphisme de Micol est un peu trop sombre, mais en adéquation avec le récit, comme acéré par les vents piquants et la violence des protagonistes. Voici un premier tome très alléchant.
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Un conte des mille et une nuits, tome 1 : H..

Cet avis vaut pour les 2 tomes du diptyque.



J'ai beaucoup entendu parler de David B., notamment à travers les très bonnes critiques de Jamik, ami babéliote avec qui j'ai pas mal d'affinités en matière de B.D. Du coup, j'avais très envie de lire cet auteur. Pour découvrir David B., je ne me suis pas lancée dans les œuvres les plus représentatives que sont "l'ascension du haut-mal" ou "incidents de la nuit", j'ai opté pour ce "Hasib et la reine des serpents". David B. adapte ici une histoire des "Mille et une nuits" et il le fait de belle façon. J'ai passé un délicieux moment avec ce conte oriental.



Le matériau de base est forcément prometteur et David B. fait preuve d'un grand talent pour le mettre en images et le raconter à sa façon.

Le principe narratif du récit enchâssé est par essence complexe, d'autant plus en B.D. L'auteur utilise ce mode narratif de façon très réussie. La construction du récit est très bien maîtrisée. Le lecteur ne se perd jamais dans ce récit à tiroirs, tout s'enchaîne parfaitement avec beaucoup de fluidité. Ce "Hasib et la reine des serpents" est un régal de mystère, de poésie et de magie.



Graphiquement, le diptyque est tout simplement splendide. Les lignes pures, les traits noirs bien épais donnent un impact très fort aux images tandis que la mise en couleurs est de toute beauté, simple et efficace. La simplicité du dessin n’empêche pas un certain foisonnement. Les cases fourmillent de détails. C'est un plaisir de s'attarder à scruter attentivement chaque planche. La mise en page et le découpage participent aussi à la réussite de cet album.



Après cette jolie découverte de l'univers de David B. je ne vais pas m'arrêter là et compte bien lire d'autres œuvres de l'auteur. Ce "Hasib et la reine des serpents" est une lecture enchanteresse que je conseille chaudement.

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L'Ascension du Haut Mal, tome 6

Après la violence du tome 5, on redescend un peu (juste un peu). l’aspect autobiographique prend un peu le dessus, il est ici question de sa vie à partir du début de ses études supérieures. La maladie de son frère reste une plaie ouverte. Cet album est une longue conclusion, une conclusion nécessaire, pas spécialement optimiste, mais qui ne nous laisse pas sur l’impression noire et glaçante du tome précédent. Elle nous éclaire sur l’ensemble de son œuvre, qu’on ne peut que regarder d’un autre oeil, qui prend une dimension de puissance et place David B. dans les très grands. Après cette lecture, j’ai l’impression que je n’ouvrirai plus une BD, que je ne lirais plus un roman fantastique, que je ne regarderai plus un tableau, une oeuvre artistique de la même manière. L’ascension du Haut mal est de ces rares créations qui changent notre perception à jamais.
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Zèbre

Grande déception face à cet album qui n'en est pas vraiment un, mais qui constitue en fait un recueil de petites histoires publiées, pour certaines, dans la revue (à suivre) au cours des années 80 - deux d’entre elles, réalisées à la même époque, restaient en revanche jusqu’à ce jour inédites.



Déception, disais-je, parce que David B., notamment avec son album L'ascension du haut mal, est connu en tant qu'auteur de BD particulièrement inventif : ce que l'on comprend vite en regardant simplement une ou deux planches de ses albums les plus récents. Or, Zèbre m'a tout de suite donné la sensation d'un dessin assez daté. Certes, on remarque un effort notable sur le travail d'encrage en noir et blanc, voire sur la mise en page - ce qui n'a rien d'exceptionnel, cela dit. Il m'a également semblé que David B. était allé fouiller du côté de chez Aubrey Beardsley, notamment pour ce qui est des personnages secondaires. Mais ça n'a franchement pas suffi pour me faire accrocher à l'ensemble, très chargé graphiquement et très foutraque côté scénario ; à vrai dire, il m'est difficile de résumer Zèbre, si ce n'est qu'il s'agit d'une espèce de fantaisie onirique qui ne va pas très loin.







