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Critiques de Aude Le Corff (98)
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Les arbres voyagent la nuit

Très heureuse de débuter ce début d'année avec un tout joli roman aussi doux que tendre. Une belle découverte !



Si les arbres voyagent la nuit, la petite Manon, huit ans et son père Pierre sont figés dans un voyage immobile, aux couleurs de la peine d’avoir perdu mère et épouse. Anaïs est partie du jour au lendemain sur un coup de tête, faute à un trop plein de déprime, une fatigue de vivre, elle part et laisse derrière elle, deux êtres esseulés incapables de comprendre ce départ qui sonne comme un abandon. Pierre vit comme un clochard, les yeux pochés de peine, il délaisse la petite Manon qui se retrouve bien seule et développe une amitié avec les arbres et les fourmis à qui elle fait la conversation en se balançant avec mélancolie.

Anatole, le voisin, ancien professeur de français à la retraite quant à lui se sent bien seul et bien vieux devant la pitié des autres face à la vieillesse. Quand il aperçoit Manon perdue, il va lui ouvrir son cœur et aider cette petite à retrouver un peu goût à la vie. Cette complicité m’a attendrie. Je n’y ai perçu aucune niaiserie ou exagération.



Pourtant rien ne peut remplacer celle que l’on aime et encore moins une mère, le manque fait mal, l’absence torture. Accompagné de Sophie, la sœur d’Anais, ce petit monde va tout tenter pour retrouver Anaïs, une femme pour laquelle il m’a néanmoins manqué de l’empathie. J’avoue qu’elle m’a beaucoup énervée cette Anaïs déserteuse.



Enfin et surtout, il y a beaucoup de douceurs dans ce roman brodé autour d’écrivains, de poètes, de personnages attachants en quête d’amour avant toute chose. Un zeste d’humour tendre également qui m’a décroché plus d’un sourire.



Pour imaginer les arbres voyager la nuit, fermons les yeux et imaginons que rien n’est impossible pour les rêveurs, qu’une étoile n’est pas si loin si on regarde le ciel avec un cœur d’enfant...
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Les arbres voyagent la nuit

J'ai acheté ce livre après avoir lu des critiques dithyrambiques, que j'ai un peu de mal à comprendre après coup puisque j'ai eu beaucoup de difficultés à terminer cette lecture.



Ce conte moderne nous emmène sur un schéma classique. Quatre personnes que tout oppose et qui n'auraient jamais dû se rencontrer, vont s'aider, s'apprécier, en surmontant ensemble des épreuves. Je vous épargnerai les invraisemblances, notamment celles liées à la vie quotidienne. Et au langage d'une fillette de huit ans confrontée à la perte de sa mère. Il a été difficile de suivre ce quatuor dans ce road trip. L'auteur nous en donne des images de carte postale et aborde de façon superficielle les thèmes en vogue qui se succèdent au rythme des chapitres. Jugez plutôt : amour et désamour, isolement des personnes âgées, destruction de l'environnement, massacre des animaux, transsexualité, adultère... L'amitié de l'enfant et du vieil Anatole nous offre des séances de lecture, en particulier le Petit Prince, suivies d'explications de texte.



L'auteur tombe également dans la facilité, accumule les poncifs. Par exemple "Depuis des mois, la culpabilité le ronge. Il a bien essayé de l'étouffer à coups de bières, mais elle s'agrippe telle une gargouille au toit d'une église."



Trop c'est trop !
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Les arbres voyagent la nuit

« - Anatole, c'est un peu mon aviateur, et l'avion qu'il répare, c'est sa vieille carcasse. »



Anatole est un vieux monsieur. Professeur de français à la retraite, il vit en retrait du monde, abandonné au milieu de ses livres et de ses douleurs. Comme le dit la petite fille, Manon, il tente de réparer sa vieille carcasse.



Manon parle aux chats et aux fourmis, au fond du jardin, sous les branches d'un bouleau. Elle porte en elle un immense chagrin, trop grand pour ses 8 ans. Elle ressemble au Petit Prince qui voudrait retrouver sa rose. Sa maman a quitté sa planète, et depuis ce jour, Manon est devenue invisible pour son papa. Il s'est laissé avaler par sa profonde tristesse. Elle aussi est victime d'un abandon.



Anatole et Manon se tendent la main, ils échangent des mots qui changent la douleur en douceur. le vieux professeur de français a réussi à apprivoiser Manon grâce à la lecture du Petit Prince.

Puisque le bonheur s'en est allé sur cette planète, il faudra bien aller le chercher. Manon doit retrouver sa rose et Anatole réparer sa carcasse. C'est vital.



Le papa, la tante Sophie, Manon et Anatole partent pour un grand voyage. Ils ne profitent pas d'un vol d'oiseaux migrateurs pour rejoindre le Maroc, mais, plus simplement ils font ce long voyage en voiture.

