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Critiques de Arthur Rimbaud (266)
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Poésies

Après Verlaine, il était logique que je m'attaque à son fameux amant... Bon, je ne vais pas faire semblant : au début j'ai eu beaucoup de mal. J'ai l'habitude de lire des poésies où le sens est plus évident, où je comprends à peu près tous les mots... Autant dire qu'ici ce n'était pas le cas. J'ai mis beaucoup de temps à me laisser porter par la musicalité, par la beauté des images, par les mots tout simplement. Et là... quel enchantement, quel modernité, quel enfant terrible ! Parfois très sérieux, parfois d'humeur malicieuse... On ne sait jamais à quoi s'attendre avec ce Rimbaud. Je pense réellement que ce recueil mérite d'être lu, re-lu, et re-re-lu pour en saisir à chaque fois un peu plus la beauté. Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir ce sentiment tout au long de ma lecture : "Ça doit être terriblement beau, tout le monde le dit... suis-je bête de ne pas comprendre ?" Mais j'ai finalement compris que là n'était pas la question, que chacun arrachait de ces pages ce qu'il voulait et laissait le reste, qu'on pouvait se laisser bercer sans forcément connaitre le sens de chaque mot. Le fait que ce soit en grande partie écrit par un adolescent m'a, je pense, permis de me retrouver dans de nombreux poèmes. Cependant, je ne pense pas être tout à fait assez mature pour apprécier les textes (en prose souvent) les plus audacieux. Mais il faut dire qu'"on n'est pas sérieux quand on a 17 ans" ...
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Les Cahiers de Douai

Allez, allez, courons, courons, on déconfine et on ouvre les cafés tapageurs aux lustres éclatants et si d'aventure il y a des tilleuls verts sur votre promenade, alors, peut-être soufflera à vos oreilles quelques uns des poèmes de ce petit recueil fort agréable au coeur, aux yeux et à l'âme.

Ah! poésie quand tu nous tient et pour peu que rangeant les bibliothèques comme on lessive sa cuisine, oublié de chacun mais retrouvé comme protégé, ce recueil de poèmes vous (r)ouvre ses trésors, le passionné retrouvera sa bohème au détour d'une phrase ou d'un double quatrain.

Les poèmes usés par la lecture trop souvent appliquée à ces pages chéries, ce cahier ira, tout naturellement, s'installer à côté d'autres livres fripés mais aussi beaux dehors qu'ils le sont dedans.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Oeuvres complètes

Plus de mille pages d'oeuvres de Rimbaud ? En fait pas tout à fait, et même loin de là, d'où une petite déception... Même si les oeuvres de Rimbaud sont souvent présentées en plusieurs versions, elles n'occupent qu'un gros tiers du livre. Le reste est consacré à sa vie, aux écrits de ses proches ou à l'explication de ses textes. Tout cela est certes utile, mais occupe peut-être trop de pages...



Ce recueil reste une référence, pour les oeuvres du poète, mais aussi pour le contexte de sa courte vie.



A conserver dans sa bibliothèque, évidemment !
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Poésies

Rimbaud c'est le vent des muses qui disperse l'inexplicable, la source du puits inépuisable et invisible d'où sortent ces vers de génie.

Voyance inaccessible au commun des mortels, mots insondables comme des hiéroglyphes interdits aux non-initiés d'un secret poétique bien gardé dans le seul coeur de Rimbaud.

Comme Villon, Rimbaud c'est la désinvolture, l'insolence, la rébellion permanente, mais à la différence de son glorieux aîné, Rimbaud n'est pas vraiment un poète voyou ou retors, plutôt un révolté de l'existence envers lui-même et tout ce qui l'entoure.

Narcissique, imbu de sa personne, certain de sa supériorité poétique, il renvoie ses précurseurs littéraires à leurs chères études, seul Baudelaire trouvant grâce à ses yeux.

Si son inspiration première se trouve dans son quotidien, elle ne tarde pas à déborder sur la situation politique de l'époque, entre guerres franco-allemande et révolution communarde.

