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Critiques de Aude Le Corff (98)
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Les arbres voyagent la nuit

Point n'est besoin d'inspiration, pourrait-on dire malheureusement de nos jours, pour écrire un tel roman. Si ce n'était cette mère qui abandonne sa fille de 8 ans sans un mot d'explication, sans perspective, l'histoire pourrait être d'une grande banalité. On connaît trop de ces couples qui ne résistent pas à l'érosion du temps et que plus aucun interdit, plus aucune valeur ne retiennent de se défaire.



La petite Manon a huit ans quand elle est livrée à son père, Pierre, qui, accaparé par son travail, n'a rien vu venir. Il n'a su ni décrypter ni mesurer l'amplitude de la dépression d'Anaïs, son épouse. Abasourdi par son départ, désarmé et finalement d'une grande fragilité, il s'étiole honteusement. Au point de ne plus s'occuper de sa fille.



Anatole, le voisin du dessus, vieux professeur de lettre à la retraite, sera sa bouée de sauvetage. Aude Le Corff nous verse alors dans un roman au langage simple et moderne, entre innocence et maturité, ballotté entre les mots d'humour du langage enfantin de Manon et la pondération cultivée d'Anatole.



Le lecteur glane au passage quelques références culturelles qui fusent en sagesse compensatrice de la lâcheté mille fois condamnable des parents. L'expression d'une pauvre philosophie bien en peine de consoler Manon. Le Petit Prince de Saint-exupéry, dont elle fait connaissance dans la bouche d'Anatole, est seul sur sa planète lui aussi, en proie à ses propres interrogations sur le monde des adultes. Elles partent vers les étoiles, sans jamais rapporter de réponse.



Jusqu'au jour où une lettre, enfin, donne un signe de vie de la part d'Anaïs. Les feux éteints se rallument soudainement. Pierre entraîne alors tout le monde, Manon, Anatole et la tante Sophie, dans le voyage des retrouvailles vers le Maroc. C'est ce qu'il croit en tout cas, sans connaître précisément sa destination finale.

Ce voyage décidé dans l'instant, sans la moindre préparation, est un long périple ensoleillé d'un fol espoir, assombri de temps à autre par l'incertitude, le doute. Des anecdotes font divergence parfois, de la part d'Anatole qui évoque des souvenirs de jeunesse et provoque quelque détour.



On s'enflamme avec Pierre qui se découvre amoureux plus que jamais. On souffre avec Anatole dont le grand âge nous dresse un tableau apocalyptique de la vieillesse. On reste déconcerté par le curieux parcours de vie de Sophie. Mais surtout on tombe sous le charme de Manon qui ne quitte pas le foulard de sa maman avec le fol espoir de se jeter dans ses bras.



On aime l'épilogue. Les histoires de rupture se terminent rarement avec une telle originalité.

On ne voit bien qu'avec le cœur.

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Les arbres voyagent la nuit

Que dire de plus que tout ce qui précède.

Un premier et court roman qui nous touche, le désarroi de cette petite fille, quand l'absence et le manque d'une maman creuse un vide, un gouffre alors oui, elle peut parler aux fourmis, aux chats, rester des heures sous un arbre, à espérer un retour.

Puis, une main se tend, un professeur de littérature en retraite qui lui fait la lecture du Petit Prince, et soudain, c'est également pour lui, un conte qui s'éveille.

Pierre, le papa sombre d'une dépression sans fond, Sophie la tante, elle aussi, nous révèle un mal qu'elle a du combattre pour pouvoir enfin s'assumer en totalité.

Quatre personnages qui décident de partir vers celle qui sera la clé d'un remède pour Pierre et sa fille. Le voyage sera également une façon à Anatole de se réveiller de son train-train pépère de retraité engoncé dans son fauteuil voltaire. Mais que ferait pas Anatole pour cette petite fille qui demande une seule chose, une seule rose lui manque, et c'est ensemble qu'il vous a sa recherche.

Très tendre, doux et touchant... quand des solitudes se rencontrent ensemble ils peuvent traverser la France, l'Espagne et le Maroc qu'importe ... rien ne les arrête, par amour tout simplement.
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La mer monte

D'un côté on a un souci écologique : la mer monte

D'un autre, on a un souci psychologique : la mère déprime.

Et au milieu il y a la fille qui tente de vivre dans un présent où le souci de la planète a transformé le quotidien.

Et au milieu il y a une fille qui tente de déchiffrer le passé secret de sa mère.



Parce que la mère, dans le lointain XXème siècle a été amoureuse. Mais du jour au lendemain, très mystérieusement, toute communication a été coupée avec son amoureux. De là a germé une dépression dure, qui revient dans sa vie comme une vague insistante. Alors la fille veut comprendre. Pour expliquer les comportements de sa mère. Sa tristesse, ses absences.

