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Critiques de Alain Damasio (1577)
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La Horde du Contrevent

Une expérience de lecture inouïe, un roman à inscrire dans sa liste des livres à lire absolument.



Ce roman, entre fantasy et science fiction, est une expérience de lecture à plusieurs niveaux : visuelle (avec des symboles pour chaque personnage), intellectuelle avec un vocabulaire riche, une fiction élaborée à l'écriture maîtrisée, et enfin une expérience sensorielle au niveau des sons, des bruits de vents, du toucher et du "vif" qui témoigne d'une perception très forte, très sensible de ce qui nous entoure. Enfin, le roman nous emporte dans une expérience humaine très forte, aux réflexions scientifiques voir presque existentielles et philosophiques à certains moments, un récit de voyage également que l'on va suivre du point de vue de chaque personnage selon sa personnalité, sa vision du monde et ses croyances.



J'ai beaucoup aimé certains personnages comme Caracole, le troubadour, grâce à qui on profite de joutes poétiques où Alain Damasio nous montre son art de jouer avec les mots, la poésie et la musique.

En parlant de musique, on peut accompagner notre lecture avec une playlist de musiques La Horde du contrevent, sur Youtube. Très chouette !



Le thème principal, la base du roman : le récit de voyages d'une horde qui part à la découverte de l'origine du vent et de ses différentes formes, aussi à la découverte d'eux-même, de la compréhension de leur monde et peut-être d'un au-delà ? , ne m'a pas plus passionnée que cela mais j'ai adoré lire ce roman pour l'expérience. Car ce roman est une oeuvre d'art à plusieurs niveaux. C'est tout ce qui entoure l'histoire même du roman qui rend le roman magnifique, exceptionnel.



Très bon roman, que je recommande à tous les aventuriers de la lecture et à tous les passionnés de SF, fantasy.
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Les Furtifs

Le récit nous emmène en 2040, dans une France où l’État a fait faillite et les multinationales ont racheté certaines grandes villes.

Ainsi la ville Orange propose à ces citoyens des forfaits de vie.

En fonction de votre rémunération, vous aurez accès aux quartiers de la ville en temps illimité ou certaines plages horaires. Une vision très noire du futur où l'humain est un ensemble de données à exploiter.



Sahar et Lorca vivent avec leur fille dans un quartier de cette ville. Un soir, la gamine de 4 ans disparaît de sa chambre sans laisser de trace. Dans un monde hyper contrôlé où chaque geste d'un individu est analysé, cette disparition interroge beaucoup. A commencer par le père qui se tourne vers l'armée dans l'espoir d'en apprendre plus sur une légende urbaine, susceptible d'expliquer la disparition de sa fille : les furtifs, des êtres invisibles qui vivraient parmi nous sans que personne n'ait jamais pu les voir et qui échappent à tout contrôle et toute donnée.



Alain Damasio a un style difficile à suivre. De réflexions philosophiques sur la condition humaine et le rapport de l'homme a sa quête désespérée de bien-être, en verbiage qui lui est propre, il faut s'accrocher sur certains passages pour ne pas être tenté de sauter des lignes ou risquer la migraine.

Il écrit au couteau et tranche dans le vif.

Il joue avec les mots et donne le vertige au lecteur.

Tout comme dans la horde du contrevent, il ne citera jamais les personnes qui prennent la parole. Pour un roman polyphonique, c'est assez déconcertant. Le lecteur devra mémoriser les glyphes qu'il propose en début de paragraphe sur le premier mot lorsqu'un nouveau point de vue est énoncé.

L'encyclopédie de Diderot et d'Allembert version Damasio.

Il faut suivre.



L'auteur s'intéresse au mouvement, au langage, à l'écriture, à nos choix de vie. Tantôt il se moque des penseurs tantôt il les défend mais laisse toujours au lecteur un sentiment de perplexité.

Il interroge le lecteur sur son devenir dans un monde où l'être humain n'est qu'une somme de données et nous encourage à rester maître de nos choix de vie. Son récit résonne comme un cri d'alarme envers la surconsommation de bien-être et alerte sur les dérives possibles de l'abandon du commun au profit de l'individuel. Il alerte également sur la tentation d'un pseudo cocon virtuel tissé par la technologie.



Rien de neuf dans ces propos mais la façon dont il distille ses mises en garde est originale. En opposant une nature sauvage et indomptée et des êtres hors de nos paramètres à une société sous constante influence d'un modèle de vie selon nos données de consommation, il rappelle au lecteur que le libre arbitre et la libre pensée restent un combat à mener au quotidien. Non par la résistance au changement mais à contraindre le changement à s'adapter à la nature humaine dans sa globalité et non au seul profit individuel.



Un très bon moment de lecture accompagné toutefois par moment de paracétamol.

