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Critiques de Bernard-Henri Lévy (112)
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Ce virus qui  rend fou

Depuis La barbarie au visage humain paru en 1977, chaque cataclysme annonce l'apparition de Bernard-Henri LEVY sur nos écrans et les rayons des librairies. Il est donc logique que le COVID nous vaille un nouvel opus mais Ce virus qui rend fou est une lecture interpellante, voire une divine surprise !



Les virus (et les coronavirus) existent de toute éternité et notre pays a subi en 1958 et 1968 des épidémies qui ont tué des dizaines de milliers de patients sans que l'activité en souffre et que la mémoire humaine en ait été traumatisée. Epoque où ni les chaines d'informations continues ni les médias sociaux n'existaient pour abrutir les citoyens de prévisions aussi macabres qu'inexactes.



Désormais, nous vivons dans la civilisation du « principe de précaution », du « sortons couvert », dans un univers virtuellement stérilisé qui induit la nécessité des « gestes barrières », conduit à la « distanciation sociale » et aboutit à la bêtise du confinement. BHL souligne la folie collective que nous avons connue pour occulter les fautes et les défaillances de nos dirigeants et technocrates (masques, tests, euthanasie). Il n'y a pas de monde sans virus, pas d'humanité sans virus. Pas de vie sans mort.



BHL est révolté par le voile du confinement qui a masqué les dramatiques événements du Niger, de Syrie, de Libye pour le plus grand bonheur des dictateurs.



L'homme est un animal social et BHL en héritier de Pascal, Hannah Arendt et Jean Baudrillard dénonce une culture du masque et du refus de l'autre perçu comme menace potentielle.

Hier le malade du Sida était le pestiféré ; aujourd'hui le « coronaviré » est perçu comme une bombe bactériologique, privé d'obsèques et condamné à disparaitre dans un four crématoire.

L'hygiéniste est la fin de la transcendance. La peur de la maladie pousse à abdiquer sa liberté en faveur d'une illusoire sécurité.



Au siècle dernier, Paul Claudel mettait en scène Violaine donnant un baiser au lépreux dans son mystère L'annonce faite à Marie … Belle leçon d'humanité qui démontre que la lèpre n'est pas inhumaine, que la misère doit être partagé et qu'elle est rédemptrice.



BHL reprend la formule «n'ayez pas peur » pour nous inciter à ouvrir les bras aux malades conformément à notre héritage judéo-chrétien. En nous ouvrant les yeux, il interrompt le bal masqué et sa danse macabre, et ouvre notre esprit à la petite fée Espérance chère à Péguy.



Un livre mince en apparence, mais qui ouvre une réflexion salvatrice. Un ouvrage incontournable pour qui espère en l'humanité du « monde d'après » et donc en l'avenir de la civilisation.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Sur la route des hommes sans nom

Pénalisé par sa jaquette à l'apparence de pierre tombale et une quatrième de couverture illisible le dernier ouvrage de BHL n'arrive pas à trouver son lectorat et c'est regrettable car la série de reportages réalisés sur huit théâtres de conflits ignorés des médias révèle de belles figures de témoins, de héros et de martyrs.

Suivons l'auteur « Sur la route des hommes sans nom » et observons ce qu'il a vu :

• Au Nigéria, et dans les pays limitrophes, Boko Haram éradique les chrétiens et les mécréants, réduit en esclavage femmes et enfants, et bâtit l'état islamique.

• Au Kurdistan, hier contre Daesh, aujourd'hui contre la Turquie d'Erdogan, un peuple d'Antigones, lutte pour son indépendance, pour sa culture laïque et sa liberté.

• En Ukraine, à Marioupol, et sur un front de 500 kilomètres, se joue l'avenir de l'Europe, dans l'indifférence la plus totale des occidentaux.

• En Somalie, à Mogadiscio, l'ordre chebab étend son ombre dans le prolongement de vingt années de guerre.

