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Critiques de Aurélien Barrau (169)
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Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité

Découvert par hasard en visionnant une vidéo sur internet, j'ai immédiatement souhaité lire l'ouvrage (plutôt court) d'Aurélien Barrau. Ce que j'y ai découvert correspond à ce que j'en attendait : un pamphlet contre nos yeux fermés devant le désastre climatique à venir, et déjà en cours. Le style est accessible, les idées finalement assez prévisibles, mais les faits sont là, et de les lire, assénés sur le papier, a un impact plus efficace sur notre esprit qu'une simple conversation entre voisins, connaissances, sur le sujet.

Nous voilà mis face au mur, il n'est plus temps d'ignorer la réalité. Pas de culpabilisation dans cet écrit, y est énoncée plutôt une autre manière de penser le monde, de penser sa vie quotidienne, son avenir. D'ores et déjà je n'ai pu que modifier mon regard sur mon vécu quotidien, et les petits gestes pronatures sont devenus plus fréquents, plus naturels. Je parviens aussi peu à peu à envisager un avenir, si aucune "découverte miraculeuse" n'intervient, ce qui devrait être le cas selon A. Barrau, sans grand voyage (ou très peu) à l'étranger, l'idée de ne pas pouvoir "voir en vrai" des sites mythiques trop éloignés imprègne mon esprit... C'est un pas bien plus douloureux que celui du "manger plus naturellement", baisser sa consommation superficielle et non-indispensable, favoriser les produits d'hygiène/maison naturels.... mais je crains qu'il ne devienne inéluctable.

Ce livre n'est pas à lire le soir, car oui, il est propice à la réflexion, mais s'avère aussi très anxiogène, on se sent tellement impuissant face à tous ces "grands" du monde, politiques comme industriels, financiers, ou simples "people richissimes", qui initient tellement de dégâts irréversibles contre les animaux, la faune, et l'humain demain, sans que l'on puisse rien y faire, nous les "petits" lambdas...

Mais ce n'est pas une raison pour les imiter, en citoyen du monde fatalistes ("il vaut mieux prendre tout ce qu'on peut prendre tant qu'on le peut" !!!) : sachons leur montrer l'exemple, et les pousser à renoncer à leur façon d'être, par des boycotts ou autres ; nous aussi avons un certain pouvoir, celui du nombre !!!

Lecture indispensable, à faire circuler autour de vous !!! Foncez !!!

Oui, il y a quelques longueurs, quelques redites, mais il faut bien marteler les faits pour qu'ils rentrent dans nos têtes de manière pérenne et efficace !
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L'Hypothèse K: La science face à la catastrophe..

Vous est-il déjà arrivé de regarder un vol d’étourneaux et de trouver ça magique ? Ou alors de vous émerveiller devant un rapace planant au dessus de votre tête, d’une aurore boréale, d’un arc en ciel, d’une étoile filante… ? Et là paf une tête d’ampoule se ramène et vous donne l’explication scientifique de tous ces phénomènes. Loin d’être reconnaissant vous avez juste envie de la baffer façon Obélix pour avoir gâcher la magie et la poésie du moment. Donc quand un scientifique, astrophysicien qui plus est, invoque l’idée de redonner à la science la charge poétique qui lui manque, notamment afin de repenser le problème de la catastrophe écologique je suis tellement étonnée qu’il me faut lire cet essai !



Et j’ai bien fait ! Malgré quelques termes scientifiques et philosophiques un peu retors j’ai été agréablement surprise pas cette plume facile à lire et très compréhensible. Mais surtout j’ai été surprise des propos de l’auteur qui vont à l’encontre de ce que la plupart des scientifiques prônent. Il avance l’idée que toute avancée scientifique n’est pas forcément salutaire et que faire une chose juste parce qu’elle est faisable et/ou que c’est une prouesse technique est loin d’être un objectif noble. Il soulève également une question qui me semble centrale : Une découverte ne serait intéressante que si elle a un intérêt industriel ou marchand ? On en vient au cœur du problème : la science est désormais au service du monde économique. Telle qu’elle est pratiquée en occident elle manque d’âme, d’affect, en témoigne la banalité avec laquelle sont maltraités les animaux de laboratoire. (Je passe rapidement sur ce sujet sinon je vais m’énerver.)



Cette course en avant a fait de nous des êtres technodépendants et disons le de plus en plus pathétiques. Nous sommes dépendants d’une technologie qui n’est pas indispensable à notre survie et pire, qui hypothèque la survie de notre espèce et de toutes les autres espèces.



Dans la problématique actuelle liée au développement durable ce qui est demandé à la science c’est de nous permettre de continuer tel que nous le faisons plus longtemps. Produire une énergie propre pour nous permettre de poursuivre toutes nos activités industrielles, économiques, financières qui détruisent notre habitat. La fuite en avant énergivore montre que l’Homme ne se pose pas les bonnes questions et la science se retrouve otage de cela. « Le problème est moins la propreté de l’énergie que ce à quoi elle est destinée ».



Pour l’auteur, la science ne sauvera pas le monde en trouvant comment réduire les émissions de CO2 mais en proposant un autre chemin. Selon lui, notre science a besoin de philosophie, de poésie pour ne pas devenir quelque chose d’impérial et incontestable réduit à la technique et déshumanisée. Le développement des avancés scientifiques ne doit pas nous échapper. La science ne peut plus continuer à être complice de l’artificialisation de notre monde et doit reconquérir son humanité, sa poésie, c’est à dire savoir faire corps avec le monde et pouvoir encore s’étonner devant celui ci.



