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Critiques de Arnaud Cathrine (625)
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Romance

Vincente, dit Vince, un ado gay de seize ans, souhaite ardemment connaître l’amour ; c’est ce qui va se passer – mais pas aussi bien qu’il l’aurait voulu. ● C’est un roman à la fois beau, juste et très touchant, plein de sensibilité. J’ai aimé sa vision de l’homosexualité (« — Je suis très sérieux ! Le monde doit être post-gay ! Il fronce les sourcils. — Qu’est-ce que tu entends par… post-gay ? — Un monde où les homosexuels pourraient se définir par autre chose que leur sexualité. »), le personnage très positif de la mère, les tâtonnements adolescents du héros. C’est un roman de l’amour et de la désillusion, l’orientation sexuelle important peu. On y croise d’ailleurs L’Education sentimentale de Flaubert (entre autres). Romance est en cela un titre ironique car l’histoire que vit Vince n’en est pas une. J’ai aussi trouvé que l’auteur maniait bien la juxtaposition des formes : journal intime, dialogue avec soi-même, monologue intérieur, sms, réseaux sociaux, notes en bas de page… ● Une réussite.
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J’entends des regards que vous croyez muets

Délicieuses et émouvantes tranches de vie volées à des passants dans la rue, les cafés, le métro, les restaurants, les plages, partout où des inconnus se croisent et dévoilent à leur insu des moments de leur intimité. L'imagination fait le reste.

Belle écriture, simplicité de cadrage, sensibilité sans mièvrerie, quelques surprises comme la vie en réserve.

J'ai vraiment passé un excellent moment en compagnie de cet auteur que je ne connaissais que de nom.

Cela me donne envie de fouiller cette piste, d'autant qu'Arnaud Cathrine a de multiples talents : parolier, scénariste, écrivain pour la jeunesse.
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Romance

Vince a 16 ans. Il est gay et plutôt bien entouré : une mère aimante, une meilleure amie complice et même un ami d’enfance hétéro. Au lycée, Vince est ouvertement gay et quand il fait l’objet d’injures homophobes, il cogne. Il sait se battre dans tous les sens du terme. Vince est bien dans ses baskets, il ne se prend pas trop la tête, enfin juste assez pour savoir qu’un truc lui manque : l’amour. Il cherche

celui qui va le faire vibrer et comme il ne vient pas, il force un peu le destin. Il mate les hommes dans le métro, il flirte sur des sites de rencontres. Mais rien n’y fait !



Et quand il s’y attend le moins, il a sa première fois, ses premiers émois, ses premiers tracas…ses premières blessures…



Arnaud Cathrine est tellement juste dans son approche des relations fluides adolescentes ! « Romance » est un fidèle reflet de notre société, de nos apprentissages. « Romance » est le livre que j’aurais aimé lire lorsque j’avais 16 ans. S’ils les aiment vraiment, les parents devraient lire « Romance » pour comprendre leurs enfants et les accompagner dans leurs choix. Je me demande même s’il n’est pas du devoir d’un enseignant de conseiller « Romance » à leurs élèves pour les sortir de leurs préjugés, de leurs incertitudes, et de leurs angoisses, concernant la relation à l’autre. Ils y apprendraient tellement plus sur eux-mêmes que dans des vidéos pornos !


Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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J’entends des regards que vous croyez muets

"J'entends des regards que vous croyez muets" , le titre sonne beau et, une fois n'est pas coutume, le texte qui se cache derrière l'est tout autant !

A proprement parlé, il ne s'agit pas d'un roman, mais d'une suite de soixante-cinq récits assez brefs qui nous accroche dès la première phrase ( "Je passe mon temps à voler les gens." ) et ne nous lâche qu'à la dernière ("Qu'on laisse mon voisin en vie."). Rien qu'avec cette dizaine de mots, on perçoit déjà le regard d'Arnaud Cathrine, fait d'une réelle bienveillance pour les inconnus qu'il croise ou observe au hasard d'un déplacement. Et s'il se qualifie de voleur, ce n'est bien évidemment que pour la bonne cause littéraire, couchant sur papier avec son talent d'écrivain, ce que tout un chacun s'amuse à faire peu ou prou, qui dans une salle d'attente, qui dans un train, ou un bar : imaginer la vie d'inconnus.

