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Critiques de Aude Le Corff (98)
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L'importun

À partir d’une situation originale : une famille déménage et la narratrice, qui reste seule la journée (parce qu’elle travaille chez elle, vivant de sa plume), doit composer avec les passages intempestifs de l’ancien propriétaire, un vieux monsieur viscéralement attaché à la maison et qui ne semble pas admettre qu’elle ne lui appartient plus ; Aude Le Corff en vient à parler de la violence et des traumatismes engendrés par la seconde guerre mondiale chez les enfants et particulièrement ceux dont un parent a été exécuté. Elle parle également de la brutalité qui se perpétue, des personnes malmenées par la vie ou même détruites et qui se déchargent de leur souffrance sur d’autres, les plus faibles, souvent leur progéniture. La narratrice, d’abord saisie de stupeur face aux déambulations du vieil homme dans sa maison et dans sa cave, renonce finalement à lui demander son double de clef ou à faire changer les serrures car elle le prend en pitié (il vit le reste du temps en maison de retraite) et parce qu’elle finit par s’y attacher, malgré son caractère bourru. Les deux protagonistes se confieront peu à peu et se répareront un peu l’un l’autre, puisque Guy ressemble au père de la narratrice, un mauvais père mais qui regrette ses actes et puisqu’elle est le reflet pour Guy de ses filles qui se sont éloignées de lui, portant en elles les séquelles de leur enfance à ses côtés. Ce roman manque parfois un peu de rythme ou de surprises mais a le mérite de poser des questions très justes et de réfléchir sur les conséquences d'une enfance malheureuse, pour la personne elle-même et ses propres enfants : « Si seulement j’avais reçu l’enseignement de la douceur et les fondations dont j’avais besoin enfant, le moindre silence ne prendrait pas des allures d’indifférence, je serais moins friable et, cette force, je pourrais l’offrir à mes enfants, d’un souffle anéantir leurs angoisses et ne laisser vivre que les rires, la confiance et la tendresse. Mais alors je n’aurais pas en moi, et depuis toujours, cet intarissable besoin d’écrire » (p.49), « ce besoin de faire mal, inconscient et plus fort que lui, le besoin de me faire subir ce qu’il a lui-même enduré, enfant » (p.70), « il joue au fort, ne voulait pas avouer que cela avait pu le meurtrir » (p.67, ou comment un homme qui refuse d’admettre la malveillance de son père et de se désillusionner, de reconnaître l’anormalité de ce qu’il a supporté, veut croire que ce n’est pas si grave et s’autorise lui-même à infliger les mêmes humiliations à sa fille, à reproduire)…



ps : les numéros des pages font référence à l'édition Stock, format pocket.
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L'importun

La narratrice, enceinte de son second enfant, souhaite quitter le tumulte parisien. Avec son mari Damien, elle achète une maison proche de la mer. Cette demeure, vendue par deux sœurs, appartenait à leur père, un vieux monsieur maintenant en maison médicalisée. L'installation se fait sans encombre. Malgré quelques difficultés pour s'acclimater à cette nouvelle vie, la narratrice, auteure de polars, y voit l'occasion de se consacrer davantage à l'écriture.



Mais un jour, la serrure fait du bruit, la porte s'ouvre et la narratrice tombe nez à nez avec l'ancien propriétaire visiblement détenteur d'un double. Guy Moustier, l' « importun », feint de l'ignorer ou lui demande brutalement quand elle part de chez lui, tout en vaquant à ses occupations d'avant : jardinage, descente dans la cave...



Alors que la narratrice pourrait s'en débarrasser aisément, elle ne fait rien. Lui-même prend soin de lui « rendre visite » uniquement quand elle est seule. Arrachée – volontairement – à sa vie parisienne et arraché – par son placement – à sa vie dans la maison, les deux personnages se retrouvent dans leur solitude et finissent par s'apprivoiser. Ils se dévoilent progressivement et racontent, avec retenue et pudeur, leurs souvenirs et leurs douleurs. Ils sont notamment liés à la relation au père. Pour Guy, le père résistant est arraché par la Gestapo, torturé, devenu absent. Il en reste marqué tout au long de sa vie, au point de perdre lui-même sa femme et devenir un père absent pour ses filles. Pour elle, le père est présent, peut-être trop présent par son alcoolisme, sa violence, son incapacité à aimer sa famille.



