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Critiques de Alfred Assollant (20)
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Aventures du capitaine Corcoran, tome 1

Bonjour ! J'ai trouvé ce livre d'aventures en brocante ; mon édition est de 1898, livre doré sur tranche, la première date de 1867.

Le capitaine Corcoran est un sacré phénomène ! Il est toujours optimiste, même dans les conditions les plus tragiques. Il faut dire qu'il a une compagne redoutable : Louison !

Corcoran est envoyé par l'académie des sciences de Lyon pour retrouver un précieux manuscrit hindou au fin fond de l'Inde, du côté de Calcutta. Un concours de circonstances fait que pour trouver ce document, il doit aider le radjah local contre les Britanniques qui colonisent l'Inde. Il est aidé par Louison, et favorisé par la révolte des cipayes ( 1857 ).

De plus, il n'est pas insensible à la fille du radjah !

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C'est un livre pour la jeunesse, mais on perçoit chez l'auteur, Alfred Assollant, des opinions politiques bien ancrées. Ici, on sent son opposition à la colonisation britannique.

En France, il affiche clairement son parti pris républicain contre Napoléon III, comme Victor Hugo. En 1870, il adhère à la Commune, et, toujours contre les "invasions territoriales", il affiche son sentiment anti-Allemand dans certaines oeuvres.

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A l'issue de la lecture de ce livre, je pose deux questions, l'une à vous, aimables lecteurs de ma critique :

qui est Louison ?

La deuxième à moi-même : peut-on devenir dirigeant d'un pays ou d'une région, alors qu'on est étranger à la base ?

L'épopée de Corcoran n'est pas tout-à-fait irréaliste quand on songe à Jean-Baptiste Bernadotte, Johann August Suter ou Alberto Fujimori.
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Rose d'amour

Marie, dite Rose-d'Amour, est une jeune ouvrière surnommée ainsi par malice par ses camarades car, enfant, elle était physiquement plutôt quelconque. Toutefois, son peu de joliesse et surtout sa joie communicative lui valent, adolescente, l'amour de Bernard, son voisin. Bien que la jeune fille n'ait pas un sou de dot, les parents des jeunes gens voient cette union d'un oeil favorable. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si Bernard ne devait pas sept ans de service militaire à son pays.



Séparés avant d'être mariés - mais ayant quelque peu outrepassé la pudique réserve qu'on attend de fiancés à cette époque -, Rose-d'Amour et Bernard échangent un serment d'amour éternel et de leur précoce idylle naît neuf mois plus tard une petite fille. L'existence de Rose-d'Amour bascule alors dans une période fort sombre. Calomniée et traitée en fille perdue par les villageois et sa propre famille, la jeune femme lutte pour préserver sa vertu et subvenir à ses besoins ainsi qu'à ceux de son enfant. Avec un courage que n'aurait pas renié la Mlle Fantine de Victor Hugo, Rose-d'Amour reste fidèle malgré les épreuves à son serment d'amour et touche au désespoir lorsque Bernard, de retour au pays après des années d'absence, prête l'oreille aux rumeurs et se détourne d'elle…



Publiée en 1889, « Rose-d'Amour » dépeint un drame social qui touche au naturalisme déclinant de la période. L'héroïne – qui est aussi la narratrice – décrit avec une objectivité qui l'honore les faits marquants de sa jeune existence et convainc le lecteur par sa simplicité et son honnêteté, sans pour autant tomber dans le pathos d'une héroïne de Dumas, ce que je trouve personnellement plutôt rafraîchissant.



Une fois de plus nous sont révélées par la littérature la cruauté des hommes et des femmes, et leur férocité envers leur victime, souffre-douleur de la communauté. Avec quelle facilité la réputation d'un être pouvait être entachée, marquant sa destinée de l'injustice des hommes ! Les choses ont-elles d'ailleurs tant changé de nos jours ?



De ce roman qui traite avec naturel de notre humanité, je retiendrai ce poignant portrait de femme et l'étonnante capacité d'un écrivain du 19ème siècle à retranscrire les sentiments d'une femme modeste. Avec finesse, Alfred Assollant perce les raisonnements féminins et observe le comportement de ses contemporains avec un oeil lucide et critique.





Challenge 19ème siècle 2016

Challenge PETITS PLAISIRS 2016

Challenge Petit Bac 2016 - 2017
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Les Aventures (merveilleuses mais authentiq..

Un bouquin déniché au fin fond de la bibliothèque de mes grands-parents, dans ce qui devait être l’édition originale ou pas loin, toute dorée sur tranche. N’ayant pas de télévision, le capitaine Corcoran devint automatiquement mon Indiana Jones, mon Sangoku et mon James Bond !



L'Académie des sciences de Lyon est bien en peine, elle cherche un courageux pour partir au cœur de l’Inde chercher un manuscrit précieux. Un colosse jovial se présente : il parle le sanskrit et quatre ou cinq dialectes, tord le fer comme si c’était du carton, et possède son propre navire. Et, comme les académiciens vont le découvrir avec terreur, il ne se déplace jamais sans la charmante Louison, sa tigresse apprivoisée ! Laquelle est aussi joueuse que gourmande, et ne cracherait pas sur un académicien bien gras.



Voici donc notre capitaine dûment missionné pour l’Inde. Or celle-ci connaît une période troublée. Les Anglais, qui règnent de fait sur la totalité du sous-continent, veulent soumettre le vieil Holkar, un prince marathe qui leur résiste encore. Il se trouve que ce dernier est l’hôte de Corcoran, à qui il a fait bon accueil malgré ses tracas. Il a également une fille charmante, la belle Sitha. Avec l’aide d’un traitre, les Anglais enlèvent cette dernière dans le but de s’en faire un otage. Un roi éploré, une belle princesse en détresse, et fort peu d’amour pour les Anglais : devinez quel parti vont prendre le brave Corcoran et sa tigresse !



Le style a un peu vieillit mais reste excellent. C’est également une plongée dans la révolte des Cipayes, peu connue en France. Plus étonnant encore pour l’époque, il s’oppose au colonisateur et prend résolument le parti des Indous contre les Anglais ! Ce qui ne veut pas dire qu’il en ait une très haute idée, présentés comme courageux mais incapable de faire front face à la discipline de l’armée anglaise – mais sur ce point il s'inspire des vrais évènements. De même, le noble Holkar se révèle un piètre gouvernant, dont la conception de la justice se résume à couper toutes les têtes qui lui déplaisent !



Oh in fine c’est Corcoran qui devient roi, mais ce sont pour ses qualités humaines, et il ne songe qu’à faire de son royaume une démocratie moderne, et pas à la placer sous la tutelle de la France. La richesse culturelle et l’histoire millénaire de l’Inde sont mises en valeur, et les Anglais présentés comme des brutes grossières, souillant leurs lieux les plus sacrés et violant leurs traditions.



Le capitaine Corcoran est un héros oublié, qui sera sans doute redécouvert un jour. En tout cas je l’espère, car il en vaut la peine !
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Les Aventures (merveilleuses mais authentiq..