Je n'ai pas vraiment accroché avec ce thème, ce n'est pour moi pas l'atout de ce roman. J'ai toujours envie, quand je croise des personnages qui s'engluent dans leur malheur, de leur dire de se bouger, de les secouer, plutôt que de m'apitoyer sur leur sort.



En revanche, je salue l'imagination de l'auteure qui a vraiment repensé complètement la façon de vivre sur une planète déjà un peu malade.

Je salue aussi la délicatesse avec laquelle elle délivre le message "faites attention à la terre", car elle ne nous envoie pas en frontal les 10 Commandements du consommateur responsable. Je vous garantis que si cela avait été le cas, je n'aurais pas fini le roman.

Au contraire, elle imagine vraiment demain et c'est fascinant : les lentilles qui permettent de voir la nuit qui rendent les lampadaires inutiles ; les arbres lumineux ; les animaux "augmentés" qui ont un pelage rafraîchissant, idéal en cas de canicule ; les drones surveillants qui rappliquent en cas d'augmentation soudaine du rythme cardiaque....Et je vous laisse découvrir les autres en lisant ce roman.



Car oui, je recommande de le lire.

On dit que les scientifiques qui ont organisé le voyage vers la lune se sont inspirés de Jules Verne ; eh bien je recommande aux chercheurs actuels de mettre en pratique certaines innovations proposées dans ce livre.









Vous avez là les deux principaux thèmes de ce roman.
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Les arbres voyagent la nuit

Nouveau coup de coeur pour un roman de Aude LE CORFF, son 1er roman en réalité : "Les arbres voyagent la nuit". Mon échappée belle à vélo de la semaine dernière se justifiait donc largement !!!



La plume de cette écrivaine, je l'ai découverte très récemment avec : "L'importun", son 2ème roman qui m'a totalement bouleversée.



Je vous raconte :



Après l'école, Manon, une petite fille, a récemment pris l'habitude de se plonger dans la lecture d'un livre sous un arbre du jardin public, voisin de son immeuble. Elle y trouve de nouveaux repères avec ses amis, les chats et les fourmis. Manon interpelle Anatole, ce vieil homme qui habite le même immeuble, au 1er étage, et qui l'aperçoit chaque jour, sous son saule. Lui-même est passionné de littérature, il était professeur de français lorsqu'il était en activité. Alors, un soir, il décide de franchir le pas et de partir la rejoindre avec un livre : Le Petit Prince de Saint-Exupéry. De cette rencontre, vont naître de nouvelles relations de voisinage, avec Sophie, la tante de Manon, qui vit au 3ème, et puis avec Pierre, le père de Manon. Tous ensemble, il vont mettre sur pied un projet totalement fou...



Je ne vais pas tergiverser, ce roman est tout simplement magnifique comme d'autres l'ont dit avant moi... Sabine Faulmeyer, Blablamania, Eliane Convert, Gaby, Melly...



C'est d'abord un petit concentré d'interculturalité. Tout y est, des êtres meurtris par l'absence de l'être aimé, une mère pour Manon, une épouse pour Pierre, une soeur pour Sophie, mais aussi un vieil homme qui vit seul, en lutte contre son corps qui s'affaiblit et le regard des gens qui le classent irrémédiablement dans la catégorie des vieux.



"Les gens, le considérant diminué à tout niveau, ont l'horrible manie de lui parler comme s'il était sénile. Tous les vieux sont sourds, dans leur esprit. Pourtant, à part quelques acouphènes qui vont et viennent, il n'a aucun problème auditif. Dans ses mauvais jours, il lui arrive de ne pas répondre quand on le traite comme un arriéré. Il laisse l'énergumène se démener dans le vide, pour finir par lui demander d'une voix posée d'arrêter de crier, on n'est pas dans un asile psychiatrique, enfin." P. 110



Il y a aussi le chemin de la résilience, cet itinéraire que chacun parcourt pour surmonter les épreuves de la vie et qui donne de l'espoir. Alors que chaque personnage essaie de surmonter seul la souffrance qui l'obsède, Aude LE CORFF va avoir la formidable idée de permettre la rencontre de tous ces individus, singuliers, pour se lancer dans une aventure collective, totalement imprévisible et ô combien salvatrice. Les êtres humains sont surprenants...



"On ne peut jurer de rien avec les gens, même ceux que l'on croit connaître le mieux." P. 244



Mais il y encore ce rapport au passé, à la mémoire des êtres chers, aux souvenirs...



"- Dans les moments de nostalgie, je m'immerge dans ces petites choses du passé, c'est tout ce qu'il me reste d'eux.

- Moi aussi, j'ai un tiroir avec des souvenirs très importants que je regarde souvent.

Ils fixent un instant le vide, chacun perdu dans un monde qu'il aimerait retrouver." P. 40



Et puis il y a aussi la littérature comme toile de fond. Impossible de ne pas fondre sur cette passion et les bienfaits des livres bien sûr !