Venons en au fait, qu’est ce donc que l’hypothèse K me direz vous ? Et bien c’est une vision de la catastrophe écologique qui nous menace et des propositions pour y faire face que je vous laisse découvrir. Et pourquoi ce nom ? Pour deux raisons : l’une scientifique, l’autre littéraire dont la démonstration est très intéressante. Mais il faudra lire pour en savoir plus.



J’ai dévoré cet essai audacieux et courageux entre science et littérature. Je me suis complètement retrouvée dans un grand nombre des idées exposées. Sur la question environnementale j’ai souvent l’impression que la vie même est sacrifiée sur l’autel de l’économie et du high tech et que faire du covoiturage ou cultiver ses carottes ne va pas changer grand-chose. J’ai la désagréable impression que l’avenir de notre planète est entre les mains de technocrates issus de grandes écoles qui ne savent plus ce qu’est la vraie vie : le chant d’un oiseau, l’ombre d’un arbre, le vent iodé porteur de promesses, la sensation de l’herbe sous les pieds nus et non pas un écran de PC, une grosse bagnole qui va vite ou le dernier tour appris par une IA. Alors voir ce cri du cœur porté par un homme de science ça fait du bien au moral même si reste à savoir s’il sera juste un tout petit peu entendu et écouté.

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Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité

Je ne suis pas une lectrice régulière d'essais, mais pourtant J'ai eu envie de lire Aurélien Barrau suite à la critique très incitative de Doriane (yaena) sur un autre livre de l'auteur L'Hypothèse K: La science face à la catastrophe écologique. J'ai emprunté celui qui était disponible à la bibliothèque, sur le même sujet, mais un peu plus ancien (édition de 2020).

Il m'aura fallu du temps pour lire ce livre assez anxiogène, mais qui a le mérite de nous confronter à la dure réalité.



Le livre débute par un constat.

Les chiffres donnés sont terribles, et datent donc d'il y a quatre ans, et je n'ai pas l'impression que beaucoup de changements majeurs ont été faits depuis. J'ai bien peur qu'il ne soit trop tard, le désastre écologique est en cours et nous ne faisons pas grand-chose pour le prévenir. Bien sur quelques mesures ont été prises, mais vue l'ampleur du phénomène, elles paraissent bien dérisoires. Il ne s'agit pas ici que du réchauffement climatique, mais aussi de l'exploitation toujours plus importante des ressources de la planète, et encore de la disparition des espèces, Tout cela bien sûr est lié.

« Les humains représentent 0,01 % des créatures vivantes, mais ont causé 83 % des pertes animales depuis les débuts de la civilisation. Une situation génocidaire d'une ampleur sans précédent. Qui, de plus, commence à profondément nuire aux humains eux-mêmes. »

Et ces pertes s'accélèrent.



L'auteur donne dans un premier temps des pistes pour agir, chacun à son niveau. Beaucoup de choses connues, mais qu'il est toujours utile de rappeler.



Ce qui m'a particulièrement intéressée, c'est le chapitre où il nous parle de l'évolution plus globale nécessaire. Cette partie est moins pratique, mais elle m'a amenée à me questionner, à commencer à penser différemment. Revoir nos certitudes, notre manière d'envisager le monde, c'est ce défi dont il veut nous parler. Et enfin arrêter de croire que la croissance est nécessaire :

« le premier axe d'action, le plus essentiel, le plus simple, le plus impératif et le plus utile : diminuer la consommation. Une croissance exponentielle de l'utilisation des ressources n'est pas tenable éternellement dans un monde fini. »

« Penser en matière de " pouvoir de vie" plus que de " pouvoir d'achat". »



Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris, de bien savoir comment cela va se réaliser, mais le plus important pour moi, est de m'être posé des questions, de réaliser que certaines de mes certitudes, de mes visions du monde, ne sont pas les plus adaptées.

Et c'est bien l'objectif de ce type de lecture, nous amener à réfléchir.



« Cet infime ouvrage s'inscrit dans un geste de "dernière chance", comme une supplique aux pouvoirs publics : ne pas considérer l'écologie comme la priorité majeure de ce temps relève du "crime contre l'avenir". Ne pas opérer une révolution dans notre manière d'être relève du "crime contre la vie".

Il est temps de regarder en face l'agonie de notre monde et d'être un peu sérieux. »





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L'animal est-il un homme comme les autres ?

Voilà un débat intelligent, et dépassionné sur le statut de l’animal.



Les deux auteurs échangent sur le sujet en adoptant un point de vue complémentaire et nourrissent leurs réflexions des apports de leur interlocuteur : une dialectique platonicienne, à ce ci près que l’illustre philosophe menait le débat avec suffisamment d’adresse pour que l’élève ne se sente pas manipulé. Ici chacun trace sa propre voie. L’opposition peut se manifester, mais dans le respect de la parole de l’autre et toujours en argumentant.



Tout l’intérêt vient du fait qu’Aurélien Barrau, et Louis Schweitzer sont tous les deux convaincus de la nécessité de faire changer les comportements (qui pourrait défendre ou justifier le fait de faire souffrir les animaux?. Mais les principes éthiques qui les animent n’ont pas les mêmes origines ni les mêmes objectifs.



Qu’est ce qui différencie l’animal de l’homme? La question peut sembler simple, presque naïve et pourtant : 



« La frontière entre elle vivant et le non vivant, comme entre l’homme et l’animal, a été fragilisée par le progrès des sciences »



Pour corser le débat, de quoi parle t-on quand on parle de l’animal. De l’espèce,? ou des individus. qui la composent? C’est très différent de s’inquiéter de la raréfaction d’une communauté animale avec pour enjeu une dégradation de la biodiversité, ou de s’indigner des conditions de vie des animaux destinés à la consommation humaine.