• Au Bengladesh, les Rohingyas et les bengalis sont menacés par le réchauffement climatique, les pollutions et l'islamisme.

• A Lesbos, capitale européenne de la douleur, et dans les iles grecques voisines, échouent une partie de la misère du monde et des persécutés orientaux.

• En Lybie, le futur de la Méditerranée et de l'Europe se joue dans un conflit qui s'internationalise avec l'entrée de la Russie et de la Turquie sur une scène désertée par les occidentaux et où des charniers sont découverts chaque jour.

• En Afghanistan, BHL rencontre le dernier chef de la famille Massoud et conclut « Se pourrait-il que, dans ce dernier affrontement où se joue notre destin, il y ait là un protagoniste, au moins un, pour dire non à l'obscurantisme, à la loi des massacres et à l'esprit de démission ? Je l'espère. »



Bernard-Henri Levy introduit ses reportages (commandés par Paris Match et des grands titres internationaux) en rappelant les convictions qui l'animent depuis son enfance sous l'ombre tutélaire d'un père admirable et ses études à l'Ecole Normale Supérieure et qui le distinguent d'un journaliste. « Je ne suis pas journaliste puisque … je ne pars jamais en reportage sans avoir la ferme intention d'intervenir dans ce que je verrai et de toucher à ce que je montrerai. »



Cette volonté d'ingérence découle de sa foi « je suis assez juif pour savoir que, même si le coeur des rois est entre les mains de Dieu, l'homme est dit associé dans l'oeuvre de la Création et que cette dimension de participation fait qu'un Juif ne se sent jamais délesté du monde, mais au contraire, investi de lui. »



Quelque soit l'opinion que l'on puisse avoir de l'auteur (qui a un talent certain pour exaspérer les lecteurs du Point et les auditeurs de débats télévisés par une supériorité méprisante), les huit reportages qu'il réalise sont à lire car ces barils de poudre sont autant de menaces pour l'avenir de notre civilisation.



Lord Byron intervenant à Missolonghi au XIX siècle, ou Malraux combattant en Espagne au XX siècle, ont aussi provoqué à leur époque "La Grande Peur des bien-pensants" et joué leur rôle de lanceurs d'alertes.
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Ce virus qui  rend fou

Si on m’avait dit qu’un jour je lirai un bouquin de BHL, j’aurais probablement parié ma chemise du contraire et, j’aurais perdu.

Après l’avoir entendu chez Ruquier à propos de son nouveau bouquin, j’ai eu envie d’en savoir plus sur ce qui avait amené un discours qui, s’il ne me convainquait pas sur tous les points notamment sur le plan économique, ne me semblait pas si éloigné de ce que je ressentais par rapport aux délires qu’a pu faire naître le « qu’au vide dit neuf ».

Deuxième livre en trois jours sur le sujet (la légende du crachin breton s’étant révélée exacte depuis trois jours aidant) après l’excellent « La revanche de la nature » d’Aymeric Caron, j’étais motivé.

Premier constat en refermant le bouquin, BHL est très soft (du mal à assumer ?) quand il a un contradicteur en face. Du moins sur le plateau d’On n’est pas couchés il y a quinze jours. Que j’aurais aimé qu’il ait Aymeric Caron en face de lui.

Je me pose quand même une question. Qu’est ce que je n’ai pas compris ? Ce qu’il dit pour vendre son livre ou alors son livre ? Les deux ? Peut être…



« Ce virus qui rend fou » , c’est le type même de bouquin qui me laisse le cul entre deux chaises.