Mais sa poésie complexe se veut avant tout universelle, évoquant les villes, l'univers industriel, la mer, les voyages imaginaires ou réels sans oublier de multiples petits tableaux poétiques de la vie des gens au gré de ses déplacements incessants.

Si Rimbaud révolutionne l'art poétique par les mots, les impressions, les sensations ou les sonorités, il se pose en instigateur du vers libre ou de la poésie en prose avec un ton novateur bien à lui, des genres peu développés à part par Baudelaire.

Mais l'hostilité du monde littéraire bien-pensant de l'époque et ses déboires conjugaux devenus d'encombrants faits divers, le font abandonner la poésie précocement. Le poète se fera voyageur, soldat, trafiquant, marchand, mais même éloigné des vers, il ne pourra s'empêcher d'écrire une correspondance nombreuse et gardera l'aura mystique du poète maudit en s'intéressant à l'islam et au coran.

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Poésies

"Et dés lors je me suis baigné dans le Poème

De la Mer,infusé d'astres et lactescent,

Dévorant les azurs verts;où,flottaison blême

Et ravie,un noyé pensif parfois descend..."

Qui ne se rappelle ces vers sublimes, composés sur un mode hallucinatoire, extraits du Bateau Ivre, un vaisseau ivre de liberté, mais qui, tel Rimbaud, flotte vers le désastre "sans vergues et sans mâts"? Qui ne se souvient de cette géniale poésie encensée par la critique?

Poésies oeuvres 1, qui avec les deux tomes suivants regroupe toute la production d'Arthur Rimbaud, comprend 6 parties, dont Poésies (1870-1871) dans laquelle roule Le bâteau ivre. On note aussi le superbe poème Voyelles ("L'étoile a pleuré rose au creux de tes oreilles") ainsi que d'autres chefs d'oeuvre entrecoupés de lettres (dont l'une à Georges Izambard où l'on peut lire la fameuse citation "Je est un autre" utilisée par les psychanalystes).

Ce volume contient aussi Cahier de Douai: entre rêves d'amour, mal ("crachats rouges de la mitraille" dans Le mal),vagabondage ("bohémien" exalté face à la nature). On relève, ici, aussi le célèbre et bouleversant sonnet Le dormeur du Val.

Dans Une cour sous une soutane, Arthur Rimbaud passe à de la prose, manie l'humour et l' impertInence vis à vis de la religion.

Dans Les poèmes de l'album zutique, il est équivoque "remembrance" évoque le membre masculin.Et dans Les Strupa, il est obscène.

Suit Correspondance:des lettres à Paul Demeny, et à Georges Izambard.

Ce volume 1 de Poésies est très intéressant à lire pour sa musicalité. On voit également la façon dont Rimbaud tire sa lumière du vide de l'enfance entre une mère étouffante et un père absent (le poème Les étrennes des orphelins l'illustre parfaitement). On ressent sa tristesse,son exaltation, son ambivalence, sa révolte contre les évènements de la Commune en 1871...Ses poésies ont encore des formes régulières (beaucoup de sonnets et de quatrains) ce n'est que plus tard que pour reconstruire son moi vacillant, suite à sa violente relation avec Verlaine, il passera à une forme nouvelle et plus inventive dans Illuminations et Une saison en enfer.

Arthur Rimbaud: l'un des plus grands poètes, un enfant précoce ....un génie!

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Poésies

J'ai pris mon temps pour lire les poèmes de ce recueil célèbre. j'en connaissais quelques-uns bien sûr, les classiques, ceux qu'on étudie à l'école, et j'ai beaucoup aimé les tout premiers où on entend, derrière la qualité de l'écriture, l'adolescence fougueuse, ardente, irrévérencieuse et révoltée, son goût pour les jeunes filles de son âge, pour la nature qui l'entoure, synonyme de vagabondages et d'ailleurs, sa prise de position envers les plus démunis.

J'ai moins aimé, comme toujours, les plus longs poèmes inspirés de mythologie ou les textes qui composent Une Saison en enfer, trop obscurs pour moi.

