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Critiques de Belinda Cannone (146)
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Petit éloge du désir

Longs claviers amoureux. Poètes de l’étreinte. Petite musique de chambre.

Sous les draps blancs froissés, des rires, des caresses, une main chaude posé sur ta cuisse, et son « plus bel argument » que tu contemples, « légèrement arqué, dressé vers son nombril ».

Tu n’as plus envie de te restreindre, de te raisonner. Tu lui abandonnes « les parties secrètes de ton corps ». Tu donnes tout, sans compter. Tu ne veux plus jamais quitter « la vie haute ».

« L’incandescence ou rien ».

Dans ces moments d’étreinte, tu es Reine et il est Roi. Le désir fait « chérir les petits défauts du corps de l’autre ».

Haute bassesse de l’amour qui « conjugue grandeur et fragilité, muqueuse et langue humide, danse et luxure, mots d’amour et mots obscènes, beauté et crudité ».

Puis vient la somnolence après l’amour ; l’autre qui prend une douche interminable ; les matins clairs et les fous rires ; les petits déjs pantagruéliques.

Avec lui, plus que tout, tu te sens vivante. Tu es joyeuse, et la joie te rend désirable. Tu dois être constamment relié à lui, sinon « tu étouffes, l’air te manque ». Sa vie traverse la tienne comme « une mèche enflammée semant le bonheur ».

250 courts chapitres, 250 poèmes, intenses, fiévreux, véhéments, langoureux qui rendent un hommage vibrant au désir sous toutes ses formes. Vous savez ! quand une foudre délicate vous touche au cœur, quand la « chair entre en majesté », quand vous ne touchez plus terre et que vos jours deviennent colorés.

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S'émerveiller

“La beauté secrète du chêne apparaît sous mon regard assidu.”

Une phrase de l'écrivaine qui définit bien “L'émerveillement “ face aux petits détails de la vie, sujet de ce livre. Un émerveillement qui n'appartient pas au registre de l'admirable, qui pourrait être provoqué par n'importe quelle chose simple, modeste, des sons, un paysage, le sourire d'un inconnu, la vue d'un arbre, d'une fleur, le scintillement de la lumière sur l'eau.....que sais-je ? Un bonheur gratuit, source d'énergie, résultat d'une disposition intérieure à saisir “la beauté secrète” de ce qui est contemplé, écouté, touché, goûté, senti.......

L'auteur le relie à la curiosité, curiosité qui est fraîcheur du regard chez celui pour qui « aucun aspect de la vie n'est émoussé ». Une curiosité, une réceptivité, qu'on perd avec l'âge, et qu'il faudrait peut-être entretenir. Mais, “S'émerveiller réclame non seulement de vivre dans l'instant mais aussi dans la lenteur”.....

Bref, je pense que j'ai donné une idée suffisante de ce petit livre précieux agrémenté de belles photos sépia ( j'ai adoré, le Chêne de la ferme de Socquentot à Belmesnil (Seine-Maritime),26 avril 1892), dont la lecture ne peut qu'émerveiller et rafraîchir nos cinq sens et notre réceptivité à la vie.

Inutile de chercher ou d'attendre un bonheur dont on a généralement qu'une idée floue. Il est là au présent, à porté de main, déjà dans la lecture de ce petit livre, que l'écrivaine elle-même définit comme un “ livre qui ne fera pas le lecteur beaucoup plus savant mais peut-être plus vigilant, et plus attentif à ce qui importe –à ce que, mourant, il regrettera de quitter. “

Un livre qui décrit très bien ma propre conception du bonheur et du sens de l'existence, “Il n'y a aucun sens à vivre, et le chercher revient à mal poser la question. Ma petite philosophie existentielle s'est transformée le jour où j'ai compris que la question du sens de l'existence s'annulait (se dissolvait) dans la joie de vivre, dans le désir qui nous lance vers l'avant “.

En le terminant, j'entends la magnifique voix de Violeta Parra entonner “Gracias a la Vida”.........



Sur la pointe d'une herbe

devant l'infini du ciel

une fourmi

(Hōsai, 1885-1926)





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S'émerveiller

Un titre au sujet des plus prometteurs, retenu de loin, pressée dans l'instant où j'ai aperçu ce très beau titre, en me promettant d'y regarder plus près, très vite !



Quelques jours plus tard, fouinant à la Librairie Tschann, avec une amie aussi vorace et boulimique que moi-même, cette dernière tombe en arrêt devant ce même ouvrage, prend le temps de l'apprécier... Elle me le montre,

et nous avons pu, en effet, apprécier ce volume magnifique , à tous égards !



Le titre prometteur, une très esthétique couverture, fort sobre, un papier glacé, qui met en valeur , à la fois le texte et les photographies noir et blanc, choisies...

Grand bonheur: mon amie m'a fait ensuite la surprise de me l'offrir. Je l'ai débuté aussitôt.



Un essai qui demande de l'attention; un texte très dense nourri de vécu, de souvenirs personnels mais aussi d'allusions littéraires, philosophiques et artistiques...Tout ce qui enchante la vie...



Belinda Cannone que je découvre et lis pour la première fois... nous offre un florilège poétique de ses émerveillements : dans la nature, dans la ville [ réalisations d'architectes réalisant des couleurs et des formes gracieuses], face à nos "dissemblables proches" , les animaux, l'émerveillement que peuvent aussi provoquer les découvertes scientifiques, les arbres, la poésie, la magie des mots, la photographie. Je cesse là l'énumération car la liste risque d'être trop longue...



Un texte bénéfique et constructeur à tous points de vue, qui nous dit et nous redit la beauté du monde.. et la philosophie lumineuse du "SAVOIR VIVRE et SAVOIR REGARDER"...

