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Critiques de Anne Perry (1969)
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Charlotte Ellison et Thomas Pitt, tome 4 : ..

🐴☠️Quatrième tome de la saga Pitt.☠️🐴





Une soirée tranquille. Une sortie de concert. Un couple hélant un cab pour rentrer chez eux. Un cocher mort depuis des semaines.

C'est ainsi que débute l'enquête de Pitt. Découvrir qui a bien pu déterrer le corps de Lord Augustus Fitzroy-Hammond, du cimetière de Resurrection Row pour le mettre à la place du cocher. Simple désir de choquer ? Mais lorsque d'autres corps sont découverts, tous en lien avec le quartier de Gadstone Park, l'inspecteur Pitt ne peut faire fi des coïncidences...





Ce quatrième opus débute son intrigue de manière magistrale et saisissante avec un mort qui l'est depuis plusieurs semaines. Cependant, une fois cet aspect sensationnel passé, l'intrigue se révèle sans grand attrait, pour ne pas dire sans cohérence. En effet, ce côté inattendu est vite effacé au profit d'une intrigue insipide, sans réel objectif conduisant à une résolution finale des plus invraisemblables.

Heureusement, le côté historico-sociologique du livre au travers des conditions de vie dans les hospices décrites de manière crue offre un second souffle à ce livre. Anne Perry décrit sans fioritures où les êtres les plus pauvres finissent, lieux pires que la rue où la dignité et l'humanité sont inexistantes. Le contraste est accentué par les personnages du roman, tous issus des beaux quartiers qui ne se pressent pas pour changer ses conditions, n'en ayant pour beaucoup pas conscience. Pour eux, un pauvre est un pauvre qui ne cherche pas à s'élever. Leur donné une éducation, à manger ? À quoi bon ! C'est cru, c'est effarant, mais c'est le point fort des romans d'Anne Perry ne nous plonger le nez sur des éléments sociétaux d'époque.



L'autre grand point fort de cette série concerne la famille de l'inspecteur. Dans Resurrection Row, cet élément est quasi inexistant. Certes, Charlotte est présente et dialogue un peu. Cependant son rôle est assez restreint, se résumant à récurer sa cuisine, repasser son linge, servir de la soupe à son époux... Bref, loin de la Charlotte rencontrée dans les précédents tomes, aimant jeté son grain de sel dans les enquêtes de son mari.

Au final, le roman est sauvé par la présence d'un personnage croisé lors du premier volet, à savoir Dominic Corde, son beau-frère, époux de sa soeur, Sarah assassinée. Ce personnage permet à l'inspecteur Pitt ne faire preuve d'un peu de jalousie et à Charlotte de tourner la page de son passé.







Au final, même si l'intrigue semble aguichante au premier abord, le roman manque cruellement de vraisemblance et de consistance. Ce n'est pas le meilleur de la série, mais Anne Perry est humaine.

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Mémoire coupable

Seizième tome de la saga William Monk.🎩





Après le mort de Durban, Monk s'était juré de lui faire honneur et de continuer son travail acharné. Quoi de mieux dans ce cas que traquer la bête noire de Durban afin de la condamner à la pendaison. Seulement, Jéricho Philipps n'est pas un petit délinquant comme les autres et Monk, poussé par son désir d'honorer Durban, oublie que la justice ne se contente pas de sentiments.

Alors que Monk arrive enfin à capturer Jéricho Philipps, celui-ci est aussitôt défendu en justice par Oliver Rathbone, leur ami qui connaissant les faiblesses de Monk obtient sa libération par manque de preuves. Pour le couple Hester/William, c'est la douche froide : d'une part, ils sont choqués par cette défense permettant la libération d'une des têtes du plus grand réseau de pédophilie ayant cours sur les docks ; d'autre part, leur amitié avec Oliver Rathbone, leur allié de toujours en prend un coup... et, enfin, Jéricho Philipps une fois dehors est bien décidé à se venger...





Mémoire coupable fait partie de la nouvelle direction qu'a pris la série depuis le tome 14 : Meurtres sur les docks, à savoir des enquêtes plus sombres ayant pour cadre les bas quartiers de Londres et une vision sociétale plus noire. Le résultat est glaçant d'horreur, dérangeant, mais toujours instructif.😈





Dans ce nouveau volet, Anne Perry aborde la question de la justice à tout pris en prenant comme histoire, celle d'un organisateur de réseau pédophile. Le suspect, Jéricho Philipps, est coupable. Les preuves sont accablantes, les jurés en sont intimement persuadés.... mais les preuves permettant sa condamnation sont trop faibles. Doit-on dans ce cas prendre le risque de condamner quelqu'un sur des présomptions ou sur des faits avérés ? Une thématique philosophique parfaitement maîtrisée par Anne Perry avec une intrigue où ses héros se retrouvent dans deux camps opposés pour une fois.

Ajouté à cela l'idée de corruption des instances et vous obtenez une intrigue explosive. Ici, il est question de justice détournée afin de préserver des réputations. Le suspect ayant le bras long, et possédant de nombreuses informations sur les hommes se prêtant à son commerce, la justice est-elle équitable ?





Mémoire coupable permet également de mettre en lumière l'hypocrisie de la société victorienne, où tout est autorisé du moment que la discrétion est de mise. Ainsi, les hommes de la bonne société trouvent parfaitement normal que des femmes, des jeunes filles se prostituent pour survivre voire les condamnent par leur dédain... mais, pas question pour eux de juger les hommes qui achètent leurs services. Pire, si des jeunes garçons sont séquestrés pour servir de chair fraîche à des pédophiles, il faut relativiser : les enfants ayant un toit sur la tête, ils doivent bien participer d'une manière ou d'une autre aux dépenses. Bref, abject comme courant de pensée !





Anne Perry s'est ici surpassée avec un récit sombre et captivant où la justice est mise en avant. Avec son intrigue en deux parties, la première basée sur l'aspect théorique et juridique mise en avant lors de la plaidoirie d'Oliver Rathbone... puis dans la seconde où Monk, Hester et leurs alliés décident de poursuivre l'enquête afin de le condamner pour de bon... Le lecteur ne peut qu'être impressionné.

Comme toujours, les personnages sont attachants au possible comme Scuff notamment. D'autres, se révèlent sous un nouvel aspect comme Margaret Rathbone qui lors des précédents tomes combattaient la place de femme-objet dans la société et qui une fois mariée, semble y sombrer. C'est le seul bémol de ce roman à mon sens.







Ce seizième tome se termine sur une révélation qui promet de nouveaux rebondissements dans le prochain tome.👍



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L'odyssée de Noël

🎄Petite enquête hors-série de la saga William Monk.🎄





Henry Rathbone est sollicité par un ami afin de retrouver son fils, Lucien Wentworth qui a basculé dans les plaisirs les plus crus des bas-fonds. Ne connaissant cet univers où pauvreté, sexe, drogue sont légion, Henry sollicite l'aide de Squeaky Robinson, l'ancien proxénète devenu comptable dans la clinique d'Hester.

Nos deux amis, accompagné de Cork (le docteur des bas quartiers) et de Bessie (une jeune fille) se mettent à la recherche de Lucien. Rapidement, ils découvrent que ce jeune homme s'est épris d'une prostituée sublime, Sadie dont le proxénète n'est autre que l'homme le plus craint dans le milieu...