Au cours de leur aventure, ils rencontrent un peu de la magie du Petit Prince. Chacun va s'apprivoiser, comprendre l'univers de l'autre. « En réalité, on est tous un peu ce renard, cette rose et le Petit prince. ». Ils sont tous un peu cabossés.



Que trouveront-ils au bout du chemin ? La maman de Manon qui, « comme un voilier, dérive sur l'eau, emportée par l'attrait du vent marin, du soleil et de la liberté », par un ailleurs sans nuages, va-t-elle ouvrir les yeux ? « Mais les yeux sont aveugles, il faut chercher avec le cœur. ».



C'est un beau roman, émouvant, qui parle des tourments de la vie, que ce soit la vieillesse, la solitude, l'abandon, la douleur, la différence, la détresse. J'ai trouvé la maman un peu en décalage par rapport aux autres personnages. Son égoïsme m'a dérangée.

Manon et Anatole sont tellement fragiles ; ils sont comme l'arbrisseau et le vieil arbre, prêts à se briser sous la tempête.



Mais, tout est possible, les arbres voyagent la nuit, ils ne nous quittent jamais tout à fait, on peut toujours retrouver le petit quelque chose qu'on a perdu. Les sentiments et les souvenirs se mêlent au décor. Et dans ce premier roman, on est gâté, les décors sont magnifiques et variés. La narration est teintée d'humour, ce qui la rend tendre et charmante.











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La mer monte

Quelle bien belle surprise que ce livre !



2042. Lisa vit dans un Paris réinventé à une époque où l'humanité n'a pas eut d'autre choix que de faire face au réchauffement climatique mais également aux avancées de la technologie. Des drones sillonnent la capitale à l'affût d'une cigarette fumée de trop, les ascenseurs indiquent le poids de leurs usagers et tout le monde est équipé de lentilles qui peuplent le métro parisien d'animaux chimériques.



En parallèle, le lecteur découvre le journal de Laure, la mère de Lisa, qui raconte le choc terrible que fut l'exil de son amour de jeunesse dans les années 90 …



Portrait d'une mère abîmée par un grand amour adolescent et de cette fille qui ne connaît pas vraiment celle qui lui a donné la vie. Qui a grandit sans la comprendre.



Aude le Corff offre un roman unique et captivant qui traite à la fois de cette quête d'une mère inconnue, de cette compréhension de celle qui l'a mise au monde, ce monde qui livre ses dernières ressources.

Je ne peux que vous inviter à vous lancer dans cette lecture au message important. A l'orée des genres, il offre une lecture terriblement originale et réussie de bout en bout.



Une belle surprise je vous dis !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Les arbres voyagent la nuit

Il me parait très compliqué et hasardeux de rajouter une einième critique après toutes celles déjà réalisées et excellentes...



Je vais toutefois me lancer... Car ce premier roman est un petit trésor de talent, sensibilité et réconfort... qui aborde moult sujets délicats: la solitude que nous ayons huit ans comme Marion ou soixante- dix ans comme Anatole, la différence, la vieillesse, les blessures de l'enfance, ...la difficulté de comprendre l'Autre... J'entends déjà quelque "mal embouché" pester contre trop de bons sentiments qui ne peuvent pas faire de "vraie littérature"...

Eh bien, ce premier roman est la preuve vivante du contraire .Car en plus des thématiques soulevées... Les livres, la littérature sont au centre de ce roman. Les livres viennent à la rescousse des humains qui sont en peine ou qui ont eu du mal à communiquer...La littérature fait lien entre les êtres, les aide à réfléchir sur leur parcours, sur leurs rapports avec les autres...



Cette petite fille, Marion ravagée par le départ de sa maman tente de trouver des moyens pour résister à son désespoir... "Que raconte-t-elle aux fourmis d'un air si sérieux ? D'où tient-elle cet étrange pouvoir d'attirer les chats ? Perçoivent-t-ils eux aussi cette once de gravité dans ses mouvements, ce voile de mélancolie sur son regard qui donne envie de poser une main sur sa tête et lui murmurer des paroles apaisantes ?

Quelle étrange petite fille ! Ses compagnons sont des chats, des fourmis, des livres et le frémissement des feuilles dans les arbres. Jamais son rire ne résonne dans le jardin. Cette enfant est bien trop sérieuse. Un vieux croulant comme lui qui passe ses journées à lire et ruminer, cela peut se comprendre, mais là, c'est du gâchis" (p.18)



Cette petite Marion , du haut de ses huit ans se prend d'amitié pour ce vieux voisin, professeur de français à la retraite, devenu bougon par un trop plein de solitude... La rencontre avec cette petite fille, l'envie de l'aider dans sa peine, vont lui redonner l'envie de vivre, de se battre...