J'ai été profondément touchée par ce beau roman et cette relation à la fois décalée et finalement tendre entre les deux protagonistes. On ne tombe jamais dans le mélo. Aude Le Corff sait parfaitement raconter cette histoire avec douceur, sensibilité mais force aussi. On s'attache aux personnages, à leurs vécus et on les quitte avec regrets.



Lisez ce roman si vous ne l'avez pas encore fait, il le mérite !
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Les arbres voyagent la nuit

Pour moi, cette lecture est une mise en scène de l’humain et de ses sentiments sous toutes les coutures possibles. J’ai aimé redécouvrir toute une palette d’émotions, et me les approprier comme si elles étaient miennes. Un roman touchant à apprécier comme il vient, même si je n’ai pas apprécié les dernières pages.
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L'importun

Ce roman fait partie de la sélection du prix Horizon (prix du second roman) organisé à l'initiative d'Armel JOB, un écrivain qu'il faut absolument lire, tant ses romans sont prenants et reflètent les préoccupations des uns et des autres.

Ici, Aude Le Corff nous donne un magnifique roman où tant de thèmes sont explorés : la solitude, les passés douloureux dont ceux qui restent sortent meurtris, à vie, l'écoute, la compréhension et l'empathie ...

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Les arbres voyagent la nuit

Une petite gamine abandonnée par sa mère et négligée par son père se lie d'amitié avec un voisin de 80 ans qui n'attendait plus que la fin de sa vie. Une histoire d'amitié toute mignonne, une écriture toute simple, un livre reposant. La fin m'a un tout petit peu déçue mais cette lecture me laisse un bon ressenti. Premier roman.
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Les arbres voyagent la nuit

Encore un livre proposé par ma médiathèque dont je ne connaissais pas l'auteur, et à côté duquel je serais sans doute passée s'il n'avait pas été mis en avant ! C'est une splendide découverte, un coup de cœur. J'ai adoré cette œuvre... J'ai pleuré d'émotion, de rire, de stress, de tristesse, d'à peu près tout - j'en suis navrée, monsieur le médiathécaire, car je sais que les pages en ont gardé quelques stigmates...
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La mer monte

"La mer monte" est un roman d'anticipation entre dystopie et post-apocalyptique, mais très proche de nous.

Deux époques et deux générations alternent : celle de Laure, née en 1978, et celle de sa fille Lisa, qui vit dans cette nouvelle société occidentale, marquée par les catastrophes climatiques. À lire pendant la canicule, c'est flippant...

*

Le roman est une sorte d'enquête sur le passé de Laure: quand elle avait environ 18 ans, son amoureux a subitement disparu, la laissant dans un état psychologique catastrophique, ce qui aura des répercussions sur toute sa vie et sur sa relation avec sa fille. Il y a un côté "La ballade de Lila K." dans ce livre.

*

Il se lit très facilement mais ce que j'ai préféré c'est la réflexion sur le lien difficile entre éthique et écologie.
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La mer monte

Depuis que la terre a connu de grandes catastrophes climatiques, les gouvernants des pays développés ont pris des mesures drastiques pour tenter d’enrayer l’évolution du dérèglement. En 2042, dans son appartement parisien et sa vie totalement connectés, Lisa n’a plus vraiment de latitude, tout est réglé, précis, fait pour qu’elle vive au mieux. Ne pas prendre trop de poids pour une meilleure santé, un peu d’exercice programmé chaque jour, plus personne ne peut souffrir de solitude puisque même l’ascenseur s’adresse à vous en rentrant. Et l’on retrouve à la maison un animal de compagnie qui a tout du Tamagotchi des années 2000. Enfin, dans le ciel, des drones surveillent les habitants qui pourraient être tentés de sortir de ces normes édictées pour le bien commun par une société bienpensante. Chaque individu a même un interlocuteur virtuel qui lui indique toutes les données personnelles enregistrées chaque jour, en particulier pour sa santé.