L'essai de Belinda Cannone est judicieusement accompagné de très beaux clichés classiques , majoritairement du 19e... [ clichés de l'ARDI-

Association Régionale pour la Diffusion de l'Image]



Cet ouvrage, en plus d'être le cadeau choisi d'une amie très précieuse, il est aussi tombé comme un "cadeau du ciel" ;Traversant comme chacun une zone de turbulences et de doutes aigüs... ce livre de Belinda Cannone permet de relativiser, de prendre plus intensément conscience que nous avons la chance inouïe de vivre, d'avoir le bonheur de pouvoir "REGARDER" lorsque nous sortons de notre quotidien et de ce qui semble acquis et

allant de soi...



Cette phrase de l'auteur exprime excellemment cette réalité, et je ne peux m'empêcher de songer à un de mes écrivains préférés... qui sait "REGARDER" les choses les plus simples, avec un regard d'enfant, enchanté et émerveillé, toujours. Je désirais nommer CHRISTIAN BOBIN....



"L'amoureuse concentration



Je regarde la haie, la haie que je connais si bien et qui n'a rien de remarquable- aubépines, prunelliers, ronces, fouillis, piquants-, mais le soleil couchant l'éclaire, et soudain je m'émerveille car je la -vois-. Mon sentiment n'est pas lié à sa nature remarquable ou surprenante mais à ma capacité à la voir vraiment. (...) S'émerveiller, c'est d'abord saisir la présence des choses et des êtres " (p. 85)



Un ouvrage qui fait du bien, nous "secoue " positivement , pour cultiver une sorte d'art de Vivre et d'être en éveil face à tout ce qui nous entoure; l'apprentissage et la grâce de l'émerveillement même devant les choses les plus humbles qui nous entourent...qui paraissent

à tort, ordinaires !



Je réitère ma reconnaissance joyeuse à l'amie qui a eu la "Merveilleuse" idée de m'offrir cet essai tonique ,passionnant, et simultanément de me faire découvrir un nouvel écrivain...qui me touche autant qu'elle m'interpelle... par ses questionnements et sa sensibilité...



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P.S: Voici parmi les clichés , mes préférés, dont le dernier cliché (sépia) est de

Maxime du Camp, datant du 13 avril 1850, représentant "le Grand

temple d'Isis, à Philae, en Egypte "



1. Henri Magron [1845-1927] , "Le Mont Saint-Michel, porte d'entrée à

marée haute"



2. Marc Ferrez [1843-1923] "Rio de Janeiro, panorama vu de Mesa do

Imperador, vers 1880 "



3. Alexandre Dubosq [1856-1946] , "Femme de dos avec châle"



4. Henri Gadeau de Kerville , " le Chêne de la ferme de Socquentot

à Belmesnil, 26 avril 1892"
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Petit éloge du désir

Petit éloge du désir... Que voici un fort sympathique livre de philosophie. Si, si, si! Au-delà du titre évoquant érotisme et volupté, Belinda Canonne se livre à des réflexions à propos et autour du désir.



Pas de structure linéaire dans cet opuscule, ni d'argumentation calibrée mais 250 paragraphes dans lesquels l'auteure explore le vaste domaine du titre. Car le sujet est effectivement très étendu, et très personnel. D'ailleurs Belinda Canonne ne cache pas sa totale subjectivité puisqu'elle se base en premier lieu sur sa propre expérience.



Si l'ouvrage n'est pas exempt de descriptions véritablement érotiques et charnelles, l'auteure définit page après page ses conceptions du désir.

Comment désirer l'autre n'est pas se l'approprier mais au contraire apprécier - et désirer - toute son altérité.

Comment désirer n'est pas qu'une question de pulsion sexuelle mais l'envie de fusionner deux corps-esprits.

Comment le désir d'autrui et l'amour physique rendent vivant et sont autant de parcelles dérobées au temps, aux contraintes, à la mort.

Comment la rencontre entre deux désirs se crée. Et en corollaire, comment elle aurait pu ne pas advenir; et l'auteure de renchérir sur la chance offerte par le hasard, le destin ou quoi que ce soit de pouvoir la vivre.



Voilà quelques exemples de ce qu'on peut trouver dans ce Petit éloge. Pour ma part, ce qui m'a frappée, c'est la joie de vivre et d'aimer qui émane de ce court texte. Le désir tel que défini par Belinda Canonne incite plus grande bienveillance vers tout un chacun. A une plus grande réceptivité aux beautés et petits bonheurs de la vie.



Et pour ne rien gâcher, Belinda Canonne écrit très bien. Et décrit très bien. Elle rend sensible et évocateur chacun de ses mots et on aurait bien envie de disserter plus avant à partir de certains de ses paragraphes.



J'adhère plus facilement à ce type de réflexion qu'à toutes ces méthodes de développement personnel sino-nippo-argentino-scandino-indo-zélandais.
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Petit éloge du désir

Un magnifique recueil de douceur, d'une puissance érotique incroyable. Écrit sous forme de courtes pensées qui se succèdent dans une suite logique, comme la réflexion d'une vie, Belinda Canone choisit ses mots et quels mots! C'est de la poésie des sens, une belle ode au désir et à la passion amoureuse. Si bien que parfois, on aurait envie de la prendre dans nos bras et de la serrer délicatement contre nous Belinda Canon, pour lui dire merci de rendre visibles de si belle manière les émotions cachées dans notre monde intérieur.



C'est le désir qui nous fait avancer, il est source de vie et de volonté. Quand il nous manque, le monde s'estompe, perd ses couleurs pour finir par disparaitre et l'autre avec. Mais qu'est ce qui fait qu'il se dissipe et qu'est ce qui le met en mouvement?