"Anatole soupire. Une vie sur l'estrade à expliquer, analyser, plaisanter, écouter, corriger, une vie de patience à partager, parfois dans le vide, sa passion de la littérature, tout cela pour finir seul devant les chaînes d'info.

Et alors qu'il n'espérait plus rien, cette petite fille s'installe sous le bouleau et se met à parler aux chats, au vent et aux nuages".(p.18)... "Il lit quelques pages à une enfant, échange trois mots avec elle, et déjà il l'attend comme le Messie"



Marion, avec son regard tout neuf ,en remontre aux adultes. Curieuse de tout, elle est sensible à ce qui l'entoure: la nature, les animaux comme les êtres qu'elle tente de comprendre et non de juger. Une belle leçon de tolérance et d'amour de la vie. Une affection immense se construit entre Marion et Anatole, sans ce regard restrictif que nous pouvons avoir sur nos seniors...



Ce "road movie" insolite entre quatre êtres très dissemblables, qui partent au Maroc, rechercher la maman de Marion, va permettre qu'ils s'apprivoisent les uns et les autres : "L'affection qui lie ces individus si différents est palpable. Tout dans leurs gestes, leurs mots et leurs regards indique qu'ils ne sont plus simplement liés par l'envie commune de la retrouver, mais par des sentiments plus forts, qui ont pris racine en eux et grandi pendant ce voyage" (p.277)



Mille choses à dire et à puiser dans ce texte. Je ne rentre pas dans le descriptif détaillé de l'histoire, d'autres "babéliens" l'ont fait très bien...avant moi.



Je finis sur l'ouverture du Voyage, de la création artistique sans oublier le voyage immobile avec la Littérature...tout est construction et apprentissage des autres...



Nos protagonistes arrivent à Tanger : "C'est dans cette ville conquise et reconquise par des civilisations différentes, où se côtoient plusieurs langues ainsi que des mosquées et des cathédrales, que de grands hommes sont venus créer des œuvres qui toucheront des millions d'individus sur plusieurs générations. Delacroix, puis Matisse, qui a trempé son pinceau dans les couleurs de Tanger pour donner naissance à une vingtaine de toiles; l'écrivain américain Paul Bowles, qui s'y installa, invitant Truman Capote et Tennessee Wiliams, à leur tour envoûtés. (p.242)
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La mer monte

Aude Le Corff a trouvé une manière habile de traiter de la question environnementale. Dans «La mer monte», elle confronte le quotidien de Lisa en 2042 aux souvenirs de sa mère Laure.



Nous sommes à Paris, Boulevard des Batignolles. Sortant du métro station Rome, Lisa se hâte de rentrer chez elle pour n’avoir pas à affronter la forte chaleur qui écrase la ville malgré les mesures prises, à savoir «blanchir les toits, les trottoirs, les façades, ventiler, ombrager les différents espaces». Lorsque s’ouvre la porte de son appartement, qui l’a reconnue, elle aura pu apprécier le quai végétalisé, entendre les drones omniprésents, écouter les conseils de créatures virtuelles, admirer les fougères arborescentes, se faire héler par une vendeuse de sandales connectées.

En cette année 2042, son interlocuteur virtuel lui aura résumé les données enregistrées sur sa santé: «Vous avez ri quatre fois, ce qui est bon pour votre santé, et à part trois élévations dues au stress, votre rythme cardiaque est resté stable. Votre tension est normale. Vous n’avez marché que vingt-deux minutes, contre quarante préconisées par le ministère de la Santé, nous vous conseillons demain de sortir à la station Courcelles, et de finir votre trajet à pied afin de ne pas devenir obèse.»

On imagine tout à la fois le bénéfice de ces informations et l’agacement que peut provoquer cette surveillance permanente. Lisa n’a du reste pas envie d’en savoir plus. Pas plus qu’elle n’a envie de rappeler sa mère qui a déjà essayé de la joindre à trois reprises. Elle se fait livrer son repas du soir, et après un passage sous le jet brumisateur, enfile sa tunique d’intérieur avant de s’affaler sur le canapé pour regarder un épisode de sa série préférée en réalité virtuelle avec Topor, son compagnon qu’elle n’appelle plus «robot» depuis bien longtemps.

On imagine le plaisir qu’à pu avoir Aude Le Corff à imaginer notre quotidien dans un peu plus de deux décennies, ne se contentant pas des trouvailles techniques, mais aussi de dresser cette évolution de la société vers davantage d’individualisme, la plupart des appartements étant désormais conçus pour des personnes seules. Le second sujet qui préoccupe la population, ce sont les effets du dérèglement climatique et l’afflux de réfugiés, venant notamment des côtes françaises: «La maison de mon enfance, sur la pointe nord de l’île de Ré, a subi de nombreux dégâts. Le salon a pris l’eau plusieurs fois, elle n’est plus habitable. Un héritage englouti, et tant de souvenirs près du phare des Baleines à présent inaccessible. La plupart des insulaires ont déménagé, la plage sur laquelle je jouais petite n’existe plus, avalée par la mer qui est montée bien plus vite que ne l’avaient prédit les scientifiques. Les digues renforcées n’ont pas résisté longtemps.»