Les hors-séries de Noël proposé par Anne Perry sont souvent décevants. La qualité de l'intrigue, le contenu sont souvent vite abordés que le lecteur achève le livre. Ici, pour un conte de Noël, j'avoue avoir été estomaqué par la thématique abordée. Il est question dans L'Odyssée de Noël des horreurs d'un quartier. Entre fumeur d'opium, orgie sexuelle, prostitution, exhibition en tout genre, on peut se demander où se trouve l'esprit de Noël ??? 😳 De plus, Anne Perry nous relate le tout de manière expéditive qu'on se retrouve frustrée quant aux raisons de la présence de ces quartiers, des raisons poussant des hommes de bonne famille à s'y complaire, de leur organisation ... et j'en passe.





Le récit de ce petit hors-série est sans surprise. 😖Nos personnages plongent dans l'horreur la plus notoire et retrouvent Lucien. L'intrigue s'inspire d'ailleurs beaucoup de la parabole du Fils prodigue dans la Bible. Il est question comme dans cette parabole d'un fils ayant dilapidé sa fortune, se retrouve sous le pouvoir d'un homme (Sadwell dans ce cas) et qui retourne à la fin chez son père. Le ton est le même que dans la parabole, sauf que l'univers dans lequel baigne le fils est plus glauque.





Le seul point positif de l'Odyssée de Noël est de permettre de découvrir plus intimement les personnages secondaires. Anne Perry nous offre une découverte de la personnalité de Squeaky Robinson, de son passé qui permet de découvrir l'homme qu'il a été avant de croiser Hester et les changements opérés. Un personnage qui extérieurement paraît dur, mais qui au fond est très sensible.

Anne Perry développe également un peu plus le personnage de Cork, le docteur croisé de temps à autre dans la série. Nous découvrons dans cet ouvrage les raisons l'ayant poussé à entreprendre des études de médecine et celles concernant l'abandon de ses dernières.





Au final, pour les lecteurs occasionnels d'Anne Perry, ce roman risque de vous décevoir. L'intrigue est sans surprise du début à la fin, les allusions incompréhensibles si vous ne connaissez pas l'univers de Monk. Le seul point positif de ce petit roman est de mettre en avant des personnages secondaires de l'oeuvre d'Anne Perry et de nous les faire découvrir de manière inédite.🎁

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Esclaves du passé

Onzième enquête de la saga William Monk.🎩





Lors d'un dîner chez Daniel Alberton, Hester et Monk se retrouvent en pleine scène. En effet, l'un des invités, Lyman Breeland de l'armée de l'Union américaine se retrouve face à son ennemi et adversaire, Mr Philo Trace de l'armée sudiste. Les deux sont venus en Angleterre afin de se fournir en armes pour leurs camps respectifs. Daniel Alberton étant un gentleman et ayant déjà donné son accord à Philo Trace puisqu'il est arrivé le premier est accusé d'être un esclavagiste par Lyman Breeman et par sa propre fille, Merrit qui a succombé au charme de ce dernier.

Peu de temps après, Merrit se sauve de chez elle afin de rejoindre Lyman Breeman, les armes dans l'entrepôt du père se sont volatilisées et ... Daniel Alberton est retrouvé assassiné d'une balle dans la tête. Mrs Judith Alberton sollicite l'aide de William Monk et Hester afin de retrouver Merrit partie à Washington et le meurtrier de son époux. Accompagné de Philo Trace, notre coupe part pour les États unis pour y découvrir un pays séparé en deux clans sur le point de débuter une guerre décisive... Au milieu d'un conflit où des hommes meurent jeunes, William et Hester prendront de nombreux risques afin d'accomplir leur mission.





Après onze tomes, Anne Perry a su de nouveau nous séduire avec une aventure complètement "accrochante" où Monk et Hester se retrouvent confrontés aux horreurs de la guerre de Sécession au travers d'une enquête mêlant vente d'armes, passion exacerbée pour une cause ... et des hommes au centre de tout cela qui se retrouve estropié ou pire.





Ce roman se décompose en quatre parties. La première permet de mettre en place l'intrigue et de faire la connaissance des protagonistes. La suivante conduit le lecteur à suivre William et Hester lors de leur voyage en Amérique et nous offre une vision apocalyptique d'un champ de bataille. La troisième concerne le procès où Oliver Rathbone reprend la main sur le récit. Enfin, la dernière concerne les révélations. Ces différentes parties apportent une dynamique au roman et le rendent encore plus addictif puisque le lecteur désire poursuivre le fil afin de démêler les tenants et les aboutissants.





Le côté historique dans ce roman est très accentué avec une découverte d'un grand pan de l'Histoire. Ici, il est question de la guerre de Sécession, de l'esclavage, mais pas seulement. Comme l'explique Anne Perry au travers des propos de Philo Trace, tout ne se résume pas à cela. Il n'est pas question d'un pays contre ou pour l'esclavage, mais de deux conceptions de la vie différentes qui s'affrontent. Les unionistes (le nord) prennent fait et cause contre l'esclavage seulement dans le but de cacher leur vrai désir : garder le pouvoir sur les états du Sud. Quant aux sudistes, ils ne demandent que le droit de quitter l'union des états afin de pouvoir être pris au sérieux et non traités comme les parents pauvres de l'Amérique. Anne Perry ne se contente pas de prendre fait et cause pour l'un des camps, mais nous propose une vision impartiale permettant aux lecteurs de se faire sa propre opinion, et qui sait de pousser plus loin se découverte de cette guerre via d'autres lectures.





Esclaves du passé nous offre une enquête qui vous tiendra en haleine jusqu'aux dernières pages. William Monk apparait dans ce roman avec une personnalité plus sensible, plus fragile notamment lorsqu'il découvrira un pan de son passé disparu , ou lorsqu'il verra son épouse soignant des militaires blessés en plein conflit armé.

Le personnage d'Hester apparait quant à lui de manière plus présente avec un rôle plus actif. Elle n'est plus seulement l'épouse de Monk, mais son alliée.





Une série historique sombre, mais qui tiendra en haleine le lecteur. Une valeur sûre !💗

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Le Couloir des ténèbres

💉 Vingt et unième tome de la saga Willam Monk.💉





Au Royal Naval Hospital de Londres, une amie infirmière d'Hester a demandé à Hester de la remplacer lors de gardes de nuit, afin de lui permettre de se rendre auprès d'un parent malade. Hester est ravie de rendre ce service et de s'occuper de soldats blessés. Lors de l'une de ses gardes de nuit, Hester aperçoit une petite fille de 6 ans, Maggie, errant dans l'établissement. La petite lui demande de l'accompagner afin d'aider son frère, mourant. Hester découvre dans une salle cachée, trois enfants alités dans un état pitoyable.

Peu de temps après les frères Rand (médecin et scientifique) sollicite Hester afin de s'occuper de Bryson Radnor, un homme richissime atteint de leucémie. Le traitement administré à cet homme révèle l'horreur de la situation : les enfants sont emprisonnés afin de fournir du sang. Sa découverte est telle qu'elle est enlevée et menacée de mort.

Monk est bien décidé à la retrouver...





J'avais été déçu par le précédent tome, Du sang sur la Tamise. Avec Le couloir des Ténèbres, j'ai retrouvé le sourire. 😉L'histoire est captivante, dynamique, sans trop de longueurs. Le personnage d'Hester prend ici plus d'importance que lors des précédents ouvrages. La thématique abordée est également d'actualité : l'avancée de la science peut-elle se faire à tout pris ? Ici, Anne Perry nous offre un récit mettant en avant l'horreur de la situation avec des enfants prisonniers et pourvoyeur de sang... mais également, les avancées que cela pourrait entraîner pour la science et le sauvetage de milliers de personnes.