Si l'exercice peut sembler assez banal, cette succession de petites histoires histoires remarquablement écrites, façonne au fil des pages un jeu de miroir vertigineux. En brossant le portrait de toutes ces personnes, parfois à peine observées quelques minutes, en leur imaginant un passé, un présent, voire un avenir, juste en s'accrochant à leurs gestes, leurs vêtements, leur voix, en apparaît, en filigrane, un autre, celui de l'auteur. Le lecteur, dont visiblement on pousse la curiosité, devient doublement observateur ( j'aurai pu dire voyeur, mais le terme aurait été grossier face à la finesse non dénuée de piquant de l'auteur). Touché, ému, intrigué par ces inconnus décrits et partiellement réinventés, il pénètre aussi dans une partie de l'intimité de l'écrivain, piquant çà et là quelques éléments qui, de façon pointilliste, dressent, en creux, la silhouette d'un quarantenaire qui, bien qu' intellectuel parisien, renvoie le lecteur à sa propre image.

On a tous quelque chose d'Arnaud Cathrine et de ces (ses?) inconnus aux histoires qui ne peuvent naître que du propre vécu de celui qui les écrit. Alors, avoir un visage pas forcément aimable, faire la vaisselle à la main, parfois du naturisme, prendre des anti-dépresseurs, faire des courses à la supérette d'à côté, subir une intervention médicale, aller en vacances en France, en train, plutôt en bord de mer, à la plage de La Salie ( tiens... moi aussi ), s'intéresser aux autres... difficile de ne pas y attraper quelque chose de soi ( sans parler des nombreuses situations contées). Et dans ce kaléidoscope de sensations diverses, apparaît un autre miroir, celui de notre société où l'on remarque beaucoup d'êtres solitaires, très solitaires, même quand ils vont par deux. Sous les vernis, les barbes, les cheveux teints, derrière les lunettes de soleil, les écrans de smartphones, les cartes de restaurants, des individus luttent contre ce mal généré par nos sociétés de vitrine perpétuelle ( dans les vraies, l'auteur pointe une marque de vêtements appelée " Enfants riches déprimés" ) : la solitude !

D'une très belle écriture facile à lire car directement connectée à nos vies lambdas, les récits de " J'entends des regards que vous croyez muets" nous emballent. On ne peut résister à l'envie de les lire à haute voix à notre entourage et ils nous offrent un réel plaisir de lecture où, ici, la bienveillance n'est pas un vain mot ni un concept marketing. Arnaud Cathrine possède un regard franc et généreux, et son dernier livre se déguste comme une belle friandise acidulée qui fait autant de bien à l'âme qu'à l'esprit.
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Je ne retrouve personne

Arnaud Cathrine nous nous ouvre les portes de cette maison familiale sise à Villerville, sur la côte normande, comme celle de Bénerville pour Home sweet home.

Les lieux ne sont-ils pas notre mémoire, comme la photographie de la couverture?

Dans ce récit construit comme un journal, Aurélien fait redéfiler son passé, ses amitiés, sa liaison amoureuse. Son autoportrait s'esquisse en filigrane.

Seul dans cette villa,qui a subi les outrages du temps, le narrateur s'égare dans les limbes de sa mémoire. Il convoque des souvenirs éparpillés, qui affluent comme un boomerang. Mais ceux qui dominent ne sont pas les meilleurs. Tout en faisant l'inventaire d'un tiroir, il revisite son parcours professionnel et le compare à son frère Cyrille et celui d'Hervé ( son pire ennemi au collège), l'agent immobilier qui a réussi.

On apprend qu'il a été missionné par sa famille pour assurer les visites avec l'agent immobilier, la décision étant prise de vendre ce bien, de plus en plus délaissé.

En particulier par Aurèle , qui n'y est pas revenu depuis 5 ans.

Le narrateur s'arrête sur les événements de 2007, son année « horribilis ».

Il en vient à se demander ce qu'il fait là , sinon attendre .

Très vite, on comprend qu' Aurélien, écrivain comme l'auteur, a été écartelé entre aimer ou écrire. Son choix fut de « sacrifier tout à l'écriture ». Ce qu'il revendique , c'est la paternité de ses romans et assume son refus d'enfant. Un enfant, n'est-ce pas , comme l'affirme Serge Joncour dans L'amour sans le faire, « une manière de s'inventer une suite, de se construire un avenir,en dehors de quoi il ne reste plus rien d'un couple, sinon des murs parfois ». Se retrouver dans cette maison qui a abrité son amour pour Junon plonge Aurélien dans un douloureux maelström.

Un mystère entoure Benoît,l'absent, qui fut la figure centrale d'un des livres du romancier. Ce qui soulève la question suivante: Peut-on piller la vie des autres?

