AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alain Robbe-Grillet (112)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Pour un nouveau roman

Ce livre de1963 n'en est toutefois pas démodé dans sa démarche de recherche.

Robbe-Grillet, dont Les gommes m'avait fasciné voici bien longtemps, secoue et bouscule la trame du roman classique... Mieux: Il le dépouille de ses repères qui rassurent pour le projeter dans une autre dimension: celle du temps de l'auteur. La trame du roman se libérera des repères chronologiques, documentaires et descriptions habituels du récit balzacien.

L'auteur se justifie et argumente, face à la critique, souvent inexacte et fourvoyée de ce nouveau roman naissant.

Peut-être Robbe-Grillet est-il juste un peut trop ambitieux, dans sa vision d'un lecteur beaucoup plus acteur de sa lecture... Mais cela n'enlève rien au qualités de cet ouvrage de haute tenue.

De plus, Robbe-Grillet inclue dans son recueil, les Éléments d'une anthologie moderne dans laquelle se succèdent quelques indispensables rappels sur Raymond Roussel, Italo Svevo, Joë Bousquet et Samuel beckett. Rien que ça!

Pour un nouveau roman, même s'il demande une lecture attentive, sait rester abordable et intéressante, sinon passionnante, pour ceux et celles qui souhaitent approfondir le sens et l'éclairage de leurs lectures romanesques modernes.
Commenter  J’apprécie          500
La jalousie

On ne peut pas noter ce " nouveau roman", ça échappe à toute norme.

Dans son ambition, c est parfait, totalement réussi...mais à quoi bon ? A quoi bon ?

Dans une plantation, un narrateur indéfinissable observe A., qui est ? prendre l apéritif avec Franck, le voisin, venu sans sa femme,Christiane, qui supporte mal le climat...A partir de là, impossible de reconstituer une chronologie quelconque des événements, l ecrasage d un mille-pattes sur le mur de la salle à manger par qui ? Sur quel mur ? Pourquoi ? Et la course en ville de Franck et A. avant, après l apéritif, combien d apéritifs, de dîner, de mille-pattes... Etc etc...

Robbe-Grillet nous invite à nous interroger sur l attendu textuel : jalousie= roman sentiment personnages couples amours...il y a bien un trio, mais il y a surtout les jalousies par lesquelles le narrateur(?) observe A. A nous interroger sur l illusion romanesque : personnages, intrigue , cadre, chronologie, tout cela est savamment détruit et le lecteur se perd. Bon, d accord, on est renvoyé à notre statut de lecteur en proie à l hallucination de la fiction...Mais on le savait, on est dupes et contents de l être ...

Un métatexte se construit par la répétition obsessionnelle des mêmes mots "tache"," mille-pattes " ...et des mêmes scènes avec leurs variations...Et on tente encore de se raconter une histoire, le narrateur est fou, le narrateur ressasse, l auteur se fiche de nous. La maison est impossible...Si, elle est possible. Par contre, le temps, non. Bref, si on plonge vraiment dans le texte, c est un abime sans fond qui s ouvre...totalement stérile.

Bref un objet parfait, une expérience poétique, pas un roman, mais dans quel but ? C est sans issue.
Commenter  J’apprécie          252
La jalousie

Première incursion que je fais dans le "nouveau roman". Après une mise en route un peu difficile, ne voyant pas trop où voulait en venir l'auteur à travers ces longues descriptions architecturales de la maison, je me suis laissé aller à cette intrigue. Peu à peu, on se laisse envahir par la présence des personnages, dans cette Afrique coloniale où leur vie semble en suspens. On sent que le tragique va survenir à travers le déroulement du quotidien et des contingences qu'ils doivent affronter. L'auteur décrit très bien cette ambiance. Il faut juste accepter le style, très descriptif, très répétitif.

Commenter  J’apprécie          240
Le voyeur

« Le voyeur » : un bateau, une île, une cordelette, des montres, des bracelets, des objets insolites ou non, décrits scrupuleusement dans leurs moindres détails. Et puis ? Et puis rien… Ah, si : un crime…

Deuxième roman de l’auteur après « Les gommes » en 1953, « Le voyeur » confirme Alain Robbe-Grillet comme « le pape du Nouveau Roman » ; mais il restera toujours (le livre et/ou l’auteur) une énigme pour moi.

Commenter  J’apprécie          230
Le miroir qui revient

Une nouvelle fois j'ai tant tardé à prendre le clavier que mes souvenirs sont peu nombreux et incertains. Mais ce livre, très intéressant et pas encore critiqué ici (est-il si difficile à cerner ?) méritant qu'on parle de lui, il va falloir se contenter de ce qu'on a.