Le couloir des Ténèbres se présente par un récit en 3 parties. Une première assez courte où Monk traque un trafiquant d'arme et perd un de ses hommes. Cette enquête est malheureusement traitée rapidement, et laisse de nombreuses interrogations en suspens. Je pense qu'elles seront traitées dans le prochain tome, Anne Perry aimant prolonger ses aventures. Une seconde partie concerne Hester et son enlèvement. Enfin, la dernière concerne le procès et le côté moral et philosophique de l'intrigue.

Anne Perry démontre ici son talent qui semblait quelque peu terni dans les précédents ouvrages. L'intrigue est captivante, les personnages secondaires sont utilisés à bon escient et permettent de mettre en place une sphère émotionnelle puissante (voir Scuff régresser, Squeaky s'énerver, Monk perdu) par l'absence d'Hester. L'arrivée de Rathbone dans l'intrigue (à partir du chapitre 10) permet de passer de cet état émotionnel aux côtés morales du récit. Le procès et les interrogations posées permettent aux lecteurs de se mettre à la place de Bryson Radnor ou sa fille.





👉Au final, une aventure passionnante dans l'univers Monkien. Mon seul point noir concerne la mort d'un personnage proche de Monk qui est rapidement expédiée alors qu'au fil des livres, le lecteur s'était attaché. Espérons que cet oubli sera rapidement corrigé dans un prochain tome... sinon cette mort serait vraiment absurde. Ce roman est sombre, dérangeant par ses aspects philosophiques... et ne pourra pas laisser le lecteur indifférent.🧠

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Le condamné de Noël

🎄 Petite enquête hors-série de la saga William Monk 🎄





A quelques semaines de Noël, Claudine Burroughs et son époux Wallace assistent à une réception chez Mr et Mrs Gifford. Même si ce genre de soirée n'est pas ce qu'apprécie le plus Claudine, elle accepte de se soumettre aux us et coutumes de la bonne société. Alors, lorsqu'une jeune femme - prostituée de surcroit - est trouvée agonisante dans le jardin, Claudine retrouve ses réflexes acquis à la clinique d'Hester et tente de l'aider comme elle peut. Malheureuemsent, la jeune femme décède et le poète Dai Tregarron est accusé d'être les agresseurs par les trois autres jeunes hommes présents lors des faits.

Claudine Burroughs doute de la culpabilité de Dai Tregarron et décide de mener son enquête avec l'aide de Squeaky Robinson, comptable de la clinique où elle travaille. Son enquête est très mal perçue par les gens de son milieu qui ne comprennent pas qu'on puisse mettre en doute la parole de trois jeunes hommes de bonne famille.





La collection des Petites Histoires de Noël d'Anne Perry n'a aucun intérêt si vous ne connaissez pas l'univers, les personnages de ces différentes sagas. Lu indépendamment, ce livre risque de vous ennuyez voire, vous risquez de le trouver sans queue ni tête en raison des nombreuses références à des personnages absents ou des faits passés.



👉 Comme je l'ai d'ailleurs déjà précisé avec d'autres hors-séries de cette collection, ces ouvrages ont surtout pour qualité de présenter les personnages secondaires croisés dans les sagas d'Anne Perry sous un autre éclairage, voire de leur donner la vedette le temps d'une aventure.





🙂 Ici, Claudine Burroughs est mise en avant. Ce personnage récurent de la série Monk est une femme de la bonne société, lassée de son quotidien insipide et de son univers superficiel où toutes les actions sont codifiées par l'étiquette. Son travail ingrat à la clinique d'Hester lui a permis de sortir de son carcan et de se découvrir une personnalité plus dynamique, plus vivante. Elle est souvent en opposition avec Squeaky Robinson, l'ancien proxénète devenu comptable de la clinique qui ne cesse de la rabaisser tout en étant subjugué par son caractère.





Dans Le Condamné de Noël, Anne Perry utilise ce personnage vivant entre deux mondes (richesse vs pauvreté) pour nous offrir une description de la société victorienne rigide et codifiée. L'hypocrisie y ait légion, les alliances ont souvent des intérêts financiers ou de pouvoir et l'honneur, souvent mis en avant est détourné à des fins utiles.





Des nombreux contes de Noël lu, celui-ci est le plus intéressant de par son contenu. Certes, l'histoire et ses rebondissements sont quelque peu surfaits et irréalistes, mais c'est le roman dont l'intrigue est la plus passionnante, la plus humaine. Le contraste entre les deux sociétés, le conflit rencontré par Claudine entre l'honneur et ce qu'on attend d'elle en fait un moment de lecture vraiment agréable. Et le tout dans l'esprit de noël.😇

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Une question de justice

🏛Dix-neuvième tome de la saga Monk.🏛





Oliver Rathbone a enfin atteint l'apogée de sa carrière en devenant juge. Le succès est total dans sa vie avec une vie professionnelle réussie, des connaissances prestigieuses... enfin pas si totales que cela puisque sa femme, Margaret ne lui a pas pardonné la mort de son père.

Après un premier procès pour fraude magistralement orchestré, Oliver se voit confier le procès du Révérend Taft, accusé d'avoir détourné les fonds de sa congrégation et d'avoir extorqué des membres pauvres en leu soutirant le maximum d'argent. Rapidement, Oliver comprend que les accusations contre le révérend Taft sont avérées, mais que l'un des témoins de la défense, Drew Robertson s'échine à rabaisser les victimes afin de protéger le Révérend. Oliver est encore plus choqué quand il reconnait ce témoin comme l'un des pédophiles sur les photos héritées de son beau-père.

Oliver Rathbone est pris en tenaille entre son rôle de juge impartial et d'homme désirant la justice. Il décide par conséquent de transmettre la photo compromettante à l'avocat des victimes, ce qui oblige Drew Robertson à se rétracter.

Le lendemain la police arrête Oliver pour entrave à l'exercice de la justice. En effet, pendant la nuit, la famille Taft a été tuée. Il serait question d'un homicide suivi du suicide du révérend.





Une question justice n'est pas le plus palpitant tome de la saga. 🙄 L'aspect policier est quasi inexistant, voire légèrement abordé vers les derniers chapitres, mais de manière rapide. Ici, Anne Perry nous propose un tome basé sur des aspects plus psychologiques, plus philosophiques en mettant un avant un de ses personnages phare : Oliver Rathbone.

Ici, il est question de ce qu'il est permis de faire ou non au nom de la justice et le respect des lois.





L'intrigue dans son ensemble est quelque peu décousue et franchement assez grotesque. Nous avons Oliver Rathbone qui arrive au summum de sa carrière, et qui renonce à tout pour permettre à des victimes d'obtenir gain de cause. Le lendemain, il est arrêté pour entrave à la justice parce que "QUELQU'UN" aurait dénoncé monsieur comme ayant transmis une pièce. Bon, j'avais déjà ma petite idée de qui était ce "quelqu'un", bien avant que Scuff ne le découvre.

Cette intrigue basée essentiellement sur l'aspect judiciaire n'est pas du meilleur effet dans cette saga. Anne Perry désirait modifier le comportement un peu guindé de son personnage en lui faisant vivre une tragédie... c'est chose faite, mais c'est trop grossier. Ne parlons pas non plus de l'attirance amoureuse qu'éprouve notre personnage pour une Beata Yorke... Franchement, c'est tellement loin de l'univers que nous propose habituellement cette auteur avec des histoires sombres où sont dénoncés les conditions de vie et les comportements sociaux de cette époque.





Côté personnage, c'est un vrai plaisir de retrouver le petit univers de cette série. La relation entre Monk et Hester n'est pas mise au premier plan dans ce livre. Elle est au contraire étoffée par des sentiments plus larges comme la famille (Scuff), l'amitié, l'honneur et la confiance (Rathbone), le respect (Squeaky). Dans Une question de justice, l'amitié et la solidarité entre les personnages sont mises en avant.