La révélation de Myriam, l'épouse du disparu nous éclaire sur le mal être qu'Aurèle éprouve en apprenant la fin tragique de Benoît. Elle nous livre la voix de l'absent qui n'a pas pu dire l'indicible: dire à Aurélien qu'il l'aimait. Un choc pour Aurèle;

Comme dans le roman Home sweet home, Arnaud Cathrine fait sien le territoire de l'enfance et de l'adolescence, soulignant ce ballet d'alliances ou de rejets, ourdi par ses semblables. Il explore des thèmes récurrents: la perte et comment vivre avec nos fantômes, l'impossibilité d'aimer, les secrets enfouis ( homosexualité), la solitude, le silence. Non seulement l'auteur autopsie les relations familiales , les rivalités entre fratrie (« dictature fraternelle » , la « banqueroute sentimentale » des deux frères, mais il analyse aussi les liens privilégiés entre éditeur /auteur et lecteur/auteur. Il développe également un patchwork de réflexions autour du statut d'écrivain:traces laissées, notoriété, la confiance à lui accorder.

Autre étrange coïncidence:le même destin tragique pour Benoît et Benjamin Lorca.

Parmi les références littéraires, on retrouve Duras , Calet et Perros.

Le ton du récit est véhiculé par une accumulation de mots liés à la mélancolie,« compagne attitrée » du narrateur, traversé par le cafard,la tristesse, cette solitude« faite pour durer » qui va le conduire à « l'isolement pur et simple ». L'écriture semet au diapason de cette vague de nostalgie. Plus l'écriture se fait intime, plus elledevient universelle. L'écriture pour le protagoniste devient un exorcisme, une façonde lutter contre l'oubli et l'absence. Une écriture féminine, pour Mado, cette « vieille

subversive ». qui lui reproche l'aspect sombre de ses romans. Arnaud Cathrine y déploie toujours cette même sensibilité et délicatesse, cette même pudeur dans lapeinture des sentiments tout en sondant les fragilités de chacun ou soulignant leurscontradictions. Sentiment étrange pour Aurèle de « se sentir d'ici » et de « n'y retrouver personne ».

Le romancier confirme son talent de portraitiste. On croise :Aurélien, qui traîne « un alliage indécis », à l'allure juvénile. Lui , le père: «Jamais d'affect visible ». Elle, la mère:« style Chanel sobre et chic ». Mado:« la mondaine ». Junon: « élégante », « un âge lumineux ». Benoît: « l'insondable ».

Des éclaircies viennent percer ce roman au ton grave. D'abord , grâce à Michelle, la fille de Junon, « l'enfant que je n'ai pas eu », confessera Aurèle. Elle irradie par sa candeur, son innocence et apporte sa touche solaire. Arnaud Cathrine livre des scènes débordantes de tendresse pendant la garde de sa « princesse », « un divertissement précieux ».

L'autre lumière provient d'Irène que le narrateur croisa dans un bar. Elle a su tatouer l'esprit du narrateur, en reconnaissant l'écrivain qu'elle lit. Telle une psychologue, elle a perçu la faille d'Aurèle et réussit à lui faire vibrer son coeur. Un voile pudique recouvre leur futur qu'Arnaud Cathrine a préféré laisser à l'imagination du lecteur.

Arnaud Cathrine a choisi pour coeur de ce roman le thème de la famille, celle dont on hérite et celle que l'on se construit. Cette fois il a atteint le but auquel il aspirait : écrire « le livre impossible ». Si le roman ne fait pas rire, comme le souhaiterait Mado, il est suffisamment puissant pour susciter la sympathie et l'adhésion du lecteur et pour toucher sa corde sensible.
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Les nouvelles vagues

Une suite très agréable à lire. On y retrouve avec plaisir les protagonistes du premier opus et quelque nouveaux, qui ne sont pas sans intérêt. Les personnages ont gardés leurs simplicités et leur vérité.



La légèreté, qui est à nouveau au rendez-vous, n’empêche pas l’auteur de donner de la profondeur a ses personnages et à ce qu’ils traversent, dans cette partie délicate de la vie qu’est le passage de l’adolescence à la vie d’adulte.



Les sujets traités reste les meme sans nous lasser, on a envie, en tout cas j’ai envie d’en savoir plus sur ces personnages.



Je n’ai pas suivi si une suite était déjà programmée mais j’en serais plus que ravie.



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J’entends des regards que vous croyez muets

Miam! Ces regards de l'auteur se picorent quotidiennement ou d'une traite, selon chacun.