Et puis il y a encore une multitude de parenthèses faites par l'écrivaine sur autant de sujets qui pourraient devenir à eux-seuls l'objet d'un nouveau roman. J'ai été particulièrement séduite par celle dédiée à la Cathédrale de Cordoue, p. 223, site que j'ai eu le plaisir de visiter il y a quelques années. En quelques lignes, elle retrace le passé de ce monument grandiose qui, au fil des siècles, est passé d'un lieu de culte musulman à un lieu de prière catholique tout en gardant les traces de son histoire.



Ce que j'aime enfin chez Aude LE CORFF, c'est sa capacité à induire de nouvelles lectures. Avec "L'importun", j'avais tiré le fil d'anecdotes relatives à l'histoire de Jeanne HEON-CANONNE et poursuivi avec "Les Hommes Blessés à Mort Crient", ce très beau témoignage préfacé par Albert CAMUS.



Avec "Les arbres voyagent la nuit", je crois que le moment est venu de lire "Miracle de la rose", cette autobiographie de Jean GENET. Là, pas besoin de me le procurer... depuis ma visite de l'Abbaye de Fontevraud, il repose sur l'étagère de ma bibliothèque sans avoir jamais trouvé l'opportunité d'en émerger. Désormais, il y rayonne !



Le 15 décembre dernier, je disais de "L'importun" qu'il faisait "partie de ces romans inclassables". "Les arbres voyagent la nuit" le sont également.



A voir quelle énergie met leur auteure à lutter contre les clichés et autres stéréotypes, quel plus cadeau lui faire que de ne pas classer ses romans dans une quelconque catégorie dans laquelle ils seraient à coup sûr étriqués !
Lien : http://k6.re/IABoN
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Les arbres voyagent la nuit

Ce joli roman est un véritable coup de cœur.

Manon, une petite fille de huit ans, abandonnée par sa mère, délaissée par son père inconsolable, se lie d'amitié avec Anatole, son voisin, professeur de français à la retraite qui lui fait découvrir "le petit prince". Bouleversant la vie du vieil homme solitaire.

L'arrivée de lettres de la maman, entraine Manon, son papa, sa tante et Anatole dans un périple en voiture jusqu'au Maroc, traversant la France et l'Espagne.

Des personnages attachants, un style plein de délicatesse.
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Les arbres voyagent la nuit

Il était une fois cinq personnages : quatre bien réels, de trois générations différentes, et un autre, une absente sans qui les quatre autres ne se trouveraient pas un jour réunis. Tout ça parce qu’un jour une petite fille qui parlait aux chats et aux fourmis donna envie à un professeur de français retraité et un peu bourru de sortir de son mutisme.



Manon ne cherchait pourtant pas à attirer l’attention. Elle voulait seulement que sa mère revienne. Qu’elle ne l’ait pas abandonnée pour toujours. Car elle a besoin d’elle, comme en a aussi besoin ce père à la dérive qui ne se lave plus, boit de la bière toute la journée et guette tout message éventuel de celle qui est partie. En vain.



Manon était triste, mais elle se disait que si elle caressait le dos des chats de la bonne manière et un nombre adéquat de fois, sa mère finirait bien par rentrer à la maison. Et le vieil Anatole qui se croyait revenu de tout et surtout pas prêt à créer des liens avec son entourage devient pour elle l’aviateur qui dessinait des moutons alors qu’elle se sentait proche du Petit prince. Car, soir après soir, il s’asseoit près d’elle, sur son banc, afin de lui lire le plus connu et le plus universel d’Antoine de Saint-Exupéry. Ce qui ne fait pas nécessairement le bonheur de Sophie, la tante de Manon, voisine d’immeuble elle aussi, qui a à l’œil le vieil homme dont elle ne comprend pas vraiment les motivations jusqu’à ce qu’il lui dise qu’il trouve en Manon l’enfant abandonné par son père qu’il a été.



Tandis que l’aîné et la benjamine s’apprivoisent au point d’en devenir presque inséparables, Pierre, le père de Manon, continue de sombrer, ne remarquant rien de ce qui n’est pas son propre chagrin. Jusqu’à ce qu’arrivent du Maroc deux lettres d’Anaïs, l’une adressée à son mari, l’autre à sa fille et que Pierre considèrent celles-ci un appel, ce qui le poussera, du jour au lendemain, à quitter Nantes en compagnie des trois autres, afin de retrouver cette femme qui est partie sur ce qu’ils croient être un coup de tête.



Construit à partir de scènes entre deux personnages à la fois, qui s’imbriquent les unes dans les autres pour nous livrer un ensemble lumineux malgré ses zones d’ombre, le roman d’Aude Le Corff est vibrant, tendre et terriblement émouvant. Notamment parce qu’il réunit des personnages attachants et propose des rencontres improbables qui n’en deviennent que plus fortes parce qu’elles surviennent. Et aussi à cause des interventions littéraires d’Anatole, toujours à propos, lesquelles mettent entre autres en lumière un poète méconnu, un écrivain enterré au Maroc et Saint-Exupéry.