Ce que j'apprécie énormément dans cette série concerne les aspects historiques en rapport avec cette époque. J'avoue avoir été quelque peu déçue de ne pas retrouver cet axe dans ce livre. Ici, il est question de justice, de procès, de loi... Bref, c'est centré sur les aspects judiciaires. Dommage, car cela rend l'ensemble lourd, rébarbatif en raison de la lenteur du récit et du manque d'action.😞





Pour résumer, Une question de justice base son intrigue sur Oliver Rathbone et annonce un tournant majeur en ce qui le concerne. Un roman plus philosophique, et moins policier dans son intrigue, mais qui permet aux personnages de faire preuve de leurs véritables sentiments les uns pour les autres.

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Avant la tourmente

Premier tome de la série Reavley.🌍





Juin 1914. L'été s'annonce radieux en Angleterre. Joseph Reavley, professeur de théologie dans la grande université de Cambridge assiste à un match de cricket. Ce jour idyllique bascule en quelques minutes avec l'arrivée de son frère Matthew lui annonçant la mort de leurs parents dans un accident de la route. Le coup est encore plus rude lorsque Matthew confie à son frère que son père l'avait appelé la veille afin de lui parler d'un document pouvant changer l'Histoire et se rendait à Londres pour le lui apporter. Dubitatif quant aux dires de leurs pères, les deux frères ne peuvent que constater les faits : pas de documents ni dans les effets de leurs parents, ni dans l'épave de la voiture. Mais lorsque le jour de l'enterrement, ils découvrent que la maison a été fouillée, leurs doutes passent aux certitudes. Une fois sur les lieux de l'accident, les deux frères comprennent que leurs parents n'ont pas été victimes des aléas du destin, mais d'un meurtre.

Matthew, travaillant pour les services secrets décide de mener l'enquête même s'il a déjà de quoi s'occuper avec les nouvelles internationales. En effet, le jour où ses parents étaient assassinés, à Sarajevo un attentat est perpétré et l'archiduc François-Ferdinand ainsi que son épouse sont assassinés.

Quant à Joseph, de retour dans son université, l'un de ses élèves, Sebastian Allard est assassiné. Coïncidence ou pas ?





Avant la tourmente nous relate les semaines précédents l'entrée en guerre de l'Europe et notamment celle de l'Angleterre. Au travers de la vie paisible de la famille Reavley, Anne Perry nous dépeint une Angleterre persuadée de vivre dans une civilisation tellement avancée qu'une guerre ou un conflit ne pourrait l'atteindre. L'insouciance des jeunes hommes persuadés d'être préservés de ce qui se passe en Europe du fait d'habiter sur une île est frappante.

Ce premier volet reprend l'histoire de la Première Guerre mondiale via le devenir d'une famille banale anglaise. L'assassinat de l'archiduc à Sarajevo remet en question leur avenir. Anne Perry trouve le moyen de capter ses lecteurs sur une période historique assez sombre en ajoutant à son récit véridique une fiction policière et complotiste. Cette autre approche lui permet également de proposer ce qu'auraient pu être les autres conséquences si l'Angleterre s'était abstenue d'entrer dans le conflit ou de choisir un autre camp. le plus saisissant est sans contexte le décalage entre la vision anglaise assez débonnaire, assez éloignée de ce qui se passe et les tensions relatées par les journaux dans le reste de l'Europe.





Pour conclure, Avant la tourmente annonce la fin d'une période paradisiaque et le début de plusieurs années d'horreur. Ce premier opus permet de découvrir l'insouciance des jeunes hommes et femmes persuadés d'être en sécurité ou de revenir rapidement de ce conflit "insigniffiant" à leurs yeux. Comme toujours, Anne Perry maîtrise son sujet et captive ses lecteurs avec cette saga présentée comme une sorte de compte à rebours avant l'horreur...

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Du sang sur la Tamise

🎩 Vingtième tome de la saga William Monk.🎩





Monk et Orme sont sur le point de finir leur service après une dure journée. Dans une barque, au bord de la Tamise, ils sont en train de rentrer à la Brigade fluviale lorsqu'un bateau non loin d'eux explose dans une grande gerbe de feu. N'écoutant que leurs courages, nos deux policiers se précipitent au secours des rescapés encore vivants sur le point de noyer. Aidés d'autres bateliers, quelques passagers sont sauvés... mais pas les deux-cents autres.

Monk est rapidement dessaisi de l'enquête, confiée à Lydiate de la police Métropolitaine pour des raisons politiques. Un suspect est arrêté, condamné, mais non exécuté pour des raisons médicales, puis des doutes émis quant à sa culpabilité. Cette décision créé un tel tolet dans la société anglaise, qu'une nouvelle enquête est diligentée et confiée à Monk. Celui-ci découvre de nombreuses omissions, de nombreuses inexactitudes et se voit freiner par des personnalités influentes...





Après Une question de Justice, Anne Perry revient à un scénario plus classique avec une enquête, un procès, des rebondissements.

Au final, je reste sur ma faim concernant cette nouvelle aventure. L'intrigue s'inscrit dans un cadre historique inédit et non anglais pour une fois, à savoir la construction du Canal de Suez. Cependant, ce pan de l'histoire est à peine effleuré par l'auteur et ne sert que de cadre historique. Ayant eu la chance de lire un essai passionnant de Caroline Piquet sur le Canal de Suez, j'ai été déçue par la manière dont Anne Perry en parle. 😞





En ce qui concerne l'intrigue.... Que de longueurs !!! 😞 J'adore cette auteur, mais j'avoue en avoir eu par moment un peu assez de ce livre. L'idée de sabotage est plutôt sympathique, mais l'auteur nous offre une enquête sans énergie, sans grand intérêt. Personnellement, par moment je me perdais dans les témoignages et leur intérêt. Heureusement, le rebondissement final permet de répondre à la question du pourquoi, mais là encore, cette solution n'est pas abordée plus en profondeur. le lecteur reste frustré une fois la dernière page achevée.





😊Heureusement, les personnages de cette saga sont aussi la raison de la lire. Suivre l'évolution de William, Hester, Scuff est un plaisir. Dommage que les activités d'Hester et de sa clinique soient moins présentes, ce qui apportait un côté plus humain, plus vivant aux aventures. le personnage d'Oliver Rathbone est absent dans la première partie de l'ouvrage pour ensuite revenir dans la seconde, plus humble, mais plein d'interrogations quant à son futur.





👉Au final, je suis déçue par cette vingtième enquête. Une thématique sombre, mais traitée de manière trop superficielle. Trop de longueurs, de lenteurs, de répétitions comme si l'auteur ne savait pas quoi aborder. Les personnages récurrents de la série sont certes présents, mais semblent se complaire dans leur routine. Heureusement qu'Oliver Rathbone et son grand retour après sa disgrâce (Voir Une question de Justice) apporte un souffle de renouveau à l'ensemble.
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Meurtres souterrains

Quinzième tome de la saga William Monk.🎩





William n'est plus détective privé. Travaillant maintenant pour la police fluviale, William a troqué son costume pour l'uniforme d'inspecteur. Lors de l'une de ses patrouilles, Monk et ses hommes sont témoins de la chute d'un couple dans la Tamise. Les premières constatations ainsi que les témoignages tendent vers un suicide perpétré par la femme, Mary Havilland qui aurait entrainé dans sa chute son fiancé, Toby Argyll.