Le volume se présente comme un morceau d'autobiographie, avec description sensible d'un milieu familial extrêmement conservateur, voire pire, comme il y en eut avant et pendant la deuxième guerre mondiale. Ce n'est pas inintéressant, surtout avec ce personnage : Henri de Corinthe (celui qui voit revenir le miroir...) qui tranche sur le milieu familial par bien des aspects. Par ailleurs, l'évocation du début de la carrière littéraire de Robbe-Grillet m'aurait de toute façon bien intéressé, il a été important même si ce n'est pas mon auteur favori.



Là où cela devient passionnant, c'est quand les choses commencent à bouger. La famille n'arrive pas à croire à la réalité des camps nazis, mais le fils doit bien faire face à ce choc du réel et changer sa vision du monde. Le comte de Corinthe, toujours aussi fabuleux, se fait de plus en plus flou dans les souvenirs, jusqu'à ce que l'auteur avoue (à mots couverts, je crois) qu'il l'a inventé. Et Robbe-Grillet fait du Robbe-Grillet : d'abord il explique (avec quel niveau de sincérité ?) pourquoi il jugeait impossible de continuer à écrire des romans de façon classique (je dirais : balzacienne), et comment il a ainsi – je simplifie, mais la modestie n'est pas son fort – inventé ce qu'on a appelé le nouveau roman. Ensuite et surtout il instille le doute sur tout ce qu'il a écrit, dans ce livre comme dans les autres : avec une intelligence très stimulante et retorse il montre comment, ailleurs et dans Le miroir qui revient, il a pu mener le lecteur par le bout du nez pour le perdre dans son labyrinthe : drôle d'autobiographie !



Voilà ce qui m'a plu : pas seulement de constater que ma lecture un peu naïve d' Un Régicide (premier roman d'A R-G) était passée à côté de bien des choses cachées, mais surtout de retrouver, comme dans Les Gommes par exemple, cette manière de prouver au lecteur qu'il n'a rien compris à tout ce qu'il a lu jusque-là.

Commenter  J’apprécie          200
La jalousie

En sous-main, la folie. Apogée d0objectivité, sommet de subjectivité. Roman parfait. Tout est indécidable, tout est vrai, tout est faux et le personnage principal n'en est pas un. Indéniablement, après Les Gommes et Le Voyeur, Robbe-Grillet pond son chef-d'oeuvre (le seul, la suite n'est plus parfaite). Enfin, et uniquement dans ce roman, tout est remis sur le tapis. Plus rien ne fonctionne. Tous les repères sont perdus et le lecteur, même à la relecture, est paumé. Il se pose la question idiote ("qu'est-ce qu'il s'est vraiment passé ?") en se rendant compte qu'elle est idiote, mais il se la pose quand même. Peut-être ne s'est-il rien passé et ne sont-ce, étalés sur plus de deux-cent pages, que les délires obsessionnels d'un mari jaloux, qui pourtant n'en est pas un. Il ne se serait encore plus rien passé s'il n'y avait pas de mari. C'est peut-être même A... (Annie, Amélie, Alexandra ?) qui se raconte l'histoire. Rien ne l'indique, mais rien n'indique rien. Autre question (il n'y a que des questions) : qui est mort, assassiné, suicidé ? A qui est la tache de sang ? Qui est le mille-pattes ? Encore une question : à quoi bon ? Réponse, insatisfaisante : tout est dit à propos de la jalousie, dans ce roman, parce qu'il n'est jamais dit que ce qui est dit l'est à cause de la jalousie. Dire "je suis jaloux", c'est ne plus être jaloux. Ici il n'est ni dit "jaloux" ni dit "je suis". Personne n'a rien dit, d'ailleurs, et je n'ai rien écrit.

Commenter  J’apprécie          200
Djinn - Un trou rouge entre les pavés disjoin..

Robbe-Grillet, l'un des écrivains du Nouveau Roman, a écrit ce livre sous la commande d'une professeure de l'université de Californie. l'objectif était d'intégrer, pour les étudiants de français langue étrangère, une grammaire progressive au coeur du récit. Ainsi, les trois premiers chapitres sont écrits au présent, avec une introduction progressive d'adverbes, d'expressions de localisation, etc... Ensuite arrivent les temps du passé avec toute une partie au passé simple, puis des formes subjonctives, et ainsi de suite.

Pour autant, ce roman n'a rien à voir avec ceux écrits en général pour ce genre de public, c'est un vrai roman qui se lit sans problème pour tout francophone qui pourrait tout aussi bien ne pas connaître l'histoire de ce roman et l'apprécier sans problème.

On y lit le journal laissé par Boris Koershimen, alias Robin Körsimos, alias Simon Lecoeur, surnommé Yann / Jan par ses collègues et élèves.

Celui-ci se rend à un rendez-vous lors duquel il doit rencontrer un certain monsieur Jean, qui est en fait une jeune femme américaine qui se nomme bien Jean mais prononcé à l'anglaise (d'où le titre!). Celle-ci lui donne une première mission secrète, espionner un homme qu'il doit suivre dès son arrivée à la gare, où il se rend. Mais en route, il rencontre divers personnages, dont une étudiante et deux enfants, Marie et Jean, qui vont perturber ses plans.