Ca pique un peu les yeux.
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Scarlett et Novak

Dans une société hyperconnectée, Novak se fait dérober son brightphone. « Il se sent comme un môme débile qui ne sait plus le nord du sud, si le fleuve est à gauche de l'avenue Sony, si la place Zuckerberg est avant ou après le square Bill Gates. Il est à l’aise sur une carte, pas sur un territoire. »

« Il a l'impression de ne plus avoir de mémoire, de toute façon. Elle était tout entière logée dans le cerveau de Scarlett », son intelligence artificielle. Avec elle, « il se sentait augmenté, agrandi, plus puissant et plus écouté aussi, que ce qu'il aurait jamais pu être avec une fille normale » et pourtant, lorsqu'il retrouve un nouvel appareil et recharge la totalité de son cloud, il ne l’allume pas. « Au musée Van Gogh, il refusa la vision augmentée des tableaux et, devant Champs de blé aux corbeaux, il pleura pour la première fois face à l'envahissement des oiseaux qui monte de l’horizon en quatre traits noirs brisés, métastasiés, apportant la mort multiple au peintre qui s'est tiré, une heure avant cet ultime toile, une balle de fusil dans le ventre. Il n'avait jamais vu le blé aussi férocement blond face au bleu taché de goudron d'un ciel qui va s'éteindre pour lui. » Dans le parc il se surprend à chantonner sans vouloir connaître le titre. « Il n'avait pas envie de chiffres » en écoutant battre son cœur ou en sentant le vent sur son visage.



C’est pour le moins démonstratif ! Si le style d’Alain Damasio est aussi convainquant que sa description d’un monde envahi par les technologies connectées, d’un futur proche, à portée de doigt, la rapide dés-addiction de son héros, sa subite conversion au monde sensible, le sont beaucoup moins. Si l’identification était (pour beaucoup sans doute) possible, elle n’aura certainement pas fait long feu. Dommage qu’après avoir si bien planté son décor, il n’ait pas osé développer un véritable récit. Premier essai en littérature jeunesse décevant, donc.

Le poème qui suit cette brève nouvelle est, par contre, très juste, magnifique :

« T'as 50 fenêtres ouvertes mais ton cœur se referme.

Une vie passée à caresser une vitre

gavé d'images qui ne te prendront jamais dans leurs bras,

de bombes et de bogosses trop chous

qui ne te diront jamais “oui“ sous leurs draps.

T’as tous les sons du monde dans ton casque

Mais t'entends pas ta fille quand elle te dit “papa“. »



Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Les Furtifs

En 2040, l’État français a fait faillite. Certaines villes ont été rachetées, Paris par LVMH, Lyon par Nestlé et Orange par… Orange bien sûr.

Suivant leurs forfaits, standard, premium ou privilège, les Orangeois ont accès à une partie ou à toute la localité. Ils portent une bague où sont enregistrées toutes leurs données personnelles.

Beaucoup de gens se satisfont de cette vie où tout est conçu pour leur confort, confort échangé contre la liberté.

Les opposants à ce système rivalisent d’énergie et de créativité : des îles sont construites sur le Rhône, les toits sont aménagés et bien d’autres alternatives, que vous aurez plaisir à découvrir. Leur objectif : que les habitants se réapproprient leur ville.

La fille de Lorca, Tishka, quatre ans a disparu il y a deux ans. Persuadé que la disparition est liée aux furtifs, Lorca rejoint l’armée et apprend à les chasser.

Lors de la scène d’ouverture, il passe son examen final, qui consiste à attraper un furtif même s’il est invisible aux yeux des humains.

Examen réussi. Il intègre alors la meute de Agüero, Saskia et Nèr. Assez vite, Saskia propose une autre solution que les tuer : communiquer avec eux.

Il y a quelques longueurs, mais les rebondissements finissent par arriver. Une incroyable virtuosité de la part de l’auteur qui joue avec la typographie. Pas seulement une lecture, une expérience.


Lien : https://dequoilire.com/les-f..
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La Horde du Contrevent

Je me souviens de mon enthousiasme à suivre l’incroyable épopée d’Ouroz dans Les cavaliers de Joseph Kessel et je me demandais si j’allais retrouver un jour cet engouement, cette sensation de liberté et d’aventure humaine à couper le souffle. Eh bien oui, je les ai retrouvés et là où je ne m’y attendais pas du tout.



J’ai longtemps traîné des pieds avant de me lancer dans La Horde, le résumé ne m’attirait pas particulièrement, des échos de lecteurs pointant la monotonie du récit, les références philosophiques et la difficulté du texte m’avaient assez refroidie. J’avais donc peur de m’ennuyer, peur de me sentir encore idiote ( pourtant la philo ça m’intéresse hein mais j’ai toujours cette impression que les philosophes ne veulent pas que je les comprenne ). Bref, quand un ami livraddictien ( qui se reconnaîtra) m’a fortement encouragée à m’y mettre, je m’y suis mise oui, mais un peu à reculons. Ça tombe bien me direz-vous vu que les pages sont numérotées à rebours.



