Citations de Akli Tadjer (329)
Le corps, ça m'est égal, je n'attends plus rien de lui mais je me raccroche à ma mémoire c'est mon unique trésor.
Oncle Mohamed. Je l'aime surtout parce que c'est un rêveur qui a les pieds ici et le coeur ailleurs, dans ses parcs et jardins qu'il chérit au moins autant que son pays. Il a juré s'être battu pour devenir jardinier de la ville de Paris. (...)Personne ne le croit, sauf moi. Je crois tout ce qu'il dit parce qu'il est le seul à savoir me donner le goût de l' Algérie. Il me raconte le coucou et les perdrix qui chantent, tout l'été, dans les caroubiers. Il me raconte les genêts qui fleurissent au mois de mai sur la Colline Oubliée. Il me raconte la pêche aux têtards dans la mare d'El Fnar. Il me raconte tout cela avec une voix si douce qu'on dirait une berceuse destinée à Zina, Zouina, Zoubida, ses trois filles, qu'il a laissées là-bas. Et quand je ferme les yeux, j'entends aussi Jacot son bourriquot qui brait : " Quand reviendras-tu nous voir Mohamed ? "
...l’imam instructeur de la mosquée avait raison lorsqu’il nous recommandait de fuir les sorcières et les marabouts, que la vraie vérité était celle d’Allah, le seul, l’unique, l’omniscient.
Elle avait des choses à me révéler, des choses qu’elle avait lues dans le fond de mes yeux innocents. Les sorcières, c’était péché dans ma religion. Fallait les redouter comme les flammes de l’enfer. Je m’étais méfié. J’étais resté à distance.
Elle a sa vie. J’ai la mienne. Comme nos vies se ressemblent par bien des côtés, nous passons beaucoup de temps ensemble.
– Tu préfères les cow-boys ou les Indiens ? demande le bonhomme.
– Les cowboys, bien sûr. Clint Eastwood il est formidable dans L’Homme des hautes plaines.
– Qui c’est, Clint Eatwood ?
– Un homme. Un vrai. The cow-boy.
– Comme toi, Omar.
– Non. Moi, dans un western je serais à tous les coups un Indien. Un Sioux, un Apache, encore un de ces basanés. Je crois qu’ils ont raison les cons quand ils disent qu’on n’échappe pas à son destin.
– C’est si nul que ça, d’être indien ?
– Au cinéma, ta carrière, c’est deux, trois plans, bang ! bang ! et tu dégages. Dans la vfraie vie, c’est un peu pareil, deux trois plans… bang ! bang ! à dégager le basané.
Il sourit, me cligne de l’œil.
– Je peux être indien avec toi ?
– Je crois que tu l’es déjà un peu, mon bonhomme.
Et pour conclure et parce qu'il m'use la patience, j'ajoute :
-- Franchement, je ne regrette pas de vous avoir sorti de la mouise mais, tout aussi franchement, si c'était à refaire je m’abstiendrais.
Maintenant que je suis libérée de la souffrance, je suis aspirée dans un tunnel noir au bout duquel brille une lueur d’or.
Je vole dans ce tunnel. Je suis plus légère qu’un papillon. Au bout du tunnel, il y a un champ de lumière sur lequel est dressé un écran de cinéma. On y joue « Vie et Mort de Fatima Méziane ».
Je vois défiler ma vie. Toute ma vie.
J’ai souvent eu envie d’abréger la vie de mes patients quand je sais qu’il n’y a plus d’espoir. Mais je n’en ai pas le courage…
J’ai souri, un petit sourire, une virgule de sourire.
Pour abuser les pauvres, il faut leur apprendre à imiter les riches.
Nora, Nora, à quoi cela te sert d’avoir un cœur si tu n’as personne à aimer !
Quand l’alcool avait fait son effet, il devenait mélancolique et rapatriait les pochards du bar à Bousoulem dans son douar natal. D’abord, il plantait le décor : une vallée verdoyante comme celle de la réclame pour le camembert Le P’tit Normand, un oued charriant de l’eau bien plus claire que celle d’Évian, des montagnes absolument immenses, une mer de ciel bleu et du soleil à ne savoir qu’en faire.
La vie à deux c’était certes les jeux de l’amour mais c’était aussi les corvées ménagères qui ternissent les passions que l’on croit inoxydables.
Elle préférait la compagnie d’hommes d’expérience, d’hommes qui ont de la patine comme on dit dans les magazines féminins. Certes aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années.
Elle rouspète que je dois dormir si je veux guérir. Je le sais. Elle m’a dit cent fois que le sommeil fait partie de la thérapie mais j’aime la nuit quand elle me recrache mon pays, des visages, des noms, des rires, des chaos et des pleurs. J’aime jouer à cache-cache avec les fantômes de mes souvenirs. Et, j’aime pardessus tout retrouver la petite fille en jaune.
Tout bas, elle me glisse : "Méfie-toi, Adam. Ici, avant de dire ce que tu penses, achète-toi un cheval pour t'enfuir."
Un livre à ne pas rater: poignant , émouvant et instructif
Une épopée digne des meilleurs écrivains.
Découvrir l'histoire de la 2nde guerre mondiale du point de vue des coloniaux. Dès les premières phrases, j'ai su que j'aurai du mal à poser le livre, il fallait connaître la suite.
Comme toute bonne trilogie, on attend toujours la suite avec impatience.
- Quel nom, chef ?
- Liberté. Tu verras, c'est écrit tout en bas. C'est le dernier mot du poème.
- Il faut tout lire pour arriver à la liberté.
- Oui, il faut tout lire, tout savoir, pour être libre, Mohamed.