Bien entendu, il est impossible de faire l’impasse sur les mouvements qui excluent la consommation des produits animaux, du végétarisme au véganisme. Mais doit-on être végétarien pour défendre les droits des animaux? Les conditions de vie et de mort ignobles des poules et des veaux, ne pourraient-elle pas être améliorées, dans le respect de la vie , ne pourrait-on pas réduire la consommation de viande sans la faire disparaître? Voeux pieux, qui font abstraction des intérêts financiers (ceci est mon humble avis).



Autre question : quelles espèces protéger : les chiens, les chats, les vaches, les mammifères. Ok. Quid des poissons? Quid des moustiques qu’Albert Schweitzer écrasait enAfrique mais respectait en France? L’absence de sensibilité de l’huitre n’est plus un argument : il suffit de verser quelques gouttes de citron sur le mollusque pour s’en convaincre. Cela dit , on progresse, les mêmes arguments étaient applicables aux prématurés qui subissaient les soins médicaux sans précaution, n’étant pas censés ressentir la douleur.



140 pages, c’est court, mais le dialogue est suffisamment bien mené pour que soit passé au crible les notions essentielles.
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Anomalies cosmiques : La science face à l'étrange

« On n’apprend rien de la victoire, on n’apprend que de la défaite", disait Clemenceau. La formule pourrait résumer le thème de ce livre d’Aurélien Barrau, qui s’attache à démontrer, qu’en sciences, dans le domaine de la recherche, ce sont les épines, les îlots d’incompréhension, les énigmes , les écueils d’une théorie qui semblait l’ultime, en un mot, les anomalies, qui permettent d’avancer.



Que ce soient les trous noirs, les relations paradoxales de l’entropie et du big bang, l’énergie de certains rayons cosmiques, toute ces entorses à la mécanique bien huilée et qui souvent dépassent l’entendement, constituent un terreau fertile pour une évolution des idées et des modèles, qui sont de toutes façon faux jusque’à ce qu’un nouveau concept émerge, avec sa part provisoire de vérité.



Hormis le questionnement sur le raisonnement, qui doit toujours être remis en cause, ces réflexions débouchent sur des questions métaphysiques. Mais ce n’est pas le propos. Lors de la visioconférence, alors que l’on a demandé à Aurélien Barrau pourquoi il excluait l’existence d’un Horloger à tout ça, la réponse est claire. Il ne parlera pas de son positionnement, qui est une affaire personnelle, et considère qu’il s’agit d’une question beaucoup plus sérieuse que celle qui voudrait que la physique corroborerait l’existence de Dieu. Il confesse d’autre part que les scientistes anticléricaux l’agacent encore plus que les croyants fondamentalistes !



Pour revoir au propos de l’ouvrage, j’aime aussi cette comparaison de la réflexion humaine, limitée à ses capacités sensorielles et intellectuelles, au monde des poissons :



« Les poissons pourraient s’étonner qu’il y ait de l’eau partout dans l’univers. Mais en réalité la solution est plus simple. Là où il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de poisson pour le constater ».



Ce livre, qui aborde des problèmes complexes, et on le conçoit puisque ce sont ceux qui font cogiter la communauté scientifique, est aussi superbement écrit, et met en évidence que science et poésie sont loin d’être incompatibles.



Je remercie sincèrement Babelio et les éditions Dunod pour cette lecture, assortie d’une rencontre virtuelle passionnante, et qui m’a permis de sortir de ma zone de confort.



208 pages Dunod 7 septembre 2022

Masse critique privilégiée Babelio


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Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité

Aurélien Barrau nous expose ici son urgence à agir pour la planète, tant au niveau individuel qu'au niveau collectif.

Urgences à modifier nos comportements personnels, au niveau social, notre façon de vivre et notre façon de voir les choses, prioriser les urgences...

Texte édité en 2018.

Depuis il y a eu la pandémie de Covid... depuis, nos gouvernements priorisent ce qu'ils veulent prioriser !

Malheureusement, 5 ans après, les mentalités n'évoluent guère. La société de consommation est toujours d'actualité. La valeur de la croissance économique également.

Les gouvernements prennent les décisions dans ce sens, dans le sens des grands industriels et aucunement dans le sens du bien être de notre planète mère.

Tout le monde crie à la catastrophe, mais l'image de notre monde ressemble au tableau de Munch "Le cri". Point barre.

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Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité

Nous sommes sous « une menace existentielle directe » selon l'ONU. Notre civilisation est prévenue. Sera-t-elle capable de réagir et de se transformer ou va-t-elle s'effondrer ?

Aurélien Barrau dresse dans cet essai le constat affligeant et l'urgence de la situation, le plus grand défi de l'histoire de l'humanité...

Nous devons repenser notre manière d'habiter le monde, consommer moins, respecter le vivant pour « éviter le « crash » du système « planète Terre » ». La vie se meurt. Principalement à cause de nous.

« Nous sommes devenu notre propre menace. Le plus grand danger pour l'humanité est aujourd'hui l'humanité ».

Aurélien Barrau dénonce l'hypocrisie des termes et souligne la nécessité d'actions plus radicales dans certains cas. Ce n'est plus une érosion de la biodiversité qui a lieu mais un « crime de masse », une « extermination orchestrée ».