Je ne ferai jamais partie des passionnés de Rimbaud mais j'ai apprécié la fraîcheur de ses débuts.
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Illuminations

Les illuminations



Les Illuminations sont devenues au fil du temps mon œuvre préférée de Rimbaud et sans nul doute, de toute la poésie.



Et pourtant, quand j’étais adolescent ce sont, comme pour beaucoup, je crois, les premiers poèmes pleins de cette extraordinaire fraicheur juvénile : Sensation, Première soirée, Roman, Ma bohème, Au Cabaret Vert, ...et les saisissants Ophélie, Le Dormeur du Val, qui m’ont d’abord attiré. Puis ce fut la révélation de ce texte halluciné et plein de feu qu'est Une Saison en Enfer.



Le recueil Les illuminations me paraissait alors plus difficile, plus obscur, sauf quelques poèmes comme le merveilleux texte Aube.

Mais, avec le temps, j’ai apprivoisé ce monde magique et ses énigmes. Maintenant, il m’accompagne quasi quotidiennement. Et donc, chère lectrice ou lecteur de ma petite critique, si tu n’as pas lu ce recueil, ou si tu as été rebuté par une première lecture, mon but est de te dire: il faut que tu t’accroches, une merveille t’attend, mais elle se mérite.



Dans ce cheminement vers la beauté, la lecture des ouvrages de références, ceux de Bruno Claisse, Pierre Brunel, Antoine Fongaro, Michel Murat, celle du site internet remarquable d’Alain Bardel, m'ont beaucoup aidé et accompagné.

Mais c’est surtout la mémorisation de la quasi totalité de ces poèmes, appris par cœur un par un, et leur déclamation à haute voix, qui m'a fait saisir le miracle de leur construction, pour certains, leur puissance évocatrice, et pour d'autres leur profondeur philosophique.



Apprendre un poème des Illuminations et le déclamer, c'est gravir progressivement une montagne. Au début du chemin, vous n’êtes qu’enfermé entre quelques arbres, et puis bientôt voilà que des petites rivières, des prairies semées d'animaux, des villages s’offrent à votre vue, Et puis, chemin faisant, de plus en plus de beaux points de vue apparaissent. Et enfin, arrivé au sommet, c'est un immense paysage avec son infinité de beautés que vous contemplez, et vous ne vous lassez pas de toutes ces vues.

Et chaque fois que vous récitez ce poème, ces vues changeront selon votre humeur et le temps qui aura passé. Et vous pourrez dire comme ce cher Arthur : « Je sais aujourd’hui saluer la beauté. »



Quelle étrange histoire que celle de ce recueil. En 1875, Rimbaud remet à Verlaine un ensemble de feuilles numérotées de 1 à 24, et quelques unes non paginées. Puis, bien plus tard, en 1895, on retrouvera 5 autres poèmes. En 1886, c'est à l'initiative de Verlaine que sont publiés, avec les dernières œuvres en vers du poète, 41 des 48 poèmes, avec un titre donné par Verlaine, et un sous-titre « Painted Plates »(Gravures Colorées). On ne sait pas si c'était l'idée du titre était de Rimbaud, celui-ci s’étant volontairement retiré de l’activité poétique depuis 1875. D'ailleurs, les poèmes furent publiés sans lui avoir demandé son avis!



Une des grandes originalités de l’écriture poétique des Illuminations, si elle est comparée aux Poèmes en Prose du Maître Baudelaire, c’est la grande diversité des formes employées, et la construction résolument « moderne », fondatrice de ce que sera la poésie du 20ème siècle. Alors que chez Baudelaire, c’est le récit poétique qui prédomine largement, Rimbaud va déployer de multiples formes : le récit en prose de Vagabonds, Ouvriers, tous ceux des Villes, par exemple, la description poétique de Ponts, Fleurs, Mystique, Ornières, mais surtout les poèmes alinéaires, avec des reprises et des parallélismes, comme Métropolitain, Barbare, Conte, Génie, Soir historique, Nocturne, Aube etc.., ceux utilisant systématiquement l’anaphore comme Dévotion, Enfance III et IV, Solde,…aussi des ruptures du discours, utilisant l’asyndète, dont Angoisse est le plus bel exemple.