Qui en lira les premières pages ne pourra plus quitter Les arbres voyagent la nuit tant il sera tout de suite séduit par Manon et tant il aura envie d’en savoir plus sur Anatole. Et plus il avancera dans sa lecture, plus il sera captivé par l’écriture efficace de l’auteur qui, en peu de mots, touche au but : nous toucher.



Il me reste tout de même un souhait à formuler : puisse Aude Le Corff continuer à écrire et ne soit pas celle d’un seul roman, aussi réussi soit-il.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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La mer monte

Paris, 2042.

Lisa vit dans la capitale française qui a subi le réchauffement climatique et l'évolution technologique ; entre chaleur et drones qui surveillent les faits et gestes, Lisa tente de remonter dans le passé de sa mère Laure pour comprendre son histoire familiale par le biais du journal intime que celle-ci tenait dans les années 90.

Quel événement a déclenché la tristesse que Laure n'a jamais réussi à surmonter, n'y a -t-il pas un secret derrière tout cela ?

On alterne entre le passé de Laure et le "présent" en 2042 de Lisa.

Ce doux mélange d'une société futuriste emprûnt d'une catastrophe écologique annoncée, associée à une technologie qui ne cesse d'évoluer, et d'un passé vécu comme un traumatisme donne ce roman extrêmement original et bien écrit.

Clin d'oeil à Julien du blog La bibliothèque de Juju qui a mis ce joli roman dans mes mains.
Lien : http://etlemondedesosso.cana..
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La mer monte

Nous sommes en 2042. Une succession de catastrophes naturelles a fait rentrer le monde dans une ère d'écologie dure. Imaginez un monde de voitures autonomes, de robots, de drones qui sillonnent le ciel, de logements connectés, d'hologrammes... Une civilisation où les livres sont remplacés par des lectures projetées par les lentilles, où les voyages ne sont que virtuels car la plupart des continents de l'ancien monde sont devenus inhabitables, où la colonisation de Mars est devenue la seule issue pour la survie des humains... Ce nouveau monde comporte des avancées qui peuvent faire rêver car le cancer est vaincu, les signes du vieillissement sont effacés par la thérapie génique mais tous ces progrès s'accompagnent de telles dérives et d'une telle privation de liberté que cette vie est loin d'être parfaite.



Lisa, née lors de la canicule de 2003, a vu le monde se transformer après la dévastation de New-York par un ouragan en 2022. Dans ce nouveau monde où il faut moins consommer Lisa construit des fermes verticales. Lisa entretient une relation compliquée avec sa mère Laure qui souffre de mélancolie depuis ses dix-huit ans. Quand Lisa était petite Laure disparaissait parfois sans explication ou rabrouait son enfant. Lisa n'a pas reçu d'amour de sa mère qui elle-même avait manqué de l'attention de sa propre mère. A l'adolescence Lisa a lu le journal de sa mère et a découvert que Laure a vécu une rupture amoureuse à la fin du lycée dans des circonstances très particulières.



Ce roman est constitué de l'alternance de l'histoire de Lisa en 2042 et de celle de sa mère qu'on découvre grâce aux extraits de son journal dans lequel elle s'adressait à Thomas qui l'avait abandonnée à la fin du lycée.



J'ai aimé le principe de ce double récit qui fait alterner l'histoire de Lisa en 2042 et celle de sa mère Laure dans les années 90, histoire de deux femmes évoluant dans deux mondes au contraste intéressant. L'intrigue constituée de secrets de famille est joliment menée et émouvante, les personnages sont très attachants et le dénouement surprenant, j'ai craint à un moment d'avoir deviné le secret de Laure mais je m'étais fort heureusement trompée et j'ai pu ainsi apprécier le récit jusqu'à sa dernière ligne.

Le monde imaginé par Aude Le Corff en 2042 est parfois drôle mais le plus souvent effrayant d'autant plus que tout parait plausible dans ce que l'auteure décrit, pratiquement tout peut arriver dans un avenir assez proche. J'ai aimé que ce texte pour lequel on sent que l'auteure s'est beaucoup documentée décrive un monde futuriste certes incongru mais pas complètement improbable, le dosage d’imaginaire m'a parfaitement convenu car je n'aime pas particulièrement les romans d’anticipation. Ce récit constitue une sorte d'alerte d'une auteure qui s'interroge sur notre avenir et nous fait partager ses inquiétudes pour l'environnement sans pour autant écrire un texte militant ou moralisateur.

Aude Le Corff a adopté une construction habile pour traiter un sujet assez rarement évoqué en littérature. Un roman nécessaire très réussi qui me donne envie de découvrir les précédents titres de cette auteure.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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La mer monte

Coup de cœur pour ce roman d’anticipation, post apocalyptique, que j’ai dévoré en 24h! Je ne pouvais plus le lâcher! La réflexion sur un futur qui n’est pas si loin est assez flippante…



Le roman se présente sous la forme d’un roman choral et alterne deux voix narratives : celle de Lisa, la fille, en 2042, et celle de Laure, la mère, dans les années 90.