Pour espérer nous en sortir, il faut une action fractale englobant des engagements à tous les niveaux. Malheureusement nous ne pouvons pas vraiment faire confiance aux politiciens et aux industriels...

« La tâche est immense et le temps presse. Si le génie humain existe, c'est ici et maintenant qu'il doit se manifester. »
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Anomalies cosmiques : La science face à l'étrange

Voilà un livre ardu sur des sujets ardus, mais qui vaut la peine d'être lu, car Aurélien Barrau y met toute sa fougue habituelle pour montrer et démontrer que toutes les théories (cosmos, math, physique) ne sont jamais à prendre à la lettre, car il y a des doutes, il y a d'autres modèles, il y a plein d'anomalies.

En des courts chapitres il "s'attaque" à la physique quantique, à la matière noire, à l'énergie noire, aux trous noirs, à l'antimatière, au big bang, à la théorie des cordes, etc. toujours avec un regard mordant et lucide.

Toutes les théories sont-elles fausses ? Il les passe en revue et laisse planer le doute.

Notre propre existence est d'ailleurs une anomalie.

Ce que l'on sait déjà:

- La rotation et l'éloignement des galaxies n'est pas expliquée par les étoiles et la matière qui se trouvent en leur sein.

- l'expansion de l'univers ne décélère pas.

- Le vide ne se comporte pas comme il le devrait.

- Les trous noirs mettent en défaut la théorie des champs.

- Certaines particules élémentaires présentent une masse qui semble être interdite.

- Le concept de Big Bang pose problème.

Ne nous trompons pas, certains passages sont quand même à relire deux fois pour bien les comprendre...

Au sujet du Big Bang: Tout porte à croire que l'univers devrait avoir émergé dans un état d'entropie maximum. Or ce n'est pas le cas. Trois possibilités, mais la dernière est la plus marquante : selon Carlo Rovelli, la notion d'entropie doit être perspectiviste : autrement dit, nous verrions une entropie initiale de l'univers faible parce qu'en tant qu'être vivant (...) il ne peut en être autrement... (voir page 139)

J'attendais qu'Aurélien Barrau parle aussi des trous blancs, mais juste une ligne de questionnement page 141, dommage...

Mais il parle des magnétars, alors...

Autre point intéressant : les notions de paysage (tout ce qu'on sait) et de marécage (tout ce qu'on suppose).

Mais bien sûr, son livre ne pouvait pas ne pas finir sur l'aspect de la catastrophe écologique que la Terre subit et subira encore plus dans les années à venir par notre faute et nos inactions.

Et là il est virulent et particulièrement mordant (voir une citation de @passemoilelivre qui commence par "la bêtise endémique...) : ces quelques lignes valent son pesant d'or !

Oui on court à notre perte si on ne fait rien.

Seul bémol pour moi, ce n'est pas en prônant la décroissance à tout va que l'on va y arriver !

Finissons sur une note plus légère en revenant au sujet :

"L'étrange est beau ... L'anomalie est belle d'être, exquise de sa propre existence...Elle oblige à bifurquer..."

On pourrait faire une petite allusion aux réseaux sociaux qui diffusent des fake news à tour de bras. sachons penser et réfléchir par nous-mêmes sans écouter les discours convenus. Sachons prendre la voie de la raison.

Anomalies cosmiques : un livre philosophique très intéressant !

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Anomalies cosmiques : La science face à l'étrange

Je retiens de ce livre que notre compréhension du monde et de l'univers d'aujourd'hui ne sera pas celle de demain. Derrière ce truisme scientifique, il y a une liste d'étrangetés, d'anomalies qui se glissent dans toutes les théories de la physique, de la cosmologie et des domaines scientifiques qui leurs sont liés. De la relativité à l'unification de l'infini petit et de l'infiniment grand, les explications qu'elles fournissent sont incomplètes, biaisées et soulèvent parfois plus de questions qu'elles n'en résolvent. Quiconque affirme ce qu'est la vie, son origine, qu'elle peut ou ne peut pas exister ailleurs, qu'il n'y a un univers, des multivers, que telle chose est impossible devrait faire preuve d'une véritable humilité. En attendant, l'émerveillement de la découverte ne sera plus très longtemps l'apanage de l'espèce humaine au rythme auquel elle détruit ses conditions d'existence. Ce thème cher, à juste titre à Aurélien Barrau, transparait dans Anomalies Cosmiques. Faut-il lui donner raison ou croire que le progrès scientifique nous sortira de ce mauvais pas .
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Des univers multiples - A l'aube d'une nouv..

Non seulement existe-t-il peut-être de multiples univers, mais il existe encore de multiples définitions du multivers. La première intuition connue remonte au temps d’Anaximandre. Nos aïeux n’étaient sans doute pas plus avancés que nous dans la récolte de données expérimentales permettant de confirmer ou non l’intuition des multivers mais savoir que ceux-ci ont rêvé de mondes multiples des millénaires en amont confirme la valeur hautement poétique de ce concept. Poète lui aussi, Aurélien Barrau ne se contente pas de condenser l’histoire, les découvertes, les confirmations et les controverses liées aux multivers (rappelons que le multivers n’est pas une théorie mais la conséquence naturelle de la relativité générale et de la physique quantique), il établit sans cesse des connexions entre les infinis cosmiques et l’infini onirique libéré par le domaine de la littérature, et plus particulièrement de la poésie.