Malgré les éléments en sa possession, William Monk ne peut s'empêcher de douter de cette version des faits. Il décide donc de mener une enquête approfondie avec l'aide de son ennemi et ancien chef : le commissaire Runcorn. Rapidement, leurs investigations permettent de mettre en doute le suicide de Mary, celui de son père également et une menace se profilant à l'horizon en rapport avec la construction des égouts...





Cette nouvelle aventure s'inscrit parfaitement dans la nouvelle direction donnée par Anne Perry à sa série. Ici, plus de crimes entre gens de la bonne société, plus de beaux quartiers, de domestiques et j'en passe.... Le lecteur se retrouve plongé dans les bas-fonds de Londres avec une enquête mêlant histoire, technique et sentiments. Des changements de comportements de certains personnages permettent de nouvelles interactions voire une meilleure compréhension de leurs sentiments.





Ainsi, cette enquête menée par notre inspecteur Monk permet de découvrir une nouvelle facette de notre héros. L'homme sans mémoire, sûr de lui, et maîtrisant les codes de la bonne société se retrouve à devoir gérer une équipe d'hommes dans un milieu hostile où il est bon de connaître ses amis ainsi que ses ennemis. William Monk est contraint de mettre de côté sa fierté afin de faire appel à Runcorn, son ancien patron et ami. Tous les deux décident de s'entraider pour mener à bien une enquête complexe.

Anne Perry nous dépeint un sort peu enviable pour les personnes dites suicidées. Celle-ci sont mises an banc de la société, enterrée dans des terres non consacrées par l'église de manière très souvent discrète. La période de deuil est quasi inexistante comme si la personne n'avait jamais existé.





Dans Meurtres souterrains, Anne Perry nous propose une enquête en lien avec les égouts de Londres et, plus particulièrement leur construction. Au fil des pages et du récit, vous découvrez les raisons ayant entraîné la construction des égouts, l'état hygiénique de Londres de l'époque où les épidémies sont courantes et tuent sans distinction riche comme pauvre. Le projet colossal de construction permet également à Londres de se moderniser, de donner du travail à un grand nombre et... annonce l'arrivée d'une nouvelle ère - l'industrialisation - avec l'utilisation de machines à vapeur pour les travaux.





Meurtres Souterrains annonce une nouvelle ère dans la série avec des histoires plus sombres, plus en lien avec la société londonienne de l'époque. Ce roman tient toutes ses promesses avec une enquête palpitante et rocambolesque jusqu'aux dernières pages. Les personnages habituels sont épaulés par de nouveaux comme Scuff, un jeune orphelin ; La Sonde, un médecin des bas quartiers ; Sutton, un dératiseur avec son petit chien. Ces nouveaux protagonistes permettent un nouvel élan de fraîcheur dans la série.❤️

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Le voyageur de Noël

Petite enquête hors série de la saga William Monk.🎄





Henry Rathbone (père d'Oliver Rathbone et avocat dans la série William Monk) se rend auprès de sa filleule Antonia Dreghorn pour les fêtes de Noël. Quelle n'est pas sa tristesse en arrivant d'apprendre le décès de Judah Dreghorn, le mari d'Antonia survenu quelques jours auparavant... et de découvrir les ragots colportés par Ashton Gower sorti de prison après une peine de 15 ans pour faux documents.

La famille Dreghorn se réunit au grand complet et commence à se demander si la mort de Judah ne serait pas liée à Ashton Grove.





Cette histoire pseudo policière peut se lire indépendamment de la saga William Monk. Par contre, en raison de la nature courte de l'histoire et du peu d'intérêt de l'intrigue, vous risquez de trouver le tout sans intérêt. Le but de cette histoire n'est pas tant de nous divertir par une enquête palpitante, mais d'offrir aux aficionados de la série Monk une sorte de bonus au travers d'une histoire mettant en scène un personnage secondaire de la saga.





Globalement, le récit est loin d'égaler les autres oeuvres d'Anne Perry. L'histoire est très courte et rapidement résolue. le tout est par contre saupoudré de bons sentiments, de neige et de Noël à toutes les sauces. Pour résumer... c'est hivernal, insipide, mais c'est toujours sympa de découvrir un personnage apprécié mis en avant par son auteur.



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Mariage impossible

Neuvième tome de la série William Monk.🎩





Rathbone voit surgir dans son cabinet un jeune homme avec une demande particulière. Killian Melville, jeune architecte plein d'avenir lui demande en effet de le représenter dans une affaire de promesse de mariage rompue avec la fille de son client, Zillah Lambert. Selon ce jeune homme, tout aurait été fait sans que celui-ci en soit informé, ne découvrant le projet que lors de l'annonce dans le Times. Rathbone est dubitatif et considère ce jeune homme comme un sot : la jeune fille étant belle, riche et socialement élevée. Il accepte cependant de défendre ce cas tout en étant persuadé que les raisons de Killian Melville sont tout autres.

Le procès débute avec horreur. La calomnie, la diffamation sont les armes utilisées par Maître Sacheverall (l'avocat de la partie adverse) pour discréditer le jeune homme... et si cela entraîne par la même occasion des accusations d'homosexualité mettant en accusation un des amis de Killian, peu lui importe.

Ce procès est cependant interrompu par le décès de Killian, retrouvé empoisonné chez lui. Suicide ? Assassinat ?

Pour Rathbone et Monk, il est hors de question de laisser ce doute en suspens. Des réponses sont exigées et les réponses risquent d'en déranger beaucoup...😏





Comme toujours, c'est un vrai plaisir de lire les tomes de cette saga. Le plaisir commence dès le titre des tomes qui donne souvent la thématique de base et interroge le lecteur.😁



Dans Mariage impossible, Anne Perry s'est surpassé avec une intrigue de base assez basique pour nous offrir une montée dans le tragique, dans le suspens des plus incroyables. D'un procès de départ concernant la rupture de fiançailles, nous nous retrouvons transportés dans les salons de la haute société, les quartiers infâmes de Putney pour enfin découvrir la réponse ! C'est purement machiavélique !



Mariage impossible permet également au lecteur de découvrir et comprendre la mentalité de l'époque victorienne concernant ce qui est attendu d'une femme en général. Ici, inutile de parler de femme intelligente, désirant son indépendance, ce serait très mal perçu. Selon les critères de l'époque, une femme sert uniquement de potiche. Son but ultime dans la vie consiste à se trouver un mari (l'amour est en option), être à son écoute, le soutenir, et lui donner des enfants. Le tout est bien évidemment très codifié avec des "présentations" et des codes sociaux très stricts. Ne pas respecter l'une des règles équivaut à se voir exclure de la société et de finir seule.😓

Anne Perry nous propose d'ailleurs une magnifique démonstration dans ce roman avec son personnage d'Hester Latterly, indépendante, au caractère affirmé qui se retrouve contrainte de gagner sa vie. Elle est tout le contraire des autres personnages féminins du livre comme Delphine Lambert, Zillah Lambert ou encore Perdita Sheldon décrites comme belles, sensibles, parfaites.





Enfin, voilà un tome qui permet une avancée dans les relations concernant notre trio de personnages. 🤗

D'une part, nous découvrons un Oliver Rathbone plus humain, plus direct et osant par moment "choquer" ses pairs par ses commentaires ; d'autre part, notre William Monk quant à lui perd un peu de sa superbe et de sa froideur face à ses questionnements sentimentaux.