Et enfin, le vers libre dont Rimbaud est le créateur, dans les deux poèmes Marine et Mouvement.



Il y a aussi chez Rimbaud, des essais formels très remarquables tel celui de créer des poèmes très courts, dans le merveilleux Phrases, comme celui-ci, « J’ai tendu des cordes de clocher à clocher, des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse » avec une scansion extraordinaire et surtout les deux derniers mots lancés comme un cri. Un poème magnifiquement mis en musique par Britten, et les deux derniers mots chantés dans un suraigu vertigineux.

Une autre caractéristique de ces poèmes, c’est leur variations de rythme, tantôt doux et calme comme dans Antique, Fleurs, Les Ponts, Mystique, tantôt et c’est très souvent le cas, leur rythme ardent, énergique, quasi explosif, impérieux, impulsif, leur caractère scandé, si caractéristique du tempérament de Rimbaud, et souligné par Aragon, Char, Eluard, Valéry et tant d’autres.

Et puis il y a leur musicalité que l’on apprécie en déclamant à haute voix, dont un exemple emblématique est le poème Antique et ses incroyables sonorités, allitérations, mais on retrouve cela dans bien d’autres… .



Mais surtout, il faut le dire haut et fort, Rimbaud forge ici de la façon la plus complète et la plus aboutie ce nouveau langage poétique qu’il théorisait déjà alors qu’il avait à peine 17 ans dans sa célèbre lettre à Paul Demeny.

C'est-à-dire une poétique dans lequel le langage ne soit pas un langage de communication, mais soit centré sur le message esthétique, joue sur son propre code, en quelque sorte soit à l’état pur la 6ème fonction du langage de Jakobson, la fonction poétique.

Cette approche qui diffère complètement de l’approche des poètes romantiques ou parnassiens, est celle que l’on trouve chez Lautréamont, Mallarmé, et presque tous les poètes du 20 ème siècle.

Cela implique que le sens ne s’offre pas de façon immédiate, mais que les mots soient employés pour les sons qu’ils provoquent, les images qu’ils évoquent, leurs correspondances, leurs multiple sens etc..

Et donc, bien entendu, ce n’est pas accessible au lecteur ou à la lectrice distrait(e), ou à ceux qui recherchent les mots doux, les belles images,.

Mais cependant, chez Rimbaud, à la différence de Mallarmé, et c’est en quelque sorte pour lui une contradiction insoluble, une impasse, cet hermétisme du langage va de pair avec une volonté de changer la vie, une lutte contre le conformisme, qui transparait, pour peu que l’on prenne le temps de bien les lire, dans de nombreux poèmes : Après le Déluge, Départ, Génie, Barbare, Soir historique, pour n’en citer que quelque uns.



Classer ces poèmes et dégager une structure à ce recueil n’est pas simple.



Les plus simples à définir sont :

- d’une part les merveilleuses descriptions quasi picturales, impressionnistes, qui méritent le qualificatif de « painted plates » donné par Verlaine : le merveilleux poème Les Ponts, un paysage où Rimbaud va glisser des connotations colorées et musicales, les poèmes Fleurs, Mystique, Marine, Ornières

- d’autre part les récits à connotation autobiographique plus ou moins explicite, dont les poèmes d’Enfance, Vagabonds, Ouvriers, Vies, le magnifique Départ, qui donne en quelques phrases cet impérieux appel vers l’aventure, Angoisse, encore un superbe poème, cette fois de la lutte contre « cette chienne de vie », et aussi certains avec une signification érotique cryptée tels Bottom, Dévotion.



Pour le reste, je tente ici un classement personnel, bien critiquable sans doute.