Et me voilà donc plongée au cœur de la Horde, en plein furvent. Je suis perdue, y a plein de gens autour de moi, je n’arrive pas à savoir qui est qui, qui parle à qui. Je ne comprends pas ce qu’ils disent non plus, ils utilisent des termes qui ne font pas partie de notre vocabulaire. C’est hard mais je m’accroche. Faut faire bloc qu’ils disent alors je fais bloc et j’attends que ça passe. Au bout d’une centaine de pages, je commence à prendre mes repères. Chaque membre de la Horde a un symbole et une fonction précise, j’ai repéré les plus importants, ceux qui semblent être les meneurs. Y a un drôle de trublion aussi, Caracole qu’il s’appelle, il manie le verbe comme moi mes doigts sur le clavier, il y a Sov aussi, le scribe, un romantique celui-là. Coriolis, la bombasse du groupe ( faut toujours qu’il y en ait une, c’est pénible …) et puis plein d’autres aussi. Certains sont plus en retrait, d’autres prennent de l’importance au fur et à mesure. Mais celui qui m’impressionne le plus, c’est Golgoth, la tête brûlée, il avance avec ses jambes mais avec ses tripes aussi, une vraie force de la nature et un vrai mental de guerrier. Un bourin disent certains, ils sont méchants. Golgoth, il en a bavé dans son enfance, on peut lui pardonner.



Je commence à me sentir bien avec eux. A bord du navire Fréole, tout s’accélère. Je sens que mes compagnons de galère sont inquiets. Il se trame quelque chose. Ça n’augure rien de bon pour la suite. En tout cas, je me sens adoptée par mes camarades, leurs soucis deviennent les miens, leur quête devient la mienne. Moi aussi, je veux savoir d’où vient le vent qui balaie ce monde inlassablement, je veux savoir ce qu’il y a en Extrême-Amont.

Me voilà définitivement au cœur de l’aventure. Et quelle aventure mes aïeux ! J’en prends plein les mirettes et j’en bave sévère. Les épreuves s’accumulent, les obstacles s’amoncellent mais on fait bloc, toujours, et on avance quoiqu’il arrive.



Je suis arrivée au bout de ma lecture épuisée et terriblement triste de devoir quitter ceux qui sont devenus ma famille, ceux avec qui j’ai vécu une aventure aussi forte que je ne trouve pas les mots pour la décrire. Alain Damasio m’a complètement bluffée. Quel talent ! On sent que cet homme sait écrire et qu’il n’écrit pas n’importe comment, que tout est calculé, réfléchi, anticipé, un peu comme Erg au combat. Néologismes, jeux de mots et cette fabuleuse joute verbale sont là pour montrer qu’Alain Damasio fait de l’écriture un véritable Art.

Il met en scène 23 personnages, en leur donnant chacun leurs propres caractéristiques. Comme je le disais, certains sont plus effacés, ça peut se comprendre car c’est un travail de fourmi. Mais les plus présents sont dépeints en profondeur. Comme ils prennent la parole chacun leur tour, on vit l’aventure à travers eux, on entre dans leur tête, dans leurs pensées. On est au cœur de la Horde.

Il a construit un univers entier, avec son vocabulaire, ses codes, ses légendes, ses us et coutumes, son organisation sociale. Quelle richesse ! Et cette nature omniprésente, une véritable ode aux éléments et à leur force. Ça m’a beaucoup fait penser à Man VS Wild ( j’adore cette émission et Bear aurait eu toute sa place au sein de la Horde ^^). L’homme est si peu de chose, si faible.



Alors oui, j’en ai bavé parfois. Certains passages sont (trop ?) pointus, j’ai parfois eu l’impression de lire un précis de mécanique des fluides ou de théorie du chaos. Malgré mes connaissances dans le domaine, j’ai rien compris mais peu importe. Pareil pour la philo. Il y a des références paraît-il. Je n’ai reconnu que celle aux 3 métamorphoses de Nietzsche ( je n’y ai d’ailleurs toujours rien compris, quand je vous dis que je suis nulle en philo…). Pour les autres, difficile de reconnaître ce qu’on ne connaît pas. Donc comme je le disais, peu importe. Je me suis essentiellement concentrée sur la quête qui est un peu notre quête à tous. Peu importe l’objectif à atteindre, c’est le parcours nous y menant qui compte, les épreuves que l’on traverse, qui nous font grandir et devenir petit à petit l’individu que nous sommes. La Horde c’est aussi l’illustration de l’adage « l’union fait la force », la solidarité prévaut, on avance ensemble car seul, on est mort.

Il y a tant à retirer de cette lecture et j’ai bien conscience d’être passée à côté d’un tas de choses. Ça me fera une très bonne raison de relire ce roman exceptionnel plus tard, et je sais d’avance que je serai très heureuse de retrouver mes chers hordeux.



Quant à vous lecteur qui n’avez pas encore succombé, ne faites pas comme moi, n’attendez pas inutilement. Attachez votre harnais, faites bloc et pack !


Lien : http://booksandfruits.over-b..
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La Horde du Contrevent

La Horde du Contrevent" est le roman de science fiction français le plus puissant qu'il m'ait été donné de lire, j'en suis encore sur le cul. Damasio peint un monde fictif, lui invente un vocabulaire, des sons, une poésie. Il crée 23 héros et les fait s'exprimer et raconter leur histoire à tour de rôle, avec leurs propres mots, ressentis et points de vue. Ode à la générosité, au lien de l'amitié, au dépassement de soi, à la beauté du geste, à l'épure, ce livre est entré dans mon panthéon SF aux cotés de P. K. Dick, Asimov et Bradbury. Pour ne rien gâcher, la BO de Arno Alyvan est magnifique.