L'académie des sciences de Lyon s'endort doucement, bercée par la voix du célèbre docteur Schwarz qui résume "succinctement" depuis midi ses travaux sur l'empreinte que laisse dans la poussière la patte gauche d'une araignée qui n'a pas déjeuné.

Mais lorsque l'horloge sonne trois heures, le président prend alors la parole pour annoncer la mort de Mr Delaroche, à Suez. Il allait s'embarquer vers l'Inde et chercher dans les montagnes des Ghâtes, le "Gouroukaramtâ", premier livre sacré des hindous.

Ne voulant pas laisser sa quête inaboutie, il a légué cent mille francs à celui qui retrouvera cet ouvrage.

Un homme providentiel surgit. Le capitaine Corcoran.

C'est un jeune homme courageux. Malouin, il est un descendant de Surcouf dont le père était le propre neveu du beau-frère de son bisaïeul.

Il est né une ligne de pêche à la main et montait seul la barque de son père avant de savoir lire.

Il est flanqué d'un tigre monstrueux et féroce dont il est devenu le meilleur ami.

Il part donc pour Bhagavapour où le vieux prince Holkar, souverain des Mahrattes semble être sur le point d'entrer en guerre avec la toute puissante compagnie anglaise des Indes, mettant en danger sa fille Sita, belle princesse hindoue......

Républicain convaincu, farouche opposant de Napoléon III, partisan de la Commune, Alfred Assollant, l'auteur des aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, mena parallèlement à sa carrière d'auteur de romans destinés à la jeunesse une activité de journaliste et de polémiste dans la presse d'opposition.

Son roman "Marcomis, histoire d'un étudiant" sera même interdit par la commission de colportage.

Il produit, alors, des brochures politiques : "cannoniers à vos pièces", "le branle bas européen" et "Vérité ! Vérité !" dont le plus célèbre exemplaire intitulé "A ceux qui pensent encore" défend la liberté de la presse.

"Capitaine Corcoran" est un roman d'aventure, classique mais plein d'humour et de traits d'esprit qui réserve à ses lecteurs, petits et grands, beaucoup de plaisir.

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Les Aventures (merveilleuses mais authentiq..

Bon, voila un livre témoignage d'une époque ....collonialiste, mysogine mais optimiste en diable , et confiante en la science...l'écriture est belle , l'histoire a mal vieilli à mon goût et le personnage principal ,sorte de Indiana Jones du 19eme siècle s'en sort à tous les coups, chapeau bas!
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Les Aventures (merveilleuses mais authentiq..

Ce livre est uns institution dans ma famille. Il appartenait à mon grand-père avant de passer dans les mains de mon père et de mes tantes pour atterrir dans les miens il y a quelques années ( et j'espère qu'il finira un jour sans celles de mes fils). Retrouvé au hasard d'un déménagement, j'ai pris beaucoup de plaisir à le relire.

Véritable roman d'aventure, il retrace l'histoire du Capitaine Corcoran, marin breton toujours accompagné de sa fidèle amie la tigresse Louison, envoyé par l'Académie de Sciences de Lyon à la recherche d'un mythique manuscrit sacré hindou. Débarqué en plein conflit entre les peuples indiens révoltés et les occupants anglais, Corcoran va rapidement oublié sa mission initiale pour prêter main forte à un prince local dans l'une des nombreuses luttes pour l'indépendance qui balaiera l'Inde tout au long des XIXe et XXe siècles.

L'écriture étant contemporaine des faits retracés (première parution en 1867), elle peut paraître désuète aux lecteurs du XXIe siècle, mais elle est du coup également totalement absente de "modernité" et donc pas du tout corrompue par une vision passéiste comme peuvent l'être des romans écrits plus tard.

J'ai été surprise par l'issue de l'histoire qui laisse à s'interroger sur l'utilité du premier tiers du roman (la mission originelle de Corcoran de découvrir le manuscrit) avant de découvrir qu'il existait une suite ...
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Les Aventures du Capitaine Corcoran

Après les ouvrages de Jules Verne, l’un des romans pour la jeunesse les plus marquants du XIXème siècle, c’est assurément « Les Aventures Merveilleuses mais Authentiques du Capitaine Corcoran », une fantaisie exotique unique en son genre que l’on doit à Alfred Assollant, un ancien professeur d’histoire, renvoyé pour opinions républicaines sous la Monarchie de Juillet, et qui après avoir vainement tenté de s’établir aux États-Unis, revint en France en 1858 où il se lança dans la rédaction de romans pour enfants d’une franche originalité, qui firent rêver les chères têtes blondes du Second Empire, et les prépara, sans que l’auteur ou ses lecteurs s’en doutèrent, à leur vie d’adulte sous la IIIème République. Par la suite, Alfred Assollant publia des romans plus confidentiels, plutôt pour adultes, mais ne retrouva jamais la célébrité que lui valut son Corcoran.

Le succès de ce roman d’aventures, publié initialement en deux tomes dans la légendaire Bibliothèque Rose des éditions Hachette, agrémenté d'une cinquantaine de gravures sur bois très audacieuses signées par Alphonse de Neuville, ne se démentit pas pendant près d’un demi-siècle. Cet ouvrage contribua d’ailleurs à sortir la Bibliothèque Rose du style exclusif de romans moraux et chrétiens, écrits par des vieilles filles ou des veuves aristocrates, dans lequel la collection menaçait de s’enliser totalement. Traduit dans de nombreux pays, « Les Aventures du Capitaine Corcoran » fut très certainement une influence majeure d’Emilio Salgari, auteur de la série des « Sandokan », à la thématique similaire.

En effet, s’opposant résolument au merveilleux scientifique, hautement pédagogique mais assez souvent réactionnaire, de Jules Verne, Alfred Assollant met un point d’honneur à signer un roman qui ne se préoccupe que d’amuser et de distraire ses jeunes lecteurs en quelque domaine que ce soit. Du moins en apparence, car comme le fera plus tard Emilio Salgari, sous le couvert d’une histoire montrant un héros indépendantiste s’attaquer courageusement à l’empire colonial britannique, c’est au colonialisme dans son essence que l’auteur s’attaque, utilisant l’anglophobie, alors courante en son temps, pour dénoncer des attitudes de domination, de racisme et de corruption qui étaient tout aussi bien les travers du colonialisme français.

Oublié pendant un temps, lors des deux guerres mondiales qui coupèrent progressivement les français du XXème siècle du siècle précédent, « Les Aventures du Capitaine Corcoran » fut à nouveau reédité en 1975 par les éditions 10/18, et n’a cessé depuis d’être ponctuellement réimprimé, hélas sans les gravures originelles d'Alphonse de Neuville, autant par des éditeurs classiques que dans des collections pour enfants, et a même été adapté en bande dessinée. L’étonnante modernité de son style, l’ironie mordante de son humour, font de cet ouvrage un chef d'oeuvre intemporel et inimitable.

« Les Aventures du Capitaine Corcoran » est un roman double, dont chaque tome forme une histoire indépendante, bien que le deuxième soit la suite du premier.