J'ai choisi de les savourer délicatement, dans le bus, au parc, dans une salle d'attente, chez "mes" commerçants...J'ai trouvé que ma lecture entrait en résonance avec ce que j'observais autour du moi : le portrait du fils d'un boulanger, tiens! L'apprenti boucher qui sort de la réserve!



Il y en a pour toutes les typologies de gourmands (si tant est que cela existe) : des miettes caustiques, petits portraits qui vous font sourire ou exploser d'un rire franc ; des bouchées plus mélancoliques et, en trame, les apparitions d'Annie Ernaux, Marguerite Duras qui inspirent et transforment le texte, la lecture à la manière des jolies recettes.



Miroirs de nos vies donc. Merci au chef Cathrine, je reviens très vite m'installer à l'une de vos tables!



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À la place du coeur, tome 2

C'est une vague de nouveaux romans qui nous arrive! Le nouveau roman pour les jeunes adultes, qu'est-ce que c'est ? Je ne vais pas faire ma chronique là-dessus mais c'est une sorte de mélange entre différentes narrations: sms, e-mails, journaux intimes, récit classique, dialogues, tchat, fragments de pensées... cela pourrait être confus mais ici, non, c'est appréciable pour le rythme du récit.



Dans ce récit moderne, nous retrouvons l'écriture d'Arnaud Cathrine qui transforme tout ce qu'il décrit en pépite d'or. Les romans sur l'adolescence et les jeunes adultes sont souvent déroutants parce que chacun à cette époque vit une vie différente et que nous en avons un souvenir très personnel. Alors comment se fondre dans la peau de Caumes, de Niels, d'Esther sans tomber dans le cliché, sans dépasser les bornes et sans se ridiculiser ?



Je n'ai pas de réponse. Mais l'auteur parvient à nous rendre les personnages très sympathiques. Rentrer dans la tête du cousin de Caumes, Niels, est une excellente idée. Le début du roman commence avec légèreté et drôlerie. On rit beaucoup avec ces héros. J'ai vraiment eu de gros éclats de rire sincères. Quel plaisir ! Et puis petit à petit la gravité de la situation passée revient, reprend le dessus, parce qu'on ne peut pas oublier.



Que faisiez-vous le jour où ...? Le jour où ces terribles attentats ont eu lieu....Personnellement j'ai en souvenir tout ce que je faisais quand les attentats ont eu lieu, à Charlie, au Bataclan... C'est indescriptible cette sensation qu'un évènement qui se déroule à des kilomètres de chez soi vous touche quand même en plein coeur, brise vos rêves, déforme votre réalité. Comment cela est-il possible?



Avec beaucoup de grâce et de subtilités, sans mélodrame et sans exagérer, l'auteur Arnaud Cathrine parvient encore après le tome 1 à nous émouvoir avec des récits de vie, d'amitié formidables, de séparation, de déchirure. J'ai été bouleversée par l'amitié naissante entre Caumes et Amin, entre les disputes des cousins Niels et Caumes, ...



Je conseille ce roman à tout le monde. Ni complaisance, ni dénonciation, juste des tranches de vie, pour un roman humain avant tout.
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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À la place du coeur, tome 1

Quand on décide de traiter le massacre de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher dans un roman jeunesse c’est un sacré challenge. Je me suis demandé comment l’auteur Arnaud Cathrine voulait l’utiliser. Et franchement jolie coup de plume.

Nous faisons la connaissance de Caumes, adolescent de 17 ans qui vit dans sa ville en tout insouciance. Bourrage de gueule, insolence, scooter, première copine et je crois tout connaitre. Et puis deux évènements tragiques à Paris vont le bouleverser. Entre insouciance et réalité Caumes va se chercher et essayer de vivre ses premiers émois qui vont rimer avec tragédie.

Donc j’ai été surprise comment Arnaud Cathrine a abordé les attentats de Janvier 2015. En fait je me suis ressassée ma journée aussi pendant les événements et au final on rentre complétement dans la peau de ce jeune homme. Il a sa vie de tous les jours et il suit les actualités avec peur : et oui son avenir pourrait être à Paris.

J’ai trouvé la trame rondement mené et surtout bien écrite. Un coup les informations, un coup les échanges sms, un coup une conversation parents enfants et puis Messenger. Et nous avons la superbe amitié qui relie Caumes, Hakim et Théo qui nous fait sourire et nous replonge dans nos années jeunesses. La saison 1 A la place du cœur plante le décor de ces attentats avec les répercussions sur la vie de Caumes. Et franchement il me tarde une seule chose connaitre son avenir et sa vision sur son futur.