C’est dans cette maison, aujourd’hui rayée de la carte, que sa mère a appris qu’elle ne reverrait pas son fiancé, parti quelques jours plus tôt rendre visite à sa famille en Toscane. Sans davantage d’explications, il déménage en Australie, laissant Laure dévastée.

Un mystère que Lisa va essayer de percer en découvrant les agendas de sa mère, en creusant dans les étapes de sa vie depuis sa naissance durant la canicule de 2003, en passant par les différentes catastrophes naturelles qui ont conduit de «l’ère de la pollution sans conscience à l’ère écologique dure».

Un mystère qui va tenir le lecteur en haleine, qui va illustrer les relations difficiles entre mère et fille, et qui va donner au roman une dimension psychologique supplémentaire. D’autant que l’épilogue est aussi habilement construit que le livre lui-même.

Comme l’ont relevé certains membres du jury du Prix Orange du Livre 2019, il n’est somme toute pas si fréquent que les écrivains s’emparent de problématiques actuelles comme le réchauffement climatique. Aude Le Corff relève le pari haut la main.


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L'importun

Première rencontre avec Aude Le Corff et j'ai beaucoup aimé sa plume.

"Ne fréquentez jamais un auteur, il s'emparera de votre vie pour peu qu'elle l'intéresse, et la livrera en pâture à des inconnus. Les écrivains sont des charognards. Mais des charognards fragiles, qui peuvent se laisser dévorer par leurs proies s'il n'y prêtent pas attention et y mettent des sentiments."





L'intrigue m'a elle un peu moins plu. C'est l'histoire d'une femme, enceinte de son deuxième enfant, qui décide de s'installer en province avec sa famille. Seulement, l'ancien propriétaire a garder la clef et revient régulièrement dans sa maison. C'est l'occasion pour la narratrice d’échanger quelques mots avec lui et de se replonger dans ses souvenirs.



Le livre est pourtant très bien écrit et plutôt court (moins de 200 pages mais je me suis un peu ennuyée. Je m'attendais, je pense a quelque chose d'autre, quelque chose de plus dynamique. Je retenterai ma chance avec Les arbres voyagent la nuit, l'autre roman de l'auteur qui attend dans ma PAL.


Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Les arbres voyagent la nuit

Ce premier roman de Aude Le Corff est une vraie pépite, un coup de cœur !

C’est l’histoire de Manon, petite fille de huit ans, déstabilisée par le départ de sa maman quatre mois plus tôt. En rentrant de l’école, elle s’assied dans le jardin, au pied d’un arbre, caresse les chats et parle aux fourmis. Intrigué, Anatole, professeur de français à la retraite la rejoint sous le bouleau, entame un dialogue et, à la lecture du Petit Prince, une complicité va naître et révélera à Anatole, l’ampleur du vide laissé par le départ de la maman de Manon.

Avec Sophie, femme singulière, sœur d’Anaïs la maman de Manon, Pierre le mari qui a sombré dans la dépression, Manon qui rêve de retrouver sa maman, Anatole se trouve embarqué dans un singulier voyage au Maroc à la recherche d’Anaïs.

Je remercie l’auteur pour ce titre bien choisi qui a éveillé ma curiosité et dont la conséquence a été les merveilleux moments que m’ont procuré la lecture de « Les arbres voyagent la nuit ».

À lire !
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Les arbres voyagent la nuit

Manon est une petite fille qui vit seule avec son père depuis que sa mère l'a abandonnée. Le père est complètement dépressif et ne s'occupe plus de sa fille.

Celle-ci traîne souvent dans la cour de son immeuble en-dessous de l'arbre.

Anatole, un vieux professeur de francais, retraité, finit par craquer en la voyant et lui lit chaque jour un passage du "Petit prince".

La petite fille fait vite le lien entre sa solitude et celle du "Petit Prince".

Ces moments sont les plus beaux du livre.

Dans l'immeuble vit aussi Sophie, la soeur très énigmatique d'Anaïs ( la maman de la petite Manon).

Un jour, ils reçoivent des nouvelles de la disparue et ils décident de partir à quatre au Maroc pour la retrouver.

Bonne idée de départ pour le roman mais que de longueurs dans le corps du récit qui manque totalement d'actions et de rebondissements.

Dommage !
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La mer monte

Lisa est une femme de son temps, 2042. Elle est critique face aux progrès technologiques et aux répressions rendus plus faciles, qui agissent au nom de la santé publique et de la sécurité intérieure.