D’un coté, il y a un constat, des faits, des réserves sur la manière dont la situation a été appréhendée qui font que je ne peux qu’être d’accord avec certains propos. Et puis de l’autre il y a tout ce que je déteste, cet étalage de culture, ces références religieuses, et la Torah par ci et Rabbi truc par là, le peuple Juif, et puis le pape, Jésus, les chrétiens (à noter que s’il déplore la désertification des églises et des synagogues pendant la période de confinement, pas un mot pour les mosquées…mais j’y reviendrai brièvement plus tard sur les musulmans), et puis les philosophes grecs avec bidule qui a dit ça et tel autre encore ça et puis Sartre et puis Giono et puis Claudel, Mauriac, Villon, Genet, de Gaulle… stop, n’en jetez plus !!! Et toi Nanard, sans tes références et tes citations, t’en penses quoi de tout ça ? Ton opinion, celle qui n’est pas dictée par une culture débordante, ton ressenti, quel est-il une fois débarrassé de tout ce tape à l’oeil ?

Oui ce bouquin a tout ce qu’il faut pour que je le « massacre ». Il est puant de mépris (sous couvert d’ouverture à l’autre), il est rempli de contradictions.



Nous sommes tous enclins à interpréter un texte ou un discours selon nos sensibilités politiques, écologiques ou autres et je crois que là BHL s’est lourdement trompé quant au intentions de tous les gens qu’il prend de haut, ceux qui ont pu croire un instant que ces deux mois de confinement seraient peut être l’occasion de se questionner sur nos modes de vie et de pourquoi pas les changer pour un monde meilleur.

BHL voit dans cette démarche stupide un repli sur soi, une glorification du Moi. Parce que probablement, malgré ses reportages aux quatre coins de la misère du monde, ce monde tel qu’il est lui convient. J’en doute alors je ne comprends pas. Réfléchir sur soi, changer des habitudes nuisibles à tous (et encore plus à ceux qu’on ne voit pas en Afrique ou en Asie) c’est penser collectif et non à sa gueule. Il parle de cet état d’esprit en l’opposant à des textes d’auteurs séquestrés comme Kafka, Xavier de Maistre, Genet, Proust, Sade, Villon et beaucoup d’autres en nous demandant si nous pensons qu’ils ont aimé leur « confinement » ? Quel rapport ? Quelle indécence de comparer une remise en question aléatoirement salutaire due à un élément indépendant de notre volonté qui nous a partiellement isolé (pour ce qui est du bien fondé de cette isolation forcée c’est un autre débat) avec une privation totale de liberté.



L’Homme n’est pas un animal pour BHL et il s’amuse de ces gens s’émerveillant de voir une biche sur la plage désertée, de voir un sanglier en centre ville ou tous ces animaux dans des endroits improbables, endroits d’où nous les avons chassé pour bétonner, pour créer entre autre des magasins d’inutile.

Et puis les écolos, les végans les ravis de la crèche, quel mépris pour eux dans ces pages. Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Strasbourg pour les plus grandes villes de France viennent d’élire des maires écolos sans parler de Lille qui à 200 voix près… Oui Paris est écolo ou alors qu’on arrête les procès faits à Hidalgo. Oui Nanard, les écolocrates et les végétocrates, comme vous les appelez ont envie de changer leur vie, de penser Vie.

L’Homme n’est pas un animal, c’est un Homme ? Un chien n’est pas un animal, c’est un chien ? J’ai bon ?

Il ne manque pas non plus de rappeler aux abrutis verts qu’il se déplace en avion pour témoigner de la misère du monde pendant que le reste de l’humanité (enfin nous quoi, les nantis) ne pense qu’à sa petite santé. Alors mesdames et messieurs les verts, vous qui ne savez pas, touchez pas à l’avion.



Je ne vais pas m’étendre sur tout ce qui est références religieuses mais j’avais dit que je reviendrai sur le seul point abordé sur les musulmans.

« Le Hezbollah s’est confiné.

Le Hamas, qui déplorait alors huit cas, a déclaré n’avoir plus qu’un but de guerre, obtenir des masques d’Israël : ‘’des masques ! des masques ! notre royaume pour des masques ! nous viendrons, si besoin, couper le souffle à six millions d’Israëliens’’.