J'ai adoré les inventions de langage, le vocabulaire poétique créé par Damasio. Les personnages sont attachants et l'histoire prenante. Il faut cependant prévenir les futurs lecteurs que ce livre se mérite. Il est difficile au début de jongler entre les 23 héros. Ceux-ci parlent à tour de rôle et sont signalés par des glyphes leur servant de nom. Si on ajoute à cela, le vocabulaire déroutant, les descriptions de phénomènes météorologiques déconcertants, on comprend vite que la lecture est très lente au début. Mais vous serez vite récompensés de vos efforts tant ce roman vous transportera loin vers l'Extrême-Amont !!
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La Horde du Contrevent



Ce livre est largement salué sur le site, ma déception fut donc à l'aune de mes attentes et si je suis allé au bout, ce fut entre douleur et ennui.

Sur quelques pages, l'exercice m'aurait amusé, délayées sur plus de 700 ces variations sur le vent ont fini par m'asphyxier.



J'ai bien évidemment admiré la virtuosité de l'auteur... tout en la déplorant stérile.

Car au bout du bout, à quoi aboutit-on?

Hormis ce foisonnement lexical autour du vent, que reste-t-il?

Une sorte de quête philosophique très proche de ce que Robert Silverberg avait parfaitement illustré avec son "Les Royaumes du mur" de façon un rien plus concise et beaucoup moins absconse.



Souffler n'est pas jouer.







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Les Furtifs

Prenez comme fil conducteur un thème mille fois traité en littérature - la disparition d'un enfant - et confiez-le à Alain Damasio. En près de 700 pages, il vous réinvente le monde, en tisse toute la toile sans jamais perdre le fil. J'ai apprécié d'autant plus ce tour de force de l'artiste qu'on n'est pas dans un univers épique comme dans la horde du contrevent. Alain Damasio ancre son récit dans nos villes à peine plus futuristes qu'aujourd'hui. ça fait peur, ça fait réfléchir, ça fait réagir. Entre espoir, inquiétude et désespoir, il nous balade et nous bouscule.



Il y aurait énormément à dire sur le contenu tant le livre s'appuie sur les mouvances et frémissements actuels de nos sociétés pour nous montrer ce qui nous attend peut-être demain. Ce qui est sûr, c'est que vous aurez de quoi nourrir votre réflexion sur l'avenir que vous souhaitez. Mais je ne veux pas gâcher votre découverte. Un roman d'Alain Damasio, moins on en sait au départ, plus on l'apprécie. Il faut se laisser porter, emporter de découverte en surprise, d'ennui parfois en admiration souvent.



Sachez juste que j'ai retrouvé avec plaisir ce qui m'a plu dans la horde du contrevent : une imagination débordante, une typographie particulière, des personnages travaillés au verbe fort et tout "damasien". Je regrette toutefois le nombre de paragraphes touffus auxquels je ne comprenais plus rien et les excès répétés dans les jongleries de langage.



Pourquoi cinq étoiles alors malgré ces quelques réserves ? Pour trois raisons ... La première c'est que j'aurais bien mis 8 étoiles à la horde du contrevent si le système l'avait permis. La seconde, c'est que soutenir un auteur qui n'a pas peur de sortir des sentiers éditoriaux consensuels, des codes figés de la narration, de la langue, de la typographie, c'est déjà en soi résister à la globalisation.



Et puis, la dernière, plus furtive, c'est qu'il a quand même réussi à m'émouvoir avec un "truc invisible".



Bon voyage en alter monde.
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Vallée du silicium

Alain Damasio nous propose dans ce nouveau livre un voyage sans pareil dans l'univers de la Silicon Valley.



C'est un volume hybride : 7 essais (avec parfois un brin de fiction) et une longue nouvelle, "Lavée du silicium", qui a été visiblement nourrie par les considérations plus théoriques qui la précèdent.



Le point commun de tous ces textes c'est le style Damasio, sa pétulance, ses découvertes lexicales. Il aime jouer avec le langage et créé ici des néologismes riches de sens, toujours multiples, qui font mouche.



"Amérique" de Jean Baudrillard a une grande influence, reconnue, sur ces textes. Ce que ce livre pouvait avoir de prémonitoire en 1986 est mis en valeur par Damasio, qui reste admiratif. Il n'est pourtant pas un inconditionnel du Rêve Américain, comme on s'en doute à lire ses prises de positions politiques. Force est de reconnaître que depuis les GAFAM ont complètement modifié notre perception du réel, avec leurs services et leurs applications présentes partout sur terre.



Si Damasio explique dans le détail (et c'est souvent vraiment éclairant) les effets que ces technologies produisent sur nous, qui ne sont pas neutres quoi que disent leurs concepteurs, il n'est pas partisan de renoncer complètement à leur usage. De toute façon, le pourrions-nous encore ?



À la manière des Furtifs Damasio place ses espoirs dans une redécouverte de la nécessité des échanges entre intelligences, artificielles et humaines. Subvertir l'usage de ces technologies, qui enferment et isolent, pour en faire des outils pleinement ouverts lui semble une démarche possible et souhaitable.