Arnaud Cathrine parle aussi ouvertement et sans tabou de l’amalgame islamiste/musulman et de la bêtise humaine. D’ailleurs pour moi cela a été le choc qui a bouleversé ma lecture.

Donc oui je veux savoir comment Caumes va s’en sortir. Comment va-t-il gérer sa relation avec Esther ? Comment aller à l’encontre des idéaux de ses parents ? Quel chemin va-t-il prendre ? Suivre son frère que j’espère connaitre plus.

Caumes un personnage attendrissant qui fera en rire plus une lectrice avec sa tendance exhibitionniste et son franc parlé mais surtout sa timidité. J’espère que l’auteur va plus développer son personnage car je l’ai adoré.

Donc une mise en bouche intéressante et franchement j’hésitais à le lire car je savais qu’il y avait une saison deux et je me demandais le pourquoi. Un roman que je conseille fortement pour les amateurs de littérature jeunesse. C’est réaliste, parfois drôle et poignant.
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Pas exactement l'amour

Dix nouvelles dont le sujet est l'amour.

Le début d'un amour ou la fin d'un amour, les amours mortes, l'amour non partagé. Le sujet est très intéressant, l'univers très différent selon les nouvelles. Le style est simple, l'auteur semble économiser les mots.

C'est une lecture très agréable, j'ai aimé presque toutes les nouvelles sauf "Monsieur Bricolage" et la première qui donne son titre au recueil, trop longue et répétitive.
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Pas exactement l'amour

Arnaud Cathrine Pas exactement l'amour - Verticales (17, 90 € - 246 pages)



Arnaud Catherine autopsie en dix nuances, sans tabou, les relations amoureuses entre hétérosexuels et LGB. Il nous plonge dans les méandres sentimentaux et l'intimité de couples, voire chez leurs voisins. Il laisse entrevoir les non-dits. Des corps se frôlent, s'enlacent, s'étreignent, se dévorent, bandent, laissent leur empreinte olfactive avant de devenir objets de fantasmes. D'autres corps , moins synchrones, sont confrontés à une « indifférence barbare », témoin de l'écroulement de l'édifice de l'amour. Il reste les souvenirs vivaces , immuables, d'une bouche, d'une langue, de doigts caressant un corps ou celui, « indélébile de l'antre non moins humide et chaud de son sexe ».



On suit les protagonistes dans leurs soliloques, leurs interrogations qui traduisent leurs angoisses, leurs doutes, leurs tourments. Les narrateurs, masculins ou féminins parlent, en majorité, à la première personne sans jamais trop dévoiler de leur identité, ce qui déstabilise parfois. Par flashback, de façon très parcellaire, leur passé est évoqué ou refait surface subitement.



La nouvelle éponyme au titre Pas exactement l'amour met en scène un écrivain, confronté à la page blanche, car prisonnier de sa dépendance amoureuse, poussée au paroxysme. Comment réussira-t-il à s'en désengager afin de retrouver l'inspiration ?

Le récit oscille de lui à elle, deux êtres que tout oppose : différence de classe sociale, rythmes circadiens. Pour lui «  Dormir signifiait : quitter l'autre ».



La violence qui surgit dans Monsieur Bricolage choque :une baffe, deux même et le crâne qui s'écrase « contre le mur ». Mais ne l'avait-elle pas exaspéré cet homme en lui trouvant « une tête de clebs » ? La tension est palpable.Une manière indirecte pour Arnaud Cathrine de pointer que trop de femmes en sont victimes. Mais entre elles, les héroïnes s'avèrent tout aussi redoutables ( gifles, « guérilla lamentable »).



Dans Si Mylène voyait ça,on est témoin du naufrage d'Hervé, 41 ans, pour qui la rupture reste insurmontable. Il s'interroge sur ce qu'il reste d'un amour défunt, sinon « un incommensurable gâchis ».Quant à cet ami qui tente de le sortir de son mal -être, il est bien impuissant quand Hervé dont le comportement flirte avec la folie doit être maîtrisé par les soignants de l'établissement psychiatrique où il placé.



« Ne me secouez pas, je suis plein de larmes » (1), aurait pu confier, le jeune avocat, quand il se retrouve seul, sur la plage, abandonné par cet « ami spécial, pas comme les autres », avec qui il vient d'avoir un différend violent, le jour de son mariage.