Parfois cependant, elle profite du confort proposé par des robots domestiques. La vie semble facilitée, elle est aussi plus déshumanisée. En toile de fond, le problème des migrants est à la fois de plus en plus critique et de plus en plus occulté.Lisa recherche des contacts plus humains, notamment avec Liam, son voisin, et se préoccupe de sa mère, Laure, qui ne s'est toujours pas remise du départ soudain et inexpliqué de son petit ami, cinquante ans auparavant.



L'auteure invente un monde qui traduit nos inquiétudes d'aujourd'hui tout en le dotant d'avancées technologiques savamment imaginées, offrant quelques caricatures qui ne manquent pas d'humour.



L'histoire du rapprochement de Lisa avec sa mère est touchante, les pages du journal intime de Laure - lues par Lisa -, le rendent poignant. L'auteure nous livre une réflexion sur la difficulté de vivre avec une dépression, que ce soit pour la malade ou l'entourage. J'aurais aimé d'ailleurs que l'histoire nous en dise un peu plus sur cet aspect, au moment du dénouement.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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La mer monte

Je prends enfin le temps de chroniquer La mer monte de Aude Le Corff, reçu grâce aux éditions Stock, que je remercie.

Nous sommes en 2042. Des catastrophes naturelles ont frappé le monde et forcé les dirigeants des pays développés à entamer une transition écologique radicale.

Direction Paris où nous découvrons Lisa. Elle a vécu son enfance auprès d’une mère souvent absente et lunatique, qui tenait avec soin son journal. La fillette, qui le lisait en cachette, a ainsi découvert un épisode douloureux pour sa mère : dans les années 1990, son petit ami est brutalement parti au cœur de l’été, sans un mot. Laure ne l’a jamais revu, et Lisa s’interroge encore.

Sa famille s’est toujours montrée silencieuse au sujet de cet abandon et des bouleversements qui ont suivi.

Que lui a-t-on réellement caché ? Elle décide alors d’enquêter...

La mer monte est un excellent roman que j'ai pris plaisir à lire rapidement et qui m'a transporté dans deux mondes. Différents mais complémentaires.

D'un coté, nous suivons Lisa, en 2042. Ce n'est pas dans si longtemps que ça et pourtant... les choses ont bien changées ! Il fait chaud, horriblement chaud.. la vie est différente et ce n'est pas si difficile à croire à ce monde ultra connecté.

Et puis nous revenons, grâce au journal intime de Laure, dans un monde que je connais bien : les années 1990. Laure et moi avons sensiblement le même age, je me suis donc un peu retrouvé dans certains de ses souvenirs. J'ai trouvé ça très intéressant de passer ainsi du présent au passé. On découvre des secrets de famille, des non-dits, un futur proche qui fait un peu (beaucoup...) froid dans le dos.

Ce premier roman d'Aude Le Corff est une très bonne surprise, je lui mets avec plaisir cinq étoiles :)
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L'importun

Mais pourquoi ai-je mis autant de temps avant de lire ce superbe roman ? Souvent je l'ai pris en mains lors de mes flâneries en librairie, tripoté un peu, hésité avant de le reposer... Peut-être plus tard me disais-je... Heureusement, je me suis décidée. Il faut dire que quelques billets élogieux de la part de blogueuses dont j'apprécie les choix ont fini par me décider. Heureusement, oui. Parce que les plumes qui font à ce point naître l'émotion, ce serait dommage de passer à côté.



Et la plume d'Aude Le Corff m'a touchée au cœur. Sa subtilité m'a emmenée tout doucement vers des territoires enfouis, dans les mystères de l'alchimie des sentiments et des fragilités affectives. Elle a fait vibrer une corde sensible, se nouer ma gorge, couler quelques larmes. Et j'ai refermé ce livre avec une douce sensation d'apaisement.



Tout commence avec une maison. Plus très jeune, à la décoration un peu passée, mais parfaite pour accueillir un couple fuyant la capitale pour s'installer en Bretagne avec leur fille et un nouveau-né. La narratrice, auteure de romans policiers y passe la majeure partie de ses journées et peine à s'approprier ce nouveau territoire où subsistent encore les empreintes de son ancien propriétaire. Ce dernier prend l'habitude de quitter la maison de retraite où il vit à quelques rues de là pour venir passer ses journées dans son ancienne demeure, sans que la jeune femme ne s'y oppose. Peut-être devine-t-elle, avec son instinct d'écrivain que l'histoire du vieil homme pourrait rejoindre la sienne ? Petit à petit, les deux s'apprivoisent jusqu'à libérer une parole trop longtemps étouffée. L'histoire de Guy fait étrangement écho à la relation compliquée de la narratrice avec son propre père. Il semble qu'avant d'entamer une nouvelle vie, cette maison ait besoin d'expurger le passé pour que ses habitants, anciens et nouveaux puissent repartir sur des bases apaisées.