Je remercie Babelio et les éditions Albertine/Seuil de m'avoir adressé ce livre puissant dans le cadre d'un opération Masse Critique.







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La zone du dehors

Déception... après La Horde du Contrevent et les Furtifs, que j'ai tous les deux adorés, me voici face à ce roman commencé dans les années 90 puis repris entre les deux cités précédemment.

Ca commençait bien pourtant, tout de suite dans la dynamique, Capt et Boule dans la zone du dehors, risquant leur vie, se cherchant. On est en 2084, loin de la Terre, sur cette planète artificielle appelée le Cube. Capt et Boule sont des dissidents, des membres de la Volte, prête à tous les coups d'éclat pour réveiller les habitants du Cube. Dans ce nouveau monde aux contours cotonneux et aseptisés, où la nature a été reproduite sans ses excès terrestres, où le danger est prévenu, chaque habitant est fiché, surveillé, identifié selon un système de lettres permettant d'immédiatement les ranger selon leur importance pour le Cube.

La Volte, dont le gros des membres est né sur Terre et se souvient de l'ancien monde, prépare le grand coup qui réveillera les consciences.

Et c'est là que le bât blesse: on arrive vite aux réunions de la Volte où Damasio s'éclate dans tous les sens du terme, autant du point de vue de ses opinions et revendications à peine déguisées (dont il ne se cache pas dans la postface) que dans le style qui lui est propre, quand il fait parler ses personnages. Il invente, provoque, poétise à tout va, ce qui est une force dans certains romans mais qui m'a prodigieusement agacée ici, puis ennuyée.

Ce que je reproche à ce roman, c'est qu'il y a beaucoup trop de blablas, des personnages - et un auteur?- qui s'écoutent parler, que c'est démagogique, que ça manque de simplicité, d'humilité.

Bref, rendez-vous manqué avec un auteur dont j'ai recommandé je ne sais combien de fois ces deux autres romans qui m'ont profondément marquée.



Ps: est-ce moi ou ce roman a vraiment été inspiré des Justes de Camus? Il se trouve que je l'ai lu très récemment et les deux suivent le même fil.
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La Horde du Contrevent

La Horde du Contrevent fait partie de ces livres autour desquels je tourne depuis longtemps, sans jamais vraiment oser m’approcher, un peu impressionné par leur aura. En manque de pavés pour les fêtes de fin d’année, j’ai finalement sauté le pas.



Il y a bien eu quelques ratés au début : j’ai mis quelques dizaines de pages à comprendre qu’il s’agissait d’un roman polyphonique, et que les symboles « décoratifs » en début de chapitre indiquait en fait le narrateur de celui-ci. Un énorme merci à Folio d’avoir intégré un marque-page reprenant le nom et la fonction dans la Horde de chacun de ces symboles, sans quoi ma lecture aurait été beaucoup plus pénible.



Ce roman est avant tout l’histoire d’un monde étrange, dominé par le vent. Il provient d’un Extrême-Amont hypothétique et source de fantasmes, et s’écoule vers l’Extrême-Aval. Chaque génération fournit une Horde d’une vingtaine de personnes, chargée de remonter vers l’Extrême-Amont à pied. Leur but : l’atteindre et découvrir ce qu’il est réellement, ce que personne n’a encore jamais réussi à faire ; et percer les secrets du vent et de sa nature profonde, en l’affrontant au quotidien.



La première section du livre m’a profondément marqué. J’avais l’impression de ressentir physiquement les effets du vent, le coût de chaque pas, et le besoin de courber la tête avec la Horde pour donner le moins de prise possible et faire bloc avec eux. Cet aspect s’estompe malheureusement plus tard, quand de nouvelles intrigues sont développées.



Le roman n’est pas exempt de défauts. Déjà, une histoire à 20 voix, on se rend vite compte que ça ne prendra pas. Parmi tous les personnages, seuls quatre ou cinq ont une réelle consistance, une poignée d’autres ont un caractère reconnaissable, mais les restants ne font que de la figuration. Ensuite, les révélations sur la nature du vent sont de plus en plus ésotériques au fil des pages et me sont largement passées par-dessus la tête.



Malgré tout, la quête de la Horde m’a passionné jusqu’à la dernière page. J’ai accepté son rythme lent, contemplatif, la part d’absurdité qu’il y a à marcher toute une vie vers une cible hypothétique, le sentiment d’à-quoi-bonnisme à faire autant d’efforts sachant que les 33 hordes précédentes ont toutes échoué.



La Horde du Contrevent est un voyage unique que je ne regrette pas d’avoir commencé.
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La Horde du Contrevent

La 34e Horde, composée de vingt-trois personnes, chacune experte dans son domaine (combattant-protecteur, traceur, soigneuse, éclaireur, troubadour, scribe…), a pour mission de contrer, de résister au vent, en situation extrême, pour remonter à son origine.



J’ai débuté cette lecture en étant très curieuse : comment, chez des Babeliotes-amis aux goûts souvent proches, ce livre pouvait pour certains rejoindre l’île déserte et pour d’autres mériter tout juste la moyenne ? J’en sors à mi-chemin, tout en étant contente de cette découverte.