Daech a déclaré l’Europe zone à risque pour ses combattants qui ont filé se moucher dans des kleenex à l’eucalyptus, au fond de quelque caverne syrienne ou irakienne ».

Chacun en pensera ce qu’il veut…

Il y a bien aussi un petit missile pour le pape mais bon… bref.



Une dernière chose car il va finir par être beaucoup trop long ce billet, j’ai bien aimé cette hallucinante contre vérité d’une bêtise et d’un mépris de compétition :

« Et, quant au projet d’appuyer sur le bouton pause pour permettre à la planète de souffler, quant à cette coupure de courant de la mondialisation que, selon des écologistes à l’âme d’autruche, la nouvelle fée électricité, avec ses énergies ioniques et renouvelables, allait enfin opérer, quant à cette mise entre parenthèse, cette suspension, cette épochè, des lois du monde d’avant dont on nous entretenait partout et dont le Covid devait être le disjoncteur, bravo ! c’était en train de marcher ! mais pas comme on nous l’avait dit… pas dans le sens d’une plus grande égalité… car ce sont les damnés dont on était en train de se séparer et ce sont eux qui allaient payer au prix fort notre générosité radicale ».

Sauf que toute cette misère qu’il côtoie à longueur de voyages est due en grande partie à la mondialisation qui entretient ce que la colonisation avait commencé il y a bien des siècles. Ceux qui payent au prix le plus fort depuis toujours, ce sont les habitants des pays que BHL « visite » et ils ne payent pas autre chose que nos inconsciences. Parler de « générosité radicale », ça en devient obscène.



Voilà quelques points parmi d’autres qui m’ont donnés quelques rougeurs et si j’aurais bien remis quelques citations hautaines, je n’ai pas eu le courage de rouvrir ce bouquin.



Vous l’aurez peut être compris, si je conseille un livre sur le confinement, ce sera sans aucune hésitation celui d’Aymeric Caron.

Sinon, cette fois je suis prêt à parier mon pantalon que c’était ma première et dernière lecture de BHL.



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Ce virus qui  rend fou

Juin 2020, dans « Ce virus qui rend fou », Bernard-Henri Lévy s'interroge sur les enseignements de l'épidémie due au COVID-19, sur ce qu'elle révèle de la société et s'insurge contre la « terreur » qui a été insufflée.



Une épidémie à ce niveau est toujours un désastre sanitaire, en même temps qu'un drame social, mais BHL regrette la place, démesurée selon lui, accordée au COVID-19 dans l'espace médiatique, faisant pratiquement disparaître de l'actualité les sujets graves. Il fait la part belle à de nombreux auteurs car il a gardé de ses années de formation certaines références qu'il se flatte de pouvoir nommer : Platon, Foucault, Canguilhem, Althusser, Jankélévitch ou le psychanalyste Jacques Lacan… sans que ce soit toujours judicieux.



La position de BHL est que le confinement et le tapage médiatique causent autant de dommages que les méfaits de la pandémie. En raison de nombreuses lacunes, ce court livre n'apporte rien de nouveau aux lecteurs qui ont déjà maintes fois entendu ou lu les articles des journalistes ou les interventions des personnels médicaux.
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Qui a tué Daniel Pearl ?

Au Pakistan , le pays des purs en Ourdou .



Le 21 Février 2002 , une vidéo intitulé « L'abattage du journaliste espion , le Juif Daniel Pearl » est sur le marché du film d’action Djihadiste .



La vidéo montre le corps mutilé de Daniel Pearl , sa durée est de trois minutes et trente-six secondes , les dernières et probablement les plus longues , trois minutes et trente-six secondes , de toute la vie de Daniel Pearl , « le juif » décapité en « life « et en vidéo .