Le roman narre le destin exceptionnel du Capitaine Corcoran, un courageux Malouin ayant bourlingué sur les sept mers et ayant, au cours d’une aventure dans l'île de Java, sauvé une tigresse de l’attaque d’un crocodile. Domestiquée et restée fidèle à son sauveur, la tigresse est baptisée Louison et, aussi surprenant que cela paraisse, elle est véritablement l'héroïne de ce roman, bien plus que Corcoran lui-même.

Louison représente d’ailleurs une innovation notable dans la littérature mondiale, car 30 ans avant Rudyard Kypling et 60 ans avant les studios Disney, Alfred Assollant fait d’un animal sauvage un personnage anthropomorphe, qui, s’il ne parle pas, passe par toutes les émotions et les stratégies d’une intelligence humaine. Cette tigresse qui comprend les mots, les regards, qui se révèle capable de confiance, de jalousie et d’initiatives personnelles, tuant les traîtres sans état d’âme mais acceptant avec tendresse les amis et la compagne de Corcoran; bref capable de discernement et de préoccupation morale, cristallise le rêve naïf de tout enfant ressentant naturellement une attirance pour la fidélité aveugle des animaux de compagnie. Toutefois, Alfred Assollant comprenant que Louison marque un manquement au réalisme si cher à Jules Verne, décide rapidement d’orienter son roman vers une forme narrative légèrement parodique, teintée d’ironie, ce qui, en ce domaine, se révèle d’une incroyable modernité pour 1867.

L’action se déroule en 1856. Le Capitaine Corcoran et Louison se rendent à l’Académie des Sciences de Lyon, où bien évidemment la présence de Louison sème la panique. Mais Corcoran, ayant un contrôle total sur sa tigresse, vient en fait seulement proposer ses services, car l’Académie des Sciences cherche un aventurier pour se rendre aux Indes afin d’en ramener un très rare manuscrit : le Gouroukaramta. Il serait caché non loin de la source du Nerbuddah (on dit plus volontiers aujourd’hui "Narmada"), l’un des sept fleuves sacrés d’Inde. A cette fin, Corcoran et Louison sont envoyés au bon soin du prince Holkar, seigneur du royaume des Mahrattes, qui dispose d’informations notables sur le manuscrit recherché.

Disons-le d’emblée : assez rapidement déniché et posté à l’Académie des sciences, ce Gouroukaramta n’est qu’un expéditif prétexte de l’auteur pour envoyer Corcoran dans les Indes britanniques, où se déroule le roman – car en 1867, il eût été impossible de publier un livre qui donnerait le mauvais rôle aux colons français de l’Inde.

Quelques mots d’histoire, cependant, pour resituer la présence française en Inde. On l’ignore la plupart du temps, mais si la plus grande partie de l’Inde fut colonisée par la couronne britannique, la France occupa entre 1668 et 1954 un regroupement de plusieurs territoires de la côte est de la péninsule indienne, principalement autour de ports où la Compagnie des Indes Orientales avait établi des "comptoirs", et gérait un fructueux trafic d’import-export. C’est d’ailleurs pour cela que deux de ces villes portuaires, Pondichery et Chandernagor (qui n’est pas un port de mer, mais un port de rivière sur le Gange) portent des noms français.

Comme en Indochine française, les colons français devaient composer avec la présence britannique sur des territoires que nous aurions volontiers voulu annexer, et même s’il y eut quelques frictions, l’entente fut généralement plus cordiale que ce qu’en rapporte la littérature coloniale de l'époque, propre à exploiter le ressort littéraire d’une rivalité belliqueuse.

Ainsi, au moment où Corcoran débarque avec Louison sur la cote ouest de l’Inde, à Bhagavapour, capitale du royaume des Mahrattes, la ville se trouve sous un protectorat anglais dirigé par le colonel Barclay, lequel veut abuser de son pouvoir pour s’emparer du royaume du prince Holkar. Il fait notamment enlever sa ravissante fille, la princesse Sita, afin de négocier l'abdication du vieux prince. Face à une telle injustice, le sang de Corcoran bouillonne !

Tout le premier tome de ce roman narre d’abord l’opération commando mise en place, avec l’aide de Louison et de quelques mahrattes dévoués, afin de délivrer Sita des griffes du commandant John Robarts, l'âme damnée du colonel Barclay, avant de décrire la bataille finale pour s’emparer de Bhagavapour, qui oppose les Anglais au Prince Holkar. Si l’habileté de Corcoran et de Louison permet aux Marhattes de remporter la victoire, Holkar est tué par un traître, mais a le temps de léguer son royaume à Corcoran, lequel en profite pour épouser la belle Sita, qui ne demandait pas mieux que d’honorer ainsi son sauveteur.

Il est important de noter que Corcoran, qui se déclare Maharadjah, ne songe à aucun instant à ajouter le royaume des Mahrattes aux possessions françaises. C’est au contraire lui qui estime devenir indien en endossant le rôle de Maharadjah. Prendre le pouvoir signifie à ses yeux rendre son indépendance et son autonomie à son peuple. Cette prise de position anticoloniale est fort insolite sous le Second Empire, particulièrement dans la littérature de jeunesse.

Le second tome se déroule quatre ans plus tard, en 1860. Corcoran et Sita ont eu un adorable fils, Rama, ce qui tourmente un peu la tigresse Louison, laquelle se laisse courtiser par un cousin tigre (et il s’agit bien d'un lien familial, et non d’une parenté d’espèce). Dans un premier temps, Corcoran est furieux de ce qu’il ressent comme une traîtrise, et fait enfermer Louison, sous la bonne garde d’un éléphant d’Inde aperçu dans le premier tome, Scindiah.

Malgré ses précautions, Louison parvient tout de même à s’enfuir avec son cousin tigre, lequel risque sa vie en s’opposant à Corcoran, parti à la poursuite de sa tigresse. Les deux félins parviennent finalement à s’enfuir, laissant Corcoran totalement abattu, au point d’accueillir et de laisser librement circuler dans Bhagavapour un soi-disant scientifique allemand, le docteur Scipio Ruskaërt, lequel est en réalité un espion anglais venu identifier les différents points faibles de la résistance de la cité. Car si John Robarts a été tué, le colonel Barclay, lui, veut obstinément sa revanche et il n’aura de cesse de vouloir s’emparer de Bhagavapour.

Mais Corcoran bénéficie d’une aide inespérée : celle de son ami Yves Quaterquem, autre aventurier breton, inventeur d’une sorte de frégate/montgolfière en forme d’oiseau géant qui survole les différentes parties du monde, accompagné de sa femme Alice et de son serviteur noir Acajou. Bien que ce ne soit précisé nulle part dans le texte, tous ces personnages sont issus d’un précédent roman d’Alfred Assollant, « Les Amours de Quaterquem », publié en 1860.

Le personnage d’Acajou serait peut-être le seul élément litigieux des « Aventures du Capitaine Corcoran », car il s’exprime dans un langage "petit-nègre" fort imagé que l’on peut aujourd’hui percevoir comme raciste et offensant. A l’époque, cependant, il n’en était rien, et la poésie de ce phrasé très particulier était immédiatement ressentie comme sympathique aux yeux d’un public français qui, bien souvent, n’avait jamais vu en vrai un noir d’Afrique, dont les représentations sur des gravures et des peintures pouvaient donner une image terrifiante. Par ailleurs, le personnage d’Acajou est longuement présenté comme un individu intelligent, d'une force colossale, sage et bon vivant. C’est d’ailleurs lui qui démasque l’espion anglais, tandis que ses complices sont égorgés par Louison, laquelle est de retour avec son compagnon, et un adorable bébé tigre.