La quête est bien construite : 700 pages, sans perdre un instant le lecteur, avec des numéros de pages décroissants, pour montrer que l’atteinte du but approche.



L’univers créé est décrit avec beaucoup de détails : une tempête de sable, une mer intérieure, une zone montagneuse…



Les conditions climatiques sont telles qu’il est impossible de se réchauffer durant cette lecture et on vit littéralement dans cet univers pendant plusieurs jours, car le récit est dense.



Les techniques d’écriture sont parfaitement maîtrisées. Alain Damasio a la capacité de se renouveler sans cesse : le prix de l’Imaginaire ne lui a pas été attribué à trois reprises sans raison.



La fin est intelligente ce qui est important, car, à mon sens, le plaisir de la lecture d’un pavé peut être gâché quand ce n’est pas le cas.



Alors, vous me direz, pourquoi ne pas attribuer une meilleure note ? Ceci est lié aux personnages.



Il y a vingt-trois personnages principaux. N’ayez crainte, on ne peut pas s’y perdre grâce au système de repérage mis en place : chaque paragraphe commence par un signe qui correspond à un personnage. Ces signes, associés au nom et à la fonction du personnage, sont repris sur le marque-page pour éviter toute confusion. Mais, avec un si grand nombre de destins, je ne suis pas parvenue à m’attacher réellement à ces hommes et à ces femmes.



Les membres de la Horde font partie de l’élite ce qui implique qu’ils doivent toujours être forts et sans faille : cela les rend durs et donc ne facilite pas l’émotion.



J’ai conscience qu’avec cette lecture, je suis sortie de ma zone de confort et je reconnais tous les atouts de ce roman.



Cependant, je m’aperçois que l’attachement à un ou plusieurs personnages reste pour moi un point fondamental…

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La Horde du Contrevent

Visiblement ce livre divise nettement. On est conquis ou on n'y arrive pas et c'est rédhibitoire. J'étais sûr à 90% que j'entrerais malheureusement dans la seconde catégorie en débutant, tellement ce n'est normalement pas mon genre de prédilection à la base. Et à mon plus grand étonnement, j'ai sauté de plein pieds dans la première, totalement conquis. Plus étonnant encore fut la vitesse à laquelle j'ai été happé dedans. Le plus honnêtement du monde, dès la première page. Et mon intérêt n'a eu de cesse de croître jusqu'à la dernière, faisant directement entrer ce bouquin dans mon propre petit panthéon littéraire. Je comprends pourtant totalement les reproches que l'on peut lui faire. Mais voilà, je crois simplement que ce qui se passe avec ce livre, et c'est ce qui fait la marque des grands selon moi, c'est que l'on se trouve au-delà du "c'est bien" ou "c'est pas ouf" ; on est clairement dans le domaine de la magie. Soit elle opère, soit elle n'opère pas, tout simplement. J'entends qu'elle n'opère pas sur tout le monde, rien de plus normal. Il suffit de tenter sa chance. Pour ma part, elle a explosé à chaque page. Alors chapeau bas et merci à toute la Horde pour ces instants hors du temps.
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La Horde du Contrevent

J'avais vu passer quelques critiques sur Babelio qui m'avaient intriguées sur « La Horde du Contrevent » de Alain Damasio. Je fut donc enchantée lorsqu'on me l'a offert pour mon anniversaire !



J'ai attendu cet été pour m'y plonger. Et bien je peux vous dire que j'ai contré pendant presque 4 semaines pour en voir le bout !

Lecture avec des hauts et des bas, mais aucun regret d'être allée jusqu'au bout de cette aventure, bien au contraire. Car si elle fut longue et chaotique pour les membres de la Horde, c'en est une également pour le lecteur.



L'histoire est finalement très simple : celle d'une Horde constituée de 23 hommes et femmes qui, partant de l'aval, ont pour mission de remonter vers le mystérieux Extrême-amont, à pied, en contrant des vents puissants qui balayent ces territoires, pour découvrir entre autre l'origine du vent.



J'ai aimé suivre ces personnages dans leur quête. Leur périple est jalonné de défis, d'obstacles apparaissant infranchissables mais surmontés par le courage, les qualités propres à chacun, le sacrifice aussi, mais surtout l'union de cette Horde.



On devine dès le début qu'ici le chemin parcouru est aussi important - voire plus important même - que l'aboutissement du périple lui-même, que c'est en s'appuyant sur les qualités de chacun et en faisant bloc qu'on avance.



J'ai bien apprécié ce livre aussi par sa construction.

On est tout d'abord surpris en l'ouvrant car la pagination est inversée. S'agit-il d'un compte à rebours ?…

On a par ailleurs une liste des personnages qui constituent la Horde. L'auteur indique la fonction de chacun au sein de la Horde et associe un symbole à chacun d'eux que l'on retrouve au début des paragraphes lorsqu'ils sont le narrateur.

Cela peut paraître un peu perturbant au début pour le lecteur et obliger à un certain va et vient. En ce qui me concerne, un petit-marque très précieux et bien pratique, rappelant ces symboles, était fourni avec le livre. (Folio SF)

Dans l'édition numérique, j'ai vu qu'au début du livre, chaque personnage bénéficie en plus d'une présentation plus détaillée avec une illustration les représentant.