La rencontre est belle entre ce vieil homme, handicapé par des sentiments enfouis sous le poids de son histoire familiale traversée par la grande Histoire et cette jeune femme pleine de questions sans réponses. Ils se tendent l'un et l'autre un miroir qui leur renvoie leurs failles et leur offre les éléments de compréhension qui leur manquaient jusque-là. Elle pour construire sa vie avec une nouvelle sérénité, lui pour la terminer un peu plus en paix avec lui-même.



"Les mots nous libéreront-ils ?" s'interroge la narratrice. En tout cas, ils sont plus que nécessaires comme le démontre l'auteure avec beaucoup de finesse. Ils soignent, ils aident à construire, ils permettent la transmission. Ils sont la vie.



Avec L'importun, Aude Le Corff nous offre un magnifique voyage dans les tréfonds de l'âme humaine, et un joli concentré d'émotions. Subtil et touchant.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les arbres voyagent la nuit

C’est un premier roman qui vous fera voyager de Nantes à Larache au Maroc, et vous rencontrerez quatre personnes attachantes que la vie n’a pas épargnée, de la petite Manon du haut de ses 8 ans, sa maman est partie sans donner de nouvelle la laissant à Pierre son père qui sombre, la tante Sophie, singulière et en pleine reconstruction, et un grand-père d’adoption Anatole, un professeur à la retraite qui entrera dans la vie de Manon en lui faisant la lecture du Petit Prince.

C’est un vrai voyage géographique mais aussi un voyage intérieur, beaucoup d’humanité, l’auteur aborde des sujets essentiels comme l’abandon, les relations de couple, la différence, la vieillesse, …ce n’est jamais larmoyant, et de suivre toute cette belle équipe dans leur quête et découverte de soi a été un réel plaisir de lectrice.

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La mer monte

Nous sommes en 2042 ; il es difficile de respirer, les drones sont partout, les robots envahissent le quotidien et il fait chaud. Tout cela est malheureusement bien crédible.

Lisa, trentenaire, vit dans cette époque oppressante. Ses relations avec sa mère sont tendues. Celle-ci n'a jamais réussi à se remettre de la disparition sans explication de son premier amour. Lilas a besoin de comprendre pourquoi.

L'ambiance, un chouia angoissante, est bien rendue, les flash back dans les années 70 aussi. La fin est toutefois assez prévisible.

C'est néanmoins une lecture agréable servie par un écriture simple.

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L'importun

Le titre le nomme ainsi, mais au fait, est-il si importun ce vieux monsieur qui s'échappe de sa maison de retraite pour revenir dans son ancienne maison où se sont installés la narratrice et sa famille ?



On entre très facilement dans ce livre et on y croit. Une amie pourrait nous raconter cela, elle va au cinéma, s'occupe de ses enfants, suit l'affaire Pistorius à la télévision. mais par l'intermédiaire des conversations avec l'ancien propriétaire qu'elle apprivoise peu à peu et avec qui elle retrouve sa propre histoire, des sujets importants sont abordés : les manquements affectifs dans l'enfance impossibles à surmonter, les traumatismes des enfants de résistants pendant la guerre, le réconfort à trouver dans les choses simples.



Sans mièvrerie et sans facilité, ce court roman d'a peine 200 pages est une lecture facile, mais qu'on aurait tort de négliger d'une nouvelle voix de la littérature française, qu'on avait connu par son brillant blog Aude Nectar.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les arbres voyagent la nuit

L’originalité de La mer monte, m’a dirigée vers cet autre roman de l’auteur. Celui-ci est gentillet avec des éléments du déjà vu. L’amitié d’un prof de français à la retraite avec une petite fille triste qui vit avec son père dépressif parce que sa femme s’est fait la malle. Y vit dans le même immeuble également la tante de Manon au physique étrange. Bien sûr, c’est la lecture du petit prince qui...
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L'importun

J'ai été agréablement surprise par l'écriture d'Aude le Corff , j'ai apprécié sa sensibilité ,les thèmes abordés

L'auteur nous raconte l'histoire d'une jeune femme enceinte de son deuxième enfant qui quitte Paris pour une ville dont elle ne citera jamais le nom , une maison en périphérie d'une ville portuaire , j'ai bien aimé ce petit mystère .

Le récit est celui d'une rencontre entre la nouvelle propriétaire de la maison , qui a arrêté de travailler pour se consacrer à sa passion l'écriture et l'ancien propriétaire , vieil homme bougon qui commence à perdre la tête et est placé par ses deux filles en maison médicalisée non loin de son ancienne maison . Vieil homme qui va commencer des visites intempestives, se comportant comme si c'était encore sa maison. Au début de ces rencontres forcées , il est impoli , n'adresse pas à un mot à celle qu'il prend pour une usurpatrice .Contre toute attente et c'est le cas de le dire , ces deux là vont s'apprivoiser , lui l'ours mal léché va finir par baisser sa garde , se laisser aller à des confidences de plus en plus touchantes .

