houlala ce que je m'ennuie avec les auteurs du "nouveau roman" ou "littérature expérimentale" ... pourtant, pourtant il y a un frémissement là dedans mais j'ai toujours l'impression qu'ils cherchent à me laisser hors de leur(s) sujet(s) tant au sens de l'individu que du thème !!!
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Intrigant, loufoque et bourré de suspens, ce polar réussit l'exploit de tenir en haleine le lecteur tout en piétinant les standards du genre. C'est sans compter sur une puissance visuelle et une cohérence du contexte, une écriture fluide et subtile, une succession de retournements et de fausses pistes ininterrompue... Ce roman est un bijou de maitrise, un régal pour le lecteur, et représente certainement ce que le nouveau roman peut offrir de plus réjouissant...
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Cette œuvre est hypnotique, fascinante. Dans ce roman de l'obsession construit sur des variations, on se laisse porter par l'écriture de Robbe-Grillet, à travers les fantasmes et les hallucinations du narrateur.
La forme est déroutante à première lecture, car Robbe-Grillet déconstruit le roman et brouille tous les repères pour créer une œuvre originale et unique en son genre. C'est pour cela que j'avais préféré Les Gommes, de construction plus classique. Il ne faut donc pas lire La Jalousie comme un roman mais comme une expérimentation romanesque, en se laissant porter par la beauté du texte.
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J'ai adoré ce livre pour le style de Robbe-Grillet. Il m'a fascinée. Les Gommes est une œuvre riche : roman policier ou anti-roman policier, roman labyrinthique du mouvement et de l'immobilité, roman sur le temps, réécriture du mythe d'Oedipe (réécriture un peu ratée si l'on considère qu'à l'époque, seul Beckett a perçu cette thématique... personnellement j'étais passée à côté également), etc.
Bref, ce chef-d’œuvre mérite le détour! Il est absolument captivant!
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Un début laborieux, pour un final extraordinaire : la même histoire racontée selon des points de vue toujours différents. Cela vaut le coup d'attendre et, malgré ce que je viens de dire plus haut, l'incipit est un programme en soi : "La chair des femmes a toujours occupé, sans doute, une grande place dans mes rêves".
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Labyrinthique polar non polar.
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On ne peut pas noter ce " nouveau roman", ça échappe à toute norme.
Dans son ambition, c est parfait, totalement réussi...mais à quoi bon ? A quoi bon ?
Dans une plantation, un narrateur indéfinissable observe A., qui est ? prendre l apéritif avec Franck, le voisin, venu sans sa femme,Christiane, qui supporte mal le climat...A partir de là, impossible de reconstituer une chronologie quelconque des événements, l ecrasage d un mille-pattes sur le mur de la salle à manger par qui ? Sur quel mur ? Pourquoi ? Et la course en ville de Franck et A. avant, après l apéritif, combien d apéritifs, de dîner, de mille-pattes... Etc etc...
Robbe-Grillet nous invite à nous interroger sur l attendu textuel : jalousie= roman sentiment personnages couples amours...il y a bien un trio, mais il y a surtout les jalousies par lesquelles le narrateur(?) observe A. A nous interroger sur l illusion romanesque : personnages, intrigue , cadre, chronologie, tout cela est savamment détruit et le lecteur se perd. Bon, d accord, on est renvoyé à notre statut de lecteur en proie à l hallucination de la fiction...Mais on le savait, on est dupes et contents de l être ...
Un métatexte se construit par la répétition obsessionnelle des mêmes mots "tache"," mille-pattes " ...et des mêmes scènes avec leurs variations...Et on tente encore de se raconter une histoire, le narrateur est fou, le narrateur ressasse, l auteur se fiche de nous. La maison est impossible...Si, elle est possible. Par contre, le temps, non. Bref, si on plonge vraiment dans le texte, c est un abime sans fond qui s ouvre...totalement stérile.
Bref un objet parfait, une expérience poétique, pas un roman, mais dans quel but ? C est sans issue.
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Il faut saluer l'effort pour innover et trouver de nouvelles manières d'écrire un roman. J'aime certaines des techniques utilisées, comme la répétition d'évènements, le désordre chronologique, et la transition d'une scène à l'autre par un effet de dégradé (toutes trois utilisées avec plus de succès dans La route des Flandres de Claude Simon), et même le coup du personnage-narrateur qui s'exclue lui-même de ce qu'il raconte ; mais tout ça aurait été plus captivant si ça avait été raconté de manière plus humaine, moins descriptive, moins sèche et avec une prose plus intéressante. Le style d'écriture est volontairement plat et insipide ; les descriptions sont passives et fades mais très précises dans des détails insignifiants : des pages et des pages à compter des bananiers, à déterminer la forme géométrique des parcelles (si elles sont plutôt carrées ou rectangulaires ou trapézoïdales), à mesurer la hauteur de la maison, de la terrasse et des arbres, à déterminer l'orientation du soleil par rapport à la maison et de la maison par rapport à la vallée et l'angulation de la vallée par rapport aux rangées de palmiers ; et encore des pages de peinture écaillée, d'orientation de l'ombre, et bien sûr, d'architecture et d'agencement des fenêtres et des pièces dans la maison, de manière à pouvoir en dessiner un plan minutieux.
En fait, j'ai pris autant de plaisir à lire ce livre qu'une notice de montage Ikea. Quoi que les notices ont une intrigue, car elles racontent l'histoire de la création d'une étagère : il y a un début et une fin, et on en vient même à ressentir quelque chose ! La curiosité excitée du départ devient vite frustration, mais se termine en fierté d'avoir réussi un petit exploit, avant de comprendre avec horreur que ça ne correspond pas du tout au schéma. La jalousie, par contre, j'ai beau me forcer, mon esprit refuse de s'investir, de rester sur le texte, comme s'il trouvait offensante l'idée de subir sa placidité apathique une seconde de plus.