Ce tome d'ailleurs se conclut par un pied de nez assez amusant avec le titre puisqu’une demande en mariage est faite 💍 et le mariage semble possible ... même si les deux mariés ont des caractères impossibles ! 🤣



A très vite pour le tome suivant !👍

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Funérailles en bleu

Douzième enquête de William Monk et son épouse, Hester.🎩





Kristian Beck, ami du couple et médecin au grand coeur est effondré. Son épouse, Elissa, vient d'être assassinée. Son corps ainsi que celui d'une autre femme modèle de son métier, Sarah Mackeson ont été découverts dans l'atelier du peintre Allardyce avec les nuques brisées. Rapidement, les soupçons se tournent vers Kristian Beck d'une part parce qu'il est étranger et, d'autre part parce que son épouse était une joueuse compulsive ayant conduit la famille à la ruine.

L'amie d'Hester, Callandra Daviot requiert l'aide de William Monk afin de prouver l'innocence de Kristian Beck, l'homme dont elle est amoureuse secrètement depuis des années. Notre enquêteur accepte et décide de mener son enquête dans le passé du couple, en Autriche où les Beck se sont rencontrés et ont joué un rôle dans la révolution autrichienne.





Après la Guerre de Sécession dans Esclaves du passé, Anne Perry nous offre un nouveau pan de l'Histoire mondiale avec cette fois-ci une enquête à Vienne, en pleine révolution. 🙂 Cette capacité d'intégrer des pans de l'Histoire à ses romans est d'ailleurs l'une des grandes forces de cette auteure. Au travers d'une intrigue policière palpitante et difficile, vous vous retrouvez en pleine leçon d'histoire relatée de manière vivifiante. De même, Anne Perry joue aussi sur la temporalité et démontre que malgré les soulèvements, les gens continuent à faire les mêmes erreurs. Ainsi, dans ce livre il est déjà question de la montée de l'antisémitisme dans les couches de la société autrichienne avec des commentaires complètement banaux et acceptés de tous à l'époque.





Hormis cet aspect historique, il est toujours plaisant de retrouver les personnages attachants de cette série. Ici, Anne Perry développe la personnalité et les rôles de trois personnages secondaires de cette série : Callandra Daviot, Kristian Beck et le commissaire Runcorn.

Ainsi, l'intrigue se focalise sur Kristian Beck et son passé révolutionnaire en totale opposition avec l'homme actuel décrit dans la série. Lady Callandra Daviot, qui d'habitude est toujours là pour calmer le tempérament d'Hester apparait ici comme une femme désespérée et prête à tout. Enfin, Monk pour avancer dans son enquête est obligé de travailler avec son ancien patron et ami : le commissaire Runcorn.

Ces différents personnages offrent à l'enquête une ambiance nouvelle avec des révélations, des adaptations nécessaires pour s'aider mutuellement.





Enfin, Anne Perry aborde un problème actuel vu au travers des moeurs victoriennes. Ici, Anne Perry met l'accent sur les dangers des jeux d'argent pouvant détruire une famille rapidement. De même; et comme très souvent dans son oeuvre, l'auteur dénonce le peu de droits dont disposent les femmes. Ici, il est question des biens propres aux femmes qui sont automatiquement confiés au mari sans qu'elle ne puisse s'y opposer. Cela donne d'ailleurs des situations atroces où des hommes dilapident la fortune de leur épouse, les oblige à travailler pour amasser de l'argent ou .... partent sans laisser le moindre moyen de subsistance.😤





Le seul petit regret dans ce douzième tome ne concerne que l'absence d'un personnage, Oliver Rathbone, en vacances du côté de Rome au moment des faits. 😥





Pour conclure, si vous aimez les enquêtes complexes avec rebondissements et que vous avez envie de voyager dans le Londres victorien, vous allez adorer cette série. 👍

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Passé sous silence

Dixième enquête de William Monk. 🎩





William et Hester sont enfin mari et femme. Arrive un jour à leur domicile Lucius Stourbridge complètement bouleversé. Sa fiancée Miriam Gardiner semble s'être volatilisée de la fête donnée pour leurs fiançailles trois jours plus tôt. Lucius demande à Monk d'investiguer et de découvrir où se trouve sa promise. William Monk étant jeune marié, est très touché par l'inquiétude de ce jeune homme et décide de mener l'enquête. Rapidement, ses investigations lui permettent de découvrir le cocher ayant transporté Miriam lors de sa fuite... mais celui-ci est mort.





Sans hésitation, l'une des enquêtes les plus abouties et des plus incroyables de la série jusqu'ici. 👍 Passé sous silence est sans contexte, l'enquête poussant l'intrigue au maximum de l'horreur, de l'inattendu et des révélations atroces. Anne Perry nous offre ici une plongée dans l'horreur des secrets les plus inavouables...tout en ne sombrant pas dans l'effet de répétition ou de déjà vu inhérent à ce genre de série en plusieurs tomes. C'est tout simplement une enquête exquisement horrible avec une fin diabolique.





Côté intrigue, le lecteur est comblé avec une double enquête mettant en avant des sentiments. D'un côté, William Monk est chargé de retrouver une fiancée disparue lors de sa fête de fiançailles ; de l'autre, Hester mène une investigation concernant des vols de médicaments au sein de l'hôpital et sa conscience morale aura de quoi faire. Cette double intrigue permet d'ailleurs à l'auteur de revenir sur les conditions de vie des anciens soldats de l'époque, qui une fois revenue au pays sont littéralement oubliés et traités comme des déchets ; et, sur les conditions de traitement des subalternes dans les grandes maisons.





L'un des points forts de cette saga vient également de son aspect historique. Vous êtes ici plongé dans les méandres du traitement offert aux soldats par leur pays une fois de retour au pays. Vous ne pourrez rester indifférent face aux portraits brossés par Anne Perry des hommes que croise Hester lors de son enquête : des hommes qu'on laisse mourir comme des chiens alors qu'ils étaient quelques années plus tôt honorées comme des héros. Le personnage de John Robb, le grand-père du sergent ne pourra d'ailleurs que vous émouvoir.





Enfin, les personnages récurrents comme Hester, William et Oliver Rathbone sont de retour. Anne Perry nous propose ici une enquête où nos personnages évoluent psychiquement dans la série avec un William Monk plus humain, une Hester plus posée et un Oliver Rathbone moins coincé. Les interactions entre ses personnages sont un véritable plaisir à suivre.





Pour résumer : Passé sous silence est l'une des enquêtes les plus incroyables de la série. Les révélations pleuvent au fil des pages et le lecteur est bon pour une psychanalyse à l'issue de la solution finale. À lire sans la moindre modération.😊

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Un cri étranglé

Huitième enquête de la saga William Monk.🎩





Le sergent Evan est appelé dans une rue sordide de Seven Dials où gisent deux hommes. Rapidement, le sergent s'aperçoit que le plus jeune des deux est encore en vie et le fait transporter à l'hôpital. La suite de son enquête lui permet également d'établir plusieurs faits : les deux hommes Leigthon Duff et Rhys Duff sont père et fils. Ils sont issus des beaux quartiers. Reste à déterminer pour le sergent Evan les raisons de leurs présences dans les rues mal famées de Seven Dials et les raisons de leur agression.

La première question est vite résolue étant donné que les hommes des hautes sphères apprécient de s'encanailler avec des femmes de petite vertu. Seulement, les apparences et les constations les plus élémentaires peuvent être mises à mal.... surtout lorsque Monk enquête sur une série de viol dans un autre quartier... et que ses pas le conduise vers Rhys Duff.