Suite au réchauffement climatique, le monde tel qu’on le connaît a diamétralement changé. La technologie a pris le contrôle pour sauver la planète et les humains. Les drones sont omniprésents et Lisa se sent étouffée par cette nouvelle vie. Les livres papier sont bannis (pas écologique) et la cigarette est interdite.



En parallèle de cette histoire, l’autrice décrit le portrait d’une mère blessée par une histoire d’amour adolescente. Lisa mène l’enquête sur le passé secret de sa mère.



Ces deux thèmes s’entremêlent parfaitement. D’un côté, on est happé par ce futur tellement proche et réel. Et d’un autre côté, à travers l’enquête sur la vie de Laure, on replonge dans les années 90, la liberté. Cela en fait un roman singulier qui devrait vous tenir en haleine et vous dépayser. A tous les fans de dystopie, roman d’anticipation ou post apocalyptique, n’hésitez plus, lisez-le!
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Les arbres voyagent la nuit

Je ne me permettrais pas de le noter, car je ne l'ai pas lu en entier. Depuis quelques années, réalisant que je ne lirai pas tous les livres que j'aimerais, je n'hésite plus à lâcher un livre qui m'ennuie. Et je m'ennuyais. L'histoire semble mignonne, destinée à nous émouvoir, peut être à nous instruire sur la psychologie infantile...Mais aucun enfant ne parle comme cette petite fille, et le parallèle avec "Le petit prince", là, non c'est trop. Déjà vu, déjà lu, trop entendu.
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Les arbres voyagent la nuit



Il y a beaucoup d'émotions à vivre dans ce petit récit d'Aude le Corff, avec en filigrane le Petit Prince de St Saint-Exupéry. Ce livre nous dit les choses essentielles, de celles que l'on ne peut voir, un paradoxe ! ni pour Anatole ni pour Manon, les mots les ont noués l'un à l'autre, d'une façon tout aussi profonde que les liens du sang.



Anatole à 80 ans, un peu grincheux, n'a plus rien à donner, rien à cacher ou peut être sa solitude, il a seulement cette envie d'exister pour cette petite crevette de 8 ans qui ne s'étonne de rien, prête à tout entendre ou à tout comprendre alors que sa maman est partie sans un mot pour elle.



Anatole le " tamalou" de nos paysages citadins porte cependant en lui une lueur, celle des livres, et le plus beau pour un enfant, Le petit Prince, à 8 ans nous voulons tous devenir le petit prince de quelqu'un à commencer par le renard, Anatole a les yeux humides qui brillent quand il lit le livre, Manon écoute c'est son cœur qui parle, Anatole parle de l'invisible, " Comme il est profond, ce mystère de l'Invisible ! "



Les Arbres Voyagent la Nuit est un livre sur les mots, ceux que l'on attend, ceux qui vous manquent, ceux qui vous font rêver et de nouveau revivre, ceux qui sont là coincés par la timidité le doute ou l'invisible : " ça brûle, mais avec les mots, le feu devient braise, la douleur douceur."

.

C'est la main d'Anatole qui va par les yeux de Manon, tisser avec Sophie ses premiers mots de tendresse, puis insinuer que tout est possible même pour Sophie, mal parfois dans sa peau neuve, retrouver sa Sœur Anaïs.



Le dernier à comprendre sera Pierre comme réveillé d'un long cauchemar, après l'ascension de la dune du Pilat le défi de renouer avec la maman de Manon redevient possible...

Un roman sur le pouvoir des mots et sur l'empathie.

Une plume de l'enfance et de la recherche de son identité, pleine de frémissements pour le mal être des autres.

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La mer monte

J'ai plutôt bien aimé même si toutes les facettes de ce livre ne m'ont pas autant intéressé.

Il y a un côté anticipation qui est bien fichu : nous sommes en 2042, le réchauffement s'est aggravé, les cigales chantent à Paris, les continents plus au sud sont quasi inhabitables. Les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes et les ouragans de plus en plus violents. Il a fallu que l'un d'eux détruise New York pour que le monde politique se sorte enfin les doigts du ***, pour parler poliment.

Les réfugiés climatiques ont afflué. Les côtes ont reculé. Les frontières ont été fermées. Les techno-écologistes ont pris le pouvoir. Dans le contexte, c'est ce qu'il y avait de mieux : on survit donc en se mettant enfin aux énergies renouvelables, en blanchissant les toits et les murs (albedo), en construisant des tours autonomes avec des jardins verticaux sur les façades, etc. Les dérives autoritaires (reconnaissance faciale, ...) sont venues subrepticement mais si on voulait faire la transition en douceur, il aurait fallu la commencer avant. C'est le côté Black Mirror carrément flippant : la réalité virtuelle, les lentilles connectées qui diffusent de la pub ou alertent si on mange trop de sucre, les drones de surveillance, les androïdes ...