Au fil de la vidéo, Pearl déclare :

Mon nom est Daniel Pearl . Je suis un juif américain de Encino , Californie , USA . « Je viens de , euh, du côté de mon père, la famille est sioniste . Juif, juif de par ma mère , je lle suis de par mon père aussi . Ma famille pratique le judaïsme . Nous avons fait de nombreuses visites à notre famille en Israël . »



Le 16 Avril 2007, le nom et l’âme de Daniel Pearl a été ajouté au monument commémoratif de La Shoah situé sur Miami Beach . Il y figure en tant que première victime assassinée du fait de son identité juive , et évidement non pas en tant que victime de l’holocauste .



Son père a donné personnellement son accord pour cette ajout de Daniel , à la liste de ceux qui par millions avant lui sont mort d’avoir été juif .



Que son nom soit une bénédiction et que sa mémoire soit fameuse .



Ce livre à le mérite d’être le seul en français à rendre hommage à Daniel Pearl , et nous pouvons à ce titre en être reconnaissant à l’auteur .

C’est de la littérature de voyage plus que un manuel géopolitique ou même qu’ une biographie partielle



Quatre étoiles , comme mémorial ainsi que comme voyage « sur les pas de Daniel Pearl «

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Qui a tué Daniel Pearl ?

J'ai lu ce livre en hommage à Daniel Pearl, reporter du Wall Street exécuté en direct pour ainsi dire et devant nos caméras, par des terroristes. Mais autant le dire tout de suite, je n'apprécie guère Bernard-Henri Lévy d'une façon générale certes, mais là encore moins quand il traite ce livre comme un roman. En effet, nous le voyons déambuler, qui du Pakistan, d'Afghanistan où dans les ruelles de Karachi, mais en globetrotter uniquement. Il nous brosse des commentaires qui ne nous éclairent en rien sur cette disparition sinon qu'à illustrer sa personne. Voilà bien une construction romanesque qui ne sied en rien à la situation.
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Ce virus qui  rend fou

Citoyen du monde, défenseur des peuples oubliés ou massacrés dans les parties les plus reculées de la planète, Bernard-Henri Levy ne pouvait pas voir d'un bon œil les mesures de restriction des libertés mises en place par un grand nombre de pays pour contenir la propagation du virus SARS-COV-2. Il clame haut et fort sa "colère" dans ce petit livre et dans plusieurs interviews qu'il a données à l'occasion de sa parution.



Logiquement, il devrait alors se ranger derrière les gouvernements qui ont refusé le confinement : Boris Johnson (jusqu'à ce qu'il change d'avis), Donald Trump, Bolsonaro et le gouvernement suédois, notamment. Mais de ceux-là, il n'est absolument pas question dans cet essai. Pas plus que du nombre des morts provoqués ou évités par les différentes politiques de lutte contre le virus. Alors, il nous parle d'économie, de chômage, du creusement de la dette ? Pas plus. Du sacrifice des agents hospitaliers ? Pas davantage.



En réalité, les faits n'intéressent pas BHL. Il jette seulement un bref coup d’œil à cette pandémie et en tire deux ou trois considérations tellement générales, tellement péremptoires que, même si elles ont une part de vérité, on a peu envie d'en débattre avec lui.



Les médecins et les scientifiques ont pris une place excessive dans le débat public, nous dit-il. Ils ont selon lui "pris le pouvoir". Je dirais que, pour le cas de la France (BHL, lui, reste toujours dans les généralisations et ne regarde aucun cas particulier), on a surtout vu beaucoup de controverses et , pour ma part, j'ai eu le sentiment que c'était bien les politiques qui prenaient les décisions et en assumaient la responsabilité. Par exemple, pour la date et le rythme du déconfinement.