Ce nouvel épisode est l'un des plus tordus et des plus sombres de la série. 😮La thématique de la prostitution et du viol y est prédominante avec une retranscription dans l'histoire des pensées de l'époque. Selon la bonne société victorienne, la prostitution est une honte... une femme qui dit oui une fois ne peut plus se rétracter et... bien évidemment, tout homme peut y trouver du plaisir du moment que sa débauche n'est pas exposée sur la place publique. Bref, une société victorienne pudibonde et hypocrite au possible.😒

Autre élément des plus intéressant concerne l'aspect économique relaté par Anne Perry. Les conditions de vie des femmes de l'époque contrainte de se prostituer occasionnellement afin de nourrir leurs enfants ; ou encore celles de jeunes enfants se soumettant à la prostitution pour subvenir aux besoins de la famille à de quoi faire frémir. Anne Perry nous offre une description sans concession de cette époque où la société se désintéresse totalement de la population de ces quartiers pauvres.😞



Parlons maintenant de l'histoire. Un cri étranglé aborde une thématique vraiment très dure : la prostitution et le viol. L'intrigue est captivante avec, comme toujours des rebondissements et des révélations finales qui stupéfient....Seulement, j'ai trouvé ce récit traînant en longueur. Le récit peine à se mettre en place, l'enquête semble avancer à un rythme d'escargot et nos héros semblent effacés et insipides. L'une des caractéristiques de cette série est souvent d'avoir un récit en deux temps : l'enquête et le procès. Ici, la partie procès ne tient que dans l'ultime chapitre. La révélation finale nous est assénée puis le livre s'achève.... NONNNNN ... 😡J'aurai aimé plus ! J'aurais apprécié voir Rathbone amener petit à petit les éléments qui permettent de comprendre les choses.



Heureusement😃, ce roman permet également d'en apprendre plus concernant notre trio. Ainsi, nous découvrons un rapprochement entre Rathbonne et Hester... un Monk perdu dans son passé et tentant de comprendre les tensions qui existent entre lui et Runcorn son ancien ami et ancien chef à la police. Anne Perry nous dévoile un pan de la vie de Monk assez sombre et intéressant.



Pour résumer : Une enquête troublante, forte en émotion et révélation. Vivement la suite !🤗

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Scandale et calomnie

Septième aventure du trio William Monk, Hester Latterly et Oliver Rathbone.





Rathbone reçoit comme nouvelle cliente la comtesse Zorah Rostova. Cette dernière est poursuivie pour diffamation par la princesse Gisela qu'elle accuse d'avoir assassiné son mari. Rathbone accepte par défis de plaider sa cause et fait appel à Monk pour lui apporter des éléments de preuves permettant de prouver les dires de la comtesse. Choses difficiles pour notre enquêteur qui malgré ses voyages à Venise, à Felzbourg ne semble pas du tout avancé.

Le procès semble mal se présenter... surtout lorsque les accusations en diffamation se transforment en tentative d'assassinat. Il n'est plus question d'une pénalité financière pour la comtesse Zorah Rostova, mais de sa vie. Si elle ne prouve pas ses accusations, la potence sera la dernière chose qu'elle connaîtra...





Ce septième roman est passionnant d'un point de vue historique et judiciaire. La création de l'Allemagne qui est en réalité une association de différentes principautés est plutôt bien relatée. le lecteur suit avec plaisir les descriptions d'Anne Perry concernant les princes et les princesses exilés, errant d'état et état tout en espérant un retour au sein des leurs.



Par contre, l'intrigue en elle-même est en deux temps. La première partie du roman manque cruellement de suspens et de vie. Rathbone et Monk peinent à obtenir des informations permettant d'étayer leurs dires... et cela devient vite pour le lecteur "gavant". Heureusement, la seconde intrigue concernant Hester Latterly relève un peu le rythme avec une histoire romantique faisant réapparaître un personnage touchant d'une précédente enquête : Victoria Stanhope croisée dans Vocation Fatale.

La seconde partie est rythmiquement plus intense et intéressante avec une action en route et des rebondissements en pagaille.





L'autre élément sympathique de cette série concerne notre trio. Voir nos deux héros masculins prendre conscience de leurs intérêts pour Hester Latterly est agréable. Certes, la demoiselle possède un sale caractère, ose dire et faire des choses que les femmes de son époque et de son statut social ne ferraient pas... mais elle est plus vraie, plus humaine.





Comme toujours, Anne Perry nous plonge dans une Angleterre victorienne avec ses codes stricts, ses intrigues et ses complots. Ce roman n'est pas mon préféré en raison de cette disparité rythmique entre le début et la fin, mais il se laisse lire avec plaisir.



Vivement la suite... qui promet !!

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À l'ombre de la guillotine

Grosse déception que ce roman où Anne Perry déserte Londres pour s’aventurer dans le Paris révolutionnaire.



Elaborant son intrigue autour de Bernave, (un alias du député Barnave rendu célèbre par la fuite de la famille royale à Varennes), la romancière imagine Danton oeuvrant à l’évasion de Louis XVI la veille de sa décapitation.



Ajoutant l’odieux à l’invraisemblable notre anglaise ose salir notre parlementaire avec des rumeurs de pédophilie !



L’enquête construite sur des bases aussi ridicules ne peu que s’achever dans une impasse éloignée de tout fondement historique. L’écriture enchaine quatre cent pages de dialogues quasi perpétuels … et manque de personnes emphatiques.



Un livre qui sort de ma bibliothèque immédiatement et ne risque pas de faire ombrage à la série des « Mouron Rouge » publiée un siècle plus tôt par sa compatriote Emmuska Orczy ou à Victor Dauterive le héros de Jean-Christophe Portes.
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La Promesse de Noël

Un épisode hors-série de la saga William Monk.❄️





Après l'affaire de Meurtres Soutterains une année auparavant, le commissaire Runcorn décide de souffler un peu et de prendre quelques vacances pour Noël loin de Londres. Arrivé sur l'île d'Anglesey, quelle n'est pas la surprise de Runcorn d'y découvre la présence de Mélisande Ewart, jeune femme l'ayant aidé dans l'affaire des meurtres souterrains en témoignant contre l'avis de son frère. Mais l'horreur ne prend pas de vacances. La jeune soeur du pasteur est retrouvée assassinée au milieu du cimetière par Runcorn lui-même. Rapidement, notre commissaire propose son aide aux autorités de l'île dépassées par les événements et habitués à des affaires moins sanglantes.

Les investigations de Runcorn mettent à jour une victime plus complexe qu'il n'y paraissait et entraînent des tensions dans les milieux huppés de l'île. Mais pour Runcorn, il n'est pas question de faire plaisir aux notables.... mais de tenir la promesse faite à Mélisande de découvrir le meurtrier.





⚠️⚠️ Attention, ce livre n'a de réel intérêt que s'il est lu en lien avec la série Monk et une connaissance de la série. Pour plus de clarté, ce livre est à lire après Meurtres souterrains puisque les personnages impliqués dans cette histoire se retrouvent une année après cette affaire.

Si vous le lisez sans connaître l'univers de la série, vous risquez d'être déçue puisque ce livre n'est pas tant une enquête policière qu'un bonus offert par l'auteur et lui permettant de développer un personnage secondaire de sa saga. L'enquête policière passe au second plan d'où la déception que certains peuvent ressentir en le lisant.



Certes, l'enquête est sans grand intérêt. Un meurtre sur une île, des suspects limités et une enquête qui traîne en longueur pour se terminer de manière brutale. Le tout en 100 pages. Peu d'action, des pages et des pages d'interrogatoires et de recoupement d'informations.