Le côté qui m'intéresse moins est l'histoire un peu gnan-gnan de la mère qui ne s'est jamais remise d'une rupture indélicate à l'adolescence, on alterne les chapitres où en 2042 la fille raconte la vie à son époque et sur la fin sa recherche de l'ancien amoureux de sa mère, et les chapitres dans lesquels on suit la mère par l'intermédiaire de son journal. Un scénario plutôt très léger, mais en soulignant le contraste entre les deux époques il sert le propos qui pour moi est l'alerte climatique : bougez-vous, plus nous serons au pied du mur, plus au lieu d'inciter les gens il faudra les contraindre ... Malgré tout c'est léger et traité sans dramatiser, un peu comme un enfer en aquarelle.
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La mer monte

2042, le désastre climatique annoncé a eu lieu. Après la pollution à tout va, nous sommes rentrés dans une ère écologique dure. Les technologies au service du climat ont fait un bon en avant mais elles ont aussi permis une surveillance accrue de la population. Les drones surveillent en permanence, l’hyper-connexion est la norme. Après diverses catastrophes écologiques, notre mode de consommation a évolué grâce, entre autres, à des personnes comme Lisa qui développe des fermes verticales.



Le roman s'articule autour de Lisa et de sa mère Laure. Leurs relations sont compliquées et conflictuelles depuis toujours. A l'adolescence, Lisa découvre les carnets de sa mère et comprend qu'une rupture amoureuse est à l'origine de son mal être. En remontant le cours de la vie de Laure, Lisa va découvrir les nombreux secrets qui entourent sa famille.



Avec ce roman intimiste sur la filiation et les rapports mère-fille, Aude Le Corff nous entraîne dans le monde de demain. Ce monde où les températures vont augmenter, le niveau des mers aussi entraînant son flux de réfugiés. Ce monde de plus en plus individualiste, où les gouvernements auront de plus en plus de pouvoirs grâce aux nouvelles technologies de surveillances...



La construction du roman est habile, la plume de l'autrice un délice. Le background est tout simplement époustouflant, réaliste et crédible. Elle n'en fait ni trop, ni trop peu et ne tombe jamais dans de sempiternelles leçons. Quant à l'histoire, elle est prenante : le reflet de nos vies, avec les secrets, les non-dits et les mensonges. Loin de toute mièvrerie, le roman est bouleversant dans sa dimension psychologique.



Bref vous aurez compris que La mer monte d'Aude Le Corff est l'un de mes coups de coeur. Réaliste et efficace, ce roman d'anticipation, dystopique, intimiste et écologique est à découvrir de toute urgence.




Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Les arbres voyagent la nuit

Voila un roman qui me laisse sur ma faim. C'est un bon livre mais je m'attendais à être transporté alors qu'au final il est juste plaisant.



L'histoire de cette petite fille aurai pu me bouleverser, cela n'a pas été le cas, alors que généralement c'est un style qui me touche.



Manon est une enfant qui se retrouve seule suite au départ de sa mère et le délaissement de son père qui s’effondre tout doucement dans la dépression.

Sa tante a beau tenter de l'aider, elle refuse et se braque. Seul un vieux monsieur arrive à l'approcher, à la sortir un peu de son mutisme.

Retraité, ancien professeur de Français. Il va, en lui lisant le Petit Prince, lui permettre d'ouvrir son cœur.

Lorsque enfin une lettre arrive du Maroc, les quatre personnages partent rejoindre cette femme.



Un périple où chacun se livre, se découvre. Il va de soi que chacun arrivera plus enrichi qu'en partant.



Le point positif : Un beau regard sur la transsexualité, le mal être et la différence ...

Sophie pose une main amicale sur son épaule. Il est loin d'être le seul à juger sévèrement les transsexuels : Ils étaient encore considérés comme des malades mentaux en France avant le décret du 8 février 2010. Cette mesure récente fait de la France le premiers pays au monde à sortir le transsexualisme de la liste des affections psychiatriques. Elle rappelle que l’homosexualité a été retiré de la liste des maladies mentales de l'OMS en 1990.



Au final, un roman assez commun. Rien d'original. On passe un agréable moment lors de sa lecture mais je ne suis pas certaine qu'il me reste en mémoire malgré les quelques éléments qui sont instructifs.


Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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L'importun

C'est ennuyeux de lire un livre avec une fausse idée de départ sur l'ouvrage...dont je suis seule responsable !



Je ne sais toujours pas pourquoi je pensais trouver là un livre au ton décalé et humoristique...l'idée de ce vieux monsieur qui revient dans son ancienne maison, et le titre "L'importun" me faisait penser à des situations cocasses ou comiques.



Et bien, il n'en est rien...puisqu'il est question de souvenirs douloureux, d'enfance meurtrie par la disparition brutale de la figure paternelle etc...