Malgré sa nouvelle vie de famille, Louison n’a pas voulu abandonner son ancien maître, et obéissant à un instinct qui lui faisait pressentir un danger imminent, elle revient à temps pour faire la paix avec Corcoran. Celui-ci, très ému, réalise l’erreur qu’il a commise en reprochant à Louison ce que lui même s’était permis de faire avec Sita. Il adopte donc la famille de Louison aux côtés de la sienne et de celle de Quaterquem, baptise fort ironiquement son compagnon Garamagrif et leur bébé tigre Moustache.

Il n’y aura pas trop de ces trois familles unies pour affronter l’attaque massive des troupes anglaises du colonel Barclay. La deuxième partie de ce second tome est toute entière consacrée à une longue bataille menée à terre et dans les airs contre l’armée britannique, laquelle parviendra à enlever Sita (qui n’est décidément bonne qu’à se faire enlever), Rama et l’éléphant Scindhia. Au cours d’une ultime bataille, Louison viendra à bout du Colonel Barclay d’un coup de crocs bien placé, mais le bilan de cette victoire totale sera lourd : Garamagrif et Scindhia auront bravement péri au combat pour la libération du peuple mahratte.

Toutefois, donné lui-même pour mort pendant quelques heures, Corcoran découvre que les habitants de Bhagavapour, se croyant abandonnés, avaient déjà tenté d’adresser leur reddition aux forces anglaises. Cette lâcheté écœure Corcoran, qui décide de renoncer à son titre de Maharadjah. Avant de quitter Bhagavapour, il initie la population aux lois de la République et leur explique le déroulement des scrutins qui leur assureront d’être toujours dirigés par un homme qu’ils auront choisi, et qu'ils pourront démettre de ses fonctions, s'il trahit ou exploite son peuple.

Puis, accompagné par Sita et son fils Rama, suivi par Louison et le petit Moustache, Corcoran s’embarque sur la frégate volante de Quaterquem, et tout ce petit monde va s’installer sur une île déserte, rachetée à des naufragés, sur laquelle Quaterquem a construit une grande maison, où vivent également la femme et les trois enfants d’Acajou. Cette île dont le nom n’est jamais donné peut cependant être identifiée assez sûrement comme l’une des îles Sandwich, bien que l’auteur lui prête un climat tropical que ces îles, majoritairement recouvertes de glace de par leur proximité avec le Pôle Sud, sont loin d’avoir. Ceci dit, c’est la seule inexactitude géographique ou scientifique que commet Alfred Assollant qui, bien que son roman soit ouvertement fantaisiste, s’est soigneusement documenté avant de l’écrire.

On reprochera peut-être à ces « Aventures du Capitaine Corcoran » une complaisance souvent cruelle pour les scènes de batailles, de meurtres, d’exécutions publiques, non sans se dire toutefois que les gamins du siècle dernier avaient le cœur bien accroché. Néanmoins, en alternant une fantaisie qui fait la part belle aux animaux "humanisés" et une intrigue progressiste et morale de guerre d’indépendance, Alfred Assollant a signé un roman passionnant et envoûtant, qui frappe par la modernité et la fluidité de son style, par son ironie goguenarde qui n’a, le plus souvent rien perdu de sa drôlerie, et enfin par ses inénarrables trouvailles narratives, qui parsèment un récit souvent linéaire de nombreuses anecdotes parallèles, et qui lui donnent une densité remarquable.

Malgré les presque 600 pages de ce récit à la fois statique et mouvementé, « Les Aventures du Capitaine Corcoran » est un roman qui se lit avec délectation, et qui peut même se relire de nombreuses fois, tant on ne peut se souvenir de tout, et tant le foisonnement de personnages et d’anecdotes se redécouvre sans lassitude, préfigurant d’ailleurs les grandes sagas en bandes dessinées qui marqueront le siècle suivant.

Unique en son genre, ce roman pamphletaire ludique et républicain, prônant la tolérance et l’indépendance des peuples sous une forme littéraire qui ne se prend pourtant jamais au sérieux, mérite qu’on lui accorde un jour une place triomphale au panthéon de la littérature mondiale.
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Les Aventures (merveilleuses mais authentiq..

Arrivé à un âge avancé, je me suis souvenu de ce héros sympathique et de sa merveilleuse tigresse que j'avais connus dans mon enfance.

Alors, quand j'ai eu l'occasion de les retrouver, je n'ai pas hésité.

Bien sûr, c'est un roman pour les jeunes garçons qui rêvent de folles aventures. C'est écrit dans un style désuet. Mais quel bonheur de retrouver les héros de mon enfance !

Les péripéties de ce roman me font penser à Indiana Jones et à ses aventures totalement invraisemblables.

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Capitaine Corcoran

Aventures incroyables mais palpitantes, racontées avec un zeste d'humour.
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Rose d'amour

Petit roman qui se lit en un rien de temps, il montre bien le mal et les tragédies que peuvent faire les rumeurs. Ce roman parle de la condition d'une femme fille-mère au 19e siècle et des conséquences que cela entraine sur sa vie et sa réputation ainsi que sur celles de son entourage.



Rose d'amour ne survit que grâce à l'amour qu'elle porte à son Bernard, parti se battre à l'autre bout du monde et à l'attente de son retour. Bien qu'elle veuille se montrer insensible à toutes les méchancetés auxquelles elle doit faire face, tout cela la ronge de l'intérieur. Le retour de Bernard, tant attendu n'est pas celui qu'elle espérait et les promesses promesses qu'elle lui avait demandé de faire avant son départ ont fondu devant les faits qui lui ont été rapportés.



Heureusement pour elle, tout se termine bien, mais ce ne devait pas être le cas de toutes les femmes à cette époque.
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Histoire Fantastique du Célèbre Pierrot

Alfred Assollant est l’un des talents littéraires les plus injustement oubliés de la deuxième moitié du XIXème siècle. Cet ancien professeur d’histoire au caractère bien trempé fut particulièrement choqué par le coup d’état du 2 décembre 1851, fomenté par le président de la République, Louis Napoléon Bonaparte, qui se sacra empereur sous le nom de Napoléon III.

En réaction, le jeune professeur chargea ses cours d’histoire d’un militantisme républicain qui fut allègrement dénoncé, et qui valut à Alfred Assollant les pires ennuis avec le rectorat. Finalement renvoyé, il décida de s’exiler aux États-Unis, mais après quelques années à y vivre, il en revint fortement déçu en 1858, et contant son expérience à travers trois longues nouvelles publiées dans la presse, sous le titre « Scènes de la Vie des États-Unis », qui connurent un certain succès et furent par la suite éditées en volume. La carrière littéraire d’Alfred Assollant était lancée.