Mais bon, comme dit plus haut, les Histoires de Noël sont des épisodes bonus des deux séries phares d'Anne Perry. La Promesse de Noël n'a pas tant pour but de nous relater une enquête passionnante et complexe comme l'auteur le fait d'habitude, mais permet aux lecteurs de faire la connaissance d'un personnage secondaire, voire tertiaire, de sa série Monk en lui apportant plus de consistances. Ainsi, le commissaire Runcorn, ancien collègue et chef de Monk est mis en avant. Nous découvrons un homme qui a beaucoup travaillé pour atteindre ses objectifs au détriment de ses sentiments et du regard des autres. Dans la Promesse de Noël, Runcorn apparait sous un nouveau jour, plus tourmenté, plus humain notamment face à Mélisande Ewart de vingt ans sa cadette et d'un milieu social plus élevé.





Pour conclure : Une enquête policière sans grand suspens, MAIS, La promesse de Noël nous offre un portrait inédit du commissaire Runcorn. Pour les fans de la série, vous ne serez pas déçue.😉

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Les Tranchées de la haine

Quatrième tome de la saga Reavley.💥





La guerre s'éternise, le nombre de morts ne cesse de croître et les hommes commencent à douter de la victoire. Quand s'ajoute à cela l'incompétence d'un jeune major obnubilé par son prestige et non l'expérience des hommes, le drame devient boucherie. Ainsi, lorsque le major Northup est retrouvé tué d'une balle dans la tête, Joseph Reavley ne peut faire passer cela comme accident et encore moins minimiser les faits, quand le père de major, le colonel Northup exige des coupables.

Rapidement douze hommes sont arrêtés pour meurtre. Ils sont accusés d'avoir simulé une cour martiale et d'avoir tué le major. Seulement, un soir onze d'entre eux prennent la fuite et Joseph se lance à leur recherche afin de faire la lumière sur le meurtre du major, éviter onze exécutions inutiles et par-dessus tout, tenter d'éviter une mutinerie générale et une baisse de morale au sein de l'armée, ce qui donnerait un champ d'action aux Allemands...





Les tranchées de la haine est l'avant-dernier tome de la série. Anne Perry se focalise dans celui-ci sur le quotidien des hommes au sein des tranchées, sur leurs sentiments de complicité, d'entraide face aux dangers. Les soldats sont présentés non pas comme des héros, mais des survivants ou des soldats en attente de mourir, sans grande illusion sur leur futur. Tous ont vu des amis, des frères, des cousins, des camarades mourir dans cette guerre. Le remplacement des disparus par de nouvelles recrues est tel que rapidement les gradés aux commandes ne sont que de jeunes hommes débutant.

Anne Perry nous relate les conditions dans lesquelles les médecins et infirmiers tentent de sauver ses hommes avec les moyens du bord via le personnage du Docteur Cavan. Les descriptions de boucherie, de corps mutilés sont parfois insoutenables tant l'émotion est palpable dans le récit.

Ce récit est encore plus poignant lorsqu'Anne Perry conduit ses lecteurs de l'autre côté des tranchées, dans le camp des Allemands où la vie n'est pas non plus des plus roses. Cette partie est relatée via le regard de Joseph Reavley découvrant que les ennemis sont tout aussi humains qu'eux et charitable.





👍Le point fort de cette saga est dû aux personnages récurrents de la série, à savoir les enfants Reavley. Entre Joseph idéaliste et croyant en la bonté de l'homme, Matthew le cartésien ; Judith supra émotive et à fleur de peau et, enfin Hannah la plus effacée, cela permet d'avoir un ensemble de personnalité variée et de jouer sur plusieurs pans émotionnels dans l'intrigue. L'autre élément fort n'est autre que le fil rouge reliant toute la série : la découverte de l'identité du Pacificateur, un homme semblant jouer avec les événements tel un marionnettiste.



👎Cependant, ces points forts sont aussi accompagnés de points négatifs comme les longueurs dans le récit, des scènes sans intérêt et d'autres écourtées brutalement alors qu'elles mériteraient d'être un peu plus travaillées.





Pour conclure, ce quatrième tome met en avant l'aspect psychologique des soldats. Ils savent qu'ils ont peu de chance de rentrer chez eux puisque le conflit semble s'éterniser. L'ambiance qui se dégage de l'ensemble de ce roman est humide, froide, noire, et sale comme ce que vivent les hommes. Heureusement que le cinquième et dernier tome sonne la fin de l'horreur... quoique, à lire les blessures infligées tant physiques que psychologiques, c'est à se demander si des êtres en ressortiront vraiment indemnes...🙁

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Les Anges des ténèbres

Troisième tome de la saga Reavley.🌍





Deux ans ont passés. La guerre stagne dans les tranchées ou quelques mètres sont perdus ou remportés au gré des batailles. Sur la mer, la flotte britannique n'est pas mieux lotie avec une armada de U-Boat les coulant.

C'est dans ce contexte que Joseph Realey est rapatrié gravement blessé en Angleterre après avoir tenté de sauver des blessés. Sa convalescence se fait donc dans son village natal, St Giles où la morosité, la tristesse, l'inquiétude et la peur se ressentent dans l'air. En effet, toutes les familles sont impactées par cette guerre et la liste des morts ou des blessés est une source de stress à chaque publication. Heureusement pour Joseph, il n'est pas seul. Aidé par sa soeur Hannah restée au village pour élever ses trois enfants, Joseph peut se reposer et tenter de faire abstraction de l'horreur de la guerre.

Seulement, ce moment de détente est vite balayé lorsqu'au sein même du village, un scientifique travaillant sur un projet top secret pouvant permettre la victoire de l'Angleterre est retrouvé assassiné. Joseph, malgré ses blessures décide de mener son enquête puisque l'un des meilleurs amis de son père, Corcoran pourrait être le suivant.





Les Anges des Ténèbres n'est pas le plus intéressant de la saga. 😥

En effet, ce récit présente de nombreuses longueurs et lourdeurs. L'intrigue policière est présente, mais sans être mise en avant. Bref, ce livre est le moins abouti à mon sens. Est-ce voulu par Anne Perry ? En effet, nous sommes au milieu de la Première Guerre mondiale où le conflit stagne, où les hommes commencent à se poser des questions et douter de leur victoire. Cette ambiance de questionnement est très présente dans cet ouvrage au travers des interrogations de Joseph Reavley quant à son retour ou non à Ypres.

Ce troisième volet est également le premier de la saga dont l'intrigue n'a pas pour cadre le conflit. Nous nous retrouvons en Angleterre, loin des champs de bataille où les Anglais tentent de vivre "normalement". Cette normalité est cependant vite rattrapée par les wagons ramenant au pays des blessés des champs de bataille ; les estropiés dans la rue témoignent également de cela. Anne Perry décrit l'attitude des Anglais et les atteintes psychologiques des soldats revenus du front.





Concernant l'intrigue, le personnage d'Hannah Reavley est enfin mis en avant et développé. Elle incarne la femme anglaise, restée au pays et attendant le retour de son mari. Hannah est l'archétype d'une époque révolue où la femme n'a a pensé à rien si ce n'est qu'à sa famille. Ses commentaires et son attitude témoignent d'un non-retour en arrière où les femmes "profitent" de l'absence des hommes pour découvrir le monde du travail. Hannah Revaley incarne également le peuple resté au pays pendant le conflit, ceux qui attendent avec crainte les nouvelles.

L'enquête policière est par contre décevante. La mort du scientifique permet de voir le retour de l'inspecteur Perth (voir Avant la tourmente), mais le tout est mal ficelé. L'enquête passe vraiment au troisième plan et manque de suspens et de vitalité.





Malgré de nombreuses lourdeurs et longueurs, ce troisième tome permet de s'immerger dans les coulisses du conflit. Entre les inquiétudes, les incertitudes quant à la suite que prendra le conflit, Anne Perry nous brosse un récit assez réaliste. Heureusement, les scènes de combat naval et le final permettent de relever le tout.

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