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EAN : 9782234095939
220 pages
Stock (07/02/2024)
3.5/5   8 notes
Résumé :
"Ici je vous entends : ne le raconte pas, ne le dis pas, laisse-nous en paix avec ces histoires dégueulasses, tais-toi ! Et j'entends aussi celui qui parmi vous salive, veut les détails, tous les détails, et des images si c'était possible. Celui-là je ne le comprends pas. Il n'est pas forcément pire que moi, ne lèverait peut-être pas la main sur un oiseau. Alors ? Je ne sais pas. L'âge d'or des commencements, hein ? Grand bal des désastres surmontés.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique

Quel dommage que les recueils de nouvelles ne soient pas plus sollicités en bibliothèque !
B.Cannone romancière et essayiste ajoute quelques textes déjà parus à quelques nouveautés et paraissent ainsi 10 nouvelles de longueurs différentes mais de même intensité.
Qu'il s'agisse de Céleste, petite fille qui disparaît dans les bois et qui comme le joueur de flûte de Hamelin amorce le départ des adolescents , des fillettes comme Khatar de la Goutte d'Or qui se retrouvent pour se reposer dans les tambours de machines d'une laverie.
Certaines m'ont laissée le coeur battant tant la force des mots rendait la lecture angoissante, surtout quand l'autrice s'adresse au lecteur pour lui demander si elle peut continuer et qu'est ce qui motiverait le lecteur en ce sens, désespoir ou attirance du mal ? Des enfants livrés à eux mêmes , des proies faciles; une nouvelle relative à la tragédie de Chambon /Lignon.
Et pourtant des moments de poésie et surtout une belle écriture.
Une bien belle lecture.
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J'ai découvert #Lesvulnérables grâce à #NetGalleyFrance et aux Editions Stock, que je remercie pour ce service de presse numérique.

Mon avis sur ce recueil de nouvelles est très mitigé. L'écriture ne m'a pas plu, j'ai été très gênée par les dialogues insérés aux textes (c'est décidément une mode qui ne me convient pas...). L'absence de mise en page des dialogues m'est très inconfortable.
J'ai bien fait le lien entre les nouvelles, le titre est parfaitement choisi et représente bien le corps des textes. Malheureusement, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages des quatre premières nouvelles. Bref, j'ai fini pas remettre à plus tard ma lecture, espérant que ce ne soit qu'un abandon temporaire...

#Lesvulnérables #NetGalleyFrance
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« Les vulnérables » Belinda Cannone (180p)
Dix nouvelles, certaines terriblement déchirées, d'autres moins douloureuses, parfois avec une touche de fantastique. Les "héros" sont des vulnérables, enfants très démunis en mode survie, hommes avec leur conscience comme seule arme face aux fusils ou femmes proies trop faciles pour des prédateurs en tous genres, tous toujours en posture dangereuse.
Beaucoup d'histoires sont vraies ou inspirées de faits réels, d'hier (l'occupation durant la seconde guerre mondiale) ou d'aujourd'hui, d'ici (la goutte d'or à Paris) ou de là (la frontière entre l'Espagne et le Maroc).
Belinda Cannone parfois triture l'appréhension du lecteur, s'adressant à lui comme pour le provoquer. Mais quand le faible ne perd pas, ça peut prendre la forme d'un conte, avec sa dimension onirique.
Concernant la nouvelle « les relations toxiques » qui met face à face une prof de fac de lettres et des étudiantes ultra-agressives qui lui reprochent son «manque» de féminisme radical, on espère que c'est encore une dystopie, mais comme c'est déjà le cas dans certaines universités américaines… A moins que BC (une de mes références essentielles en féminisme sans concession mais pas exclusif), elle-même prof de littérature en fac n'ait connu ce genre de situation, (les étudiantes au coeur de cette nouvelle m‘ont d'ailleurs fait penser à un personnage de « le voyant d'Etampes », d'Abel Quentin ; et j'ai goûté à cette réplique de la prof (BC elle-même ?) à propos de l'écriture inclusive «Elle est plutôt exclusive, cette façon d'écrire. Personne ne l'utilise de la même manière, ce qui rend encore plus difficile la maîtrise de la langue»)
L'écriture de Belinda Cannone, très accessible, souvent orale, est vive, directe, avec parfois de belles tournures (même si le fait d'intégrer les échanges verbaux dans le fil du texte sans ‘«' ni ‘–‘ n'est pas toujours évident)
«Son silence est si dense qu'il ne trouve pas la place d'y glisser un mot.»
«Le type a les yeux grands ouvert et le fixe sans accorder un regard au printemps.»
Un recueil de nouvelles denses, poignantes, où Belinda Cannone expose ses sensibilités d'une autre manière que dans ses essais. A lire, vraiment.