Ce livre, il faudrait qu'on le lise et qu'on le reprenne de temps en temps, un paragraphe par ci et un par là, même choisi au hasard pour se souvenir de nous, ce qui nous unis dans le désir. Un livre de chevet surement. "ha ouais encore un!" m'a dit ma compagne. Non mais sans blague, si si, cette fois c'est encore vrai.
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Petit éloge du désir

Un tout petit fascicule, viens-là que je t’, empli de désir, émoustillé par le désir du souvenir, par le plaisir du désir, un petit éloge, hommage sous ma toge. Une centaine de petites pensées distillées dans la nuit. Parce que le désir est nocturne, et ma lecture de ce désir également. J’aime me réveiller au milieu du silence et des ombres endormies, sentir ton ombre me caresser sous la lumière éphémère d’une lune bleue ou du halo tamisé d’un lampion, sentir mon membre s’éveiller dans ce silence nocturne lorsque je me souviens de notre première rencontre. Oui Belinda, tu m’as tant chauffé dans ton précédent roman, « l’adieu à Stephan Zweig » avec cette scène anthologique d’une fellation avec ton amant archéologique et aimé, ta bouche aimantée à son magnétisme volcanique, poussée de lave, une jouissance de l’instant et de la page consumée. Elle est dans mon sommeil comme une fleur, un soleil sans chaleur vous pouvez m'aider à la trouver. Elle a les yeux bleus Belinda... Oui Belinda, je te suivrais n’importe où surtout aux portes du plaisir et du désir, l’un ne va pas sans l’autre.



Au milieu de la nuit et du silence, j’aime reprendre ce petit livre, qui à l’origine avait une autre destination que mon plaisir onaniste, je le picore au hasard d’une page inconnue, savoure chaque aphorisme, chaque posture érotique, chaque plaisir éjaculatoire qui gicle de mes pensées nocturnes comme autant de désir malsain, obscène, pornographique, tendre, un petit éloge du désir mais toujours conjugué avec l’amour. Parce qu’entre des notes philosophie et de poésie, l’amour joue toujours une partition essentielle dans la musique de la vie et du désir.
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S'émerveiller

S’émerveiller… S’émerveiller de tout et de rien, s’émerveiller des tout petits riens, du temps qu’il fait, d’un oiseau qui chante, d’une musique entendue, d’un instant de solitude, de la beauté d’un paysage, d’une fleur, d’un tableau ou d’un texte… S’émerveiller comme un enfant, retrouver cette disponibilité de l’âme, cette innocence. S’émerveiller comme une disposition intérieure, une façon nouvelle d’être au monde.



Ce que nous rappelle Belinda Cannone dans ce très bel essai en forme de variation sur la discipline de « l’instant présent », nous le savons déjà, mais ce rappel est important : la beauté, la valeur des choses et des êtres n’existent pas en tant que telles – c’est le regard qui se pose sur elles qui les crée, et si nous voulons accueillir à cœur ouvert les merveilles que le monde est prêt à nous offrir, c’est à nous et à nous seuls qu’il incombe d’être attentifs, concentrés, intenses, dans la pleine présence à l’instant.



Etre capables de réaliser cette alchimie secrète, cette œuvre au noir spirituelle qui transmue l’anodin en événement, le banal en merveille, c’est ce à quoi nous convie ce petit livre de Belinda Cannone, « S’émerveiller », très joliment illustré de belles photographies. Un essai d’une certaine densité mais d’une écriture fluide, avec des accents qui évoquent souvent Christian Bobin ou René Frégni, et que j’ai lu avec un réel bonheur.



Un livre qui ressource et qui fait du bien. A lire, à relire, et à offrir autour de soi…
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Dictionnaire des mots parfaits

« Le dictionnaire des mots parfaits » ou l’éloge de notre chère langue française !

Succédant aux «mots manquants » et « aux mots en trop », ce dernier tome les « mots parfaits » clôture brillamment cette aventure littéraire.



Une cinquantaines d’écrivains se sont, ainsi, prêtés au jeu et nous livrent chacun leur mot parfait. Entendons par mot parfait, ce Mot « aimé », celui dont on se délecte avec plaisir.



Un dictionnaire intimiste donc !

Bien loin du dictionnaire académique, factuel, rigide, terre à terre.

C’est ici une invitation au pays merveilleux du Mot. Le passage du froid de l’objectif à la douceur du subjectif. Un p’tit cocon littéraire où l’âme du Mot est nourrie des ressentis de chacun à son égard.



Mot choyé, chéri, dorloté, sublimé et parfois inventé !

Amour pour ce Mot qui nous a séduit par son écho à l’enfance, sa musicalité, son histoire, son sens ...



A nos mots,

Qu’ils soient doux, chantants, enfantins ou même incongrus,

Un bien beau partage !



Un grand merci à Babelio et aux éditions Marchaisse.
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L'adieu à Stefan Zweig

Et si je te racontais une petite histoire. Celle de Martha et de son archéologue par exemple. Martha, une jeune femme, littéraire, écrivaine, philosophe même à ses heures perdues. A la bibliothèque, elle croise le regard de ce type, un brin mystérieux, archéologue de profession genre Indiana Jones, jeune et beau, pas vieux à lunettes. Un verre après la fermeture, un restaurant, des jambes qui se croisent et se touchent sous la table, et puis cette idée : et si j’écrivais un livre sur les derniers jours de Stefan Zweig ? Pourquoi pas, bonne idée même je dis. Un suicide qui laisse en suspens beaucoup de questions, une mort qui apporte peu de réponses. Juste l’imagination et le fantasme de Martha sur la moiteur ambiante de Pétropolis. Tiens à propos de moiteur, la passion zweigienne faisant monter la température, tu me sers une Paulaner, à boire dans la profondeur de tes yeux ?