Dans La salle de bain, de Jean-philippe Toussaint, le protagoniste dit : "L'immobilité n'est pas l'absence de mouvement, mais l'absence de toute perspective de mouvement, elle est mort. La peinture, en général, n'est jamais immobile. Comme aux échecs, son immobilité est dynamique. Chaque pièce, puissance immobile, est un mouvement en puissance. Chez Mondrian, l'immobilité est immobile. Peut-être Est-ce pour cela qu'Edmondsson trouve que Mondrian est chiant."
Je ne connaissais pas Mondrian, j'ai donc imaginé ce que moi je trouvais chiant et immobile comme tableau : les natures mortes. Avec le recul, je me dis que j'aurais du imaginer un roman de Robbe-Grillet.
Tout est volontairement dénué du moindre sentiment humain, pour être plus objectif ; bravo, promesse tenue, mais quel ennui.
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Le chef-d'oeuvre d'Alain Robbe-Grillet. Tristement inconnu d'un public sans curiosité qui s'est crispé sur Les Gommes (d'une nullité!) une fois pour toutes en 1953 (!) et a lamentablement ignoré tout ce qui a suivi parce que RG n'était plus "à la mode". Lisez La Jalousie, lisez Angélique, regardez Trans-Europe-Express, et émerveillez-vous face au génie de Robbe-Grillet!
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À vouloir faire de la "nouvelle" littérature, on en oublie souvent de rendre le livre intéressant...
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Très intéressante analyse du roman et ce que devrais être la démarche d’un écrivain (qui travaille son art) comme un artiste. La musique est passé à l’atonal. La peinture n’est plus figurative. Mais le roman reste a(e)ncré sur les principes balzaciens. Alors pourquoi le roman a souvent un héros ? Pourquoi un roman suit une histoire ?
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"La belle captive", titre d'un tableau de Magritte, est annoncé comme un roman d'Alain Robbe-Grillet. En fait, il s'agit d'un beau livre paru en 1975 illustré de 77 peintures de René Magritte en couleur ou en noir et blanc. Je m'étonnais de ce grand format peu commun pour un roman mais je n'ai pas trouvé d'autre édition. Il est donc rare et je l'ai emprunté à la bibliothèque. Ma motivation venais du film au titre et thèmes similaires mais qui est assez différent même si le réalisateur est Alain Robbe-Grillet. Je pensais pouvoir mieux comprendre le film en lisant le roman mais cela n'a pas été le cas. Car c'est le surréalisme qui sert de cadre au monde imaginaire du livre. Et dans ce domaine on peut s'attendre à tout.
Effectivement je n'ai rien compris ou pas grand chose mais je n'ai pas pu m'arrêter de lire, comme aimantée. C'est vraiment surprenant. J'ai eu l'impression que Robbe-Grillet construisait son texte à partir des tableaux évocateurs, utilisés comme des prétextes pour le roman. Il est vrai que l'artiste-peintre belge René Magritte est un novateur et peut être qualifié sans conteste de maître du surréalisme. Ses tableaux sont vraiment intéressants et reconnaissables.
Dans le roman, la narration se fait à la première personne. Il y a bien l'histoire d'un homme en costume noir avec une canne, médecin pervers qui kidnappe une étudiante et veux la séquestrer dans une usine abandonnée d'où le titre "La belle captive" mais pas seulement. On trouve aussi, entre autres, de faux personnages, un criminel masqué, des enquêteurs dépassés, des métaphores sexuelles et des mises en abymes qui rappelle la façon dont Matisse peint mais qui font souvent perdre le fil.
J'avoue que c'est quand même une prouesse littéraire.
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Voici un roman de Robbe-Grillet qui me semble beaucoup plus accessible que "la jalousie". Il n'est pas très simple à lire tout de même mais on suit avec un certain plaisir ce roman "policier" même si on se perd de temps en temps.
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Oserai-je avouer qu'à la fin du roman je n'avais rien compris ? C'est donc en lisant quelques critiques après avoir lu le roman que j'ai enfin compris un peu mieux ... il faudrait peut-être que je le relise maintenant ... mais rien ne justifie que je sois puni deux fois ...
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Roman phare du Nouveau Roman, qui doit être vu comme une expérience littéraire. La littérature est perçue, par les auteurs du Nouveau Roman, comme une illusion puisqu'il y a un début et une fin, que les personnages sont limités psychologiquement, qu'il y a cohérence entre les actes des personnages.
Le titre est évidemment polysémique. Le texte est comme une dissection de ce sentiment particulier qu'est la jalousie, puisque le narrateur l'éprouve, et ce à cause de la relation qui semble se former entre son épouse et son voisin. La jalousie, en architecture, c'est aussi cette fenêtre grâce à laquelle on peut voir - depuis l'intérieur - sans être vu. Le roman semble être une répétition infinie des mêmes scènes où le narrateur s'attache à chaque détail, croyant y voir les preuves d'un amour caché et nourrissant, par là-même, sa jalousie.
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Avec ce roman, Alain Robbe Grillet passe complètement du côté d'une histoire non linéaire, sans fil rouge, pour suivre l'ambiance folle de cette maison clause.
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Que dire de ce roman ? Sa lecture m'a laissé avec un sentiment de malaise, de gêne et surtout de confusion. J'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans ce récit dont les plus petits détails, certains me semblent-ils insignifiants, sont méthodiquement et méticuleusement décrits. Je me suis perdue dans ce récit.
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