Des confidences où pour la première fois de sa vie , Guy va enfin arriver à se dévoiler , à écouter aussi , ce qu'il a été incapable de faire toute sa vie , une réelle amitié va naître entre les deux .

Tous les deux vont évoquer leur père, les blessures inguérissables de leur enfance , un père résistant qui a été torturé à mort pour Guy , un père qui n'a pas reçu d'amour et qui sera incapable d'en donner à sa fille pour la jeune femme .

Chassés croisés de confidences qui restent dans la retenue , évocations de souvenirs que Guy n'a jamais pu partager avec sa famille , sa femme a fini par le quitter , ses filles lui parlent à peine , il a fini par provoquer ce qu'il redoutait le plus , le départ des êtres qui lui étaient chers , enfermé dans une douleur , une angoisse terrible due au drame irréparable vécu dans son enfance , l'arrestation de son père résistant par la Gestapo , plus tard il va découvrir que son père a été atrocement torturé et c'est le début d'une enquête impossible , une obsession qui va prendre toute la place , une quête qu'il ne veut pas partager pour ne pas ajouter du chagrin à celui de sa mère .

Chose que nous faisons souvent pour ne pas faire souffrir nos proches , faire semblant d'oublier .

Vous l'avez compris j'ai beaucoup aimé ce livre , découvrir cette plume sensible , nuancée .

Ce roman fait partie du prix du deuxième roman et je dois dire que la qualité des lectures m'enchante .

Cette critique est une version légèrement modifiée de la première mise en ligne il y a quelques jours .







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Les arbres voyagent la nuit

Les arbres voyagent la nuit , titre très poétique.

Deuxième livre d'Aude Le Corff que je lis , comme l'auteur fait partie des auteurs du Prix Horizon 2016 , prix du deuxième roman , c'est donc par le deuxième roman de l'auteur que j'ai commencé ma découverte de cette romancière .

En milieu de lecture , j'ai eu un léger doute , non ce livre m'était pas pour moi , et puis petit miracle , j'ai ressenti le charme qui se dégage de ces pages , j'ai hésité pour le nombre d'étoiles et j'ai finalement décider de mettre 3 étoiles .

Petite parenthèse , je trouve que c'est très difficile de noter un livre , c'est un peu réducteur , parfois je change d'avis au fil du temps , où je ne sais pas toujours expliquer pourquoi j'ai noté un livre de cette façon .

Fin de la parenthèse...

Donc ce livre c'est l'histoire d'une rencontre entre une petite fille de 8 ans Manon qui vit une situation difficile chez elle , elle se réfugie dans le jardin de la résidence où elle habite et parle aux chats et aux arbres , ce comportement ne va pas échapper à son vieux voisin Anatole , lui qui a une vie sociale nulle , une vie où il n'y a aucune fantaisie , rien n'est laissé au hasard .

Et puis cette rencontre improbable va réunir ces deux êtres , l'enfant et le retraité qui n'attend plus rien vont s'apprivoiser , ils se rendent compte de la richesse de leur différence , de ce que cette différence leur apporte l'un à l'autre .

J'ai beaucoup aimé le passage sur la tante de Manon , Sophie , je n'en parle pas trop pour ne rien dévoiler , ceux qui ont lu ce livre me comprendront .

C'est un premier roman et il a les maladresses de celui - ci , il manque un peu de profondeur aux personnages mais comme je le disais plus haut il y a tout de même une magie de l'écriture , c'est une lecture doudou .

Décidément cette année Prix Horizon me permet de faire de superbes découvertes .

Bonne lecture .
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La mer monte

« La mer monte » est un roman à deux voix. Alternativement, on suit le quotidien de Lisa, la fille et la vie de Laure, sa mère à différentes époques. Ces deux femmes vivent en 2042 dans un futur à la fois proche et lointain. Beaucoup de choses n’ont pas changés mais certaines ont évolué pour notre confort ou pour notre survie. Pour se faciliter la vie, un grand nombre d’objets et de systèmes ont été inventés. Il n’est donc pas rare de croiser un animal virtuel, des poupées plus vraies que nature ou des tas de drones dans le ciel. Mais aussi, pour faire suite aux catastrophes naturelles, les êtres humains ont dû s’adapter. Ainsi, des dispositifs ont été mis en place afin d’améliorer le rapport des Hommes à l’environnement.



Dans ce nouveau monde, Lisa s’interroge sur sa mère. Elle cherche dans son passé quelles seraient les raisons de son angoisse permanente. Grâce au journal tenu par Laure il y 30 ans, le lecteur découvre au fur et à mesure, l’histoire d’amour qui se cache derrière ce mystère. Le scénario parfaitement maîtrisé va l’entrainer dans une enquête captivante au dénouement plein de surprises.