Certes une relation se tisse entre la narratrice et Guy...mais, j'ai trouvé cela un peu artificiel, peu réaliste. Je l'aurais peut être plus accepté si le registre avait été de l'ordre du comique.



Alors, pour un livre choisi pour une lecture de Noël, c'était un peu tristounet et je suis restée sur ma faim. Dommage...



Les souvenirs accumulés dans la cave m'ont cependant fait penser au "Madeleine project" qui a récemment fait parler de lui sur la toile. Pour découvrir ce projet c'est ici https://storify.com/clarabdx/madeleineproject

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L'importun

Définition du mot importun; adj. Qui ennuie ou fatigue par une présence intempestive ou un comportement hors de propos; p. ext. indésirable. Synon. embêtant (fam.), encombrant, envahissant, fâcheux, indiscret, insupportable. Hôte, solliciteur, visiteur importun; se rendre, se sentir importun; craindre d'être importun.

C’est bien la définition qui convient à Guy au début du roman. Guy est un vieil homme dont la maison vient d’être vendue. Il vit depuis lors dans une maison médicalisée.

La narratrice et son mari sont devenus propriétaires de sa maison. Elle est écrivaine, et travaille donc à la maison. Un beau jour, elle entend une clé tourner dans la serrure. Elle comprend que c’est l’ancien propriétaire. Il entre, l’ignore, la toise, et descend à la cave où il bricole un moment puis s’en va lui faisant bien comprendre qu’il est chez lui et qu’elle n’est pas chez elle. Elle ne sait rien dire et il prend l’habitude de venir. La relation, très froide au début devient une vraie amitié et une très belle complicité naît entre eux.

Il lui confiera la très grande souffrance de sa vie, ce qu’il n’a jamais dévoilé à personne, elle lui parlera de son père et de leur mauvaise relation, donnant-donnant,

Ce roman est, pour moi, un récit sur la souffrance de certains Résistants pendant la dernière guère et le manque que leur mort a causé. Mais aussi sur l’horreur et les dégâts causés par leur torture au sein de leur famille et plus précisément à leurs enfants.

C’est aussi l’histoire d’une maison, lien entre les gens : Guy y revient même si elle ne lui appartient plus, sa femme l’a quittée ne supportant plus son mari renfermé. Ses filles la vendent de commun accord, mais la plus jeune, proche de son père, revient la visiter après la mort de celui-ci, l’aînée ne reviendra jamais la voir, c’est, il me semble la manière qu’elle a de garder ses distances par rapport à son père. La nouvelle propriétaire, aime la maison et devient la confidente du vieil homme. Quand elle apprend son décès, sa première pensée est qu’il n’est pas mort dans sa maison.

Magnifique roman donc, très belle plume. Je lis ce livre dans le cadre du festival « Deuxième roman » de Marche-en-Famenne, c’est le premier de la série que j’ai lu(en deux petits jours) et je crois qu’il en faudra beaucoup pour le détrôner : nous avons six livres à lire et un seul a le Prix du Deuxième roman.

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L'importun

Ce deuxième roman d’Aude Le Corff est une réussite, elle nous conte la vie et la rencontre entre une jeune mère écrivain et l' ancien propriétaire de sa maison. La narratrice a deux enfants, elle veut fuir le tumulte parisien et vient s’installer en bord de mer en Bretagne, elle et son mari ont le coup de foudre pour une maison ancienne. Cette maison est vendue suite au placement dans une résidence médicalisée du propriétaire Guy par ses 2 filles, celui-ci n’habite pas très loin de son ancienne demeure.



Le roman évoque la relation de la narratrice vis-à-vis de cet intrus Guy qui fait irruption dans sa maison et sa vie. Il l'a fait se replonger dans sa propre histoire et ses relations compliquées avec son père. Elle se rappelle aussi ses grands parents et le poids des exigences familiales, cet héritage du manque de confiance qui la poursuit car comme son père qui n'était jamais assez bien pour ses parents, elle ne croit pas en ses capacités d’écrivain.



L’héritage douloureux qui empêche de vivre est aussi au cœur du récit du vieux monsieur qui comprend qu’il est passé à côté de sa vie, de ses filles à cause de son histoire familiale et des souvenirs de la 2nde guerre. Il est resté bloqué dans le passé, dans les traumatismes de son enfance. L'idée de la difficulté de communication au sein de la famille, du ressentiment est aussi présente dans l'histoire de la narratrice vis à vis de son père.



On a de très belles descriptions de la nature, de la maison qui est un personnage à part entière, du jardin qui donne de belles pauses poétiques, mélancoliques au récit. Elle semble être le témoin des secrets et de la vie de ses propriétaires, car elle seule reste par delà le temps. Cette métaphore du temps qui passe, de l’évolution d’une vie, d’apprendre à vivre avec ses blessures intimes m’a beaucoup plu. En contrepoint,cette vision de la nature et des animaux plus humains et bienveillants que les hommes eux-même font du bien et donne une belle leçon et philosophie de vie.