Masse critique BD
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Journal d'Italie, Tome 1 : Trieste Bologne

Journal d’Italie n’est pas vraiment un carnet de voyage, c’est une suite de réflexions inspirées par ce voyage, sur les chats de Trieste, les films sur la mafia, le surréalisme, l’histoire des juifs de Venise, la grand mère italienne de sa compagne, et un fait divers sur une femme amnésique… C’est un récit qui semble improvisé, écrit à brûle pourpoint, au fil des villes italiennes, des réflexions autour de l’art, de la culture, et chargée de magie, elles réconcilient l’analyse critique au fantastique, le graphisme est chargé de symbolique et de transformations oniriques, tel des enluminures médiévales ou d’images de notre culture populaire actuelle. Dans chaque illustration, il nous offre une mythologie qui lui est propre, se servant de références iconographiques ratissant au plus large dans notre culture européenne, allant des religions au cinéma, du conte au mouvement surréaliste. Il est à l’image de James Joyce, cherchant l’universel dans son écriture, nous proposant une iconographie totale qui engloberait l’ensemble des cultures qui nous aurait approché de près ou de loin dans notre vie.

J’aime ce foisonnement d’idées, la richesse de son graphisme, chaque vignette est un univers entier, l'œuvre de David B. est une œuvre totale, ouverte selon la définition d’Umberto Eco. David B. est aussi celui qui a su le mieux appliquer les préceptes du surréalisme, où le rêve et la réalité s’imbriquent pour révéler une autre vérité.

Chaque fois que j’ouvre une bande dessinée de David B., même dans une histoire qui pourrait paraître anecdotique, j’en ai le souffle coupé. Ici, c’est encore le cas. C'est une œuvre sans doute pas facile à aborder, mais ça vaut le coup d'insister. David B. est un auteur hors normes.

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Le mort détective

Magnifique album illustré de David B.

Une oeuvre forte et mystérieuse. Le graphisme en noir et blanc est appuyé, musclé, fascinant.



L'oeuvre est difficile, aussi je laisse la parole à Marius Chapuis du journal LIBERATION, qui en donne quelques clés de lecture.



LES ELLIPSES SOLAIRES DE DAVID B.

Par Marius Chapuis Journal Libération

— 3 octobre 2019 à 09:31



Le cofondateur de l'Asso revient avec «le Mort détective», une enquête policière oubapienne composée uniquement de têtes de chapitre. Un livre passionnant qui teste les limites d'une narration par le fragment et questionne ainsi le geste de lecture.



La quatrième planche, et donc le quatrième chapitre, du «Mort détective» de David B.

La quatrième planche, et donc le quatrième chapitre, du «Mort détective» de David B. David B·L'Association

L’ellipse, c’est le nerf de la guerre en bande dessinée. Matérialisée par un espace laissé vacant, par ce blanc qui sépare deux cases, elle sert à faire rire, à représenter le temps qui passe, à insuffler du mouvement à une image fixe, à caractériser un personnage, à rythmer des séquences ou simplement à s’épargner de longues et laborieuses descriptions.



A chaque fois, l’auteur part du présupposé que le lecteur parviendra à reconnecter les deux cases pour formuler un récit. David B., lui, s’amuse au contraire à rudoyer le lecteur à coups d’ellipses, son nouveau livre se positionnant au bord du point de rupture où l’on ne parviendra plus à combler les blancs. «Dans le Mort détective, je voulais étirer le chewing-gum le plus possible, jusqu’à ce qu’il casse. Tester les limites de l’ellipse», dit le cofondateur de L’Association. Sur le papier, ça donne une enquête policière dans un format à l’italienne où chaque illustration occupe une pleine page et se voit attacher un titre calligraphié et une phrase d’accroche nébuleuse. Une histoire dont on n’aurait que les têtes de chapitres, en somme.



