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Citations de Akli Tadjer (329)


J’avais répondu en gardant mon sang-froid que je ne pouvais pas oublier mon pays que je portais chaque jour dans mon cœur, tout comme son père, et que je n’étais pas près d’en changer pour une terre qui n’était pas la mienne. Mieux, je m’étais engagé à libérer l’Algérie pour que nous puissions, lui, ses semblables et tous ceux qui le voulaient, être maîtres de nos destins.
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Ici, comme en Algérie, comme dans d’autres pays que je ne connais qu’en lisant les journaux, l’homme forge son destin à coups de conquêtes, de barouds, de fracas,de chaos.Heureusement qu’il lui reste l’espérance de la renaissance. Mais de la mort à la liberté retrouvée, combien de chagrins, combien d’orphelins, combien de malheurs, combien de sang gâché ?
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La guerre, Hitler, les Juifs, l’Occupation, la déportation, Elvire a mis tout ça de côté, non pour oublier, l’oubli ne se décrète pas, mais pour taire ses rêves d’aventures et poursuivre l’œuvre de son père.
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L’autre raison qui avait fait de moi un déserteur, c’est Zina, l’amour de mes jours et de mes nuits. La veille de mon incorporation, je l’avais enlevée à ses parents et nous avions fui de nuit Bousoulem. Pour vivre où ? Nous ne le savions pas, mais loin des fusils, des bruits de bottes et de la folie des hommes, c’était sûr. Nous avons été arrêtés sur un chemin de forêt par une patrouille de militaires traquant les brigands d’honneur qui pullulaient dans la région. Zina avait été rendue à sa famille et on m’avait emmené dans une caserne où j’avais fait la connaissance de Samuel et de Tarik.
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Ce dimanche-là, donc, j'avais décidé que nous débattrions du génocide identitaire qui avait fait de nous des hommes ni tout à fait français, ni tout à fait kabyles, ni tout à fat arabes. de mon point de vue nous étions une sorte de peuple hybride qui avait fini par développer un complexe d'infériorité.
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— Il faut tout lire pour arriver à la liberté.
— Oui, il faut tout lire, tout savoir, pour être libre, Mohamed.
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L’autre soir, je me suis surpris à déclamer en pointant avec un coupepapier un ennemi imaginaire : « … Il nous faut de l’audace, toujours de l’audace, encore de l’audace, et nous sortirons de la longue nuit coloniale.
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Il faudra vous en prendre à la guerre, celle qui tue les frères et fait saigner le cœur des grandes sœurs.
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— Tu as vingt ans, Adam, tu parles comme si tu avais vécu cent ans.
— Avoir vingt ans, ça n'existe pas chez nous. Je suis vieux de toutes les humiliations dont j'ai souffert depuis l'enfance.
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Heureusement qu'aux premières chaleurs de printemps, M. Grandjean ouvrait grand les fenêtres de sa classe, et l'on s'approchait, tout près, pour écouter ses cours. Quand arrivait l'heure de l'écriture, on se dressait sur la pointe des pieds pour le regarder tracer les lettres de l'alphabet sur le tableau noir.
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— Il y a un proverbe kabyle qui dit : l’argent est un bon valet mais un mauvais maître. Ça veut dire que je ne suis pas prêt à mourir pour de l’argent.