Dans cette nouvelle Une erreur de jeunesse,l'auteur pointe le déni du futur marié qui adolescent, a entretenu une relation très intime avec le narrateur. D'ailleurs, cet instant privilégié où il l'aide à être présentable, où leurs corps se frôlent, ravive ses souvenirs. Par flasback, le narrateur revient sur leur parenthèse heureuse, même si en général , il « conchie la nostalgie ». Il fustige le regard méprisant des adultes pour les trentenaires pas encore casés, revendiquant au contraire sa liberté d'aimer.



Dans Simona, les personnages féminins assurent pleinement leur désir pour le même sexe. Arnaud Cathrine y aborde le mariage entre lesbiennes, distille du suspense. Qui dit nouvelle, dit chute. Celle de Simona ébranle l'une des protagonistes, surprend le lecteur et souligne la fragilité du bonheur.

Poignante, la détresse de ce professeur inconsolable, face au vide laissé par la perte de sa bien aimée. Béance abyssale décuplée par le « silence radio », la grève se durcissant, alors qu'il lui « faut des voix ». Pour lui, même bien entouré, « La vie fait un mal de chien ». Un livre comme bouée de sauvetage, ce que confirme Régine Detambel dans Les livres prennent soin de nous.Difficile de répondre à la question de Marina Tsvétaïeva qui scande Silence radio dans ces circonstances. Les livres sont omniprésents dans ce recueil ( V. Woolf, G.Bataille, R. Depardon), rappelant qu'Arnaud Cathrine est un grand lecteur et un conseiller littéraire reconnu.





« Traquer l'autoportrait en creux avait une saveur particulière » pour cette compagne d'un écrivain, qui « aimait le chercher dans ses livres ». Quant à nous, lecteurs, pouvons-nous débusquer l'auteur ?

On retrouve Arnaud Cathrine, l'amoureux de Trouville, fidèle à Marguerite Duras,

dont la structure narratrice des fragments rappelle Barthes. On devine le musicien chanteur de Frère animal dans la nouvelle La bête sauvage.En filigrane on reconnaît l'auteur de : Il n'y a pas de coeur étanche , dans la nouvelle Si Mylène voyait ça.



Ce recueil basé sur l'amour, avant /après, préludes /ruptures, apprivoisement / éloignement rappelle Combien de fois je t'aime de Serge Joncour. Tous deux embrassent des thèmes universels : la passion, la fusion, l'idolâtrie, l'attente mais aussi le désamour, l'infidélité, l'abandon. Certains sombrent devant le « cadavre de leur amour », se noient dans l'ivresse, flirte avec la folie, l'hystérie. D'autres s'en relèvent, sachant occulter leur passé douloureux, faire preuve de résilience comme le protagoniste de la dernière nouvelle : «  Betty était entrée dans sa vie », vrai miracle « indéchiffrable ».

Au fil des pages, Arnaud Cathrine émeut, touche, remue, bouleverse. Il excelle dans l'art du rebondissement. On imagine le tsunami que la phrase « Je te trompe » peut provoquer. Il glisse un soupçon d'humour pour apporter une note plus légère.

Les figures maternelles intrusives sont sources de séquences théâtrales burlesques.



L'auteur tombe le masque de la pudeur pour une écriture plus sensuelle, voire érotique. Il met nos sens en éveil avec les parfums capiteux Philosykos, No 5, une note de vétiver ou l'odeur du livre de poche. On partage l'extase de Raphaëlle chez le traiteur Italien ( « Le jambon Serrano me faisait de l'oeil, et le gorgonzola... »).



Arnaud Cathrine, remarquable novelliste, se fait ici, entomologiste des coeurs et dissèque avec acuité et psychologie le sentiment amoureux. Il brosse un tableau de l'amour moderne, sans concession, miné par la solitude, l'angoisse, vampirisé par l'autre, cabossé par l'alcool, fracassé par le deuil. Le ton est tour à tour pathétique, drôle, grave, touchant, romanesque, mais l'auteur clôt son recueil par une note optimiste, confirmée par les mots « reprise, renaissance ». Arnaud Cathrine nous prouve que l'amour est une intrigue haletante dont on ne cesse de tourner les pages. Et Serge Joncour de conclure dans L'écrivain national qu' « un amour même impossible c'est déjà de l'amour, c'est déjà aimer, profondément aimer, quitte à prolonger le vertige le plus longtemps possible ».





(1) : Citation d'Henri Calet

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Octave

Première fois que je lis un roman d'Arnaud Cathrine, et pas la dernière je pense.