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#Lesvulnérables #NetGalleyFrance
Avant tout merci à NetGalley France et aux Éditions Stock de m'avoir permis de lire ce livre, qui est paru le 24 janvier dernier.
J'aime beaucoup les nouvelles et ce recueil de 10 nouvelles m'a beaucoup plu.
Le style de l'autrice est fluide, la composition et le rythme sont bons.
Le ton est passionné, il met merveilleusement bien en valeur les personnages décrits.
Les 10 nouvelles présentées nous font toucher l'absurde et la méchanceté des hommes dans certaines situations.
Le titre parle des Vulnérables, ce sont bien eux qui sont décrits dans chaque nouvelle.
Ils ont en face d'eux le rejet, l'incompréhension de la société, mais par des détails, des petites choses, on se rend compte de leur réelle force.
Pour chaque nouvelle, l'autrice a dû faire une observation poussée pour exposer aussi bien les multiples facettes des vulnérables et de la société, qui ne les comprenant pas, préfère les rejeter plutôt que de tenter de les comprendre.
Une des nouvelles, se nomme Céleste qui désire repartir sa vie dans la nature en est un parfait exemple, elle est rejetée par les adultes, et même largement dénigrée, accusée, mais elle va faire des émules parmi les jeunes, et à la manière du joueur de flute de Hamelin, elle va prendre la tête, et servir de guide à tous ces jeunes qui ne se retrouvent plus nulle part.
Les thèmes mis en avant pour décrire ces vulnérables sont la précarité, la volonté de reprendre une vie plus conforme à la nature, le harcèlement vis à vis d'enfants, ou le harcèlement à travers les médias, les addictions qui poussent à la marginalisation, les écueils de la vie qui mènent à devenir SDF.
Un recueil vaste et profond sur un sujet que bien souvent on choisi de ne pas voir. À lire absolument.
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Les Vulnérables, recueil de 10 histoires aux personnages forts et aux parcours atypiques.
Presque tous en marge de la société. Des écorchés vifs qui osent affronter, parfois par défaut, l'âpreté de notre monde.

On peut y découvrir l'histoire de Céleste, jeune fille qui quitte sa maison et fuit dans les bois. Elle ne veut plus rentrer chez elle, devient solitaire, une ermite adoptée par les loups et qui devient une légende. Comme le joueur de flûte de Hemlin, les enfants et adolescents de son village veut s'en inspirer et mener le même chemin vers un retour à la nature et au refus de la société actuelle.

Il y aussi l'histoire de Khatar, jeune fille SDF, errant dans le quartier de la Goutte d'or, se débrouillant comme elle peut et dormant dans les tambours de machines dans la laverie du coin. Elle qui rêve de devenir chanteuse, mais dont la chance n'a lui pas encore souri.

Belinda Cannone, autrice de ce recueil, aborde des thèmes difficiles, mais cruellement (et depuis longtemps déjà) d'actualités: la précarité, le rejet, les harcèlements, les addictions, la marginalisation, la phobie sociale,...

Belinda offre un panel de personnages aux vécus et tempéraments totalement opposés : une jeune fille de la campagne retournant vers Mère Nature, trois jeunes enfants abandonnés dans leur maison, une jeune fille de banlieue...

L'autrice nous fait comprendre que ces Vulnérables ne sont pas uniques ou issues d'une seule communauté, mais que tout un chacun peut être impacté par la cruauté du monde actuel, quelque soit le niveau de vie sociale.

Pour ma part, le recueil se lit de manière fluide, malgré une complexité de mise en page pour les dialogues.,

Les nouvelles sont tantôt très courtes (1,5 pages), tantôt plus longues, mais le ton est passionné et les personnages très bien construits. On a très facile de se projeter dans leur monde et d'éprouver de la sympathie voire de la tristesse.