Ainsi, l’histoire des multivers n’est pas aisée à comprendre, malgré tous les efforts remarquables de simplification et de condensation opérés par Aurélien Barrau. Au-delà de l’ancienne dualité parfois complice qui voyait s’affronter la physique classique et la physique quantique, les conceptions forgées au cours des dernières décennies ont dévoilé un paysage scientifique qui n’a plus rien de terrestre… La géométrie devient art graphique et kaléidoscopique avec les diagrammes de Penrose ou la variété de Calabi-Yau, le vocabulaire se peuple d’étrangetés dans son désir d’unification avec la théorie des cordes ou le multivers quantique à boucles, lorsque les particules elles-mêmes s’animent en humanoïdes aux propriétés étranges :





« Tout ce qui est sable autour de nous est composé uniquement à partir de la première génération [de particules], la plus légère : les particules massives se désintégrant rapidement, elles sont fugaces. La première génération de quarks est constituée des quarks « haut » et « bas », la seconde des quarks « charme » et « étrangeté », la troisième des quarks « top » et « beauté ». Chacun d’eux existe en trois couleurs différentes et ils s’agencent de façon à former des objets sans couleur. »





En-dehors des spécialistes de la physique, aguerris depuis longtemps à suivre son évolution frénétique, l’ambition de comprendre les théories présentées par Aurélien Barrau, jusque dans le moindre de leurs processus, est démesurée. C’est à ce moment-là qu’on attrape une des lianes poétiques tendues à notre besoin d’intelligence. L’épilogue, proposant la liste des différentes conceptions des multivers disponibles en l’état actuel de nos spéculations (multivers parallèles, multivers temporels sans changement de lois, multivers temporels avec changement de lois, multivers de trous noirs sans changement de lois, multivers de trous noirs avec changement de lois, multivers spatiaux sans changement de lois, multivers spatiaux avec changement de lois, multivers spatiaux avec possible changement de lois) se présente ainsi comme la table de matières d’un recueil poétique. Lequel charmera le plus votre inclination esthétique ?

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Il faut une révolution politique, poétique et p..

Absolument génial. Notre astrophysicien préféré publie ici un entretien qu'il a fait. Il est d'une grande intelligence comme d'habitude, ses mots sont forts et précis, ses réflexions devraient être les nôtres instamment. Et pourtant, on perd encore du temps avec les discours et les choses inutiles. Il ne s'agit pas forcément de renoncer ou détruire, mais plutôt de redessiner, d'inventer, de redistribuer. Il cite une phase de Gébé : "on arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste". Et c'est tout à fait exact, revenir à l'essentiel et au bon sens, et, se refuser de faire comme tout le monde, est franchement jouissif. Parce que pour notre auteur, il est vraiment, vraiment, temps d'être sérieux, càd "courageux et séditieux". A mettre dans toutes les mains et à toutes les tables de chevet.
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Big Bang et au-delà - Balade en cosmologie

Point n’est besoin d’une grande connaissance scientifique pour entrer dans ce petit essai d’Aurélien Barrau. « Big bang et au delà » reste un ouvrage de vulgarisation très abordable, même si (et surtout que ) il ne développe pas à fond les sujets traités.



Pour ma part, j’y ai apprécié un état des « connaissances » en matière d’infiniment grand et d’infiniment petit, avec des théories déjà anciennes comme le Big Bang, l’expansion de l’univers, les trous noirs, la relativité, la mécanique quantique… mais aussi plus récentes les théories des boucles et des cordes, le boson de Higgs…

Le tout accompagné de digressions sur l’école qui formate les élèves et plus tard les étudiants au lieu de les rendre libres… Libres de créer. Oui, oui, même en mathématique ; une science qui peu même à y regarder de plus prêt dans certains cas, prétendre à l’élégance.



Quelques allusions et références philosophiques non moins intéressantes que les digressions citées plus haut, et voilà un ouvrage qui se laisse lire sans difficulté ; un style un peu plus « sec » que du Hubert Reeves, qui partage avec Aurélien Barrau la démonstration que l’univers est en expansion du fait que… la nuit est noire !



Merci encore à Babélio et aux Editions Dunod pour ce cadeau « Masse critique ».



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Des univers multiples

« Et Corum traversa les divers Plans du multivers… »

« La Ligue de Justice rencontrait enfin son équivalent d’un univers parallèle… »



Stop ! Arrêtez tout !

On n’est pas dans la fiction littéraire ici. Ce qu’Aurélien Barrau souhaite nous apprendre, c’est que les théories physiques modernes, qu’elles soient bien établies comme la Relativité Générale ou encore sujettes à spéculations comme la théorie des Cordes, entrainent comme conséquence l’existence d’univers multiples.

Je trouve ça stupéfiant, pas vous ?



L’auteur précise bien : cette profusion d’univers est une conséquence des théories, par une théorie en elle-même. En tant que telle, la découverte d’éléments observationnels confirmant ou infirmant, de manière indirecte, l’existence de ces univers peuvent conforter ou mettre à mal ces théories.

Je dis « de manière indirecte » car – et c’est là que l’on s’éloigne de la fiction – ces univers autres ont en commun qu’il est absolument impossible de s’y rendre, et même absolument impossible d’échanger de l’information avec eux.

La variété de ces univers est incroyable : les plus simples, induits par la relativité générale, existent simplement parce que dans un espace infini doivent coexister un nombre infini de « volumes de Hubble » (c’est-à-dire de la quantité d’espace qui a pu, peut et pourra jamais échanger de l’information, la vitesse maximale d’échange étant la vitesse de la lumière). Ces univers partagent les mêmes lois.

On a aussi des multivers arborescents, un univers père générant un fils, comme un arbre infini. Conséquence de la théorie dite « de l’inflation », les univers peuvent disposer de lois physiques différentes.