D’abord les poèmes dans lesquels Rimbaud évoque à nouveau son projet poétique et sa recherche de l’absolu, certains désabusés, avouant l’échec de l’entreprise, tels Conte, poème d’une incroyable beauté formelle, et rempli d’un jeu d’oxymores, et sur le temps des verbes absolument époustouflant, ou le magnifique Solde, qui est considéré actuellement comme le dernier du recueil. Mais il y en a toujours d’autres proposant à nouveau le but « prométhéen », tels Soir Historique ou Jeunesse. Chez Rimbaud, cet impulsif toujours en mouvement, on trouve, depuis Le Bateau Ivre, la volonté impérieuse d’aller vers le large, et le retour désabusé au port.



Il y a ceux d’’orientation philosophique, ou politique, celui qui est le prologue du recueil : , Après le déluge, qui évoque l’échec de la Commune mais l’espoir d‘un printemps, révolutionnaire, et un des derniers, Génie qui célèbre le génie de l’humanité débarrassée des vieilles croyances. Mais ce sont aussi tous les textes très critiques de la modernité, la fièvre des explorations dans Mouvement, et tous ces poèmes qui mettent en avant la misère des villes. (Ville, Villes, Métropolitain).



Enfin, et ce sont peut-être les plus beaux, les poèmes oniriques voire apocalyptiques : le célébrissime Aube, Antique, avec sa fin à la signification érotique, Being Beautous, dont le sens érotique n’échappe pas non plus à un lecteur un peu attentif, aussi Nocturne Vulgaire, Matinée d’ivresse, et enfin, Barbare, pour moi le plus beau par sa construction et sa puissance évocatrice.



En conclusion, ce (trop) long commentaire n’atteindra sans doute pas son but, mais tant pis, j’aurais essayé.

Chère lectrice, cher lecteur, retenez au moins cette invite du grand poète Yves Bonnefoy : « il faut absolument lire Arthur Rimbaud », et j’espère que vous y trouverez, comme moi, grâce à lui, un émerveillement de chaque jour.

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Illuminations

Que ce soit pour ce recueil comme pour l'ensemble de son oeuvre, que dire sur Rimbaud ? Que dire de cette vie qui semble flamber sans retour... Toutes les études, les livres, les thèses et autres pourront-ils un jour l'approcher au plus près de l'homme, du poète, de l'écrivain, du fantasme qu'il représenta et représente sûrement encore pour certains...

René Char a écrit un très beau texte sur lui. Le voici :

"Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud !

Tes dix-huit ans réfractaires à l'amitié, à la malveillance, à la sottise des poètes de Paris ainsi qu'au ronronnement d'abeille stérile de ta famille ardennaise un peu folle, tu as bien fait de les éparpiller aux vents du large, de les jeter sous le couteau de leur précoce guillotine. Tu as eu raison d'abandonner le boulevard des paresseux, les estaminets des pisse-lyres, pour l'enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples.

Cet élan absurde du corps et de l'âme, ce boulet de canon qui atteint sa cible en la faisant éclater, oui, c'est bien là la vie d'un homme! On ne peut pas, au sortir de l'enfance, indéfiniment étrangler son prochain. Si les volcans changent peu de place, leur lave parcourt le grand vide du monde et lui apporte des vertus qui chantent dans ses plaies.

Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud! Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le bonheur possible avec toi."
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Poésies

Bien sur c'est un grand classique et même si ce n'est pas mon poete n°1 je dois reconnaitre qu'il a écrit des lignes magnifiques dans un temps très limité.

Tout le monde connait sa période poete (très courte) mais beaucoup ignorent l'aventurier et le trafiquant d'armes qu'il a été ensuite.

Il a fait mentir R M Rilke qui disait que "pour écrire un seul ver il faut avoir vu beaucoup de choses..." Rimbaud a commencé par écrire et il a vécu ensuite.
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Poésies

Je me sens dans mes petits souliers, blessée de ne pas être au diapason des autres critiques de ce recueil...

Et non, mon coeur n'a pas frémi, comme je l'espérais. Mais si j'analyse cette tiédeur de lectrice, je me rends compte que Rimbaud lui-même est moins en cause que l'édition de ses poèmes elle-même.