De policier, le roman vire au fantastique, car Simon se retrouve plongé dans plusieurs histoires parallèles dans lequel réapparait systématiquement chacun des personnages mais sous des identités différentes. L'intrigue est troublante, on est aussi perplexe que le personnage lui-même qui tente de comprendre ce qui lui arrive, mais c'est plaisant à lire.

Il serait intéressant de se demander qui, comme l'énigme de l'oeuf et de la poule, est la première à avoir fait jaillir le texte: la contrainte grammaticale ou l'idée de l'intrigue?

Je suis surprise de voir que ce roman ait été si peu critiqué sur Babelio car l'auteur fait partie des auteurs majeurs du XXième siècle et que le roman est très accessible. je vous le conseille donc!

Commenter  J’apprécie          194
L'année dernière à Marienbad

Ce ciné-roman illustré de photographies en noir et blanc extraites du long métrage éponyme est le scénario du film assorti d'indications techniques. Il est un document qui témoigne de ce qu'était "la nouvelle vague".

Cette tentative de narration se situe à mi-chemin entre le cinéma universel muet selon Charlie Chaplin et l'utopie d'un cinéma où se distillerait dans les salles obscures des effluves suscitant des émotions selon Alfred Hitchcock.
Commenter  J’apprécie          160
Les Gommes (suivi de) Clefs pour les Gommes

Perplexité maximale...Depuis que j'ai lu, il ya peu, un passionnant article dans le Monde sur les boites à livre qui analysait les ouvrages déposées dans celles-ci, je regarde lesdites boites d'une autre manière. Ainsi l'article citait le pauvre Henri Troyat comme auteur le plus fréquemment trouvé. Je ne sais pas si c'est un compliment ou si c'est très injuste. Disons que la postérité semble parfois cruelle.

Mais alors que penser de ceci ? Dans ma commune (une petite ville de province ), trois exemplaires du roman les Gommes (que je n'ai pas lu je le précise ) de Robbe-Grillet en même temps le même jour !! ...J'en suis réduit à faire des hypothèses. Un professeur d'université spécialisé sur Robbe-Grillet décédé et sa famille ingrate se dessaisit de ses plus beaux livres, ? Un passionné dudit auteur décidé par pure générosité à en faire don à ses concitoyens ? Ou bien un instant de lucidité de la part de lecteurs qui décident de se séparer de livres imbitables ? Il est bien difficile de se prononcer. Il est certain que ce n'est toutefois pas la meilleure publicité pour cet auteur...
Commenter  J’apprécie          150
Les gommes

Dénarratologisons le propos. Mon mémoire est terminé. Je relis, sur la chaise longue, Les Gommes, pour la défense, vendredi prochain. C'est quoi, finalement, Les Gommes ? Un roman policier ? L'un des meilleurs. Bien plus que ça ? Certes. Une journée effacée, la négation du temps ? Bien trouvé, Alain. Un théâtre de points de vue où le narrateur cache au coeur des pensées des personnages la solution de l'énigme ? C'est ce que j'ai voulu montrer dans mon mémoire. La relecture (ouf) me donne, je crois, raison. Il n'empêche que Les Gommes, ça reste un roman policier, presque un polar, un Agata Christie, plein d'indices partout que personne ne voit sauf le relecteur (qui se dit : "mais c'est bien sûr"). Rajoutons-y, pour le plaisir culturel, mille allusion à Oedipe-Roi, et voilà. J'écris des platitude parce que ce roman, il me sort par les oreilles, je l'ai trituré en long, en large et en travers et je reconnais qu'il est bien foutu, mais il a perdu la fraîcheur de la surprise. Alain Robbe-Grillet révolutionne le roman, c'est entendu, mais pas encore dans Les Gommes (c'est peut-être pour ça que j'ai envie d'écrire que c'est son meilleur roman, ou son plus mauvais, ça dépend de l'humeur). Bon, je n'écrirai rien de mieux. Allons voir si relire Le Voyeur m'inspire plus. En fait, le problème est le suivant : le nouveau roman, ça meurt dès que ça devient familier, dès que l'on y entre sans vertige.

Commenter  J’apprécie          151
La jalousie

La Jalousie s'adresse à un lecteur curieux capable de comprendre la notion de point de vue en littérature . On ne saura rien de celui qui observe et décrit, ni son nom, ni sa situation. Le quatrième de couverture nous dit que c'est un mari qui surveille sa femme, mais ce pourrait être aussi bien un fantôme dont on dresse le couvert. Il ne parle pas, on l'ignore, il ne fait pas de bruit.