Pour autant, un auteur républicain rencontrait bien de l’hostilité dans un milieu éditorial qui était alors florissant, grâce à la réorganisation du colportage de livres voulue par Napoléon III. De ce fait, Alfred Assollant ne semble pas s’être fait beaucoup d’amis. L’homme était apparemment très solitaire même si ça ne l’a pas empêché de publier abondamment, d’abord pour les éditions Hachette durant le Second Empire, puis chez l’éditeur populaire Dentu, sous la II7me République. Néanmoins, la majeure partie de son œuvre est encore injustement méconnue.

Cette œuvre, principalement composée de romans historiques et d’essais politiques, ne connût jamais un très grand succès commercial. Pour en compenser le manque à gagner, Alfred Assollant signa pour son éditeur, qui publiait - déjà ! - beaucoup de livres pour la jeunesse, des romans pour enfants et pré-adolescents qui se vendaient déjà bien mieux, sans doute parce que les parents qui achetaient ces volumes pour l’offrir à leurs enfants n’y regardaient pas de trop près.  

Conteur talentueux, Alfred Assollant était loin de laisser au placard ses idées républicaines. Comme son prédécesseur Louis Desnoyers, auteur des « Mésaventures de Jean-Paul Choppart » (1834), Alfred Assollant avait compris l’importance de la littérature enfantine pour transmettre, sans en avoir l’air, des idées progressistes, démocratiques et humanistes, destinées à former une génération aspirant au changement et à l’équité sociale.

Alfred Assollant y parvint enfin en 1867, avec l’énorme succès des « Aventures du Capitaine Corcoran », volume imposant de près de 500 pages, racontant l’histoire mouvementée et fascinante d’un aventurier breton et de sa tigresse domestiquée venant en Inde pour y combattre les colons anglais. « Les Aventures du Capitaine Corcoran » fut publié en deux volumes illustrés dans la Bibliothèque Rose. Cela a certainement beaucoup joué dans l’immense succès critique et commercial de ce roman, même si une partie du lectorat, habituée à confier à leurs enfants des ouvrages pédagogiques moraux et chrétiens signés par des vieilles filles acariâtres, exprimèrent leur désapprobation face à une œuvre qui était, en sus de son républicanisme et de son anticolonialisme manifeste, particulièrement violente et sanguinaire.

Pourtant, si le public découvrait en 1867 l’insolent Assollant, celui-ci n’en était pas à son coup d’essai. Son style, son humour caustique et ses idées étaient déjà présents en filigrane dans « Histoire Fantastique du Célèbre Pierrot » (1860), son tout premier livre pour la jeunesse, qui n’a connu à ce jour que trois éditions : la première chez Michel Lévy, une édition de luxe illustrée par Yan’ D’Argent en 1865, et une dernière édition chez Delagrave, non illustrée, en 1885.

Ce récit chevaleresque est curieusement situé en Chine, bien que, comme on va le voir, absolument rien d'asiatique n’y transparaît, pas même le nom des personnages principaux; et même, pour tout dire, cette aventure médiévale semble largement plus s’inspirer de légendes nordiques, puisque on y croise des sortes de trolls géants. On peut s’interroger sans fin sur cette "chinoiserie" très approximative d’une intrigue qui aurait parfaitement pu être située dans la France du Moyen-Âge. L’hypothèse la plus probable, c’est que comme le récit était déjà particulièrement violent et sanguinaire, l’auteur s’est caché derrière la réputation qu’avait alors la Chine d’avoir été dans son histoire une civilisation barbare, qui pratiquait la torture, le massacre, et des exécutions d’une grande cruauté.

En dehors de cela, on ne trouvera rien ici d'authentiquement chinois, puisque l’action se déroule entre des personnages parlant tous français, étant tous chrétiens, au point même que l’on fait un détour final par l’Enfer, et que le courageux héros affronte Belzébuth lui-même, qui n'était pas très connu en Chine en ce temps-là.

La véritable influence de ce roman est à chercher plus près : chez François Rabelais, et surtout dans la crudité visuelle qu’y donna Gustave Doré, dans sa première édition illustrée de 1854. C’est là qu’Alfred Assollant est allé chercher son inspiration. D’abord, parce que lui-même prétend qu’il a traduit cette « Histoire Fantastique du Célèbre Pierrot » d’un très ancien conte sogdien (ancien langage parlé en Iran) écrit par le magicien Alcofribas. Or, cet Alcofribas se réfère implicitement au pseudonyme anagrammé Alcofribas Nasier, sous lequel François Rabelais avait publié « Pantagruel » et « Gargantua ». De plus, dans l’édition de luxe, l’illustrateur Yan’ D’Argent s’inspire très clairement du style graphique post-médiéval de Gustave Doré.

En effet, Alfred Assollant n’en fait pas mystère, l’ombre de François Rabelais plane sur ce récit délirant, frénétique et joyeusement féroce, qui représente encore aujourd’hui l’une des œuvres les plus déconcertantes de la littérature enfantine. Mais Rabelais n’est pas venu seul dans ces pages. Commençons néanmoins par le commencement...

Il était une fois un jeune garçon nommé Pierrot, né dans les Ardennes, d’une famille de meuniers, et sur lequel veilla sa marraine la fée Aurore, qui non seulement s’était penchée sur son berceau, mais ne l’a jamais quitté un instant, lui enseignant la force, le courage, l’honnêteté et le sens de la justice.

Parvenu à l’âge de dix-huit ans, le jeune Pierrot décide de faire carrière dans l’armée, et de devenir un grand conquérant. Ses parents, qui espéraient que leur enfant poursuive l’exploitation de leur moulin, sont dévastés. La fée Aurore est aussi chagrinée des ambitions guerrières de son filleul, mais fidèle parmi les fidèles, elle va l’accompagner durant toute son aventure belliqueuse, lui ouvrant la voie et le dotant d’une force herculéenne. Seulement, la fée Aurore est aussi la voix de la sagesse, et donc fatalement de la désillusion. Donner les pleins pouvoirs à Pierrot, c’est selon elle, d’abord lui fournir l’occasion d’en mesurer les limites.

Comme il n’y a pas de guerre en France où Pierrot puisse briller par ses talents, le jeune homme marche droit devant lui à la recherche d’une garnison à rejoindre. Durant une nuit, la fée Aurore profite de son sommeil pour le transporter magiquement jusqu’en Chine, où il se réveille à côté du Fleuve Jaune. La raison de ce transfert en Chine ne sera jamais expliquée.

Rapidement, Pierrot est amené à rencontre le roi de Chine, dénommé Vantripan. Comme souvent chez Assollant, le roi est un mégalomane imbu de lui-même, cruel envers les faibles, lâche envers les puissants, prompt à trahir ses ennemis comme ses amis. Malheureusement pour Pierrot, qui se lasse pourtant très vite de la cour de ce monarque indigne, Vantripan a une fille, la princesse Bandoline, dont Pierrot tombe instantanément amoureux. Dans le désir de s’attirer les grâces de la princesse, il s’efforce de briller par des actions d’éclat, au grand dam du frère aîné de la princesse, le prince Horribilis, être vil, paresseux et précocement corrompu, qui prend aussitôt Pierrot en grippe.