Mais là où je suis près de perdre mon calme, c'est quand BHL du haut de sa grande sagesse, nous traite quasiment de collabo pour avoir si facilement accepté de nous confiner. A l'en croire, nous serions, nous les humains, (encore une fois, il ne fait pas de différence) des personnes qui aiment se replier sur soi, en fait, nous avons vraiment aimé nous confineer dans "notre terrier" car nous détestons nous occuper de notre prochain. La Preuve (avec un P majuscule) de ce vice terrible que BHL pointe d'un doigt accusateur : les Ouighours, les Bengalis, les Somaliens, les Syriens avaient disparus de nos écrans de télévision, nous leur tournions le dos pour ne nous occuper que nos petits éternuements. Et si c'étaient pour nous occuper de nos vieux, encore ! Mais non, là aussi nous leur avons tourné le dos, les laissant mourir seuls...



Cette sagesse, je lui la laisse bien volontiers. Je la trouve totalement hors sol, déconnectée des véritables situations qu'ont vécu et vivent encore des millions d'humains, déconnectée des risques encourus (et notamment par les personnes âgées), déconnectée des véritables chiffres de la pandémie, qui est toujours en cours, déconnectées des décisions réellement prises par les dirigeants.



Un petit livre (le mot d'essai serait excessif) vite torché entre deux avions, entre deux interviews. De la fast-pensée, comme il y a des fast-food.



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Ennemis publics

Ennemis public. Ennemis de qui ? L'assourdissant déferlement médiatique qui a précédé le lancement de ce livre me fait émettre de sérieuses réserves sur les raisons et les objectifs de la démarche. Sont-ils plus éditoriaux et économiques que littéraires ? Cela n'aurait rien de scandaleux, le monde de la littérature est souvent très sensible à la grande diffusion, et est soucieuse de rentabilité.



Il s'agit ici d'un dialogue épistolaire de deux hommes publics en recherche d'une plus grande reconnaissance. Les deux auteurs savent dès le départ que la correspondance sera publiée. Ce ne sont bien sur pas des missives ordinaires mais des lettres qui explorent et justifient les choix éthiques existentiels effectués par leurs auteurs. Ceux-ci ne laissent jamais indifférent, ils divisent les critiques et le public et participent activement à la scène culturelle et médiatique française depuis de nombreuses années.

Dès le début du livre les auteurs pratiquent l'ironie et l'auto-flagellation : « Tout, comme on dit, nous sépare – à l'exception d'un point fondamental : nous sommes l'un comme l'autre des individus assez méprisables ».

Les premières lettres trahissent une certaine méfiance qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, toutefois après quelques échanges, ils se livreront avec moins de retenue. Ainsi, cette correspondance, qui a duré six mois, de janvier 2008 à juin 2008, propose des chapitres où se succèdent confidences et arguments, nous assistons à une sorte de partie d'échecs où les deux personnages avancent tour à tour leurs pions.

Houellebecq frappe fort dès le début en jouant le jeu de la sincérité : « Philosophe sans pensée, mais non sans relations, vous êtes en outre l'auteur du film le plus ridicule du cinéma français ». Le ton est donné.

Les deux écrivains déclarent vouloir respecter un contrat de sincérité et de vérité. Houellebecq rappelle ainsi que « Schopenhauer note avec surprise qu'il est relativement difficile de mentir par lettres ».

L'enjeu de l'échange n'est ni de persuader, ni de susciter une adhésion. Comme ils le reconnaissent, chacun arrive avec ses convictions et repart avec les mêmes. Le but du dialogue est une confrontation d'idées pour une meilleure compréhension de la vision du monde de l'autre.

Ce qui est gênant, c'est qu'ils ont des avis trop tranchés sur tout, abandonnant toute volonté de construction objective argumentée nécessaire à tout exposé clair. Il aurait été intéressant que ces deux hommes intelligents et cultivés cessent de se considérer comme des ennemis publics et abandonnent plus souvent leur côté narcissique pour parler un peu moins d'eux afin d'élargir le débat et de mieux confronter leurs idées sur le monde et son évolution.