Il décrit les choses et les êtres. C'est un regard qui constate la présence mais aussi l'absence.

La topographie de la plantation est si soigneusement décrite qu'on a l'impression d'y avoir demeuré. Il capte des détails pour capturer le réel.

Il observe le jeu de séduction entre A..., la femme du récit, dont la féminité attire le regard, et Franck, le propriétaire d'une plantation voisine, qui vient sans son épouse Christiane, prendre l'apéritif ou dîner. Ils sont servis par le boy. Les soirées se finissent dans l'obscurité complète sur la terrasse.

Il y a une attention extrême à ce que nous voyons tous les jours. Les détails infimes auxquelles nous ne prêtons pas attention. Une volonté de saisir le monde avec des phrases. En le pétrifiant dans des paragraphes, on le possède, on a un pouvoir sur lui. Le fait de décrire ou de se souvenir de choses auxquelles les autres ne prêtent pas attention donne un sentiment de maîtrise. Mais on a jamais accès aux pensées de l'autre. On ne peut que deviner, se tromper peut-être.

Les visions, les obsessions se succèdent. Jusqu'à brouiller la chronologie. La scène du scutigère écrasé, le cognac versé, les ouvriers à l'extérieur, les sons des grillons, la femme à sa coiffeuse, la main aux doigts effilés... Comme dans un esprit jaloux qui traque les mêmes souvenirs, les mêmes scènes. Ce que fait le "regard" du récit, tout amoureux obsessionnel a pu rêver de le faire. Saisir la moindre image fugace d'un être aimé et l'épingler avec des mots, comme pour en épuiser le mystère.

On ne va pas mentir, ce n'est pas un livre qui vous emporte mais c'est une expérience de lecture que je ne regrette pas d'avoir fait. Il me reste des images très fortes, la plantation, la maison, l'acuité du regard du narrateur. Une immobilité qui ressemble à celle de notre vie de tous les jours. Nos moments de vide dans une journée, l'ennui sans lequel les moments forts n'auraient pas la même valeur.

Si nous réfléchissons un peu, ce roman qui semble expérimental est au fond plus proche de nos vies que d'autres. Nous vivons chaque jour de manière répétitive, sans trop de péripéties, nous voyons chaque jour les mêmes choses, que ce soit les rituels des gens autour de nous ou cette reproduction au mur, ou la forme des objets usuels, ou cette fissure dans un mur, cette tache sur la route....Alors ce récit qui se passe dans les colonies prend donc une valeur universelle. D'ailleurs, c'est un livre que je conseillerai aux apprentis écrivains qui peuvent s'inspirer des techniques de description ultra précises de Robbe-Grillet.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
Commenter  J’apprécie          131
La jalousie

Il faut saluer l'effort pour innover et trouver de nouvelles manières d'écrire un roman. J'aime certaines des techniques utilisées, comme la répétition d'évènements, le désordre chronologique, et la transition d'une scène à l'autre par un effet de dégradé (toutes trois utilisées avec plus de succès dans La route des Flandres de Claude Simon), et même le coup du personnage-narrateur qui s'exclue lui-même de ce qu'il raconte ; mais tout ça aurait été plus captivant si ça avait été raconté de manière plus humaine, moins descriptive, moins sèche et avec une prose plus intéressante. Le style d'écriture est volontairement plat et insipide ; les descriptions sont passives et fades mais très précises dans des détails insignifiants : des pages et des pages à compter des bananiers, à déterminer la forme géométrique des parcelles (si elles sont plutôt carrées ou rectangulaires ou trapézoïdales), à mesurer la hauteur de la maison, de la terrasse et des arbres, à déterminer l'orientation du soleil par rapport à la maison et de la maison par rapport à la vallée et l'angulation de la vallée par rapport aux rangées de palmiers ; et encore des pages de peinture écaillée, d'orientation de l'ombre, et bien sûr, d'architecture et d'agencement des fenêtres et des pièces dans la maison, de manière à pouvoir en dessiner un plan minutieux.

En fait, j'ai pris autant de plaisir à lire ce livre qu'une notice de montage Ikea. Quoi que les notices ont une intrigue, car elles racontent l'histoire de la création d'une étagère : il y a un début et une fin, et on en vient même à ressentir quelque chose ! La curiosité excitée du départ devient vite frustration, mais se termine en fierté d'avoir réussi un petit exploit, avant de comprendre avec horreur que ça ne correspond pas du tout au schéma. La jalousie, par contre, j'ai beau me forcer, mon esprit refuse de s'investir, de rester sur le texte, comme s'il trouvait offensante l'idée de subir sa placidité apathique une seconde de plus.

