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EAN : 9782100862597
240 pages
Dunod (10/01/2024)
3.96/5   51 notes
Résumé :
La science est toujours présentée à travers ses succès. Comme une imprenable citadelle. La situation, pourtant, se révèle être un peu plus complexe. Littéralement parlant, toutes les théories sont fausses. Elles seront un jour remplacées par de meilleurs modèles qui, bien souvent, feront table rase des concepts passés.
A la base de ces révolutions, magnifiques et inquiétantes, se trouvent les anomalies. Elles s’immiscent par effraction dans le paradigme des m... >Voir plus
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« On n'apprend rien de la victoire, on n'apprend que de la défaite", disait Clemenceau. La formule pourrait résumer le thème de ce livre d'Aurélien Barrau, qui s'attache à démontrer, qu'en sciences, dans le domaine de la recherche, ce sont les épines, les îlots d'incompréhension, les énigmes , les écueils d'une théorie qui semblait l'ultime, en un mot, les anomalies, qui permettent d'avancer.

Que ce soient les trous noirs, les relations paradoxales de l'entropie et du big bang, l'énergie de certains rayons cosmiques, toute ces entorses à la mécanique bien huilée et qui souvent dépassent l'entendement, constituent un terreau fertile pour une évolution des idées et des modèles, qui sont de toutes façon faux jusque'à ce qu'un nouveau concept émerge, avec sa part provisoire de vérité.

Hormis le questionnement sur le raisonnement, qui doit toujours être remis en cause, ces réflexions débouchent sur des questions métaphysiques. Mais ce n'est pas le propos. Lors de la visioconférence, alors que l'on a demandé à Aurélien Barrau pourquoi il excluait l'existence d'un Horloger à tout ça, la réponse est claire. Il ne parlera pas de son positionnement, qui est une affaire personnelle, et considère qu'il s'agit d'une question beaucoup plus sérieuse que celle qui voudrait que la physique corroborerait l'existence de Dieu. Il confesse d'autre part que les scientistes anticléricaux l'agacent encore plus que les croyants fondamentalistes !

Pour revoir au propos de l'ouvrage, j'aime aussi cette comparaison de la réflexion humaine, limitée à ses capacités sensorielles et intellectuelles, au monde des poissons :

« Les poissons pourraient s'étonner qu'il y ait de l'eau partout dans l'univers. Mais en réalité la solution est plus simple. Là où il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de poisson pour le constater ».

Ce livre, qui aborde des problèmes complexes, et on le conçoit puisque ce sont ceux qui font cogiter la communauté scientifique, est aussi superbement écrit, et met en évidence que science et poésie sont loin d'être incompatibles.

Je remercie sincèrement Babelio et les éditions Dunod pour cette lecture, assortie d'une rencontre virtuelle passionnante, et qui m'a permis de sortir de ma zone de confort.