Le hasard va néanmoins servir notre courageux héros en manque d'exploits : Pantafilando, le roi des Tartares, s’invite au château de Vantripan pour demander la main de Bandoline, ou plus exactement pour l’exiger formellement. Il faut dire que dans ce roman, les Tartares n’ont rien à voir avec les populations turco-mongoles d’Asie Centrale que nous connaissons. C’est une race de géants, culminant à plusieurs mètres de haut, et dotés d’une puissance et d’une férocité que les Chinois ne peuvent contrer. Aussi, la diplomatie entre la Chine et les Tartares se résume-t-elle, pour le roi de Chine, à obéir à tout ce que veulent les Tartares, tout en prétendant simplement partager leurs vues en toute chose.

Sauf que Pierrot, jaloux, ne l’entend pas de cette oreille, il défie Pantafilando, le blesse, puis saisissant la princesse évanouie, s’enfuit avec elle en plongeant depuis une fenêtre dans le Fleuve Jaune. Parvenus à l’autre rive, Bandoline et Pierrot rejoignent la garnison d’un cousin du roi Vantripan, Barakhan, auquel ils demandent de rassembler son armée et de marcher sur les Tartares pour délivrer le roi Vantripan de Pantafilando, qui s’est certainement emparé du trône.

Barakhan accepte, mais avant tout, il estime que puisque Vantripan a été mis à bas de son trône, lui-même devient le nouveau roi, et avant toute chose, il décide d’épouser Bandoline, contre l’avis de cette dernière. À nouveau, Pierrot voit rouge, et Barakhan, furieux, ordonne à ces hommes de le tuer, mais doté de sa force magique, Pierrot massacre une partie des 6000 soldats qui tentent de le tuer et, se saisissant de Barakhan, il l’envoie tourbillonner dans les airs à des centaines de mètres dans le ciel. Sans surprise, la chute qui en résulte met fin à la vie et aux ambitions de Barakhan.

Aidé des soldats survivants, Pierrot retourne au château de Vantripan et parvient à massacrer la plupart des Tartares, ainsi que son chef Pantafilando. Mais celui-ci est tout de même parvenu à blesser l’invincible Pierrot, dont une oreille a été tranchée et pends en un lambeau sanguinolent. Quand Bandoline s’élance vers lui pour féliciter son héros, elle ressent une nausée en voyant l’oreille pendante, et rejette Pierrot avec dégoût.

Cette romance contrariée est assez surprenante dans un livre pour enfants, d’autant plus que le conteur ne cache pas que, au-delà du caractère imbu et méprisant de Bandoline, l’amour même de Pierrot envers la princesse est conditionné par le prestige de son range et par ses tenues clinquantes, sans toutefois qu’il en soit conscient. Il y a là un étonnant message pédagogique qui enseigne à ses jeunes lecteurs que l’amour peut parfois n’être qu’une illusion.

Nommé grand connétable par le roi Vantripan, Pierrot commence alors une carrière diplomatique qui l’ennuie d’autant plus qu’il réalise que, même à l’intérieur des villes de Chine, des mandarins usent et abusent de leur autorité pour faire empaler des citoyens sous le moindre prétexte. Petit à petit, le noble et pur Pierrot découvre la réalité de la nature humaine. Même les opprimés auxquels il vient en aide ne songent ensuite qu’à devenir à leur tour des oppresseurs.

C’est alors qu’en prenant un peu de repos dans la clairière d’une forêt en compagnie de sa marraine, il aperçoit une jeune fille poursuivie par un tigre. Courageusement, il se jette sur le tigre, et le tue rapidement. La jeune fille révèle alors qu’elle se nomme Rosine, qu'elle a 14 ans et qu'elle habite seule avec sa mère dans une petite fermette des environs. Toutes deux vivent pauvrement des fruits et légumes de leurs jardins, qu’elles n’hésitent cependant pas à partager avec Pierrot et sa marraine pour les remercier de leur intervention.

En contemplant la vie paisible et modeste de ces deux femmes, isolées loin du monde et de ses turpitudes, Pierrot ressent pour la première fois la nostalgie du moulin de son père, et se découvre aussi pour Rosine un amour simple, sincère, pur, envers une jeune fille à la figure d’ange, qui le regarde avec admiration et reconnaissance.

Pierrot resterait bien là, à finir ses jours, mais hélas, les Tartares se sont trouvé un nouveau roi, le redoutable Kabardantès, qui a lancé vingt mille soldats géants à l’assaut du château du roi Vantripan, lequel n’a plus un poil de sec. Une lutte titanesque va alors s’engager de part et d’autre de la Grande Muraille de Chine, entre l’armée de Vantripan, menée par Pierrot, et les troupes déchaînées du gigantesque Kabardantès, une lutte dont évidemment Pierrot sortira largement vainqueur, après avoir tué, presque à lui seul, la majorité des vingt mille géants.

Plébiscité comme chef par les Tartares survivants (lâches et soumis aux plus forts comme tous les peuples), Pierrot décline l’offre et conseille aux Tartares de fonder une République. Mais l’idée même d’un régime démocratique fait peur à ces géants, qui finalement décident de conserver une "monarchie" et de mettre sur le trône un "empereur" : l’allusion à Napoléon III est ici particulièrement directe.

Il reste à Pierrot une dernière épreuve à subir : le prince Horribilis, renseigné par de nombreux espions, apprend l’existence de Rosine et de sa mère, les fait enlever, ordonne que l’on rase leur maison et leur jardin, puis envoie les deux femmes à la maison de Belzébuth, le prince des démons, située à l’antichambre des Enfers, où elles serviront d’entrée au maître des lieux qui, lassé de manger des financiers véreux et des marquises poudrées, compte bien se pourlécher de ces deux filles du peuple, vaillantes et travailleuses.

Une terrible lutte s’annonce que, là aussi, après bien des évènements, Pierrot remporte grâce à un anneau magique confié par la fée Aurore, qui lui permet d’enfermer le redoutable Belzébuth dans la pierre même de son château.

Après quoi, déposant définitivement les armes, Pierrot, qui s'est bien assagi en quelques mois, rentre au moulin ardennais de ses parents, en compagnie de la douce Rosine et de sa mère, avec lesquelles il mènera une belle et bonne vie familiale pour faire tourner le moulin, tandis que tout autour, la petite Rosine, fort symboliquement, recommence à noveau à « cultiver son jardin », comme jadis le Candide de Voltaire le recommandait.

« Histoire Fantastique du Célèbre Pierrot » est donc un conte initiatique à la fois rabelaisien et voltairien qui, par delà son caractère excessif et sa violence quasi-ininterrompue, - quoique relevant d'un genre burlesque que l’on retrouvera un siècle plus tard dans la bande dessinée et le dessin animé -, se veut une profonde et réaliste leçon de vie, amenant les enfants à mesurer l’inanité, la candeur et la prétention de leurs rêves; insistant à la fois sur le peu de choses, en réalité, dont nous avons besoin pour être heureux, sur la sottise des illusions auxquelles beaucoup s’accrochent, et sur une perception totalement misanthrope de la nature humaine, particulièrement quand elle s’abandonne à la cruauté, à la soif de pouvoir, à la jalousie et à l’orgueil démesuré.