En effet, j'aime à me plonger, oreilles grandes ouvertes à la musicalité des mots, esprit rêvassant, voltigeant... mais là, l'accumulation de notes de fin de pages, précisant l'utilisation et le choix du moindre terme, bien que très certainement passionnante pour les étudiants en lettres et autre élite littéraire, cette accumulation, disais-je, m'a profondément ennuyée à la longue, trop présente, trop lourde, au point de me détacher complètement du texte et d'en ôter toute émotion. Je pense que dans une édition plus "légère", j'aurais pu me glisser dans l'univers de Rimbaud.

Bien sûr, j'ai été émue d'y retrouver les poèmes étudiés jadis au collège, au lycée, d'autres m'ont touchée, mais dans l'ensemble, pardon aux grands fans inconditionnels, je n'ai pas été transcendée émotionnellement parlant, bien que consciente du talent, de l'originalité de la forme, des sujets, des mots.
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Rimbaud. Lautréamont. Corbière. Cros. Oeuvres p..

Ouvrage emprunté à seule fin de découvrir Corbières, météorite de cette fin de siècle (le XIXe bien sûr) lorsque se sont croisées les plus grandes plumes françaises. Tandis que Mallarmé s'acharnait à extraire du poème l'essence pure et dénuée de tout artifice, toute technique, Corbières se débattait lui aussi dans les rets de la rime, de l'appareillage symboliste, parmi les derniers fils tissés de rêveries romantiques appliquant son style fait de ruptures au langage poétique environnant.

Corbières ne recherche ni la beauté ni le style. Le sien rejette l'allitération, l'allégorie, s'attache même en fin de poème à défaire l'imagerie mise en place. Iconoclaste mais petitement, secrètement, patiemment... il détrône mot après mot ce que depuis un siècle on affirmait comme le pinacle du geste poétique : le dialogue du moi et du sublime.

N'annonce-t-il pas en cela le surréalisme des décennies à venir ?
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Oeuvres choisies

Rimbaud n'a jamais fait de véritables recueils. Du coup, beaucoup d'œuvres que je connaissais déjà, mais en même temps, toujours le même plaisir de les relire. Une saison en enfer et Illuminations sont peut-être les meilleures parties. Peut-être car c'est difficile de choisir dans l'oeuvre de Rimbaud. Un de nos plus grands poètes, ses textes procurant encore et encore le même plaisir à la lecture. Si vous l'avez déjà lu, relisez le!
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Le Bateau ivre et autre poèmes

Un grand recueil de la poésie classique du 19 ème siècle. A connaître absolument.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Poésies

Impossible d'écrire longuement sur un tel monument, restons modestes : Rimbaud !

Découvert en classe de troisième, à la suite de Prévert (ou avant... je ne sais plus...) par "Le dormeur du val". Même si ce texte ne fait pas partie de mes préférés de l'auteur, il reste dans ma mémoire comme ma porte d'entrée dans la poésie, avec quasiment simultanément, "mon cher" Verlaine...

J'entends régulièrement Lucchini nous expliquer avec grand talent que "Rimbaud, on n'y comprends rien..." Peut-être, mais quelle musicalité !
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Une saison en enfer

Patti Smith chanteuse, poétesse, écrivaine et musicienne américaine, souvent qualifiée de rimbaldienne, nous envoute avec son Une saison en enfer 1873.

Déjà 150 ans !...

Foudroyée par le poème alors adolescente, Patti Smith s'en empare, totalement, absolument, divinement, dans la collection Grande Blanche de Gallimard.

Dans cet ouvrage illustré qu'elle a entièrement conçu, elle a choisi de mettre en regard les poèmes d'Une saison en enfer avec des moments de sa propre histoire, grâce à ses dessins, ses photos, des documents, des textes inédits.

Se dessine ainsi la relation très particulière qu'elle entretient avec le poète depuis toujours, de sa grande inspiration, de son amour, de l'imaginer en amant (elle en rêve !), sa folie, sa vie, son chemin : Arthur Rimbaud !

Et avec douceur, humour et simplicité comme toujours.

Un livre d'art certes, mais un livre d'amour avant tout et pour "toujours et à jamais" !