Dans La salle de bain, de Jean-philippe Toussaint, le protagoniste dit : "L'immobilité n'est pas l'absence de mouvement, mais l'absence de toute perspective de mouvement, elle est mort. La peinture, en général, n'est jamais immobile. Comme aux échecs, son immobilité est dynamique. Chaque pièce, puissance immobile, est un mouvement en puissance. Chez Mondrian, l'immobilité est immobile. Peut-être Est-ce pour cela qu'Edmondsson trouve que Mondrian est chiant."

Je ne connaissais pas Mondrian, j'ai donc imaginé ce que moi je trouvais chiant et immobile comme tableau : les natures mortes. Avec le recul, je me dis que j'aurais du imaginer un roman de Robbe-Grillet.



Tout est volontairement dénué du moindre sentiment humain, pour être plus objectif ; bravo, promesse tenue, mais quel ennui.



Commenter  J’apprécie          113
La jalousie

Roman formaliste donc ennuyeux car privé d’histoire ? Robbe-Grillet prouve que la forme est elle-même créatrice d’histoire(s). C’est parce que le narrateur s’obstine à décrire méticuleusement et scrupuleusement les objets et les formes qui se présentent à ses regards, que ce soient un mille-pattes, une balustrade, une écaille de peinture ou une jalousie, que cela devient le récit de l’obsession amoureuse. C’est parce que le narrateur ne différencie pas l’homme réparant un pont en bois avec la plantation qui se dessine derrière lui, ou avec le chant des oiseaux au petit matin, que cela devient le récit de l’exploitation coloniale. Un roman génialement inventif !
Commenter  J’apprécie          100
Les gommes

Dans "Essais critiques", Roland Barthes précisait que le projet littéraire de Robbe-Grillet était une tentative de "refus radical de la tragédie", une "expression de la négativité". Mais il ajoutait que rien ne certifiait que ce projet puisse s’accomplir, car une œuvre n’est jamais totalement "l’expression retardée d’un projet initial". C’est bien ce dernier point qui m’a fortement marqué dans "Les Gommes", car ce projet d’écrivain donnant une valeur littéraire prééminente à l’œuvre de Robbe-Grillet, fait écho aux différents projets fictionnels des personnages du roman. Le récit ne se déroule jamais comme le souhaiteraient les protagonistes. Bien que l’on aboutisse aux mêmes résultats, le chemin pour y parvenir n’est jamais celui prévu au départ. Ce qui indique de toute évidence que le résultat importe peu dans ce roman policier. Nous n’avons pas, effectivement, besoin de savoir qui a tué qui ? pourquoi ? et dans quelles circonstances ? Les personnages agissent souvent comme des girouettes, notamment Wallas, l’enquêteur parisien, perdu dans cette terne préfecture provinciale, qui ne parvient jamais vraiment à suivre son programme et qui, parce qu’il ne peut s’empêcher d’imaginer ce que pourraient penser de lui toutes les personnes qu’il rencontre, finit par tourner en rond plutôt qu’avancer dans ses recherches.
Commenter  J’apprécie          90
Le voyeur

Qui me raconte cette histoire ? Question que l'on ne se pose pas habituellement mais qui, ici, est primordiale. Le narrateur, reprenons ma thèse (mon mémoire, restons modeste), extradiégétique, raconte toute l'histoire du point de vue de Mathias, l'assassin qui cherche maladroitement à cacher un meurtre non décrit que le roman nous révèle petit à petit. La confusion s'établit entre les instances du récit, le narrateur et le personnage se trouvant bien souvent difficiles à démêler. OK. Qu'est-ce que je fais de ça ? En suis-je, avec le recul, encore surpris ? Ce roman me touche-t-il ? Le Voyeur est plus abouti que Les Gommes. Le vertige demeure un peu, parfois, dans ces passages qui entrent en écho avec la suite de l'oeuvre obsessionnelle d'Alain Robbe-Grillet, dans ces moments où, sous la description détaillée d'un objet quelconque, se glisse le sadisme d'un personnage qui n'assume pas encore sa perversité, ce qu'il fera (l'oeuvre de Robbe-Grillet doit se lire comme un tout) dans des romans ultérieurs bien plus manifestement sadiques. Tout dans Robbe-Grillet tourne et retourne à vide, avance sur un double circuit qui ramène au point de départ, comme si de rien n'était. D'ailleurs, était-il quelque chose ? Mathias a-t-il vraiment tué Violette (je veux dire, Jacqueline) ? Tout dans le roman le sous-entend mais tout ne fait que le sous-entendre. La frontière entre réalité et fiction est si brouillée que l'on se met à se demander si cette fiction qu'est Le Voyeur n'a pas un pendant réel, celui que, avec encore plus d'ambiguïté, les Romanesques mettront à jour (tout en l'obscurcissant terriblement, le lecteur ne parvenant pas à dire ce qui tient du vécu ou de la fiction, puisque ce que cherche à faire Robbe-Grillet, c'est défaire les catégories de fiction et de réalité). Ce roman me touche-t-il ? Bien peu, je crois. En brouillant toutes les pistes et toutes les identités, le nouveau romancier aboutit à un jeu dont il faut bien admettre la stérilité. Tout ça est très bien écrit, trop bien peut-être.