Cette philosophie très terre-à-terre, bien que pleine de bon sens, nous choque bien plus aujourd’hui, dans un récit pour enfants, qu’elle n’a choqué à l’époque, car la littérature enfantine, jusqu’au XXème siècle, était volontiers âpre et cherchait à instruire l’enfant sur les difficultés de l’existence. Ce qui est plus surprenant, c’est plutôt ce caractère misanthrope, teinté d'une légère amertume, où perce néanmoins l'idéalisme politique d'Alfred Assollant, assez ouvertement athée et anticlérical, Dieu apparaissant finalement dans ce récit comme une entité positive mais absente, tandis que Belzébuth est bel et bien présent, et qu’il a faim de nos faiblesses. 

Plus d’un siècle et demi plus tard, « Histoire Fantastique du Célèbre Pierrot » demeure un roman unique en son genre, extraordinairement imaginatif, d’une surprenante modernité, et qui, s’il ne fera certes plus rêver les enfants de ce siècle, parlera avec bonheur à tous ceux ont gardé leur âme d’enfant en devenant des adultes, et qui percevront, bien plus sans doute que ses jeunes lecteurs d’origine, tout ce que ce touchant ouvrage porte en lui comme précieux enseignement philosophique.

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Rose d'amour

Avec un père charpentier et une mère lavandière, la petite Marie ne s’épanouit guère. Son père est mutique, ne s’exprimant que lorsqu’il a quelque chose à dire, et encore. Mais il n’est pas comme la mère qui avec ses mains en forme de battoirs n’est pas avare de torgnoles et de beignes. Marie n’est pas jolie, enfin pas vraiment, mais elle est avenante et gentille.



Ses sœurs se marient et quittent la maison paternelle, la mère décède après avoir bu un grand verre d’eau froide alors qu’elle était en sueur. Marie a dix ans. Elle trouve en Bernard, un gamin de trois ans plus âgé qu’elle, un compagnon de jeux aimable et intentionné. Un jour, s’amusant dans la forêt avec quelques gamins, garçons et filles, Marie se retrouve seule. Elle est attaquée par un loup alors qu’elle ne prétendait pas jouer au Petit Chaperon Rouge, et Bernard la sauve des griffes et des dents de l’animal.



Rose d’Amour et Bernard deviennent peu à peu amoureux l’un de l’autre. Ils sont souvent ensemble, mais cela reste platonique. Le père de Bernard et les parents du jeune homme pensent que cela se traduira par un mariage, cérémonie à laquelle ils n’opposent aucun véto, mais la guerre du Maroc réclame des moyens humains. Bernard pense échapper à la conscription malheureusement pour lui, le sort en décide autrement. Il a vingt ans et Rose d’Amour en a dix-sept, le bel âge pour convoler.



Les parents de Bernard ne roulent pas sur l’or même s’ils possèdent quelques biens. L’idée est de trouver un remplaçant à Bernard, contre une forte somme. Pour cela ils hypothèquent leur maison, seulement la mère Bernard, malade met le feu aux rideaux. Plus de maison, plus d’hypothèque, plus de remplaçant.



Bernard part pour l’armée pour sept ans, et Rose d’Amour se découvre enceinte. Ils avaient quelque peu précipité les noces, et elle se retrouve la risée, la honte de pratiquement tout le village. Même son père pourtant si calme et si accommodant lui fait la tête. Elle travaille dans une usine de couture et sa joliesse attire les yeux du contremaître. Elle refuse de se laisser aller, de devenir une femme soumise, et taloche le malotru devant ses collègues.



Les ans passent, elle ne reçoit pas de courrier de Bernard. Elle pense qu’il l’a oublié et entame des études du soir afin d’apprendre à lire et à écrire auprès d’un jeune adulte bénévole. Bientôt celui-ci tombe amoureux d’elle mais elle refuse de manquer à sa parole donnée à Bernard. Sept longues années durant lesquelles la petite Bernardine grandit gentiment. Jusqu’au jour où, au cours d’une algarade avec un voisin, un dénigreur et un malveillant qui ose appeler sa petite-fille la petite bâtarde, Bernard est tué à l’aide d’un compas. L’homme a beau jeu de rejeter la faute sur Bernard et la honte une fois de plus déteint sur Rose d’Amour.







Romans de terroir, réaliste et misérabiliste, comme c’était la mode à l’époque, Rose d’Amour serait une nouvelle ou un roman catalogué, de nos jours, comme une romance destinée à l’édification des jeunes filles vertueuses. Mais il y a un peu de Zola dans cette histoire sociale ou plutôt le contraire car si Assolant a fait paraître Rose d’Amour en 1862, La Terre de Zola date de 1887.



L’histoire se déroule dans un petit village, Saint-Sulpice, en Auvergne. Peut-être dans le Puy-de-Dôme, mais rien ne permet de l’affirmer.



Rose d’Amour est un roman écrit à la première personne et la narratrice, Rose d’Amour, s’adressant à une interlocutrice dont on ne sait rien, narre ses mésaventures et dénonce les ragots, les rumeurs, les fausses déclarations, les préjugés, les jalousies également ainsi que ceux qui veulent profiter du malheur des autres pour en tirer bénéfice. Un constat peu flatteur de la campagne d’alors mais qui n’a guère changé dans les mœurs même si celles-ci sont plus libres et plus tolérantes. Et ce problème n’est pas l’apanage de la campagne car on le retrouve également dans les villes et les banlieues. Le syndrome de la fille-mère est encore bien prégnant dans les esprits étroits, mesquins, bigots, et enfreint la morale de certaines religions intégristes.



Nous sommes loin des aventures débridées décrites dans Les Aventures (merveilleuses mais authentiques) du Capitaine Corcoran, un roman destiné à la jeunesse et prenant l’Inde pour décor, mais ces deux ouvrages possèdent en commun d’être des contes philosophiques. Si Rose d’Amour est l’histoire d’une fille-mère à cause d’événements imprévus et dans l’obligation de trouver un remplaçant si le tiré au sort ne veut pas partir à la guerre, contre rétribution onéreuse, Capitaine Corcoran dénonce le colonialisme anglais et par là-même toute forme de colonialisme.



Le côté social prédomine et le système de la conscription est un privilège accordé aux riches qui peuvent y échapper contre monnaie sonnante et trébuchante :



Ah ! dit le père Bernard, il est bien dur de travailler toute sa vie et d’amasser avec beaucoup de peine quatre ou cinq mille francs pour en faire cadeau au gouvernement ou n’importe à qui, quand on est vieux et quand on ne peut plus travailler.







La question de l’égalité des salaires est également soulevée, mise en avant comme un fait acquis qu’il faut dénoncer :



Car il faut vous dire, madame, que je travaillais dans un atelier avec trente ou quarante ouvrières. Chacune de nous avait son métier et gagnait à peu près soixante-quinze centimes. Pour une femme, et dans ce pays, c’est beaucoup ; car les femmes, comme vous savez, sont toujours fort mal payées, et on ne leur confie guère que des ouvrages qui demandent de la patience.