— Vous, les Kabyles, vous avez de la morale à revendre mais vous ne valez pas mieux que les autres. Chouffe, les chibanis dans la salle, tous des Kabyles. Eux aussi, ils n’ont que la morale à la bouche, n’empêche qu’avec toutes les ardoises qu’ils me laissent, j’ai de quoi couvrir tous les toits de Paris.
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— Sois franc avec moi, Adam. Toi non plus, tu n’aimes pas les Juifs ?
— Je ne peux pas t’aimer parce que tu es juive, comme je ne peux pas aimer les musulmans parce qu’ils sont mes frères. Je ne peux aimer que les gens que j’aime. Sans doute parce que je n’ai pas le cœur assez grand. Et toi, tu m’aimes ? Tu aimes tous les musulmans ?
À ce moment-là, Elvire détestait l’humanité. Je la comprenais. Il m’était arrivé dans mon village, à la guerre, au frontstalag, de désespérer de la race humaine. J’ai fait du café. J’ai allumé la bougie. Elle avait peur pour son père, peur pour Samuel, peur qu’ils aient été avalés tous deux par les ténèbres.
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Elle m’a embrassé avec passion. J’ai découvert la douceur de sa langue et j’ai bu toute l’eau venue de sa bouche. J’ai répondu avec le même feu à son baiser. Nous sommes restés blottis l’un contre l’autre jusqu’à ce que la voix d’ogre de Mourad nous sépare.
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Il dit que maintenant qu’il a payé sa dette, il se sent libéré mais pas libre pour autant. Il n’a jamais éprouvé de sentiments aussi forts pour une femme et que ça, ça vaut toutes les prisons du monde. Il ajoute qu’au fond peu lui importe de traverser l’Atlantique puisque désormais, je suis sa ligne d’horizon.
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Le regard fuyant, et mes doigts que je martyrise dans mon dos, trahissent mes mensonges. On ne feint même plus de me croire car désormais j’exaspère.Je chausse mes escarpins noirs, rajuste mon chemisier et, comme si de rien n’était, je m’avance au milieu de salle et je dis : « Assez perdu de temps, place à la danse ! »Hormis Irène et Patrick qui suivent mes cours régulièrement depuis l’an dernier, les autres sont des novices tout juste trentenaires, comme moi, que la nouvelle mode du tango argentin attire. Certains sont arrivés en couple comme Benoît et Anne, les gérants du magasin de produits surgelés à cent mètres du Centre, ou encore Elsa, une petite brunette vive comme une souris, et Pierre, son compagnon, un type dont la particularité est de n’en avoir aucune. Il ressemble à monsieur Toutlemonde, en plus commun encore – ce qui, à bien y réfléchir, en est une. D’autres sont arrivés solitaires et se sont accouplés au gré de leurs affinités, comme Christophe, le beau mâle qui passe le plus clair de son temps à user les miroirs, et Cécilia, une belle femelle du genre scandinave sexy en diable avec ses minijupes, ses collants fluo et ses hauts talons rouges.
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Ah, Étienne ! dit-elle émue. Elle en est tombée éperdument amoureuse avant, pendant, après leur dîner. Il est mieux qu’un amour de jeunesse ressuscité, il est l’amour de ses jours à venir. Et, sans retenue aucune, elle me raconte sa nuit blanche chez Étienne. Rien que d’y repenser elle en a des papillons dans le ventre, des fourmillements dans les jambes et des palpitations dans le vagin. Pour la seconde nouvelle qui n’en est pas une, elle me suggère de m’inscrire sur Meetic si d’aventure je n’avais pas trouvé l’oiseau suffisamment motivé pour lier son destin au mien le soir de mon anniversaire. L’idée lui a été soufflée par une infirmière de son service qui, grâce à ce site de rencontres, a réussi à se marier alors qu’elle faisait banquette dans les noces et baptêmes depuis des temps immémoriaux.

Sidérée. Je suis sidérée qu’elle s’occupe encore et toujours de vouloir gérer ma vie affective comme si nos parents lui avaient légué la charge de me veiller jusqu’à ce que je sois casée définitivement. Si j’étais fumeuse je m’en serais grillé une pour me calmer les nerfs. Comme je ne le suis pas, je préfère écourter la conversation au prétexte qu’un client entre dans le magasin.
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Je me suis assis sur la chaise et, après un long moment de silence, je me suis abandonné.
J'ai dit, tout bas, qu'il fallait tout faire pour tirer ma mère de son enfer.
Elle était mon histoire, mon père, ma mère, mon ange et mon démon.
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J’ai fait un pas vers elle. Elle en a fait deux vers moi.
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Je me souviens qu’une jeune femme me soignait une blessure près de l’oreille avec une compresse imbibée d’eau de Javel. Elle s’appelait Safia. Je me souviens de ses mèches rousses échappées de son foulard noir. Je me souviens de sa peau cannelle, de ses yeux clairs comme le ciel, de son nez de Cléopâtre, et de ses longs doigts faits pour jouer Mozart. Je me souviens de nos sourires complices échangés furtivement et j’entends encore sa voix de jeunesse chanter des complaintes tristes. Je me souviens qu’elle m’avait confié avoir été enlevée dans son village, à Bousoulem, pendant qu’elle gardait ses moutons ; on l’avait offerte à un Combattant de l’Islam qui l’avait rejetée sitôt violée. Je me souviens qu’elle préférait rester à faire la bonniche ici plutôt que d’affronter l’opprobre de son père et de ses frères maintenant qu’elle n’était plus vierge.
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Sa main effleure ma main. Elle ne réagit pas, ou plutôt elle feint l’indifférence car j’ai senti ses doigts se crisper. Moi aussi, j’ai eu le frisson mais, tout comme elle, je n’ai rien montré.
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