J'ai été vraiment touchée par tous les personnages, surtout Octave et, étonnamment, Lilian. Mais je n'étais pas prête à aborder certaines thématiques, le suicide en tête. Cela a ravivé une blessure trop fraîche, trop présente, trop douloureuse. Dès la disparition inquiétante je savais que je ne le vivrais pas bien.

Mais au-delà de l'écho personnel (pas sur l'aspect essentiel du roman en plus), l'auteur est talentueux pour nous replonger à l'époque toute proche des confinements, des difficultés d'une génération isolée, précarisée.
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Octave

Une petite chose rafraichissante... avec son lot de drama quand même...



Une suite sympathique a la série. On reprend les mêmes et on recommence, mais maintenant ce sont de jeunes adultes, étudiants, qui vivent plus ou moins bien les confinements successifs. Et bien sur il y a la vie, les états d'âme et l'amour... compliqué!



J'aime toujours autant le format, entre coupés de photo insta et autres échange d'SMS. De l'humour en veux tu en voilà, j'ai beaucoup sourit et rit aux files des pages. Dans toute cette légèreté j'aurais presque versé une larme en fin de roman...



J'ai passé un moment de lecture très agréable.
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Les nouvelles vagues

J'avais beaucoup aimé "Romance" mais alors "Les Nouvelles Vagues" c'est carrément un coup de cœur ! (Bien que l'on puisse lire ce roman sans avoir lu "Romance", je vous conseille tout de même de le lire avant pour mieux connaître l'histoire de Vince.)



Malgré l'année qui s'est écoulée, Vince pense toujours à Octave. Impossible de l'oublier. Il reste tout de même ouvert aux rencontres et c'est dans la librairie tenue par sa mère et celle d'Octave qu'il va rencontrer Micha... De son côté, Marilyn va, comme chaque année, en vacances en Normandie avec ses parents et son frère. Sur la plage, un jeune homme va tout faire pour attirer son attention...



Quel plaisir de retrouver Vince, ce personnage qui m'avait tant ému. Il est toujours aussi sarcastique, romantique et attachant. Un plaisir aussi de retrouver sa maman et son excentricité.



La plume d'Arnaud Cathrine est toujours aussi belle, si ce n'est plus ! C'est constamment juste, vrai et touchant. On y parle premier amour, chagrin d'amour, transidentité, dépression, bipolarité. L'auteur est au plus proche de la réalité lorsqu'il aborde ces thématiques fortes. A travers la spontanéité de Vince et Marilyn, les choses sont dites sans filtre, c'est cash mais toujours avec une certaine délicatesse.



Je me dois de vous parler des lieux emblématiques du roman que j'ai adoré m'imaginer. Une partie se déroule dans une librairie parisienne où Vince et Micha se conseillent des romans (on retrouve une mini bibliographie en fin de roman) et l'autre partie se déroule sur une belle plage de Normandie.



Le récit prend des tournures qui m'ont surprise, l'auteur a le don de réunir tous les personnages de façon fluide et brillante. C'était beau et intelligent ! COUP DE COEUR !
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Romance

Vincente Giordano dit Vince a 17 ans, il vit seul avec sa mère libraire et il va au lycée Voltaire. Il rêve de tomber amoureux et il s'invente des histoires avec un acteur de films pornographiques américains, Oliver Saxon. Sa meilleure amie Rokia Kaddour l'encourage à tomber amoureux du seul garçon gay repéré au lycée, Pablo Buisson mais après quelques tentatives, Vince n'est pas persuadé. Lors d'un voyage organisé par sa mère avec la meilleure amie de celle-ci, il passe ses journées avec son frère de cœur, Octave et une nuit, ils s'embrassent, ils s'aiment et c'est toute la vie de Vince qui est bouleversée.



Après la série A la place du cœur avec les amours de Caumes, Arnaud Cathrine livre ici une bromance à la française. Le héros est obsédé par l'amour et par le sexe et il livre aux lecteurs ses habitudes - consultation de vidéos pornographiques, inscription sur le site de rencontres Grindr. Arnaud Cathrine permet ici à un adolescent gay de dire son quotidien, ses rêves, ses fantasmes mais aussi son premier amour et ses désillusions. Le ton est juste et sensible, les phrases sèches et percutantes : le héros se livre sans ambages. Il est rare de lire en littérature adolescente des textes aussi soucieux de dire le réel avec le ton qu'un adolescent pourrait employer. Nous retrouvons aussi le thème central dans l'œuvre d'Arnaud Cathrine, le frère, inventé, rêvé, fantasmé.