Et le moins que je puisse dire, c’est qu’à force de lire du Zweig, Martha est chaude et enjouée, heureuse même et malgré la correspondance lointaine entretenue avec son archéologue mystérieux parti à l’autre bout du monde. De toute façon, cela se saurait s’il y avait de l’archéologie à faire dans les champs normands. Alors qu’est-ce que je retiens de cette promenade tropicale dans la jungle brésilienne. Zweig se promène à l’aube, heure matinale propice à la fraicheur méditative. Il déambule, accompagné de Lotte qui tousse encore et toujours plus, de ces quelques rapatriés allemands ou étrangers. Il croise les regards des habitants, boit quelques tasses de thé accompagnés de strudel à défaut de bières et de bretzels, joue aux échecs. Il est accueilli presque comme un roi. En tout cas comme une sommité intellectuelle si imposante que son nom évoque simplement le respect même si les brésiliens n’ont pas dû lire ses romans. Il écrit, il correspond, il est dépité par la tournure des évènements qui plonge l’Europe dans un soudain chaos. Et là, Belinda, Martha et moi comprenions la frustration que peut ressentir cet être sensible face à la barbarie humaine, l’inhumanité du nazisme qui plane sur la sphère mondiale. Dépité est même faible pour caractériser son sentiment qui se rapproche plus de la honte et du dégoût.



Mais pendant que Martha écrit son roman sur Zweig – ou que Belinda écrit son roman sur Martha qui écrit un roman sur Zweig – ou que le Bison écrit une chronique qui se prétend littéraire sur Belinda écrivant un roman sur Martha qui écrit un roman sur Zweig, Martha écrit en plus de longues lettres à son archéologue aimé, fantasmé, désiré. Des lettres pleines de passions, de sentiments, d’envies chaudes et de pulsions érotiques. Oui, on peut fréquenter les couloirs peu fréquentés d’une bibliothèque et être une chaudasse aussi tentante que bandante à la façon dont elle discourt sur plusieurs pages l’art de la fellation. Oui, c’est aussi ça, Martha. Une femme qui aime tailler une pipe à son archéologue, oh putain que c’est bon, presque jouissif même. Normal lorsqu’on s’immerge de la passion et de l’âme de Zweig. N’as-tu pas déjà remarqué que je lis toujours les romans de Zweig à la terrasse de café ? Je vois que tu me comprends, parce que les femmes passionnées viennent s’assoir à ma table et m’offrir cette bière dans l’intimité de plonger ton regard dans le sien, les lèvres caressées par la mousse.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Le don du passeur

Après l'époustouflant cadeau qu'une amie m'a fait dernièrement, avec le tout récent "S'émerveiller" de cette auteure, que je lisais pour la toute première fois... je me suis précipitée sur cet écrit intimiste...



Dans cet essai "S' Emerveiller", des allusions, et extraits de ses textes antérieurs, il était question à plusieurs reprises de ce récit personnel, que je me suis commandé aussitôt...



Un hommage unique et bouleversant d'une fille-écrivain à son père, écorché vif, fantasque, atypique, et même si ce dernier se situe dans une existence "manquée", il aura réussi à transmettre à ses enfants,(dont l'auteure) les valeurs primordiales, fondatrices, aimantes pour grandir de la meilleure façon possible...



Ce texte me "tourneboule" à plus d'un titre car il soulève des questions essentielles ,comme nos fondations, les transmissions multiples, variées

et complexes de nos parents...notre construction d'adulte selon la densité , la qualité, l'authenticité des valeurs, de l'affection... que notre histoire familiale nous a léguées



Nous comprenons à cette lecture combien ce papa, original et fantaisiste,fut un pédagogue extraordinaire qui influencera de façon significative la carrière future de l'auteure, ainsi que son appréhension et sa philosophie de la vie...



La lumière, la force, la faiblesse comme l'énergie de Belinda Cannone lui viennent de ce père décalé, mais hors du commun,autodidacte et profondément humaniste...



"Je crois que j'ai eu envie d'écrire ce livre parce qu'un jour, dans un train,me rendant à un colloque de psychanalystes autour de mon essai -

Le Sentiment d'imposture-, j'ai réalisé à quel point il -savait aimer-. Je lisais le résumé d'une conférence où l'auteur évoquait un épisode de la vie de Freud, un voyage entravé par une loyauté à l'égard de son père, et j'ai pensé combien le mien avait su m'autoriser à grandir, et d'abord en me permettant de m'affranchir de lui. A présent je me dis qu'ici se trouve peut-être le fondement de mon entreprise, dans mon émerveillement devant son étonnante intelligence du coeur, émerveillement assez puissant pour m'avoir incitée à tenter son portrait." (p. 108)



Ce récit personnel offre et engrange d'abondants questionnements: les origines possibles du besoin vital d'écrire, de la vocation d'écrivain, tout l'arc-en-ciel de cette chose extraordinaire : la TRANSMISSION...qui permet aux enfants de se construire de façon plus ou moins satisfaisante...



L'héritage affectif et intellectuel des parents, souvent plus envahi d'affects... d'où la complexité fréquente pour les enfants, à digérer, assimiler, et à en faire du positif !



L'auteure relate à quel point , dans les moindres replis de sa sensibilité, les enseignements les plus modestes de son père sont là , omniprésents...

"Mon père (...)) était pourtant fier de moi- quoique pour rien au monde il n'eût parlé de mes livres à quiconque: il aurait eu l'air de se vanter, disait-il, ou pire, de s'attribuer un mérite alors qu'il n'était "évidemment" pour rien dans mes réussites.