La vieillesse, le poids des souvenirs, la filiation sont des thèmes importants qui font écho chez le lecteur, nous interroge sur notre propre histoire et notre comportement. J'ai aimé la réflexion sur le fait de reproduire ou non les traumatismes de l'enfance, le manque d'amour et les relations compliquées avec sa famille.



La tendresse et le fait que les 2 personnages s’apprivoisent sont intéressants. Les hésitations, les doutes de la narratrice, sa vision de l’écriture et du fait que l’écrivain est comme un vampire qui s’inspire de son entourage est agréable. J'ai aimé sa fragilité, ses interrogations et ses reflexions sur la vie. Les personnages sont vraiment attachants et j'ai apprécié de suivre leurs échanges et ces instants de vie.



Allez découvrer cet importun qui vous bousculera dans votre propre vie, votre passé et vous bouleversera, un énorme coup de cœur pour ce livre. Lisez le il fait du bien à l’âme.



PS: merci à Babelio de me l'avoir fait découvrir et à l'auteur pour ces instants de nostalgie, ces frissons d'émotions ressentis au cours de la lecture.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
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La mer monte

Au vu des critiques toutes élogieuses, je m’attendais à quelque chose d’exceptionnel. Je me limite à super et original. Un début dans le futur proche ou comment vivrons-nous avec le réchauffement climatique ? La seconde narratrice est la mère de cette femme dont toute sa vie a été affectée par son amour de jeunesse qui a disparu brusquement. Le sujet principal est les non-dits et les relations familiales.
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L'importun

"[...] dans une maison de pierre aux fenêtres encadrées de briques, vivait un vieil homme retranché du monde...".

Le roman d'Aude Le Corff commence comme un conte de fées, mais très vite le ton laisse présager une menace encore indéfinie. La maison, belle et accueillante au printemps, devient mélancolique et mystérieuse lorsque la narratrice y emménage, en automne. La cave garde encore les traces de la famille qui a vécu en ces lieux : outils, lettres, vieux livres dont toute une série concerne le nazisme, meubles anciens... Les croix gammées gravées sous le rebord de la fenêtre d'une chambre semblent confirmer un passé odieux, enfermé entre les murs de pierre.

Alors que ses enfants sont à l'école et son mari au travail, la narratrice consacre ses journées à l'écriture de son quatrième roman : un thriller psychologique. Son roman contaminerait-il la réalité ?



A ce moment du récit, le lecteur ne sait à quoi s'attendre, ni vers quelles contrées romanesques vont l'attirer les prochaines pages. Maléfices et surnaturel ou jeu de miroirs avec l'écriture fictionnelle ?



C'est alors que surgit l'important importun...



Ce vieil homme arrogant, ancien propriétaire de la maison, n'est pas prêt à céder la place et à laisser un écrivain s'insinuer dans son histoire. Il va et vient, taille les rosiers, répare les meubles, se confine dans la cave, sous les yeux de la narratrice qui n'ose le chasser.



Un long apprivoisement mutuel est alors raconté avec la subtilité et la délicatesse d'un pétale de rose séché entre les pages d'un vieux livre.

Pourtant c'est aussi une histoire de fantômes, ces fantômes du passé qui ne cessent de hanter les deux personnages et dont la mémoire, brutalement ranimée, ravive les blessures. La douleur est perceptible de ces chagrins jamais confiés, de ces silences funestes. Une douleur qui s'apaise au fil des mots par le miracle de cette rencontre improbable et de la re-connaissance de deux êtres que, selon les apparences, tout oppose. Mais Aude Le Corff creuse bien au-delà des apparences, jusqu'à la mise à nu des détresses fondatrices et destructrices. Les chagrins d'enfants deviennent le ciment de cette drôle de relation et la maison matérialise un territoire partagé, territoire de l'intime, du secret dont la confidence permet de solder les comptes du passé.



La transmission, la filiation, les liens que savent tisser ou déchirer les êtres sont au coeur de ce roman entre printemps et automne, entre présence et absence. L'écriture d'Aude Le Corff suscite des émotions indéfinissables, où les pointes d'amertume sont enveloppées d'une douceur apaisante. Elle nous emmène dans un jardin où l'avenir est prêt à germer sur le terreau du passé. Juste et beau.
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Les arbres voyagent la nuit

Les arbres voyagent la nuit est une belle histoire bien qu'assez triste et assez attendue (en tout cas pour la fin). Depuis que sa mère est partie, Manon broie du noir. Mais lorsque son vieux voisin, Anatole, professeur de français à la retraite, s'en rend compte, il propose de lui faire la lecture et grâce au Petit Prince, Manon va peu à peu reprendre goût à la vie. C'est un joli roman, tendre et un peu poétique, une lecture agréable.
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