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Pas exactement l'amour

Au travers de dix nouvelles, Arnaud Cathrine parle d’amour avec beaucoup de talent et de tendresse. Si le texte qui ouvre le livre, lui a donné son titre, chaque nouvelle apporte un complément intéressant, un éclairage nouveau et des émotions différentes mais il est vrai que Pas exactement l’amour, le premier récit, laisse une porte ouverte à d’autres perspectives beaucoup plus optimistes que ce qui est relaté car c’est « la fin d’une démence pour lui et la fin d’une attente pour elle. »

« Mylène n’avait pas eu cette indulgence aimante : elle l’avait jeté d’un coup d’un seul, comme l’on se débarrasse d’un jouet dont on s’est lassé. » Cette Mylène qui fait toujours rêver Hervé, nous en apprenons l’identité un peu plus tard. Suit Une erreur de jeunesse, la nouvelle la plus prenante, angoissante aussi avec ces retrouvailles entre deux amis dont l’un refuse même de se souvenir de cet « amour de jeunesse » ou, selon qui parle : « une erreur de jeunesse. »

J’attendrai présente deux points de vue différents d’une même situation. Ce genre de récit est toujours étonnant et particulièrement instructif sur la façon dont nous pouvons voir les choses. Chacun compatit devant les soucis supposés de l’autre et chacun fait fausse route… ou presque.

Laissant découvrir au lecteur les autres nouvelles, il faut quand même parler de Simona. Raphaëlle parle de sa rencontre, dans le métro, avec Simona, son grand amour qui l’a quittée il y a cinq ans. Toujours amoureuse d’elle, elle est fortement troublée alors que, le soir-même, avec Nicole, sa compagne, elles doivent annoncer leur prochain mariage à la mère de celle-ci. Raphaëlle se confie, avoue tout mais la chute est très dure.

Ainsi, d’une histoire à l’autre, Arnaud Cathrine parle de l’amour, des amours, des joies, des déceptions, des ruptures et, si ne n’est pas exactement l’amour, cela y ressemble beaucoup.
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Coquillette la mauviette

La vie de Malo avait pourtant bien commencé mais très vite une coquille d'escargot lui pousse sur le dos. ses parents s’inquiètent, ses camarades se moquent de lui, mais heureusement il y a aussi de bons côtés à être différent.
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La Route de Midland

Me revoilà pour la critique d'un roman de Cathrine, n'y voyez pas d'obsession quelconque mais cet auteur me bouleverse roman après roman.

Will débarque avec un camion réfrigéré dans un endroit perdu au milieu de nulle part. Il prend une chambre dans un motel, ou il rencontre trois personnages arides comme le désert, il y a là Amy la patronne du motel, le vieux Zach mécanicien noir, et le jeune Singer orphelin qu'Amy a recueilli. Mais, il y a surtout dans le camion de Will, le cercueil de son frère.

"La route de Midland" ne dépareille pas des autres romans d'Arnaud Cathrine.

Le récit est toujours aussi maitrisé, la petite musique intérieure de Cathrine va droit au coeur, il donne chair à des personnages atypiques et terriblement touchants avec un sens narratif maitrisé. L'on referme ces romans avec le sentiment que ce jeune auteur (Cathrine est né en 1973) est sacrément talentueux. Comme dirait les plus jeunes, je kiffe grave.
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Les vies de Luka

Les vies de Luka sont celle que la jeune adolescente de 17 ans vit et s'invente. Issue d'un quartier pauvre de Liverpool, Luka mène une existence morne chez sa mère. La jeune fille rêve de partir à Londres et devenir pianiste. Mais la réalité est tout autre. Heureusement, il y a son frère Darl et Jude jeune garçon qu'elle aime. Mais Jude part pour Londres.

Arnaud Cathrine dresse le portrait touchant, désenchanté d'une jeune fille née au mauvais endroit, au mauvais moment, elle étouffe et seul son imagination lui permet de ne pas sombrer. Cathrine dissèque les sentiments de Luka, avec réalisme, mais évite le glauque, le malsain grâce à une sensibilité à fleur de peau. Un très beau roman.
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Mon père est un super-héros

J'ai entendu beaucoup de bien au sujet de cet album, peut-être en attendais-je trop...



Les dessins sont colorés et attractifs, l'histoire est intéressante et plutôt drôle... Et pourtant, je n'ai pas été totalement séduite... Peut-être m'a-t-il manqué un peu de recul, ou plus de poésie ou de travail dans les textes ? Bref, mon retour est malheureusement plus mitigé que prévu.
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