Il y avait longtemps que j'avais lu un recueil de nouvelles et j'avoue que cela m'a plus. Les histoires variées et le rythme de lecture m'ont également facilité l'envie de retenter l'aventure nouvelliste.
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critiques presse (1)
LeFigaro
13 février 2024
Un superbe recueil de nouvelles qui met en scène des indésirables de toutes sortes.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On pourrait croire qu’elle offre son visage enfantin à la noria désordonnée des oiseaux piailleurs, peut-être joueurs, qui foncent sur elle puis l’esquivent au dernier moment en montant à la verticale, tandis qu’elle écoute le bruissement de leurs ailes. Elle aime sentir, bien qu’elle ait dompté la peur d’être atteinte, son cœur bondir quand les martinets surgissent comme des balles d’obsidienne, et une joie confuse la prend d’être capable, elle, si petite si frêle, d’interrompre leur trajectoire. Ses lèvres ne sourient jamais – grave, recueillie, si douce Minette –, mais parce qu’elle commande aux oiseaux, parfois, un éclat traverse son regard.
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Les parents des trois disent que ça leur a rappelé leur jeunesse, à l’époque d’avant les générateurs, quand l’électricité était courante, comme l’eau, quand eux aussi avaient voulu vivre autrement, Mais ces jeunes, leur hostilité, ça faisait presque peur. Mais est-ce que vous avez compris quelque chose à cette foire ? Eh ben, en fait c’est pas du tout comme nous, nous on voulait juste plus de liberté et on était gais, alors que nos enfants sont très en colère, ils nous accusent, c’est surtout ça, leur truc, ils nous reprochent, ils nous reprochent tout, l’état du monde, de la planète, ils nous ont dit Vous avez tout bousillé. On les a regardés un peu étonnés, Au contraire, on leur a dit, on voulait tout améliorer, c’est pas notre faute si l’industrie, si les grandes entreprises, si tout ça, vous auriez vécu en ce temps vous auriez fait pareil, on était pris dans, dans, dans le mouvement. Ils nous ont interrompus, Vous avez trop profité. Et on ose à peine vous l’avouer, ont murmuré les parents, mais ils ont ajouté qu’on comprenait rien à rien, qu’on était englués dans nos avantages, et ils nous ont chassés comme des malpropres.
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Au début, la seule à en parler est la mère. Et encore : peu et à presque personne. Les hameaux sont dispersés, il peut s’écouler du temps sans qu’on se voie, surtout quand la météo est rude, allez savoir qui est chez soi et qui a disparu. Pendant des semaines les habitants de la vallée n’y prennent pas garde. C’est l’épicier ambulant, lui qui passe chaque semaine dans toutes les maisons avec sa camionnette, qui lui dit un jour Ça fait longtemps qu’on n’a pas vu ta fille. Elle s’est raidie, racontera-t-il ensuite, hautaine dans sa blouse grise, ou noire peut-être, ses cheveux gris, oui, gris et ramassés dans un chignon trop serré, raidie comme si je lui avais envoyé une décharge électrique. Il n’a pas insisté.
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Le temps reste très froid. Les bouquetins s’enhardissent assez bas et il n’est pas rare de surprendre deux cornes au-dessus d’un rocher, près d’une maison. Le ciel est d’un bleu de glace, la neige sur les sommets aveugle.
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Videos de Belinda Cannone (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Belinda Cannone
Une conversation présentée par Raphael Zagury-Orly Avec Isabelle Alfandary, auteure et professeure Belinda Cannone, auteure Serge Hefez, psychiatre
Le «un» n'est jamais le chiffre de la vie. Certes, il y a les organismes unicellulaires, bactéries, levures, plancton et autre protozoaires… Mais eux aussi on besoin de quelque chose d'autre, d'un milieu.. A la base de toute molécule organique, outre la durée temporelle et les sources d'énergie, se trouvent des multiplicités, des altérités, des combinaisons d'éléments, carbone, oxygène, hydrogène, eau, azote, dioxyde de carbone, diazote… Bien sûr, cela fait la vie sur Terre, la vie des vivants, mais ne dit rien sur la façon dont les êtres humains, eux, choisissent de la porter, cette vie, c'est-à-dire d'exister. de là aussi l'unicité est exclue: on vient au monde «plein des autres», le monde ne vient à l'enfant que par les autres, et il n'y tient que si d'autres d'abord le tiennent et tiennent à lui. Né d'une union qu'il n'a pas choisie, il lui appartiendra ensuite de s'unir volontairement à qui il voudra, par affinité, par intérêt même, par amitié, par amour, et de constituer des couples, des clans, des groupes, des familles, des communautés, des sociétés… Il se peut dès lors que des personnes, pour supporter le faix de la vie, choisissent de la porter à deux, de faire de leur cohabitation une convivance, et de leur existence une coexistence, le plus souvent solidifiée par le ciment de l'amour. La «vie à deux» devient dès lors une vie rêvée que les partages quotidiens rendent réelle. Mais est-ce si sûr? Combien coûte le sacrifice du «un», de la libre et insouciante existence solitaire, qui n'a de comptes à rendre à personne? Combien coûte le sacrifice du trois, ou du quatre, d'union plurielles où la diversité fait loi, où les plaisirs varient et s'égaient de ne point devoir s'abreuver à une seule source? Est-il possible qu'une «vie à deux», soudée par le plus bel amour, résiste aux soudaines envies d'autonomie, demeure imperméable aux petites disputes, aux grosses scènes de ménage, aux soupçons, aux jalousies, aux perfidies, aux humeurs insupportables, aux messages indus sur le portables, aux désirs d'être seule(e), de partir seul(e), de dormir seul(e)? On ne sait pas. On ne sait pas si la «vie à deux» est le paradis de l'amour ou l'enfer de la liberté.
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