Le chemin fut cependant à certains moments un peu laborieux pour moi en tant que lectrice.



Tout d'abord les chapitres qui furent longs, très longs.

Mais l'auteur a su les rendre un peu plus digestes car organisés en une succession de paragraphes ayant un narrateur différent à chaque fois. Cette alternance des narrateurs donne un rythme certain au récit et apporte différents points de vue complémentaires des situations vécues par les personnages.



L'autre élément qui fut difficile pour moi, c'est l'écriture. L'auteur emploie un vocabulaire et une syntaxe très recherchés et inventifs - certains trouveront poétique - mais pas toujours facile à appréhender tout au long de ces 700 pages. Pour ma part, des passages m'auront échappé - pas certaine d'avoir saisi toutes les descriptions et explications d'Oroshi - d'autres m'auront au contraire réjouie - je pense par exemple à la performance de Caracole à Alticcio.



C'est la raison de mon étoile en moins, mais La Horde du Contrevent demeure une belle expérience littéraire.



« Le combat valait par lui-même, indépendamment du but. le but était dans le chemin ! »
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La Horde du Contrevent

Bon, je me décide à y aller de ma critique pour la Horde, je l'avais déjà lu six fois au moment où j'ai découvert Babelio et jusqu'à maintenant je ne faisais des critiques "qu'à chaud", cela dit vous l'avez déjà compris, je suis un inconditionnel de cette oeuvre.

C'est ni plus ni moins ce que j'ai lu de plus intense jusqu'à présent, six fois et six plaisirs renouvelés, six fois l'émotion retrouvée, pour ce qui me concerne la magie a vraiment opéré.

Tout d'abord il s'agit d'un univers à part, l'auteur nous a proposé quelque chose de résolument nouveau, ainsi qu'une quête atypique : découvrir l'origine du vent...

Et pour le faire on va suivre la 34ème horde de l'histoire, la dernière.

On va découvrir la vie de ce groupe autonome avec fascination, il est arrivé à maturité et la pression qui pèse sur ses épaules est palpable car il n'est ni question d'échouer ni de renoncer. L'intensité du récit, l'aspect dramatique et l'omniprésence du danger est fascinante (inconditionnel je vous dis !).

Je ne détaillerai pas les pérégrinations de Golgoth et compagnie une fois de plus car d'autres l'on fait bien mieux que je ne le ferais, je vais juste m'attacher à l'aspect émotionnel car j'ai vécu ces lectures avec fascination.

Il y a plusieurs degrés de lecture à ce récit épique, plusieurs fenêtres pour voir l'évolution des hordiers tant chacun d'entre eux vit cette quête avec un but différent, toute la gamme des émotions se retrouve ici, de la détermination inconditionnelle de Golgoth en passant par les doutes ou la lâcheté d'autres membres du groupe, les notions de courage, de loyauté ou le sens du devoir sont soumis à l'épreuve du formatage qu'a subit chacun des membres de ce groupe dès le plus jeune âge excepté Caracole (vous saurez pourquoi en lisant le livre).

Du bruit et de la fureur, de la violence, l'espoir et le désespoir et pourtant beaucoup de profondeur aussi, de la poésie oserais-je même. Des moments épiques et lyriques, des moments de surprises étonnantes (la joute à Alticio est une belle trouvaille non ? au passage l'auteur a créé un superbe palindrome).

J'ai pour ma part aimé tous les moments de cette histoire, même les lenteurs symbolisant le désespoir et la vanité de cette quête.

Je sais pour avoir conseillé cette lecture à plus d'une centaine de personnes que ce livre ne laisse pas indifférent, on aime ou pas, certains vont trouver l'auteur alambiqué et pédant quant au style, là ou pour ma part je n'ai vu que poésie et expression justifiée par le contexte propre à la horde.

Voici donc une critique de plus, mais vous conviendrez qu'avec six lectures je pouvais difficilement faire autrement qu'apporter ma contribution :)

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Scarlett et Novak

Novak court, court. Il est poursuivi par deux types.

Ils en ont après lui. Que lui veulent-ils ?

Les deux brutes en veulent à Scarlett, son brightphone, son assistante à vivre, sa vie.

Dans un univers à peine plus vieux que le nôtre comment faire quand toute notre vie est pilotée, encadrée, conseillée, par une IA et que, tout à coup on est privé de celle-ci ?

En un très court récit, pour la 1ère fois Damasio s’adresse aux jeunes générations et c’est bien fait.

Bourré d’anglicismes et de néologismes, non seulement le récit est très rapide à lire, mais les ados peuvent on ne peut plus facilement s’identifier au personnage, se projeter dans sa galère.

A savoir s’ils seront convaincus par la chute, c’est moins sûr. Cela peut en tout cas être une amorce à débat.