Univers nés de trous noirs, univers ayant précédé le nôtre avant le Big Bang devenu un Big Bounce (un grand rebond). J’en passe et des meilleures. Relativité, mécanique quantique, espaces à dix dimensions, symétries brisées, les mathématiques convoquées font frémir, même si le livre ne contient pas l’ombre d’une équation. Des figures et des schémas viennent heureusement aider à la compréhension.

« Est-ce là encore de la science ? » pourriez-vous demander. L’auteur essaie de répondre à cette question dans un chapitre.



Aurélien Barrau nous explique cela, mais pas toujours avec la plus grande clarté. Il le précise au début : il s’adresse à des lecteurs ayant une bonne culture scientifique. Ok, mais il ne dit pas qu’il va s’adresser à eux avec un langage désespérément abscons, utilisant souvent des expressions dont le communs des mortels francophones (dont moi) n’a jamais entendu parler : « inchoative », « au croisement de l’empirie et de la pensée transcendantale », « autopoièse ».

Bon d’accord, je suis allé chercher les pires. Tout n’est pas incompréhensible. Parfois il se donne la peine d’utiliser des analogies éclairantes. Mais dans l’ensemble, il n’est pas aussi bon vulgarisateur qu’un Hubert Reeves par exemple.



Vous connaissez peut-être plus l’auteur pour ses combats contre la souffrance animale et son rejet de la nourriture d’origine animale. Il conclut de nombreux chapitres en revenant sur les sujets sociaux qui, on le voit, le prennent aux tripes et provoquent son exaspération et sa colère.



Un livre riche et qui fait vibrer l’imagination de bonheur, mais pas si facile d’accès que ça malheureusement.

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Anomalies cosmiques : La science face à l'étrange

Aurélien Barrau, dans cet ouvrage, nous rappelle que les certitudes ne sont pas éternelles et illustre ses propos en pointant nombre d'anomalies encore inexpliquées ou remettant en cause des lois physiques terrestres.

L'astrophysicien traite de manière relativement compréhensible de très nombreux sujets nous rendant accessibles grand nombre de notions absconses. Malgré le soin apporté à cet effet, Anomalies cosmiques n'est pas un ouvrage de vulgarisation "grand public" dans le sens où les efforts demandés pour les novices, nécessitent, si ce n'est de grandes connaissances, au minima, une grosse dose de motivation afin d'éclaircir certains points. La lecture de cet essai, en tout cas, nous offre la jouissive satisfaction de se sentir plus "intelligent" une fois terminée.

Merci aux éditions Dunod et à Babelio d'organiser une rencontre virtuelle avec l'auteur et de m'avoir permis de me plonger dans Anomalies cosmiques.



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Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité

Le 03 septembre 2018, Aurélien Barrau (avec l'actrice Juliette Binoche) était à l'origine de la publication, dans le journal le Monde, d'une tribune appelant le gouvernement à une action "ferme et immédiate" pour faire face au danger du réchauffement climatique. Elle fut signée par 200 personnalités.



De cette action découla la publication, en 2019, de cet ouvrage, qui a été l'objet cette année d'une deuxième édition augmentée. D'emblée il faut dire que ce texte d'Aurélien Barrau est fort bien construit, argumenté et qu'il oscille entre l'essai et le pamphlet en s'appuyant sur les qualités des deux catégories, sans en adopter les lourdeurs éventuelles.



Pour mémoire, rappelons qu'Aurélien Barrau n'est pas écologue ou climatologue de formation, mais astrophysicien et philosophe. Il n'invoque que sa légitimité de "vivant" et de citoyen pour prendre la plume et mettre en lumière l'effroyable constat de l'état de notre planète : effondrement des espèces animales et végétales, réchauffement climatique accéléré, pillage des ressources naturelles, pollution massive...et toutes les conséquences sanitaires et sociales, en cours ou à venir, pour l'humanité.



Puis il propose une méthodologie d'action, en appliquant à l'activisme nécessaire et urgent, en ces temps de fin du monde, la notion de "fractalité". La puissance de raisonnement et la sincérité d'Aurélien Barrau ne sont pas à remettre en question, selon moi. Si certains pourraient se sentir jugés, à la lecture de ce texte, c'est que, d'une part, la vérité fait mal (vision triviale des choses) et que, plus sérieusement, comme le disait si bien Bourdieu : "s'il y a une vérité, c'est que la vérité est un enjeu de lutte".



L'auteur, donc, ne saurait conclure autrement que par la nécessité d'un changement profond de paradigme (donc de catégories de pensée) sans lequel la mise en acte ne saurait advenir.



PS : j'ai vu certaines critiques qui reprochaient à Aurélien Barrau de ne pas citer suffisamment ses sources : c'est vrai. Mais je voulais attirer l'attention sur le fait que ça n'enlève en rien la justesse de son raisonnement, et qu'il ne prétend absolument pas être spécialiste de ces questions (cf préface). Il n'écrit qu'en tant que citoyen engagé, et non en tant que chercheur voulant se faire publier dans Nature. Je terminerais en disant que celui qui veut vraiment avoir accès aux données des chercheurs n'aura guère de mal à les trouver, à l'heure du web globalisé. Je suis prêt à parier qu'elles corroboreront les affirmations d'Aurélien Barrau.
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Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité

On m'a prêté ce livre connaissant mon intérêt légitime pour le thème et pour être honnête je partais un avec un léger a priori négatif.