Il avait raison, en ce qu'il ne m'a jamais suggéré de publier des livres, mais il avait tort, puisqu'il m'avait mis la plume à la main, les mots au coeur, et m'avait appris à regarder le monde. Quoi qu'il en ait pensé, je suis depuis longtemps persuadée que je réalise, disons, son voeu inconscient" (p. 133-134)





Nous avons tous un parent plus ou moins proche, qui nous a marqués plus durablement, continuant à nous éclairer et à influencer notre propre chemin, nos manières de vivre, de penser, d'agir: cette lecture

bouleversante m'évoque ma propre petite lumière permanente,qui reste (même après près de 30 ans depuis sa disparition, en 1988) ma grand-mère maternelle, conservant, en dépit une vie des plus modestes et effacées ,tout son rayonnement à mes yeux d'enfant comme à ceux de l'adulte...



J'achève ce ressenti de lecture sur cet extrait qui donne parfaitement le ton de cet hommage: Amour, reconnaissance, joie et grande mélancolie...mélangées !



"Au tout début de -Paris, Texas-, de wim Wenders, on voit un homme marchant le long d'une voie ferrée, seul le visage buté, mal fagoté, obstiné et ayant l'air, je ne sais pourquoi je le crois, de faire un long

voyage bien qu'il ne porte aucun bagage, et d'aller fermement vers nulle part. C'est une de ces images complexes comme le cinéma nous en offre parfois, et qui prennent aussitôt place dans un recueil très

intime et précis. Dans ce marcheur j'ai d'emblée vu mon père -pour l'errance, la solitude et l'ardeur. "

(p. 147)



Un très fort moment de lecture... qui m'a fait songer, en partie, à un autre récit personnel d'un écrivain, J.M. Delacomptée "Ecrire pour quelqu'un" [ Hommage d'un fils à son papa].



Je renouvelle ma reconnaissance à l'amie, qui a enclenché ma découverte de cette romancière et essayiste...Elle se reconnaîtra aisément...



Mon enthousiasme est tel , que j'ai commandé à mon libraire de quartier, " La Chair du temps" et "L'Homme qui jeûne"...; mes deux lectures à venir , pour poursuivre ma connaissance de cette dame,

qui me touche et m'enthousiasme pour sa sensibilité, et ses analysestrès percutantes sur l'écriture, et les merveilles de la transmission...
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L'atelier du roman, N° 64, Décembre 2010 : Le..

Je conseille vivement, dans la version prix avant pilon, car il y a de la prose courte de Ion Luca Caragiale traduite en français, des critiques et des articles qui permettent entre autres de faire la connaissance de Carmen Mușat d'Observator cultural. Pour ceux qui suivent la littérature roumaine, il y a du bon à glaner.

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S'émerveiller

Regarde ! Regarde !

Ce titre.

C'est un verbe, une action, un engagement.

C'est un cadeau.

Et quel cadeau !

La vie.





Ouvrir son regard, tout entier sur l'extérieur, accueillir, recueillir en son cœur la beauté du monde qui l'attend, qui l'espère, ... Oui mais, le livre ?

Belinda Cannone défini son texte comme un essai. J'en lis très peu, je ne recherche pas tant la connaissance. Si je peux me permettre il se serait appelé en un temps plus ancien Petit traité de l'émerveillement, plus en adéquation avec la générosité qui s'en dégage. Le texte est en effet facilement abordable, plaisant, agrémenté d'anecdotes le rendant plus accessible si besoin en était et d'une intention toute bienveillante pour le lecteur, tout en creusant profond. Suffisamment rare dans le genre essai pour le signaler.





L'émerveillement est souvent un "arrêt sur image". Aussi vais-je concentrer ma chronique sur la photo Le mont-Saint-Michel, porte d'entrée à marée haute, vers 1895, d'Henri Magron qui m'avait juste parue un peu triste au premier coup d’œil : bof il a plu, ou il bruine. Alors j'ai lu ce regard vigilant de la poétesse qui s'exprime ainsi p.47 "C'est une fenêtre sur la mer. Granit noir et reflets humides, courbes et lignes droites. Puissance du minéral atemporel et monumental autour du petit homme frêle. La muraille encadre le pêcheur et ce non-moi extrême : la mer. De nature très différente, ils sont pourtant parfaitement ajustés. Bien sûr qu'il s'agit d'un pêcheur : voyez son panier. Et surtout, comme dans un hiéroglyphe, la barque qui flotte au-dessus de sa casquette indique sa fonction."





Hiéroglyphe : à ce signe mon regard s'est aiguisé, alors j'ai vu. La barque, le panier, la pluie bel et bien disparue, la lumière plus vive. Soudain j'ai vu la côte au loin, la poutre au-dessus du seuil, de la barque et de la côte, ensemble d'horizontales ; et puis les verticales : piliers de la porte, et dans le coin des mats, soudain le petit homme n'est plus écrasé par son fardeau mais vient rejoindre les verticales, capable d'élévation. Oui de quoi s'émerveiller, et plus encore devant le regard vigilant du photographe qui a su capter ce moment éphémère où ce petit homme habite le monde.



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Petit aparté sur cette journée à Paris durant laquelle cette amie Babeliote me connaissant bien a eu la délicatesse de m’offrir ce bel ouvrage. Ce matin d’avril dans le train Maubeuge-Paris, une petite-fille dessinait à côté de moi. Son dessin n’était pas spécialement joli. Non, l’instant magique eut lieu quand elle me présenta d’un air grave son feutre. « Dis Monsieur, tu veux bien me l’ouvrir, je n’y arrive pas. » Et de suite après que je lui rendis, elle, avec un grand sourire et « les yeux qui brillent » : « Merci ! » Voilà.



