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Citations de Alessandro Baricco (1426)


C’était un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre.
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[Novecento] avait du génie pour ça, il faut le dire. Il savait écouter. Et il savait lire, ça tout le monde peut, lui, ce qu'il savait lire, c'était les gens. Les signes que les gens emportent avec eux : les endroits, les bruits, les odeurs, leur terre, leur histoire... écrite sur eux, du début à la fin. Et lui, il la lisait, et avec un soin infini, il cataloguait, il répertoriait, il classait... Chaque jour, il ajoutait un petit quelque chose à cette carte immense qui se dessinait peu à peu dans sa tête, la carte du monde, du monde entier, d'un bout à l'autre, des villes gigantesques et des comptoirs de bar, des longs fleuves et des petites flaques, et des avions, et des lions, une carte gigantesque. Et ensuite il voyageait dessus, comme un dieu, pendant que ses doigts se promenaient sur les touches [du piano] en caressant les courbes d'un ragtime.
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Mille fois il chercha ses yeux, et mille fois elle trouva les siens. C'était comme une danse triste, secrète et impuisssante.
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Je reveux l'eau que tu connais
je reveux la mer
le silence
la lumière
et les poissons volants
dessus
qui volent.
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Parce qu'un bateau, tu peux toujours en descendre : mais de l'Océan, non...
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C'est un endroit, ici, où tu prends congé de toi-même. Ce que tu es se détache doucement de toi, peu à peu. Et à chaque pas, tu le laisses derrière toi, sur ce rivage qui ne connaît pas le temps et ne vit qu'un seul jour, toujours le même. Le présent disparaît et tu deviens mémoire.[...]
Ce que je suis désormais, est advenu : et cela vit en moi, ici, maintenant, comme un pas dans une trace, comme un son dans un écho, et comme une énigme dans sa réponse. Cela ne meurt pas, non. cela glisse de l'autre côté de la vie. Si légèrement que c'est comme une danse.
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La mer immense, l'océan mer, qui court à l'infini plus loin que tous les regards, la mer énorme et toute puissante - il y a un endroit, il y a un instant où elle finit - la mer immense, un tout petit endroit, et un instant de rien.
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Il avait en lui la quiétude inentamable des hommes qui se sentent à leur place.
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- Une volière?
- Oui.
- Et pour servir à quoi?
Hervé Joncour gardait les yeux fixés sur ces dessins.
- Tu la remplis d'oiseaux, le plus que tu peux, et le jour où il
t'arrive quelque chose d'heureux, tu ouvres la porte en grand et tu les regardes s'envoler.
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- Peut-être que ta vie, des fois, elle tourne d’une drôle de manière, et qu’il n’y a plus rien à ajouter.
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Ses yeux restaient fixés sur les lèvres d'Hervé Joncour comme si elles étaient les dernières lignes d'une lettre d'adieu.
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[...] On voyait bien qu'il n'avait aucune envie de me voir descendre cette passerelle, et en plus pour toujours, mais jamais il ne me le dit. Et c'était mieux comme ça. Le dernier soir, on était en train de jouer pour le habituels connards de première, et le moment de mon solo arriva, je commençai donc à jouer, et après quelques notes j'entends le piano qui s'en vient avec moi. On continua comme ça tous les deux, et moi, bon Dieu, je jouais du mieux que je pouvais, pas tout à fait Louis Armstrong mais vraiment je jouais bien, avec Novecento derrière moi qui me suivait partout, comme lui seul savait le faire. Les autres nous ont laissés continuer un petit bout de temps, ma trompette et son piano, pour la dernière fois, à nous dire toutes les choses qu'on peut jamais se dire, avec les mots.
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Dès lors, on ne lit plus vraiment pour apprendre ni même pour se distraire intelligemment: au fond on le fait pour permettre à cette prose de laver certaines fatigues personnelles, des échecs ou des défaites, et d'apaiser la brûlure, éliminant de la plaie toute impureté. C'est ainsi qu'on lit pour le seul plaisir de la lecture pour se sauver. (p.52)
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Il envoya un blues à faire pleurer un mécano allemand, tu aurais dit qu'il y avait tout le coton de tous les nègres du monde là-dedans, et que lui, il était en train de le ramasser, avec ces notes là. Un truc à y laisser son âme.
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La mer fait divaguer les vagues, les pensées et les voiliers : même la tête elle aussi divague et les routes qui hier étaient là aujourd'hui n'y sont pas.

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[...] J'ai dit adieu à l'émerveillement quand j'ai vu les icebergs géants de la mer du Nord s'écrouler, vaincus par la chaleur, j'ai dit adieu aux miracles quand j'ai vu rire ces hommes que la guerre avait démolis, j'ai dit adieu à la colère quand j'ai vue bateau qu'on bourrait de dynamite, j'ai dit adieu à la musique, à ma musique, le jour où je suis arrivé à la jouer toute entière dans une seule note d'un seul instant, et j'ai dit adieu à la joie, en l'ensorcelant elle aussi, quand je t'ai vu entrer ici. Ce n'est pas la folie, mon frère. C'est de la géométrie. C'est un travail d'orfèvre. J'ai désarmé le malheur. J'ai désenflé ma vie de mes désirs. Si tu pouvais remonter ma route, tu les y trouverais, les uns après les autres, ensorcelés, immobiles, arrêtés là pour toujours, jalonnant le parcours de cet étrange voyage que je n'ai jamais raconté à personne sauf à toi.
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On jouait parce que l'océan est grand et qu'il fait peur. On jouait pour que les gens ne sentent pas le temps passer, et qu'ils oublient où ils étaient. On jouait pour les faire danser, parce que si tu danses tu ne meurs pas, et tu te sens Dieu. Et on jouait du ragtime, parce que c'est la musique sur laquelle Dieu danse quand personne ne le regarde.
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Comme le désespoir était un excès qu'il ne connaissait pas, il se pencha sur ce qu'il lui était resté de sa vie, et recommença à en prendre soin, avec la ténacité inébranlable d'un jardinier au travail, le matin qui suit l'orage.
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Pendant qu'on voltigeait entre les tables, en frôlant les lampadaires et les fauteuils, j'ai compris, à ce moment-là, que ce qu'on faisait, ce qu'on était en train de faire, c'était danser avec l'Océan, nous et lui, des danseurs fous, et parfaits, emportés dans une valse lente, sur le parquet doré de la nuit.
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On était en 1861. Flaubert finissait Salammbô, l’éclairage électrique n’était encore qu’une hypothèse et Abraham Lincoln, de l’autre côté de l’Océan, livrait une guerre dont il ne verrait pas la fin. Les sériciculteurs de Lavilledieu se mirent en société et rassemblèrent la somme, considérable, nécessaire à l’expédition. Il parut à tous logique de la confier à Hervé Joncour. Quand Baldabiou lui demanda s’il acceptait, il répondit par une question.
- Et il est où, exactement, ce Japon ?
- Par là, toujours tout droit. Jusqu’à la fin du monde.
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