Non pas que je n'apprécie pas Aurélien BARRAU, d'autant que je le suivais déjà sur ses travaux scientifiques (1), mais par peur d'un ouvrage plutôt aseptisé, peut-être un peu trop doux et donc forcément en deçà de que le sujet mérite : on parle bien ici de la destruction de la vie par l'humain - principalement occidental, faut-il le rappeler?



Le livre démarre sur le constat implacable de l'écocide en cours. Nous consommons littéralement notre droit à la vie sur Terre en surexploitant ses ressources, qu'elles soient fossiles, minérales, végétales ou animales (humains inclus). Le foisonnement de chiffres (2) pour témoigner de l'ampleur de la catastrophe met un sacré coup au moral - soyons honnêtes. Il faut bien ça - et il s'agit de toute façon de la réalité - pour appréhender l'urgence de la situation.



Face au défi éminemment vital avéré, que faire?

Barrau pose un tour d'horizon non exhaustif des différentes évolutions envisageables en distinguant l'échelle individuelle et politique, mettant en exergue leurs forces et faiblesses pour conclure à l'évidence d'un changement global. A voir le bilan mondial de consommation, il est clair qu'au moins le gaspillage pourrait être endigué en bien des domaines - par exemple. C'est à la fois le pouvoir du consommateur en tant qu'individu et des Politiques en tant que Législateur de tracer la voix vers un monde plus responsable; mais surtout : vivable.



Or ce changement ne peut advenir dans notre société occidentale droguée à la croissance. C'est une évidence que - désolé d'être franc - seuls les idiots peuvent nier. Aurélien BARRAU et certes Physicien mais un enfant comprendrait qu'une société basée sur la nécessaire croissance - et donc infinie - n'a aucune réalité possible dans un monde fini tel que l'est la Terre.

Un changement de paradigme vers un Ecologisme qui serait une règle d'or - sans être une dictature verte ! - passe nécessairement par un changement de paradigme sociétal. La concurrence entre les peuples et à l'intérieur même des peuples est une hérésie à bien des égards (lègue putréfié des premiers Utilitaristes, adoubé par une interprétation erronée du Darwinisme).

Non. On ne sauvera pas la vie sur Terre à l'aide du Capitalisme Néolibéral, principale forme d'oppression. On ne sauvera pas la vie sur Terre et les sociétés humaines sans une (r)évolution profonde, sans retrouver les racines du vivre-ensemble : le partage.



Le livre termine sur un petit chapitre de Questions/Réponses très pertinent qui permet à Barrau d'approfondir son point de vue sur certains sujets mais surtout de répliquer aux objections courantes le concernant directement (notamment, récemment, sa Rolex...) ou indirectement, aussi bien qu’infirmer tous les doutes les plus optimistes au sujet de l'effondrement en cours; Suit un petit "épilogue presque philosophique".



La pensée d'Aurélien BARRAU se rapproche à bien des égards de la pensée Libertaire, tel qu'il le mentionne lui-même dans le chapitre évoqué précédemment, mais aussi de la "Pensée Complexe" d'Edgar MORIN (sans toutefois le mentionner), ce qui confère à l'ouvrage une bienveillance et une profondeur particulièrement agréable.



Avec un peu moins de 140 pages - et "écrit gros" - c'est un ouvrage très accessible à un prix de 8€ (et sur papier recyclé histoire d'être le plus consistent possible avec ses principes) que je vous recommande non seulement de lire, mais surtout de faire lire - comme je m'apprête à le faire.



En espérant vous avoir donné envie.



(1) : https://www.youtube.com/channel/UCwgqYNmYaij2_8hq_tOFyZw

(2) : on regrettera tout de même l’absence de toute référence malgré la quantité de chiffres évoqués
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De la vérité dans les sciences

Je vais commencer par un petit coup de gueule. Je sais bien que le mot falsification n'a pas le même sens en français qu'en anglais. Les anglais, qui nous ont emprunté ce mot, lui ont ajouté un sens qu'il n'a pas en français. Pour nos amis d'outre-Manche To falsify désigne également l'action de prouver la fausseté d'une théorie. Alors Aurélien Barrau s'engouffre dans la brèche et utilise le sens anglais à plusieurs reprises, allant jusqu'à réécrire la définition de infalsifiable. Non, monsieur le physicien et docteur en philosophie, infalsifiable ne veut pas dire dont on ne peut prouver la fausseté.



Mais s'il n'y avait que ça. L'auteur annonce la couleur dès le prologue. Bien qu'ayant rédigé notre discussion de façon plus construite, j'ai souhaité laisser au propos une forme spontanée, personnelle et, disons, un style « oral » et léger. Ah ça ! pour avoir un côté spontané, ça a un côté spontané. C'est réussi... et imbouffable par moments. Dans ce même prologue il est écrit : Aucun prérequis n'est nécessaire, ni en physique, ni en philosophie. Pour la physique c'est vrai. Pour la philo nettement moins, vu le nombre de références à des philosophes qui ne sont certainement pas connus de tous (je vous ai dit que mes derniers cours de philo sont vieux de plus de trente ans ?). Bref, un enchaînement de passages clairs et incompréhensibles (ou peu s'en faut). Des exemples ?



Pages 73 : Tout le jeu consiste à demeurer raisonnable — la plupart des idées échevelées sont effectivement incorrectes ! — sans s'interdire quelques pas de côté pour permettre l'émergence de révolutions intellectuelles.

Page 74 : Apparemment insignifiante donc, sauf, naturellement, à inventer une sémiotique de la marge. Elle est hors texte mais pas strictement « hors livre », elle se glisse en bordure pour aborder l'interrogation centrale. Elle se place en lisière. Pire : cette note de bas de page n'est pas même strictement dédiée au problème de la vérité mais à une mise au point sur l'historicisme et plus particulièrement sur la nécessaire critique, à partir de la philosophie de Husserl, le père de la phénoménologie.