Commenter  J’apprécie          91
Les gommes

N°1864– Avril 2024.



Les gommes – Alain Robbe-Grillet – Les Éditions de Minuit.



Ça commence comme un roman policier classique Daniel Dupond a été assassiné à son domicile la veille, mais on n’a pas retrouvé son corps.Le détective Wallase, un jeune enquêteur parisien, fraîchement muté dans cette ville, est chargé de l’enquête qui s’annonce difficile en l’absence de corps. C’est donc un « meurtre » sans témoin et on s’oriente, grâce à un homme providentiel et lui-même très énigmatique, dans une histoire un peu obscure d’une organisation terroriste à cause des opinions politiques de la « victime ». L’enquêteur rame beaucoup à cause du peu d’indices et il a même l’impression que sa hiérarchie le laisse patauger dans cette mystérieuse affaire en l’abandonnant à ses investigations hasardeuses. Était-ce par dépit ou pour conjurer un mauvais sort qui s’acharnerait sur lui, Wallace achète convulsivement des gommes dont il sait parfaitement qu’elles ne lui serviront à rien (cet achat se reproduit de la part d’un client d’une papeterie). Pour ses supérieurs, il finit lui-même par être une véritable énigme puisque que, notamment, on sait seulement qu’il vient de Paris mais c’est à peu près tout. En effet, il apparaît que Dupond n’a que légèrement touché et, avec la complicité du docteur Juard, il a organise sa disparition physique et a voulu faire croire à un cambriolage qui aurait mal tourné. On apprend que Dupond aurait songé au suicide mais aurait préféré le scénario de l’assassinat avec disparition du corps

J’ai relu ce roman dont la première approche remonte à ma scolarité déjà bien lointaine et que mon professeur de français, à la fois ironique et sceptique, avait présenté, comme appartenant à ce mouvement dont la principale caractéristique était d’être nouveau, sans plus de commentaires. J’ai donc voulu approfondir à travers les écrivains emblématiques qui l’avaient illustré, ce qui pour moi restait une sorte de mystère qui m’avait laissé sur ma faim. J’ai d’abord eu un peu de mal à y entrer dans ce roman et quand finalement, vers la moitié du livre, ma démarche a suscité de l’intérêt et je l’ai lu comme un roman policier. L’originalité de ce parti-pris d’écriture qui consiste à faire se déplacer le narrateur dans la conscience de chaque personnage au point d’emporter peut-être l’adhésion du lecteur qui devient ainsi une sorte d’enquêteur parallèle, est intéressant. Cela se complique par l’arrivée d’autres personnages, dont Marchat, qui, sous couvert d’aider la police va se présenter comme la prochaine victime tout se ne révélant pas tout ce qu’il sait. Le déroulé labyrinthique de l’enquête rapproche ce livre du thriller bien qu’on sache tout depuis le départ, mais les hésitations de Wallace, comme perdu dans un tourbillon sans fin, tisse une ambiance un peu malsaine, accentuée par une unité de lieu qui donne une idée d’enfermement des personnages dans cette histoire. Notre enquêteur en vient même à être lui-même soupçonné à cause d’une vague ressemblance. Malgré mon attention et ma volonté de comprendre, j’ai fini par perdre un peu la notion du temps et même celle des évènements, j’ai ressenti une sorte d’impression de malaise, de doute et d’absurde devant ces investigations qui recherchent un mort qui ne l’est pas encore et des devinettes incertaines d’un pilier de bistrot, mais c’est peut-être un des buts recherchés par l’auteur. Quant aux gommes que Wallace achète sans trouver vraiment ce qu’il cherche, je ne sais pas. Le livre refermé, je suis assez perplexe, pas vraiment emballé. Peut-être suis-je passé à côté de quelque chose?