J’ai été charmé par la chaleur de l’accueil de Valérie (à la gare du Nord), son touchant empressement (Ah, Ah ! Cela reste secret 😊) à m’amener au plus vite au Quai d’Orsay (le musée qu’allez-vous chercher), me partager avec un joyeux enthousiasme ses coups de cœur et me détailler La pie de Monet « Son » (marque évidente d’un émerveillement) tableau qu’elle aime à faire découvrir ainsi que quelques sublimes beautés cachées du musée. Visite au pas de charge de l’Orangerie, Valérie avait dû avaler sa montre au petit-déjeuner 😊 (à moins que ce ne soit Paris), pour ensuite nous précipiter (Ah, le beau paradoxe !) au Père tranquille. En chemin, sans même nous en apercevoir, nous venions de louper une extraordinaire occasion de nous émerveiller du chant inédit des oiseaux dans cet air de printemps d’un Paris exceptionnellement sans véhicules motorisés. Comme le dit si bien Bookycooky dans sa critique : question de réceptivité.



Mais ensuite. Quelle surprise ! Pascal me passa son portable pour un coup de fil tout à fait inattendu. Il a suffi d’un rien, une attention et comme souvent un lien direct avec la spontanéité (tiens, je m’attendais à ce que l’auteure le mentionne, d’autant que la perte de cette capacité innée à s’émerveiller me semble intimement liée avec cette érosion de la spontanéité venant selon moi des peurs, hélas des peurs apprises). C’était une personne très spéciale au bout du fil : en pleine ballade, il faut la voir en une seconde comme un chien à l’arrêt, et de suite un coup de coude : « Regarde ! C’est joliii ! ». Ou alors la voilà trottinant et te mettant un galet récupéré au bord de la mer : « C’est rigolo, non ? » Tellement vivante.

Car bien qu’ayant eu un petit moment d’émerveillement en faisant la file pour aller aux toilettes (c’est qu’il s’en passe des choses inédites et surprenantes dans les files), je dois bien avouer que ma capacité s’est de beaucoup émoussée (à mon grand regret et malgré le savoir brassicole belge). Cependant, je suis toujours aussi profondément heureux de la repérer chez d’autres, comme aussi chez cette Babeliote qui à l’époque n’était pas encore mon amie mais dont la chaleur de la voix et la pétillance du regard se mêlaient à l’intelligence de cœur et l’optimisme des propos, marques d’une pratique fréquente.

Ainsi je peux refermer cette parenthèse sur un double Je vous salue Marie.^^



Les souvenirs de ces beaux moments de partage ont ressurgi au fur et à mesure de ma lecture. Six mois après. En effet dans le train du retour après avoir feuilleté et regardé les photos je décidai de me consacrer au paysage et …. d’attendre. "Octobre se montrant clément, j'en profitais pour ..."p.7 lire en parfaite synchronie.



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« Nombreux sont ceux qui traversent le monde sans le voir … » p.50 sans le sentir, sans l’entendre ; alors quelques chansons évocatrices :



Henri Salvadore

L’abeille et le papillon

https://www.youtube.com/watch?v=vD1kyM9h7EI

Faire des ronds dans l’eau

https://www.youtube.com/watch?v=Oo1YWi5tVaU



Charles Trenet

La mer

https://www.youtube.com/watch?v=PXQh9jTwwoA



Jean Ferrat

C’est beau la vie

https://www.youtube.com/watch?v=lklP95xIEpo

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Petit éloge du désir

Le Plaisir ...... le Désir ....

L'envie irrépressible d'un accomplissement du corps et de l'âme !



Ah ! Désir quand tu nous tiens ...

Plaisir quand tu nous envahit

Plus rien, alors, n'existe au monde

Que deux coeurs et deux corps réunis en UN !



Le désir est si désirable et si éphémère, parfois, et s'évanouit quand l'Aura n'est plus là !



Vous faire poètes de l'étreinte ,

... mots d'amour et mots obscènes, beauté et crudité ...

Haute bassesse du Désir !



Tu lui écris : "Je te pense", malicieux il te répond : "Je te bande" (p.34)



Le Summum de tout :

Etre désirée !

Mais qui te rend si hardie ? Qui te donne cette ardeur !

Rien que le Désir !

Inespéré !

Mot qui exprime exactement le désir comblé.

L'étreinte volée, est inoubliable ....



"La sensualité ne cesse jamais de donner un sentiment d'émerveillement".



Ne pas garder les yeux ouverts pour se concentrer sur les sensations et qu'elles se déploient dans tout ton corps-esprit !



L'éloge du Désir en donne la rencontre, le délicieux abîme = - Comme des bêtes à antennes qui s'approchent l'une de l'autre, hument, palpent, tournent, antennes contre antennes, se dégagent, s'approchent, reculent, recommencent, se frôlent, s'écartent puis reviennent, s'envisagent .... se dévisagent ... murmurent et fourmillent de fastueuses pensées aussi floues que détailleuses -



Le Désir exalte la poésie du monde !



Le Désir nous garde Vivant ! Vibrant !





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S'émerveiller

Romancière et essayiste, Belinda Cannone est aussi Docteur et maitre de conférences en littérature. Elle reçoit le prix de l’essai de l’Académie Française pour "l’Ecriture du désir", sujet qui la passionne.

"S’émerveiller" est un ouvrage précieux qu’il faudrait garder près de soi à tout moment. Les éditions Stock lui ont conféré une élégance particulière dans la forme par ses pages noblement glacées, sa couverture cartonnée sobrement racée. Les illustrations sont savamment recherchées, en toute simplicité et commentées avec délicatesse.