Le comble pour moi, c'est que je n'ai rien appris sur la vérité dans les sciences selon l'opinion d'Aurélien Barrau et des autres participants à cette rencontre. Je suis heureux de ne pas avoir acheté ce livre qui m'a été offert par l'éditeur dans le cadre d'un partenariat avec le site Babelio.



Vous comprendrez qu'après cette lecture, je ne vais pas chercher à me procurer l'un de ses trois livres de vulgarisation scientifique qui avaient pourtant l'air alléchants et je fuirai ses oeuvres philosophiques.



N.B. : Si vous trouvez ma chronique décousue, lisez donc ce bouquin. Vous comprendrez ce qui m'a influencé. :)
Lien : http://sciences.gloubik.info..
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Big Bang et au-delà : Les nouveaux horizons d..

Plus que le livre, c'est l'auteur que j'ai apprécié...



"Big Bang et au-delà" (première édition parue en 2013) peut certainement être considéré comme un livre de vulgarisation mais ne vous y trompez pas : il exige quand même une certaine base de connaissances scientifiques pour être, je pense, apprécié à sa juste valeur (ce qui n'était pas forcément mon cas).



Néanmoins, l'enthousiasme et la personnalité d'Aurélien Barrau savent piquer la curiosité...Certes, l'évocation des différents travaux et recherches menés par l'auteur peut apparaître comme la mise en avant d'un CV bien garni. Mais davantage que l’ego, c'est bien l'amour de la connaissance, la curiosité, la volonté de diffuser le savoir qui transpirent de ces évocations.



Personnellement, si le propos ne m'a pas toujours emballé, j'ai par ailleurs beaucoup apprécié les positions de l'auteur quant à la nature transversale du savoir, l'éthique du scientifique, la nécessité d'analyser les conditions de production des connaissances, les liens entre sciences et politique (notamment via l'exemple de la station spatiale internationale).



Ainsi, ne soyez pas surpris de trouver dans cet ouvrage autant de références à des physiciens qu'à des philosophes. De même, Aurélien Barrau n'hésite pas à affirmer ses positions quant au système éducatif français : la médiocrité de l'enseignement des mathématiques, la prééminence des grandes écoles sur les universités, qu'il critique, le délaissement de l’expérimentation fondamentale...



Au final, ce "Big Bang et au delà" fut une lecture intéressante qui m'a surtout permis de découvrir un auteur sincère et attachant.
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L'Hypothèse K: La science face à la catastrophe..

La science, c'est bien, mais...

Ce serait résumer lapidairement un essai brillant, trop peut-être, à la fois aguichant et déroutant. L'auteur, "hyper" intelligent, applique à la lettre son idée d'habiter poétiquement le monde et donc de réinjecter une bonne dose de fantaisie à une discipline qui a perdu de sa puissance révolutionnaire en se soumettant aux puissances dominantes, engluée dans une civilisation techno-logique, destructrice du vivant, humain, minéral et végétal .

Aurélien Barrau déplore le renoncement de la science à penser son sens et ses finalités, qui permettrait d'éviter une catastrophe civilisationnelle dont les scientifiques, essentiellement rationnels et mono-orientés, font le lit. D'où l'injonction à construire une chaopoétique du réel, à susciter des ruptures intellectuelles.

Le gaillard aligne les néologismes à satiété, me perd dès qu'il dévide son propos en suivant les circonvolutions fulgurantes de sa réflexion émises dans un style tarabiscoté ; il m'enthousiasme quand il questionne le projet de construire un grand accélérateur de particules, à la consommation d'énergie démentielle, nécessitant un tunnel souterrain de 90 km de long et l'excavation de 10 millions de mètres cubes de molasse.

"Est-ce digne" ?

Poser la question, c'est y répondre.

Le danger réside dans la dynamique propre d'un emballement insensé de la machine et de la programmation. le techno-cancer gagne en espace.

Je retiens de cette lecture déconcertante, que laisser la science penser pour nous, "relève d'une faute logique autant que d'une faillite politique."

Qu'un scientifique se positionne à rebours de son milieu me réjouit, de même que sa radicalité, dès qu'elle s'exprime détachée de tournures absconses.













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Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité

Le père Noël est une ordure !

De toute façon ça m'est égal, je ne l'aime pas. C'est rien que des mensonges.



D'abord, depuis qu'il descend dans les cheminées, il sait bien que le feu ça fait des cendres ! Pourquoi il n'en parle jamais des cendres… S'il aimait vraiment les petits enfants il leur ferait cadeau de petits mots et de plein d'astuces... pour sauver leur avenir, comme le fait Aurélien :



« les temps sont décisifs »



« On ne combat pas des bombes atomiques avec des épées de bois, on ne combat pas une crise d'ampleur planétaire par des mesures d'ajustement. »



« Il n'est pas question de revenir à l'âge de pierre, mais au contraire d'inventer un devenir radicalement autre qui s'extrait de la logique de domination et d'appropriation."



« Nous souhaitons éradiquer la pauvreté. La solution évidente est à la portée d'un enfant de cinq ans : le partage."



« le poète est celui qui sait entrevoir ce qui n'avait pas encore été imaginé, qui sait que l'existant s'invente en même temps qu'il se découvre, ton avenir sera poétique ou ne sera pas."



Bon Noël les enfants. Hop ! Hop ! Hop !

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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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