Gros coup de coeur !!!





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Poésies

Quelle déception !

Pour ma 100 ème critique eh oui déjà !!



J'avais vraiment hâte de m'attaquer sur notre cher ami Rimbaud !

Comme j'en ai entendu combien de fois avec Léo Ferré et Damien Saez !

Mais franchement j'aime pas vraiment ces tournures poétiques...

A par quelques uns comme "Le bateau ivre" et "Les poètes de sept ans" mais sinon je n'ai pas eu d'émotion ni de goût !

Je suis assez sévère avec toi Rimbaud je suis désolé ahah !

Au moins c'est lu :)

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Poésies

Je ne suis pas particulièrement sensible à la poésie. Je m'ennuie souvent quand j'en lis. Je suis totalement ignare en la matière. En lire, c'est faire un effort. J'ai mis cinq bons mois à lire Les Fleurs du Mal, c'est dire.



J'ai tout de même décidé de lire les Poésies de Rimbaud parce que c'est un classique souvent cité dans les émissions littéraires. Je n'avais pas envie de mourir idiote.



Au final, ce recueil a été une belle surprise parce que les vers sont plus accessibles que je ne le croyais. Certaines poésies m'ont touchée plus que d'autres mais, dans l'ensemble, j'ai pris beaucoup de plaisir.
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Une saison en enfer - Illuminations

Rimbaud raconte Arthur et Paul. Arthur revit la folle équipée de Rimbaud et Verlaine, de l'époux infernal et de la vierge folle.



Sauf que ce long poème en prose,qu'on pourrait voir comme un récit coupé en chapitres ou comme les scènes successives d'un drame, n'a rien d'une autobiographie, et tout d'une expérience , d'une quête menée farouchement jusqu'à son terme, sans concession, sans répit, sans apitoiement, sans fausse pudeur.



Et dans cette Saison en Enfer -qu'on a longtemps crue le "testament poétique" de Rimbaud, avant de comprendre que certaines des Illuminations avaient été écrites après cet adieu présumé à la poésie- le poète -voleur- de -feu cueille quelques étincelles magiques: la couleur des voyelles, le dévouement intégral du poète à son but, quoi qu'il puisse lui en coûter, en somme il trace la route non vers l'enfer mais vers des voies nouvelles que va, derrière ce jeune fou libertaire, emprunter toute la poésie moderne.



Fausse autobiographie poétique, donc, et vraie avancée dans la jungle des mots et des images.



L'époux infernal nous ouvre les "portes de corne et d'ivoire" que voulait déjà ouvrir Nerval, rejoint et dépasse Baudelaire "au fond de l'Inconnu pour trouver du Nouveau" et file loin devant...épuisant" tous les vertiges" , cultivant toutes les folies ....avant de partir en Abyssinie faire du trafic d'armes...Autre aventure.
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Poésies

Lorsqu'on lit ces merveilleuses poésies, on visualise le visage de Rimbaud tel que Fantin-Latour l'a représenté en compagnie de Verlaine, de Baudelaire et d'autres esthètes de son temps.

Les poésies de Rimbaud constituent une référence qu'on lit et relit en y découvrant chaque fois une parcelle du message que nous fait passer l'auteur.

C'est tout simplement magnifique et on y retourne toujours.
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Lettres d'Afrique

Hugo Pratt, en 1993, deux ans avant son décès, laisse libre cours à son envie d'illustrer les dernières 25 lettres d'Arthur Rimbaud.

Les lettres les plus mystérieuses.

Datées d'août 1880 à avril 1891, elles détaillent si peu, puisque très énigmatiques, les péripéties d'une vie tourmentée entre l'Ethiopie et le Yémen, ultime fuite avant Marseille, et sa mort en 1891.

Réunir la plus belle plume des mots aux plus voyageurs fusains et aquarelles est une indubitable réussite. Un véritable périple où Corto laisse la place à Rimbaud. Merci de cette idée Monsieur Pratt. Malheureusement plus édité, on le trouve encore en occasion, et fait rare, il y a plusieurs versions de couvertures.







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