Bien évidemment, les habitants ne peuvent être que satisfaits de savoir que tout va bien pour eux, qu’ils sont dans le droit chemin vers une meilleure santé, sérénité, bonheur, tout est programmé pour leur plus grand bien… Et si c’était au contraire trop triste une vie formatée, sans surprise, sans excès, sans dérapage.



En se basant sur des découvertes ou recherches actuelles, l’auteur invente le monde connecté que l’on nous promet chaque jour, le frigo qui commande tout seul, les informations médicales transmises automatiquement aux médecins virtuels consultés à travers des écrans, les plats tout prêts livrés directement… on n’est pas si loin de ce monde dans lequel évolue Lisa. Tout cela sur fond de catastrophe climatique avec une chaleur écrasante, un manque d’eau, un bouleversement des côtes maritimes avec la montée tant annoncée du niveau de la mer et la disparition des terres, les flux de migrants climatiques.



Un jour Lisa décide de lire les journaux intimes de sa mère pour tenter de comprendre ce qui a bouleversé sa vie dans ses années de jeunesse. Elle découvre le départ du fiancé tant aimé, sa disparition soudaine et inexpliquée, disparition a meurtri sa mère de façon indélébile. Lisa décide de mener une enquête avec les moyens des années 2042, et tente de savoir pourquoi il est parti. Cette recherche dans le passé apporte un profond sentiment d’humanité dans ce monde désolé et aseptisé dans lequel elle évolue.



En mêlant ces deux époques, et en confrontant les bouleversements de l’intime aux bouleversements climatiques inéluctables qui ont transformé la vie des terriens, Aude le Corff nous pousse à nous interroger sur l’avenir de notre planète. Sur ce que nous souhaitons ou risquons d’en faire si nous continuons au même rythme. Il s’agit de ce que des parents transmettent à leurs enfants, mais aussi de cette terre, ce patrimoine si fragile que nous devons transmettre à nos enfants.
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Les arbres voyagent la nuit

Les arbres voyagent la nuit, est un roman très doux. Comme il est court, je l’ai dévoré et n’ai pas regretté de m’être laissée séduire par ce titre poétique.



Le résumé est simple : un vieil homme, professeur à le retraire ne cesse de s’interroger sur une fillette de son immeuble. En effet, tous les soirs, la petite Manon file dans le jardin. Sous le bouleau, elle parle aux animaux, aux chats et aux fourmis. L maman de la fillette semble absente depuis quelques temps. Anatole, le vieil homme, finit par l’approcher et bientôt, tous deux cassent leur routine.



Ce roman raconte la rencontre de deux êtres : une fillette prénommée Manon et un vieil homme, professeur de Lettres, à la retraite : Anatole. Ces deux s’apprivoisent à la manière du renard et du Petit Prince imaginés par Saint Exupéry. Ils se questionnent, se rapprochent et s’éloignent de nouveau, attendant chacun que l’autre soit prêt. Leur rencontre puis leur amitié est particulièrement émouvante, racontée par l’auteur dans un style fluide et limpide, sans niaiserie.



Vous vous en doutez, la rencontre de ces deux n’est pas anodine : c’est aussi la rencontre de deux souffrances, de deux êtres ébranlés par la vie et qui peinent à s’en remettre. Chacun accompagnera l’autre, l’aidera à se dépasser et à renaître. C’est un des aspects du roman qui m’a le plus touchée : cette entraide muette, inexpliquée, inexplicable et involontaire entre un vieil homme et une enfant, l’amour qui naît sous nos yeux entre ces deux-là.



Ce duo est bien entendu complété par la présence du père de Manon, devenu l’ombre de lui-même et par la tante de Manon, Sophie, qui achève le tableau : jeune femme étonnante, hors norme, elle est un personnage de notre temps et de notre époque, qui parvient à poser en filigrane la question de l’identité personnelle et de sa construction.