208 pages Dunod 7 septembre 2022
Masse critique privilégiée Babelio

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Voilà un livre ardu sur des sujets ardus, mais qui vaut la peine d'être lu, car Aurélien Barrau y met toute sa fougue habituelle pour montrer et démontrer que toutes les théories (cosmos, math, physique) ne sont jamais à prendre à la lettre, car il y a des doutes, il y a d'autres modèles, il y a plein d'anomalies.
En des courts chapitres il "s'attaque" à la physique quantique, à la matière noire, à l'énergie noire, aux trous noirs, à l'antimatière, au big bang, à la théorie des cordes, etc. toujours avec un regard mordant et lucide.
Toutes les théories sont-elles fausses ? Il les passe en revue et laisse planer le doute.
Notre propre existence est d'ailleurs une anomalie.
Ce que l'on sait déjà:
- La rotation et l'éloignement des galaxies n'est pas expliquée par les étoiles et la matière qui se trouvent en leur sein.
- l'expansion de l'univers ne décélère pas.
- le vide ne se comporte pas comme il le devrait.
- Les trous noirs mettent en défaut la théorie des champs.
- Certaines particules élémentaires présentent une masse qui semble être interdite.
- le concept de Big Bang pose problème.
Ne nous trompons pas, certains passages sont quand même à relire deux fois pour bien les comprendre...
Au sujet du Big Bang: Tout porte à croire que l'univers devrait avoir émergé dans un état d'entropie maximum. Or ce n'est pas le cas. Trois possibilités, mais la dernière est la plus marquante : selon Carlo Rovelli, la notion d'entropie doit être perspectiviste : autrement dit, nous verrions une entropie initiale de l'univers faible parce qu'en tant qu'être vivant (...) il ne peut en être autrement... (voir page 139)
J'attendais qu'Aurélien Barrau parle aussi des trous blancs, mais juste une ligne de questionnement page 141, dommage...
Mais il parle des magnétars, alors...
Autre point intéressant : les notions de paysage (tout ce qu'on sait) et de marécage (tout ce qu'on suppose).
Mais bien sûr, son livre ne pouvait pas ne pas finir sur l'aspect de la catastrophe écologique que la Terre subit et subira encore plus dans les années à venir par notre faute et nos inactions.
Et là il est virulent et particulièrement mordant (voir une citation de @passemoilelivre qui commence par "la bêtise endémique...) : ces quelques lignes valent son pesant d'or !
Oui on court à notre perte si on ne fait rien.
Seul bémol pour moi, ce n'est pas en prônant la décroissance à tout va que l'on va y arriver !
Finissons sur une note plus légère en revenant au sujet :
"L'étrange est beau ... L'anomalie est belle d'être, exquise de sa propre existence...Elle oblige à bifurquer..."
On pourrait faire une petite allusion aux réseaux sociaux qui diffusent des fake news à tour de bras. sachons penser et réfléchir par nous-mêmes sans écouter les discours convenus. Sachons prendre la voie de la raison.
Anomalies cosmiques : un livre philosophique très intéressant !
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Je retiens de ce livre que notre compréhension du monde et de l'univers d'aujourd'hui ne sera pas celle de demain. Derrière ce truisme scientifique, il y a une liste d'étrangetés, d'anomalies qui se glissent dans toutes les théories de la physique, de la cosmologie et des domaines scientifiques qui leurs sont liés. de la relativité à l'unification de l'infini petit et de l'infiniment grand, les explications qu'elles fournissent sont incomplètes, biaisées et soulèvent parfois plus de questions qu'elles n'en résolvent. Quiconque affirme ce qu'est la vie, son origine, qu'elle peut ou ne peut pas exister ailleurs, qu'il n'y a un univers, des multivers, que telle chose est impossible devrait faire preuve d'une véritable humilité. En attendant, l'émerveillement de la découverte ne sera plus très longtemps l'apanage de l'espèce humaine au rythme auquel elle détruit ses conditions d'existence. Ce thème cher, à juste titre à Aurélien Barrau, transparait dans Anomalies Cosmiques. Faut-il lui donner raison ou croire que le progrès scientifique nous sortira de ce mauvais pas .
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Aurélien Barrau, dans cet ouvrage, nous rappelle que les certitudes ne sont pas éternelles et illustre ses propos en pointant nombre d'anomalies encore inexpliquées ou remettant en cause des lois physiques terrestres.
L'astrophysicien traite de manière relativement compréhensible de très nombreux sujets nous rendant accessibles grand nombre de notions absconses. Malgré le soin apporté à cet effet, Anomalies cosmiques n'est pas un ouvrage de vulgarisation "grand public" dans le sens où les efforts demandés pour les novices, nécessitent, si ce n'est de grandes connaissances, au minima, une grosse dose de motivation afin d'éclaircir certains points. La lecture de cet essai, en tout cas, nous offre la jouissive satisfaction de se sentir plus "intelligent" une fois terminée.
Merci aux éditions Dunod et à Babelio d'organiser une rencontre virtuelle avec l'auteur et de m'avoir permis de me plonger dans Anomalies cosmiques.

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Merci à Babelio et aux Editions Dunod qui m'ont offert ce livre dans le cadre de la rencontre zoom avec Aurélien Barrau.