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Rose d'amour

Rose-d’Amour : un prénom qu’elle porte merveilleusement bien pour sa bonté naturelle. C’est ainsi qu’on la prénomme dans son entourage. Rose-d’Amour est la cinquième et dernière fille d’un charpentier, le vieux Sans-Souci, et d’une blanchisseuse qui meurt avant qu’elle ait dix ans. Ses sœurs se marient l’une après l’autre et elle reste seule avec son père. À l’âge de dix ans elle fait la connaissance de Bernard. Parce qu’il l’a sauvée de l’attaque d’un loup, le héros portera désormais le surnom de Vire-Loup. En grandissant, les jeunes gens s’aiment. Mais Bernard doit partir au service militaire pour sept ans. Nous sommes en 1840, les conscrits sont tirés au sort, il est tombé sur un mauvais numéro. Il pourrait trouver un remplaçant, mais à cette époque, les remplaçants coûtent cher et les parents de Bernard, bien que riches, ne peuvent pas payer une telle somme. Ils décident d’hypothéquer leur propriété. Le remplaçant est trouvé, les deux familles fêtent l’événement… Hélas ! un incendie détruit la maison, plus d’hypothèque, plus de remplaçant. Bernard partira et Rose-d’Amour l’attendra durant les sept années de son absence. Ils se marieront à son retour.

Les malheurs de Rose-d’Amour commencent avec le départ de Bernard : elle est enceinte. Déshonorée. D’un seul coup, elle devient une étrangère pour son père et ses sœurs, une traînée pour son entourage, elle subit les affronts de toutes les ouvrières de l’usine dans laquelle elle travaille, les pires humiliations, l’irrespect et la brutalité du contremaître. On lui jette des pierres, elle est maudite.

Les commérages vont bon train à l’atelier, les fausses rumeurs la concernant se répandent à la vitesse de l’éclair dans la commune. Personne n’en vérifiera la véracité.

Le livre nous renvoie à l’époque pas si lointaine où les « filles-mères » étaient mises au ban de la société, méprisées pour un moment d’égarement de l’amour, leur état considéré comme un crime. Où elles portaient seules les conséquences de l’acte sexuel hors mariage, le futur père ne courant aucun risque.

Le style est frais, léger, amusant, empreint d’une certaine naïveté, mais plein de bon sens. Le public de Rose-d’Amour est féminin, elle s’adresse à ses lectrices : « Car il faut vous dire, Madame… », « Pardonnez-moi, Madame… » Matthieu, le contremaître, est « laid comme les 7 péchés capitaux. »
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Capitaine Corcoran

Je me souviens du bonheur éprouvé lorsque j'avais 10 ans à la lecture de ce roman palpitant........
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Scènes des Etats-Unis

Le far west écrit par un contemporain creusois en 1856!

A lire!
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Les Aventures (merveilleuses mais authentiq..

Vu chez un bouquiniste et flash! Moi, enfant (c'est loin) décidant que mon chat devait être Louison la tigresse du Capitaine... Très sympathique roman d'aventures , qui rappelle le Corsaire Noir de Salgari , ou le Monde perdu de Conan Doyle .
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La Chasse Aux Lions

Avoir un bon copain, chanson connue, cela peut aider dans la vie, mais Pitou et Dumanet, le narrateur, l’apprendront rapidement durant leur séjour en Algérie. Ils ne sont pas en vacances mais en villégiature forcée aux frais de l’état. Ce sont des militaires qui sont en poste du côté d’Alger, dans les années 1840 ou 1850, et on pourrait les considérer comme des comiques troupiers avant l’heure.



Pitou est natif des environs d’Issoire et Dumanet de Dardenac près de Libourne, et ils s’entendent comme larrons en foire, même si parfois quelques divergences de point de vue s’élèvent entre eux. Mais jamais bien de rien méchant. Ils sont jeunes, la vingtaine environ, n’ayant quasiment jamais vécus loin de leur village natal, et se montrent quelque peu naïfs, même si Pitou reconnait que son ami Dumanet possède une longueur d’avance sur lui question jugeote. Et souvent ils se retrouvent chez la mère Mouilletrou afin de déguster un rafraîchissement bien mérité.



Alors que les deux amis discutent, notamment des lions sensés garder les portes du désert, ce qui amène Pitou à répéter un calembour du capitaine Chambard : ce ne sont pas des lions mais des cloportes… On s’esclaffe et on passe à autre chose, car soudain des cris épouvantables retentissent : Le lion, le lion… cris proférés par trois cents Arabes. Environ.



Malgré les réticences de Pitou, Dumanet décide d’aller voir comment c’est fait un lion. Ils s’avancent donc entre vallées et montagnes et au bout de quelques centaines de mètres, ou plusieurs kilomètres, ils entendent du bruit provenant d’un arbre. Un Arabe tombe du chêne et se plaint du lion qui a mangé sa femme et ses deux vaches. Mais il regrette surtout la perte de son âne.



Il suivait le lion qui tenait Fatma, sa femme, entre ses dents, et c’est une grande perte. Mais moins que celle de son bourricot. Car Fatma et le bourricot portaient dans des paniers du bois, lui se contentant de les suivre. Ali le bourricot a réussi à s’enfuir et Ibrahim en est fort marri.







Et voilà, la chasse au lion commence, ou plutôt aux lions, car bientôt la femelle et ses deux petits arrivent à la rescousse. Et une femelle en colère, cela peut se terminer en eau de boudin. Les deux amis ont toutefois des ressources, et on ne sait jamais, ils peuvent compter sur le capitaine Chambard et ses troupes pour les aider dans leur entreprise, même s’ils préféreraient démontrer qu’à eux deux ils peuvent se montrer les maîtres du désert et de ses habitants léonins.







Une courte et amusante histoire dans laquelle les deux amis échangent beaucoup. Des souvenirs, nombreux, narrés avec humour, et parfois naïveté surtout de la part de Pitou.



De nos jours, si un auteur rédigeait un tel épisode exotique, nul doute qu’il éviterait d’employer des mots comme moricaud, alors qu’à l’époque cela était langage courant et ne prêtait à aucune sorte de racisme. C’était l’époque de la colonisation française, mais cela est narré de façon bon enfant, joyeusement, sans arrière-pensée. Juste un moment de détente, et l’on n’aura de cesse de rapprocher cette histoire celle de Tartarin de Tarascon, même s’il n’y a aucun point commun, ou plutôt si les points communs se réduisant à une chasse au lion et au décor algérien.
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Capitaine Corcoran

LE roman d'épopée du XIX, oublié mais à relire ! Bourré de clins d'oeil à la société de l'époque, alerte, acide. Bref, admirable. Un bijou.
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Capitaine Corcoran

Alfred Assollant ? Un nom qui ne parle plus forcément à grand monde. Né en 1827, mort en 1886 ce journaliste, auteur de nombreux romans historiques ou d’aventures s’est fait voler la vedette par les ténors du genre que sont les Jules Verne et autres et H.G. Wells. Il faut dire qu’Assollant a sévi dans un genre qui ne fait guère de cadeaux à ses représentants : le roman populaire.



(...)
Lien : http://grognardises.blogspot..
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Aventures du capitaine Corcoran, tome 1

ce livre est le tome 1 il y a le tome 2 dans la même collection

suspens, action, aventure un livre riche en action.
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