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La Horde du Contrevent

Je ne suis pas faite de la même étoffe que la Horde, je ne contre pas. Je m'abrite blottie dans ma cage de pierre lorsque survient le vent fou : le Vent d'autan. Je suis une abritée, une essoufflée. Pourtant j'ai été de la même étoffe dont sont tissés les vents, emportée par le furvent La Horde du Contrevent, ce michrone de type cérébral que la page 0 ne peut désamorcer et déloger. Ce vif, cette pelote de vents, cette symphonie, ce furieux merdier qui charcle, claque, trace, remue, submerge… survit comme une réminiscence, une nappe de furvents sentiments dans l'épaisseur de mon corps souvenant.

Pour tout ça, les filles et les gars je vous dis merci. Merci La Horde.

Merci M. Damasio, merci également M. Alyvan.
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La Horde du Contrevent

Elle décoiffe cette histoire, j'en suis toute ébouriffée !



Comme disait l'ami Michemuche, tellement intriguant dans sa chronique irrésistible , j'ai pris ma place dans la horde ...et...



Quelle aventure mes amis ! une quête genre "quête du graal" , espèce d'absolu dans un univers absurde, où des humains encordés contre une tempête force 10, remontent vers un but impossible à atteindre . C'est rude, impitoyable, forcément mortel, cette expédition au bout de soi-même.



Comme tous les voyages au centre de la terre , comme dans les mines du roi Salomon, comme toutes les aventures d'Indianana Jones, c'est finalement soi qu'on cherche au bout du voyage. La quête a toujours plus de valeur et de sens que le but de la quête .



Finalement , c'est de la vie , notre vie dont il est question . Ce roman n'est pas trop difficile à décoder . J'aime assez la métaphore de la vie et du temps qui passe, de la lutte contre les éléments .



Et du coup, je suis légèrement agacée par cet auteur qui se regarde écrire sans simplicité et qui en fait peut-être un peu trop. Trop de symbolique, trop d'artifices sans intérêt pour raconter dans un genre un peu steampunk, pas sobre, notre condition à tous, les épreuves de notre vie de poussières d'étoiles qui se recombinent sans cesse, disparaissent et revivent sous d'autres formes.



Bateaux sur terre, méduses volantes, éoliennes et deltaplanes, puits sans fond, siphons étranges et cascades de glaces, Bibliothèque énigmatique, tribus nomades et sédentaires, l'autre à la fois miroir de soi et inconnu effrayant, c'est tout ça à la fois.



Toutefois c'était pas trop mal le voyage au bout de l'enfer de Monsieur Damasio. de l'aventure, de la souffrance, de la passion. Comme dirait le Golgoth, on va en chier tous sur cette putain de planète, faut juste pas se perdre en conjectures stupides, et aller au plus direct .



Bon vent !



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La Horde du Contrevent

juste pour laisser une petite trace (de traceur) de la lecture de cette quête fabuleuse racontée avec une maestria hors norme. tout est hors norme d ailleurs dans cette horde, l histoire, les 23 personnages, le temps, l espace, les lieux, et l écriture, un travail d orfèvre, un talent incontestable, un travail de titan, pour un résultat sublissime (!!)

j ai tourné longtemps autour de la bête, ce n est pas ma tasse de thé habituelle, mais les 700 pages m ont parues si vite avalées que j en aurai bien pris pour 700 autres.

une révélation, une claque. Merci Mr Damasio

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Les Furtifs

"Aucune enfant nulle part n'a jamais disparu d'un appartement du cinquième étage d'une tour en disant la veille à son papa qu'elle allait partir avec des furtifs ! Aucune. Il n'existe pas un fait divers, pas même un roman ou une fiction, pas un film, pas un livre pour enfants qui aient cette trame débile ! Tu es un génie à ta façon, peut-être, un génie créatif. Mais personne ne te suivra jamais dans ce délire."



Perso, je l'ai suivi aveuglément.

Bon... pas grâce à la trame "débile", mais grâce à ce texte démentiel qui recoupe plusieurs niveaux de lecture.



Tellement d'ouverture sur les langages.

Un panel large de jargons utilisés : de l'univers d'un hardcore gamer à de la poésie en passant par du vocabulaire désuet.

L'extravagance et le conventionnel.

Un mélange détonnant qui ne manquerait pas d'interpeler certains membres De l'Académie Française.

Alain Damasio joue et se joue des mots. Il exploite leur musicalité à fond et nous amène de ce fait à intégrer naturellement que les sons eux-mêmes peuvent être une forme de langage à proprement parler.



Une graphie qui, en plus d'être unique pour chaque personnage, témoigne du niveau d'imprégnation/communion du personnage avec le milieu qui l'entoure.



Une dystopie qui nous alerte sur les dangers du virtuel et du tout-connecté. Sur les dangers de ce que serait une ville privatisée.

Qui nous parle de modes de vie alternatifs.

En citant Gilles Deleuze et J. R. R Tolkien.

Ouvert, j'vous dis.



Ode à la nature, aux liens sociaux, à la musique.

Ode au vivant.



"Les furtifs" ou quand tu réalises que ton imagination fertile est pâlotte.



Un livre-objet qui bouscule les frontières de la littérature et qui ne manque pas de faire frissoner.



- "Tu te sens prêt, Lorca ?

- Absolument pas...

- C'est précisément ce que j'appelle être prêt. Cet état d'incertitude fragile, ouverte, qui rend disponible à l'inconnu."
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