Une nouvelle routine s’installe pour ce petit monde, organisé autour de l’Absence et autour de stratégies de compensation… jusqu’à une lettre qui bouleverse tout. L’étonnant quatuor se met alors en route pour retrouver Anaïs. Mais que trouveront-ils ? Une maman ? Une autre femme ? Des vérités sur eux mêmes ?



Ce roman est un véritable coup de cœur pour moi, sans doute à cause du duo Anatole / Manon. Bref, c’est un roman sans prétention, riche d’amour et de rencontres, rédigé dans un style lumineux et fluide.
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La mer monte

Je n’ai pas le talent de certains dont je lis les critiques sur Babelio mais j’ai ete touchée par ce livre et je souhaite le partager. La vie de ces femmes, une mère et sa fille, m’a touchée je m’y suis identifiée. Si je n’aime pas la science fiction, la vision de 2042, décrite par l’auteur, m’a fait réfléchir et je suis sûre que ce que l’on se dirige vers ce qu’elle a décrit. Pourvu que cela soit tout de même moins repressif et plus humain ! Bref, j’ai aimé l’univers dans lequel nous plonge Aude Le Corff, j’ai été happée par l’histoire et n’ai pas pu arrêter ma lecture avant d’avoir atteint la dernière page. Ensuite, forte de cette lecture, j’ai acheté son premier roman, Les Arbres Voyagent La Nuit, et suis repartie pour une deuxième journée de lecture sans interruption ! Cette auteure a bien du talent... Vivement le prochain livre.
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L'importun

Roman émouvant sur le pardon et la tolérance, essayer de comprendre les pourquoi des non- dits, des non- sens. Décevant aussi parce qu'on attend un rebondissement qui ne vient finalement jamais. Ca se lit bien mais ca ne laisse pas non plus un souvenir impérissable.
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Les arbres voyagent la nuit

se lit d'une traite tellement on veux croire au miracle !:-)
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Les arbres voyagent la nuit

De nombreuses références littéraires dans ce récit qui pourrait lui même servir de référence ...

A travers un récit sensible, poétique, où les émotions ne demandent qu'à s'exprimer, Aude Le Corff signe un roman profond qui invite à un voyage autant géographique que spirituel.

La différence, la solitude, le couple, l'enfance, la vieillesse, sont autant de sujets abordés et développés.



Ce livre est une pépite ! Un titre tout à fait singulier. Tout simplement magnifiquement tendre. Il fait partie de ceux que je vais garder jalousement, mais que je sais pouvoir offrir largement à ceux que j'aime.
Lien : http://mabibliothequebleue.c..
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L'importun

Si dans son premier roman " les arbres voyagent la nuit" Aude Le Corff mettait en scéne un vieil homme et une fillette, à là recherche d'une maman éloignée pour un temps, dans ce deuxiéme "l'importun" elle fait se rencontrer par le biais d'une acquisition immobilière un vieil homme et une jeune femme.

Cette rencontre est pour l'un comme pour l'autre une sorte de catharsis leur permettant d'aller a la recherche d'un pére perdu...

On le lit d'une traite, sous la glycine appuyé sur la vieille table du jardin, une tasse de thé dans un main . J'ai particulièrement aimé la page 139.

Je vous le recommande.
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Les arbres voyagent la nuit

Jolie livre, avec une belle histoire, des personnages attachants. un livre sans prétention qui se lit facilement. On passe un bon moment.
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Les arbres voyagent la nuit

Roman plein de charme qui vous emmène de Paris au Maroc en passant par les belles villes de Espagne et le musée de Bilbao, mêlant les jolies citations d'un vieux professeur de français et l'histoire du petit prince de Saint Exupery pour une petite fille qui cherche à se reconstruire et à aider son père après la fuite de sa mère.
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Les arbres voyagent la nuit

Un livre plein de poésie et de tendresse.Les personnages sont attachants et j'ai beaucoup aimé l'écriture. Certains trouveront peut être l'histoire naïve... certainement... mais cela reste un très joli livre que je recommande.

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Les arbres voyagent la nuit

ce roman m'a régalé, et m'a ému.

c'est aussi une lecture qui m'a fait du bien et on va dire que ce n'est pas du luxe en ce moment !
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