Durant cette lecture, au fil des pages lisses au toucher, je me suis sentie devenir autre, plus calme, plus sereine, plus concentrée sur l’instant présent. Une réflexion est menée sur le pouvoir dont nous sommes tous dotés, celui de s’émerveiller. Sans avoir besoin d’être fortuné, extralucide ou hautement intelligent , la faculté de s’arrêter et s’émerveiller d’un petit rien est source d’immense bien-être. Combien de fois passe-t’on devant telle ou telle image sans vraiment la voir, surtout sans déceler son côté merveilleux ? Il ne tient pas à l’objet ou à l’image de procurer cette sensation, il s’agit bien de puiser en soi l’attention, la saveur de la perception faisant partie de l’intimité de chacun.

Cet essai est riche en apprentissage notamment celui de la pleine conscience du moment ici et maintenant. La perception est en lien direct avec notre état d’esprit, le cultiver est important pour rester en santé.J’ai beaucoup aimé cet écrit, ce cadeau et en garde les ondes en moi.
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Les vulnérables



Quel dommage que les recueils de nouvelles ne soient pas plus sollicités en bibliothèque !

B.Cannone romancière et essayiste ajoute quelques textes déjà parus à quelques nouveautés et paraissent ainsi 10 nouvelles de longueurs différentes mais de même intensité.

Qu’il s’agisse de Céleste, petite fille qui disparaît dans les bois et qui comme le joueur de flûte de Hamelin amorce le départ des adolescents , des fillettes comme Khatar de la Goutte d’Or qui se retrouvent pour se reposer dans les tambours de machines d’une laverie.

Certaines m’ont laissée le coeur battant tant la force des mots rendait la lecture angoissante, surtout quand l’autrice s’adresse au lecteur pour lui demander si elle peut continuer et qu’est ce qui motiverait le lecteur en ce sens, désespoir ou attirance du mal ? Des enfants livrés à eux mêmes , des proies faciles; une nouvelle relative à la tragédie de Chambon /Lignon.

Et pourtant des moments de poésie et surtout une belle écriture.

Une bien belle lecture.

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Être là

Dans la continuité du beau roman « Le jour où je me suis aimé pour de vrai », j'ai décidé de lire « Etre là », qui est un recueil de 12 textes produits par 12 auteurs d'univers assez différents.



Comme chacun a pu le constater être là physiquement n'exclue (parfois) pas notre absence mentale.

« Mais tu m’écoutes quand je te parle ? ».

Ce livre permet à quelques soignants d'exprimer leur opinion sur le pouvoir de la présence devenue pour eux le fondement des conditions d’une relation thérapeutique efficiente.



Rien de transcendant dans cette proposition, ni dans leurs écrits. Je me suis ennuyée très vite, ai trouvé d’un texte à l’autre leurs dires répétitifs et creux. Déception donc et sentiment d’avoir acheté un livre (un peu) pour rien, sauf pour m’ennuyer.



Certaines idées m’ont carrément énervée. Comme celle de Gaston Brosseau, Professeur de psychologie clinique au Québec pratiquant l'hypnose thérapeutique (comme d’autre auteurs de cet ouvrage) qui va jusqu'à écrire que " les états anxieux pathogènes, les troubles obsessionnels de l'humeur, les personnalité paranoïaque, narcissique, et nombre d'états limite, la dépression, etc sont tous des modes d'adaptation au présent ", et que l’hypnose peut guérir tout ça.

Dans le fond de ces problèmes, il n’a pas foncièrement tort, mais ça ne résout pas les pathologies en question. Quel raccourci !



Il y a d’autres participants dans ce petit livre bien long à lire, mais aucun ne m’a intéressée, fait vibrer, touchée… Il y a bien le légendaire Fabrice Midal avec ses phrases passe-partout : « Je peux mesurer combien d’actes j’accomplis dans une heure, mais je ne peux pas mesurer la qualité de présence que je peux y mettre. » et ses délires moins philosophiques que perchés.

Il nous invite à bien différencier « conscience » et « présence », car pour lui, « la présence s’oppose à la volonté ». Ca se complique et chacun y va de sa petite contradiction, quand l’un dit qu’être présent c’est se forcer, l’autre écrit qu’au contraire c’est lâcher prise.



Attention donc à ce thème hautement philosophique qu’il aurait mieux valu laisser traiter pas moins d’auteurs, et surtout pas par autant de toubibs qui gâchent tout et qui veulent vendre leur technique, l’hypnose. Voilà c’est dit !

Dans ce recueil nombriliste, mon seul plaisir de lecture fut bref, et je le dois à Philippe Delerm lorsqu’il nous parle de sa présence au monde, avec ses multiples positions de « regardeurs ».

« Ah !!!! Philippe !!! Tu es au soleil déclinant sur le trottoir vers 17 heures les soirs d’hiver, ce que Sylvain Tesson nous dit de son enchantement face au spectacle d’une mésange sur une couche de neige dans une cabane sibérienne ! Vous seuls savez parler de la présence, sauf que Sylvain n’est pas dans ce livre (il aurait pu). Hélas.

Heureusement, il y avait vous ! »



J’ai donc pu être réellement présente à mon plaisir de lire dix minutes seulement le temps d’apprécier la pensée de Philippe D. Le reste du temps, j’ai lutté, lutté tant mon esprit fuyait sans cesse. On n’était plus dans le lâcher-prise ; mais plutôt dans le " sauve-qui-peut ! ".
Lien : http://justelire.fr/etre-la-..
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Le sentiment d'imposture

Le sentiment d'imposture est ce que l'on ressent quand on se trouve dans une situation (professionnelle, sentimentale, …) que l'on juge imméritée, craignant à tout moment que quelqu'un ne dévoile la supercherie que nous sommes. Ce sentiment semble plus répandu qu'on ne pourrait le croire, atteignant même les acteurs, les sportifs de haut niveau, et les cadres qui semblent pourtant solidement ancrés à leur poste.