A la première page, un squelette détective en robe de chambre sirote un verre lorsqu’il se voit notifier une nouvelle affaire : «Les écorcheurs sont de retour.» En page 2, l’enquête est déjà bien lancée et le mort éclaire la première victime, un nain pendu et pelé. Une ellipse plus tard, on retrouve le mort saoul et flanqué d’une fille aux cheveux tentaculaires dont les mèches tiennent mille poignards. Au-delà du côté toujours réjouissant de l’écriture sous contrainte, le livre fascine par la façon qu’il a d’interroger quelque chose qu’on tient pour ­ installé : le geste de lecture. Devant ces pages-ruptures, l’esprit turbine pour tenter de rétablir une narration traditionnelle, pour combler les blancs laissés par l’auteur et sauver la sacro-sainte continuité. Une difficulté qui va croissant puisque, progresser dans le livre, c’est accumuler les situations d’incompréhension et reconsidérer en permanence ses analyses précédentes. Une tâche absurde qui succombe au lâcher-prise.



Plutôt que chercher à tout rationaliser et tirer des fils trop longs et fragiles entre les pages, l’esprit se fait aussi vagabond que l’œil et se «contente» de recréer un environnement autour de chaque scène, ses immédiats avant et après. Le surgissement d’un indice venant rallumer la mécanique logique pour tenter de percer le mystère.



On s’abandonne d’autant plus volontiers dans le dédale du Mort détective qu’esthétiquement, on y retrouve notre David B. préféré, celui très noir et dense des Incidents de la nuit, sous influence Edward Gorey et Odilon Redon. «Jules Verne plutôt, corrige l’auteur. Ce livre, il vient des moments où, enfant, je feuilletais Verne sans le lire, parcourant le récit au travers des gravures des éditions Hetzel. Je me contentais de lire la petite légende de chaque gravure et je me faisais une histoire dans ma tête. Rien qu’à la récurrence des personnages, on distingue qui est le héros, qui sont les méchants. D’où ces personnages complètement fous du Grand Vieillard qu’on ne voit toujours que par morceaux, de sâdhu sadique… En progressant dans l’écriture, je me suis rendu compte qu’il fallait des rappels de personnages, qu’ils reviennent de façon régulière pour qu’on ne perde pas trop le fil d’un livre qui vient d’abord du dessin, d’idées graphiques. De l’envie de représenter une jungle, une pieuvre ou de mettre en image une expression populaire. "Sans queue ni tête", par exemple, ça suscite tout de suite des images chez moi.»



Grand livre sur la rupture, le Mort détective a une histoire éditoriale aussi hachée que son récit, puisque les dix premières pages remontent à près de quinze ans, servant pour le lancement de l’éphémère revue Black. Malgré son caractère expérimental, le livre s’inscrit très naturellement dans l’œuvre de David B., par sa façon d’interroger une nouvelle fois la façon de raconter les histoires. L’Ascension du Haut Mal creusait la forme autobiographique ; Hasib, les récits gigognes des Mille et Une Nuits ; tandis que les Meilleurs Ennemis, réalisé avec l’universitaire Jean-Pierre Filiu, travaillait le récit à partir d’un matériau historique et factuel.



On peut aussi regarder l’écriture du Mort détective comme une déclinaison radicale des fragments de rêves que l’auteur livrait, il y a près de trente ans, dans l’important le Cheval blême. A la différence que, cette fois, c’est au lecteur d’aller creuser son propre imaginaire pour nourrir le livre. «C’est vrai que d’habitude, j’occupe beaucoup l’espace dans mes livres, en les remplissant de mon imaginaire et mes références. Cette fois, je laisse la porte ouverte.»



Marius Chapuis

LE MORT DÉTECTIVE de DAVID B.
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