Citations de Alice Ferney (1607)
Longtemps le corps des femmes a appartenu aux hommes et celui des hommes à la Patrie, nous assistons à un basculement : désormais nos corps appartiennent au vaste réseau marchand.
Magnus voulait faire pour la jeunesse actuelle ce qui n'avait pas été fait pour lui au temps des bisons. Les bisons avaient été massacrés et personne n'avait élevé la voix ! Les troupeaux des grandes plaines avaient disparu et les Indiens s'étaient éteints avec eux, et aujourd'hui Magnus le déplorait encore. Il aurait voulu avoir été adulte à cette époque : libre d'agir contre l'extinction d'une espèce. Il était capable de juger le présent avec recul : Le monde matérialiste nous inocule les idées qui le servent. Il a séparé l'homme de la nature pour utiliser les ressources à satiété, pour détruire au lieu d'unir.
Wallace invoquait fréquemment le jugement de l'avenir : Nos successeurs sur cette planète jugeront que nous l'avons saccagée à la seule fin de remplir nos assiettes et ils nous mépriseront pour cela, martelait-il.
L'horloge des femmes et celle des hommes dans l'amour n'ont pas les mêmes aiguilles.
A midi un jour d'hiver, Jules se coucha sur le côté en fermant les yeux, et laissa Valentine découvrir le malheur d'être veuve.
Non seulement elle avait perdu son époux, mais elle avait perdu sa vie : elle fut exclus de la société où au bras de Charles, elle avait été reçue autrefois. Ainsi en allait-il de la règle envers les veuves, on ne les invitait plus. D'elles on se méfiait, comme on se méfie toujours un peu des femmes seules dans leur lit.
Les métiers les plus cruciaux humainement sont aujourd’hui les plus mal payés, c’est un des paradoxes de notre société.
Mais serait-il juste d’attendre de celui qu’on éduque les vertus que l’on ne possède pas soi-même ?
La voix peut être aussi préhensible qu'un corps. Elle entre alors en vous plus loin que ne le fait un sexe.
Les hommes doivent se montrer dignes des bêtes. Tous les animaux sauvages ont des droits. On ne tue pas un être sensible comme on briserait un objet. Il existe parmi les hommes des barbares qui aiment verser le sang, des brutes qui assouvissent sur les bêtes un besoin de tuer. On ne peut plus l'autoriser. De tels actes relèvent du crime.
Les animaux ne sont pas des sujets mais ils ne peuvent pas être utilisés et jetés comme des objets. Ils pourraient être d'ailleurs des sujets sans être des personnes, et s'ils avaient des droits, il ne faudrait bien sûr pas les penser sur le modèle des nôtres. Nous ne pouvons plus traiter et consommer les animaux de la même façon qu'autrefois. Nous savons que nous dépendons d'eux. Nous avons évolué avec eux. Nous sommes advenus grâce à eux. Nous avons acquis le pouvoir de les détruire. Nous devons légiférer pour eux.
... la vieillesse peut servir à cela, donner sa bienveillance, parce qu'on a le temps qu'il faut, parce qu'on n'attend plus avec impatience et colère des choses, qui, ne venant pas, nous rendent hargneux envers ceux qui les ont.
Jamais il ne se ferait à cette manière qu'avaient certaines femmes de vouloir tout régir, et que la vie ressemblât à chaque instant, sans trêve, exactement à ce qu'elles désiraient.
Des routes qu’enchantaient autrefois les oiseaux sont désormais silencieuses. Les albatros, les fous de Bassan, les pélicans, tous ont disparu. Le bout de leurs ailes ne caresse plus la crête des vagues. L’immémorial pullulement de la planète se raréfie. Je ne jouis plus du silence qui nous enveloppe. Sa qualité a changé.
La peur des requins, que l’on prétend instinctive, je la ressentais. Jamais je n’avais plongé pour en filmer un. L’ignorance fait le lit de toutes les frayeurs.
En matière de susurrement et de matoiserie amoureuse, il n'était pas tombé de la dernière pluie. Sa voix, dédiée comme une révérence, plaisait aux femmes en éveillant leur vanité.
Il s'enfonce en elle. Il posséde un dard qui devient un instant la tige de cette fleur qui n'a pas de tige. La fleur étalée au creux de la femme, comme une décoration collée sur le fond d'elle, un décalcomanie invisible qu'elle visualise seulement dans le plaisir.
Pouvons-nous vraiment être cette génération qui cherche dans l'univers la moindre trace de vie et en laisse disparaître la forme géante sur la Terre ?
C’est faire payer aux innocents d’aujourd’hui les indulgences inadmissibles qu’on a eus envers les coupables d’autrefois. Et puis la confusion l’emporte, tout est mis sur le même plan, une « attitude inappropriée » n’est pas une « agression sexuelle », un geste affectueux n’est pas un geste prédateur.
Ils sont les témoins de notre vie [nos enfants].
La médecine est un exploit de funambule, sans cesse répété et sans cesse menacé d'échec.