Nous avons globalement trois identités : la manière dont nous nous voyons, l'image que nous essayons de donner aux autres, et la façon dont les autres nous voient. Le sentiment d'imposture se développe quand les deux dernières identités coïncident, en nette rupture cependant avec la première.



L'essai est intéressant, il ne va pas vraiment au fond des choses mais est composé d'une multitude d'exemples qui aident à avoir une image globale du phénomène.
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Nu intérieur

C’est l’histoire d’un homme en plein démon de midi qui s’entiche d’une jeunette dont il va tomber amoureux. Un homme qui ne veut pas choisir entre celle qu’il appelle « L’Une », son « officielle » qu’il adore et à qui il trouve toutes les qualités de la terre, et Ellénore, « l’autre », celle qui le rend fou de désir. Avec elle il se consume corps et âme et il finira par se brûler les ailes, forcément.



Je vous la fait courte parce que le roman est court mais aussi parce qu’il m’a prodigieusement agacé. Le narrateur est un architecte imbuvable au comportement que je qualifierais « d’hautement baffable ! ». Un gars d’une mauvaise foi épouvantable qui va morfler et c’est bien fait pour lui. Emporté pas la passion, il s’invente une bonne conscience pour justifier son infidélité mais aucun de ses arguments ne tient la route. Et si, pendant un temps, il exulte et pense gagner sur tous les tableaux, plus dure sera la chute… Belinda Cannone s’amuse à faire souffrir, c’est une évidence. Elle lui donne ce coté geignard de supplicié permanent qui ôte au lecteur toute envie de le plaindre. Ellénore le saoule de plaisir puis l’ignore alors que lui voudrait davantage de sentiment. Elle le tient en son pouvoir, le torture, l’humilie… et lui s’inflige mille morts pour tenter de la séduire alors que la cause est perdue d’avance et que leur relation se réduit à des ébats torrides. Au final il va tout perdre, c’était couru d’avance…



L’histoire n’a même pas suscité de ma part un intérêt poli. Ok, les femmes mènent le bal et les hommes, ces poltrons, sont faibles et lâches, tu parles d’un scoop ! J’ai aussi eu beaucoup de mal avec l’écriture, pleine d'afféterie, d’effets de style et d’une préciosité que j’abhorre. Un personnage qui, au cours d’une discussion, déclare « Ah, soupirai-je, mélancolique, si au moins j’étais sûr qu’un jour on se débarrasse du souhait d’intensité et qu’on entre dans la paix étroite d’une vie plus parcimonieuse », c’est trop pour moi, vraiment !
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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S'émerveiller

C'est un peu par sérendipité que j'ai choisi ce livre. Enfin, presque mais comme j'aime bien ce mot et ce concept, j'avais envie de l'employer. Soyons honnête, j'ai cru qu'il s'agissait d'un roman. Le nom de l'auteure a joué comme un aimant car j'avais déjà apprécié l'un de ses ouvrages, Entre les bruits pour sa finesse et sa qualité d'écriture. Ensuite, j'ai eu le sentiment que ce livre faisait tout pour que je le remarque. Quand je l'ai saisi, son poids m'a surprise. Il est en effet imprimé sur du papier de belle qualité car il comporte plusieurs reproductions de photographies issues du fonds photographique de l'ARDI, association régionale pour la diffusion de l'image.

Ce livre n'est donc pas un roman mais un essai sur la notion d'émerveillement. Ce qui intéresse l'auteure n'est pas la capacité à s'émerveiller de choses admirables ou grandioses mais bien de spectacles modestes. Belinda Cannone décortique avec intelligence la notion tout autant que les mots. Je la cite au plus près, ne voulant m'éloigner de la pertinence de son propos. Elle explique que l'émerveillement est un mouvement altruiste parce qu'il postule une altérité (un non-soi). "Hors du moi étriqué, non plus confinée dans l'ego mais le regard amoureusement tendu vers le monde, dans un sentiment de soi impersonnel : je suis intensément présente mais mes yeux sont tournés vers le dehors, je me suis oubliée pour me hisser jusqu'à l'émerveillement, accédant à cet entre-deux, à mi-chemin de l'objet et de mon moi." Belinda Cannone explore également d'autres voies proches de l'émerveillement afin de mieux circonscrire les "fanaux" du "territoire de cette notion fuyante". Ainsi elle évoque le désir, le "sentiment océanique", l'éblouissement, l'admiration. Largement étayé d'exemples personnels, cet essai a certes un ton un peu didactique mais il n'est jamais pesant car l'auteure nous associe à sa réflexion. Son travail riche et précis sur les mots tout autant que sur les pensées invite à se poser un peu et à mieux regarder ce qui peut être source d'émerveillement.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Les vulnérables

J'ai découvert #Lesvulnérables grâce à #NetGalleyFrance et aux Editions Stock, que je remercie pour ce service de presse numérique.



Mon avis sur ce recueil de nouvelles est très mitigé. L'écriture ne m'a pas plu, j'ai été très gênée par les dialogues insérés aux textes (c'est décidément une mode qui ne me convient pas...). L'absence de mise en page des dialogues m'est très inconfortable.

J'ai bien fait le lien entre les nouvelles, le titre est parfaitement choisi et représente bien le corps des textes. Malheureusement, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages des quatre premières nouvelles. Bref, j'ai fini pas remettre à plus tard ma lecture, espérant que ce ne soit qu'un abandon temporaire...



#Lesvulnérables #NetGalleyFrance
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