On assiste à un roman d’anticipation pour adultes, genre assez souvent réservé aux livres jeunesse. Cela permet de traiter des thèmes inquiétants de notre époque, en projetant les répercussions sur notre futur. Le monde tel que l’imagine l’autrice se révèle crédible et angoissant lorsque l’on analyse la manière dont évolue notre société. Aude Le Corff réussit un livre sur l’écologie et le développement durable, qui n’est jamais accusateur. Elle extrapole seulement le réel pour nous mettre en face de nos décisions. Cette vision de demain, guidée par une quête de vérité passionnante, constitue une œuvre efficace et nécessaire. Quand une lecture divertissante devient intelligente, on en redemande !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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La mer monte

"Peu de personnes nous aiment profondément dans une vie. Quand elles meurent, l'amour qu'elles nous portent, si précieux, disparaît avec elles".



Quand on aborde le thème de la transmission, forcément, on pense à la famille, à l'intime. Aux relations toxiques qui perturbent des vies entières. Matière en or pour les romanciers. Cependant, ces dernières années, l'actualité nous parle aussi de transmission à l'échelle de la planète. Quel monde allons-nous laisser aux générations futures ? Une question qui taraude Aude Le Corff depuis très longtemps et qui lui permet ici de renouveler le thème tout en lui donnant un relief singulier, grâce à cette double dimension.



Pour cela, elle nous transporte en 2042. Une date qui semble à la fois lointaine et si proche. 2042, c'est après-demain. Son héroïne, Lisa est assez solitaire et toujours perturbée par sa relation compliquée avec sa mère, Laure, dont elle cherche à comprendre les failles. Il s'est visiblement passé quelque chose dans les années 90, une histoire d'amour qui a mal tourné et laissé des traces. Mais depuis, le monde a changé. Les catastrophes annoncées ont bien eu lieu. Le dérèglement climatique a fini par toucher de façon dramatique l'un des états les plus sceptiques et une prise de conscience a enfin eu lieu pour tenter de limiter les dégâts. Les températures sont montées quand même. La mer aussi. Certains bouts de terre ont été submergés, comme l'île de Ré où Lisa passait ses vacances, enfant, chez ses grands-parents. A Paris, en 2042, on gère la chaleur avec des systèmes sophistiqués de brumisateurs dans les lieux publics, le métro, les appartements, on compte sur la végétalisation de tous les bâtiments, autant pour rafraichir que pour se nourrir grâce aux espaces dédiés aux cultures potagères et fruitières. Les vêtements sont thermorégulateurs, hommes et femmes ont adopté la tunique et les sandales, comme les romains de l'Antiquité... Et Lisa est le produit de ces deux évolutions. Celle de sa sphère intime, de la douleur qui brouille sa relation avec sa mère, et celle de l'environnement au sens large qui influe sur sa personnalité et son comportement.



En 2042, les appartements sont connectés, l'assistance et la surveillance sont permanentes. Pour le bien des individus, a priori. L'univers que met en place Aude Le Corff est vraiment très bien dessiné, à partir de progrès technologiques dont les prémices sont déjà connues de nos jours et dont il suffit d'imaginer les développements à un rythme toujours plus rapide. Certaines choses font sourire, d'autres peuvent inquiéter mais l'ambiance n'est jamais anxiogène. On devine que la prise de conscience des menaces environnementales a obligé à des mesures drastiques et que les nations développées et les plus aisés tirent leur épingle du jeu tandis que les autres... Même si le propos n'est pas vraiment politique, la conscience citoyenne n'est pas absente. Et tandis que Lisa enquête toujours sur les circonstances du drame qui a plongé sa mère dans les affres d'une dépression dont elle ne s'est jamais vraiment débarrassée, les allers-retours entre passé et futur (pour le lecteur) teintent le récit d'une certaine nostalgie, comme si l'auteure voulait alerter sur ce que nous pourrions regretter, un jour, au milieu de ces avancées technologiques qui sauvent (vieillesse et maladies sont en train de perdre la bataille) mais au prix de contraintes parfois liberticides.



"On n'est jamais satisfait de son époque" se moque Laure face aux atermoiements de Lisa. Pourtant, un fil les relie. Celui des mots. Laure était bibliothécaire, Lisa libraire avant que la livraison par drones et la dématérialisation à outrance ne réduisent drastiquement cette activité. Les mots, Laure les a posés dans un journal intime dont Lisa a lu des bribes en cachette. Ce sont eux qui véhiculent cette nostalgie, à travers les livres papier dont Lisa ne peut se passer.



Vous l'aurez compris, Aude Le Corff réussit, par ce décalage temporel, à installer une atmosphère singulière qui donne à la narration une dimension particulière sans jamais lui ôter son caractère addictif. On veut connaitre le fin mot de l'histoire. Pourtant, ce qui trotte dans la tête en refermant ce roman c'est l'idée qu'entre passé et futur, il y a le présent. Et que c'est de lui (et de nous) que dépend la suite.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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