Commenter  J’apprécie          80
Les gommes

Relire "Les gommes" après plus d'un demi-siècle était une gageure. Je me souviens que ce roman, annonciateur d'un courant littéraire qui fit les beaux jours de l'intelligentsia parisienne pendant la seconde moitié du vingtième siècle, m'avait particulièrement ennuyé. Derrière une vague trame politico-policière à la poursuite d'un supposé assassin, le roman décrivait sur une pleine journée l'errance d'un pseudo-policier entre la résidence bourgeoise de la supposée victime, la clinique du docteur Juard, qui avait rédigé l'acte de décès, et le commissariat principal de la ville, où l'on aurait bien aimé se débarrasser au plus vite de cette affaire mettant en cause deux notables. De rue en rue, au sein de cette ville portuaire du Nord embrumée à souhait, où il n'a encore jamais mis les pieds et ne dispose bien entendu d'aucun système de positionnement géographique (époque oblige), Wallas mène son enquête, sans aucun indice. Il essaie de se reconnaître dans cette ville à la géographie si particulière, où l'on revient sans cesse sur ses pas, et au passage demande son chemin ou pose des questions sur les acteurs du drame, prétextant l'achat d'une petite gomme pour le dessin, d'où le titre. Et pourtant, relisant enfin ce livre que j'avais préféré oublier, quelle n'a pas été ma surprise de me trouver en face d'un récit plein de fraîcheur, avec une merveilleuse écriture tout en finesse. L'humour, ou plutôt une tendre ironie, affleure à toutes les pages, avec une attention apportée à maints petits détails de la vie ordinaire, à ce paysage urbain qui imprime sa marque profonde sur les habitants. Comme dans un tableau de Matisse, c'est le décor, soigné, qui envahit la toile et constitue le sujet, les personnages se trouvant relégués à de vagues silhouettes à peine entraperçues. C'est ainsi qu'on se rend compte que le Nouveau Roman, loin d'être cantonné à la sphère universitaire, a imprégné la littérature moderne, et ce bien au-delà de nos frontières, nous habituant petit à petit à ce qui pouvait nous paraître au départ comme un caprice d'intellectuels en manque d'inspiration. Il suffit de lire Paul Auster ou bien encore les auteurs japonais les plus actuels pour retrouver ce souci du détail, cette obsession des distances, de l'orientation, de l'angle sous lequel on perçoit la réalité, mille et une petites choses plaquées en apparence sur la trame romanesque mais constituant l'intérêt principal du récit. Et maintenant, c'est certain, il va falloir relire aussi "La modification" (Michel Butor) et autres Simon ou Sarraute : plaisir du temps retrouvé…

Commenter  J’apprécie          82
Les gommes

Considéré parfois comme le premier Nouveau roman de l'Histoire de la littérature, sorti en 1953, avant même la détermination de la définition de « Nouveau roman », « Les gommes » est une expérience labyrinthique. Et au risque de surprendre, je retiens surtout de sa lecture cette sensation hautement kafkaïenne dans un roman où rien ne commence, rien ne se termine, tout est délimité dans un espace-temps réduit.



Pourquoi kafkaïen ? Pour de nombreuses raisons : l'absurde de la situation, la robotisation de la pensée humaine, les décors glaciaux, l'espace restreint et circulaire. La trame même : un crime est commis, certes. Mais l'assassiné n'est pas mort (il le laisse croire grâce à la complicité d'un toubib qui le déclare effectivement décédé), pourtant une enquête s'ouvre. Une enquête sans cadavre donc. Les médias s'y mettent puisqu'un journal annonce le décès d'un homonyme de ce Daniel Dupont dont la gouvernante est sourde mais pas complètement. Un enquêteur, Wallas, dont on ne sait pas grand-chose mais qui est pourtant le personnage central du roman, et accessoirement (mais pas toujours !) suspecté d'être le meurtrier alors que parallèlement l’enquête s’oriente par moments vers le suicide. Roman giratoire et sans fin, même les blagues d'un ivrogne pilier du bar où se déroule une partie de l'action ne dévoilent jamais leur chute, les devinettes restant en suspens.



Kafkaïen aussi et pourquoi pas, par le choix des rues d'un quartier où se déroulera l'intégralité de l'action, le meurtre ayant été commis rue des Arpenteurs (le héros K. du roman « Le château » de KAFKA est lui-même arpenteur). C'est un peu cette satanée pierre de Sisyphe qui grimpe et retombe, remonte puis dévale à nouveau la pente, on n'en sort pas. Circulaire et figé, car le temps. Ces 7h30 à l’horloge, toujours, dans le (faux) crime, mais aussi sur la montre de l'enquêteur arrêtée à la même heure, les événements importants de l'intrigue se précipitant, la plupart à 7h30, les témoins qui ont souvent une anecdote à raconter, étant survenue à 7h30. Le temps. Histoire sur deux jours, mais que de bouleversements malgré l'enquête sclérosée.



Tour à tour les témoignages, très différents les uns des autres, et pourtant chacun semble tenir la route malgré les discordances. Wallas tend à croire tout le monde, même s'il se retrouve lui-même impliqué et en difficulté dans un témoignage. Ah, le titre, « Les gommes » : Wallas tente plusieurs fois d'acheter en boutique une gomme parfaite, mais ressort désabusé avec une gomme de mauvaise qualité qui ne réalisera pas les tâches voulues. Évidemment, cette gomme miracle qu'il ne déniche jamais est celle qui aurait permis d'effacer le faux crime, les témoignages, le toubib, les flics, afin que plus rien ne s'embrouille, que tout devienne enfin translucide, que tout reparte de zéro, on avance et on oublie tout. Mais là justement, on ne progresse jamais, ou alors pour revenir au point de départ.