Aurélien Barrau est quelqu'un d'excessivement intelligent et il peut à certains moments laisser sur le côté des gens comme moi.
Il faut s'accrocher.... ça en vaut la peine.
C'est un ouvrage très riche et très intéressant, malgré quelques passages parfois abscons.
De quoi est-il question ? D'anomalies.
L'anomalie comme source de recherches, de découvertes et de grands chamboulements potentiels.
Là où en général, on cherche à la supprimer, en science, l'anomalie est recherchée, traquée, revendiquée mise en pleine lumière, et devient source de débat fructueux et défi intellectuel constant.
Aucune théorie n'est totalement immuable et parfaite.
Tant d'anomalies se dressent sur le chemin des scientifiques pour appréhender, comprendre un peu mieux l'univers, matière noire, énergie noire, rayons cosmiques, antimatière, vide, expansion...,autant de fissures dans les modèles établis.
On ne s'ennuie pas. Il faut parfois faire appel à un dictionnaire et certains concepts de physique m'échappent.
On notera tout au long de l'ouvrage quelques critiques sur le management de la science et des scientifiques ainsi que, fidèle à lui-même (et c'est aussi pour ça que j'apprécie Aurélien Barrau ), quelques judicieuses remarques sur la crise écologique actuelle.
La science est un questionnement permanent, une remise en question incessante. C'est ce que montre avec passion et talent Aurélien Barrau dans ce livre exigeant.
A lire.
Pour les courageux, les curieux, ceux qui aiment la science et les questions philosophiques.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Page 183
La bêtise endémique des obsessions managériales déshumanisantes, de la prolifération littéralement tumorale des pratiques gestionnaires et des commissions ubuesques, du règne grandissant des machines et des logiciels, de la glorification de pratiques mortifères, éblouit ce temps d'une triste lassitude. Pourtant, même face à cette situation désastreuse, l'inertie demeure la règle, peut-être même la loi. Les réseaux sociaux étalent leurs calomnies et glorifient la vacuité tandis que la pensée authentiquement exploratrice est omise ou dénigrée.
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Un peu d'humour quand même :
L'astrophysicien suisse Fritz Zwicky traitant ses collègues de "crétins sphériques" :
" C'est parce qu'ils sont aussi bêtes, quel que soit l'angle sous lequel on les regarde."
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La physique est une création sous contrainte.
Les règles y sont strictes : langage mathématique, adéquation avec l’expérience, assentiment des pairs… Il n’est pas question de dire n’importe quoi ! De toutes les sciences de la nature, la physique est peut-être la plus rigoureuse et la plus formelle. Les lois fondamentales du Cosmos et la structure des constituants élémentaires de la matière s’y dévoilent subrepticement. Avec impudeur, parfois ; avec élégance, toujours.
La physique ouvre des portes dérobées sur l’intime du réel. Elle n’en demeure pas moins une création. Les équations ne révèlent pas l’« en soi » du monde. Elles constituent plutôt une projection, culturellement située et historiquement connotée, sur celui-ci.
Lesdites « lois de la nature » sont, en réalité, des poèmes très humains, en dialogue chuchoté avec une altérité qui les dépasse.
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Littéralement parlant, toutes les théories sont fausses. Elles seront un jour remplacées par de meilleurs modèles qui, bien souvent, feront table rase des concepts passés et réécriront radicalement les fondements même du réel ou de ce qui en tient lieu.
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L'organisation économico-sociale de la recherche qui empire chaque année, empruntant au secteur privé ses pires dérives managériales. Le fantasme d'une "gestion par l'excellence", ancrée sur la culture de l'évaluation, est profondément antinomique avec la dynamique propre d'une pensée subtile et exploratrice. Les mises en garde, émanant des plus grands scientifiques de ce temps, dénonçant une vision structurellement orthogonale à la possibilité même d'une révolution majeure sont légion. La politique scientifique ne se soucie plus beaucoup de science: elle est construite pour répondre aux indicateurs arbitraires qu'elle invente elle-même afin de se convaincre de son efficacité. Le "droit à l'errance" qui constitue pourtant en réalité, un devoir de rigueur et d'humilité, a été oublié. Supplanter, par exemple, au respect inconditionnel de la singularité, la généralisation d'indicateurs chiffrés de "bien-être au travail" est symptomatique d'un dévoiement du sens. D'une faillite.
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Videos de Aurélien Barrau (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aurélien Barrau
Rencontre avec l'astrophysicien Aurélien Barrau à l'occasion de la parution de "L'hypothèse K, la science face à la catastrophe écologique", aux éditions Grasset.
Résumé : Sortir la science de ses mauvaises habitudes, tel est le projet de ce bref et révolutionnaire essai. Face à la catastrophe écologique, la science est utilisée pour donner une réponse essentiellement « ingénierique» : technologie à tout prix, algorithmes envahissants, machines toutes-puissantes. Cela constitue le pire des choix. Si elle peut jouer un rôle salvateur, c'est, tout au contraire, en contribuant à un renouveau radical des symboles et des valeurs. En réinventant le sens du monde. Elle se révèle essentielle dans le constat du délitement : les espèces disparaissent, les populations s'effondrent, la pollution et la chaleur tuent, la planète devient inhospitalière… Elle demeure pourtant incapable de choisir la direction souhaitable. Considérée comme un simple outil, elle ne pourra que contribuer à accélérer l'effondrement. Comme l'écrit Aurélien Barrau, nous ne tenons pas assez compte des rêves des chiens. A partir de ce qu'il appelle « l'hypothèse K. », un laisser-faire entraînant une prolifération technique exponentielle, ce texte suggère de réinvestir la science de l'immense charge poétique qui lui a été déniée. Et cela afin de la libérer, de lui rendre son pouvoir bénéfique. Un plaidoyer pour une science nomade, tzigane ou touareg, humble et intransigeante. Une science déviante et fière de l'être !
Merci David Even pour la captation et le montage !
@aurelien_barrau @editionsgrasset7893
#science #aurelienbarrau #barrau #ecologie #librairie #millepages #librairiemillepages
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