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EAN : SIE256238_457
Editions de Minuit (30/11/-1)
3.9/5   10 notes
Résumé :
Ce livre d'Alain Robbe-Grillet est fort différent de tout ce qu'il a publié jusqu'ici. Sans doute parce que ce n'est pas un roman. Mais, est-ce vraiment une autobiographie ? On sait que le langage du roman n'est pas celui que l'écrivain utilise pour la communication courante. Comme c'est ici l'homme Robbe-Grillet qui parle (de lui-même romancier, de lui-même enfant, etc.…), son écriture paraîtra certes moins austère, moins “ difficile ” que ce à quoi il nous a habit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une nouvelle fois j'ai tant tardé à prendre le clavier que mes souvenirs sont peu nombreux et incertains. Mais ce livre, très intéressant et pas encore critiqué ici (est-il si difficile à cerner ?) méritant qu'on parle de lui, il va falloir se contenter de ce qu'on a.

Le volume se présente comme un morceau d'autobiographie, avec description sensible d'un milieu familial extrêmement conservateur, voire pire, comme il y en eut avant et pendant la deuxième guerre mondiale. Ce n'est pas inintéressant, surtout avec ce personnage : Henri de Corinthe (celui qui voit revenir le miroir...) qui tranche sur le milieu familial par bien des aspects. Par ailleurs, l'évocation du début de la carrière littéraire de Robbe-Grillet m'aurait de toute façon bien intéressé, il a été important même si ce n'est pas mon auteur favori.

Là où cela devient passionnant, c'est quand les choses commencent à bouger. La famille n'arrive pas à croire à la réalité des camps nazis, mais le fils doit bien faire face à ce choc du réel et changer sa vision du monde. le comte de Corinthe, toujours aussi fabuleux, se fait de plus en plus flou dans les souvenirs, jusqu'à ce que l'auteur avoue (à mots couverts, je crois) qu'il l'a inventé. Et Robbe-Grillet fait du Robbe-Grillet : d'abord il explique (avec quel niveau de sincérité ?) pourquoi il jugeait impossible de continuer à écrire des romans de façon classique (je dirais : balzacienne), et comment il a ainsi – je simplifie, mais la modestie n'est pas son fort – inventé ce qu'on a appelé le nouveau roman. Ensuite et surtout il instille le doute sur tout ce qu'il a écrit, dans ce livre comme dans les autres : avec une intelligence très stimulante et retorse il montre comment, ailleurs et dans le miroir qui revient, il a pu mener le lecteur par le bout du nez pour le perdre dans son labyrinthe : drôle d'autobiographie !

Voilà ce qui m'a plu : pas seulement de constater que ma lecture un peu naïve d' Un Régicide (premier roman d'A R-G) était passée à côté de bien des choses cachées, mais surtout de retrouver, comme dans Les Gommes par exemple, cette manière de prouver au lecteur qu'il n'a rien compris à tout ce qu'il a lu jusque-là.
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Comme un point d'orgue à son oeuvre, Alain Robbe-Grillet livre ici un ouvrage où il revient sur son enfance, sa famille, son parcours, sa vie, ses écrits (même s'il a rédigé d'autres livres après celui-ci) développant son style singulier, décortiquant ses romans (la jalousie, le voyeur) où il dit « avoir parfois tendu des pièges au lecteur ».
Ce n'est pas à proprement parler une autobiographie car une part de fiction se mêle au contenu mais il intègre bon nombre de souvenirs personnels, revenant sur ses premiers pas, expliquant comment l'écriture s'est imposée à lui.
Commencé en 1976, poursuivi en 1983, cette « fiction autobiographique » apporte un éclairage nouveau sur cet homme et le mouvement littéraire qu'il a porté, appelé « Nouveau roman », sur ses « fantasmes », ses peurs, ses errances ….
Qu'ils sont torturés ces artistes !
L'écriture est ici comme une peinture magistrale avec ses trompe l'oeil (Henri de Corinthes a une part prépondérante dans les pages et on s'interroge sur la véracité des faits évoqués (l'auteur parle lui-même d'approximations)), ses vérités ; ses couleurs plus ou moins vives, ses traits plus ou moins fins …. mais la conclusion est la même : quel tableau ! ou plutôt quel livre !!!!

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
qui lui permet, par un glissement étrange, de planter de nouvelles banderilles dans le dos de la vérité, au nom de laquelle se fabriquent les massacres: selon la vérité officielle, celle qui sous d’autres cieux envoie mourir au bagne les historiens que leur mauvais génie pousse à se demander comment le cuirassé Aurore a pu tirer sur le Palais d’hiver, puisqu’il n’était pas à Leningrad en ces glorieuses journées d’octobre, alors qu’on nous le montre bel et bien amarré au quai de la Néva face au palais, à sa juste place, et repeint tous les ans à neuf (la vérité, pour ne pas s’écailler, a besoin d’être régulièrement repeinte), selon donc le discours reçu, la France est d’abord apparue – c’était à la Libération – comme une nation de héros dressés contre l’occupant dès l’armistice dans une résistance quasi unanime, position difficilement tenable mais qui a pu survivre plus de dix ans sans déclencher ni rires ni protestations trop vives.

Puis voilà que tout change brusquement: la France n’a été qu’un troupeau de lâches et de traîtres qui a vendu son âme et l’ensemble du peuple juif pour une seule bouchée de pain noir.
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L'avènement du roman moderne est précisément lié à cette découverte : le réel est discontinu, formé d'éléments juxtaposés sans raison dont chacun est unique, d'autant plus difficiles à saisir qu'ils surgissent de façon sans cesse imprévue, hors de propos, aléatoire.
page 208
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Videos de Alain Robbe-Grillet (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Robbe-Grillet
Mathieu Lindon Une archive - éditions P.O.L où Mathieu Lindon tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Une archive", et où il est notamment question de son père Jérôme Lindon et des éditions de Minuit, des relations entre un père et un fils et entre un fils et un père, de Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Marguerite Duras et de Robert Pinget, de vie familiale et de vie professionnelle, de l'engagement de Jérôme Lindon et de ses combats, de la Résistance, de la guerre d'Algérie et des Palestiniens, du Prix Unique du livre, des éditeurs et des libraires, d'être seul contre tous parfois, du Nouveau Roman et de Nathalie Sarraute, d'Hervé Guibert et d'Eugène Savitzkaya, de Jean Echenoz et de Jean-Phillipe Toussaint, de Pierre-Sébastien Heudaux et de la revue Minuit, d'Irène Lindon et de André Lindon, d'écrire et de publier, de Paul Otchakovsky-Laurens et des éditions P.O.L, à l'occasion de la parution de "Une archive", de Mathieu Lindon aux éditions P.O.L, à Paris le 12 janvier 2023.

"Je voudrais raconter les éditions de Minuit telles que je les voyais enfant. Et aussi mon père, Jérôme Lindon, comme je le voyais et l'aimais. Y a-t-il des archives pour ça ? Et comment être une archive de l'enfant que j'ai été ?"
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