Ce roman est aussi et surtout un pastiche du polar noir, sauf qu'ici l'enquête n'est qu'un alibi, jamais une avancée, plutôt une stagnation, un piétinement, ah ! ce mouvement circulaire. Ce polar pourrait être d’ailleurs estampillé comme anti polar par excellence ! Et le fond de l'affaire, si vous parvenez à la fin du présent récit, est sans contestation possible le complexe d’œdipe, de quoi vous saouler en questionnements sans fin. Un bouquin riche, très singulier, du genre qu'on ne lit pas tous les jours, nerfs en pelote assurés malgré l’humour évident.



Je découvrais enfin (il n'est jamais trop tard pour bien faire, blablabla…) ROBBE-GRILLET qui m'attirait depuis un sacré moment, et j'ai tout naturellement voulu commencer par le début : Si « Les gommes » n'est que son deuxième roman (« Un régicide », écrit 4 ans auparavant, ne sera cependant édité que 30 ans plus tard), il fut le premier imprimé. Il m'a fait forte impression, même si je conçois parfaitement que pour un lectorat non averti ou non habitué à ce genre de littérature tordue et presque mathématique, il peut être très désagréable à lire et devenir une expérience calamiteuse (il peut rendre dingue avec les redites volontaires, les situations qui recommencent incessamment, jusqu'aux dialogues, jusqu'aux virgules). ROBBE-GRILLET fut l'un des piliers des Éditions de Minuit durant trois décennies, c'est même lui qui en quelque sorte fut le moteur de la ligne éditoriale, il n'en est que plus intéressant à lire, même 65 ans plus tard.


Lien : https://deslivresrances.blog..
Commenter  J’apprécie          83
La jalousie

Le plus grand exemple de littérature objective. ou son contraire ?
Commenter  J’apprécie          80
Les gommes

La première idée qui m'est venue lorsque j'ai terminé la lecture de ce curieux roman est qu'il s'agissait d'un polar à l'envers, à savoir que l'on sait à peu près tout sur tout dès le début (comme dans les Columbo) et puis plus on en avance dans la lecture, plus on commence à avoir des doutes sur la véracité des faits, sur le coupable du crime et sur la réalité du crime lui-même. L'auteur aurait même pu pousser le bouchon plus loin en mettant en cause l'existence de la victime (un dénommé Daniel Dupont, un solitaire et chercheur en économie, vivant dans un pavillon cossu d'une ville lugubre du nord de la France). Le détective Wallas dépêché de Paris fait office de personnage principal de cette histoire sans queue ni tête. Il loge dans l'unique chambre d'un bar-hôtel paumé dans lequel des habitués alcoolisés se font des devinettes enfantines et discutent de problèmes arithmétiques. Pendant ce temps, Wallas erre dans la ville mais s'y perd très souvent bien qu'empruntant toujours les mêmes rues. Parfois, il s'arrête dans des papeteries pour acheter des gommes (pour quoi faire, on sait pas mais on peut voir dans ces gommes le symbole de ce roman où l'intrigue s'efface petit à petit comme s'effacent sous le frottement de la gomme les traits laissés par un crayon papier). Wallas doit rendre des comptes à Paris où l'on est persuadé que le meurtre du Dupont est le fait d'un groupe terroriste et doit composer aussi avec le commissaire du coin, le commissaire Laurent qui penche pour l'hypothèse du suicide. Pour compliquer les choses, Wallas se retrouve quasiment présumé coupable après que différents témoins lui trouvent une forte ressemblance avec un type louche qui traînait autour du pavillon la veille dudit crime (parce qu'en fait, Dupont n'est pas vraiment mort).



Bien qu'estampillé nouveau roman, ce qui signifie souvent lecture ardue, les gommes se lit aisément . Je suis rentré avec délectation dans l'univers étouffant et singulier mis en place par l'auteur dont certains aspects (l'allure de Wallas, l'absurdité de certaines scènes) m'ont fait pensé aux films de Jacques Tati. Cet ancien roman est à mettre entre toutes les mains d'autant plus que certains dialogues dans le bar sont à mourir de rire.



éditions de minuit, 1953, 364 pages, lecture sur kindle en avril 2015. note : 4.5/5
Lien : http://doelan.blogspirit.com/
Commenter  J’apprécie          81




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Alain Robbe-Grillet (1125)Voir plus

Quiz Voir plus

Rions avec les écrivains français (2)

A lire son nom, on l'imagine en fan des Rolling Stones, mais non ! Il vient d'une autre planète... (indice)

Pierre Benoit
Pierre Michon
Pierre Boulle
Pierre Lemaître
Pierre Brossolette
Pierre Magnan

10 questions
53 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , écrivain homme , écrivain homme , littérature française , mots , jeux de mots , absurde , AppréciationCréer un quiz sur cet auteur

{* *}