De littérature, nulle trace ici, mais ce n'était pas le but. Ce livre laisse transmettre qu'ils sont tous deux animés d'un sentiment d'injustice par rapport au sort qu'il leur est généralement attribué. En définitive, les deux auteurs ont gagné leur pari, le pire pour un écrivain c'est l'anonymat et l'absence cruelle de lecteurs, ceci leur est épargné. L'opération est surtout payante pour BHL en mal de crédibilité alors que Houellebecq va obtenir le prix Goncourt deux ans plus tard, en 2010.

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Ennemis publics

Échange épistolaire parfois instructif, parfois moins. D'emblée, je n'aime pas la posture de BHL, ses propos expliquant son engagement politique et humanitaire ne me convainquent pas. En revanche les propos de MH complètent sa façon d'envisager la littérature. Il s'explique simplement, toujours avec cet air désabusé qu'on lui connaît.

Ceci dit, cette correspondance entre deux « nantis » a parfois quelque chose d'un peu provoquant, bien que ce ne soit pas voulu. Le retour sur leur vie et surtout leurs position de victimes face aux média est assez désagréable.

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American Vertigo

A la demande du magazine Atlantic Monthly, BHL s’est lancé sur les pas d’Alexis de Tocqueville pour dresser l’état des lieux de l’Amérique. Parcourant plus de 20.000 km, BHL a sillonné l’Amérique, cet « autre qui nous parle de nous » (p. 353), et y a multiplié les rencontres : de Sharon Stone à Francis Fukuyama en passant par Warren Beatty, Jim Harrison, Woody Allen, Norman Mailer ou Samuel Huntington. Ses chroniques, publiées au fil des mois dans le mensuel américain, ont été rassemblées dans un ouvrage, d’abord publié aux Etats-Unis chez Random House puis en France chez Grasset.

Des deux côtés de l’Atlantique son livre a provoqué un joyeux tohu-bohu médiatique. Les critiques américaines ont été les plus cinglantes. La faute en incombe peut-être à un sous-titre trop ambitieux. En annonçant un voyage américain « sur les pas de Tocqueville » (Traveling America in the Footspeps of Tocqueville) BHL courait le risque d’être comparé à son illustre prédécesseur. Et quand on sait combien Tocqueville est vénéré outre-Atlantique, la comparaison ne pouvait tourner qu’au désavantage de l’auteur de L’idéologie française. « Tocqueville était un juriste imprégné de pragmatisme et d’idéaux moraux. M. Lévy est un intellectuel à paillettes, beau parleur, un peu snob » tranche le Los Angeles Times.

Les Américains n’ont pas eu tort de se moquer de ce dandy philosophe auquel plusieurs enquêtes fort critiques viennent d’être consacrées en France : Le B.A.Ba du BHL chez La Découverte (2004), BHL une biographie chez Fayard (2005) et Une imposture française aux Arènes (2006). Car, comme dans tous ses autres livres,ce livre de BHL traite au moins autant de son sujet que de son auteur. Ce qui intéresse BHL, ce n’est pas l’Amérique, mais ce que lui, BHL, en pense.



Ce narcissisme revendiqué est exaspérant, d’autant que BHL se laisse aller à la facilité.

Sur la forme. Il ne fait pas l’effort de construire une réflexion sur l’Amérique mais se borne à livrer, au fil de son voyage, quatre-vingts « billets » de 5.000 caractères. Le format en est si bref que la réflexion n’a pas le temps de s’approfondir. On aimerait pourtant réfléchir aux questions, souvent pertinents, qui sont posées : pourquoi cette « obsession du drapeau » ? que se cache derrière la hantise de l’obésité ? que nous révèle le safe sex pratiqué dans les bordels du Nevada ? comment comprendre le rapport singulier des Américains à la nature ? Autant de questions à peine esquissées qu’un épilogue, plus conceptuel, d’une centaine de pages ne parvient pas à traiter, frustrant le lecteur de la véritable réflexion tocquevilienne qui lui était promise.

Sur le fond. Persuadé de son génie, BHL s’enivre de ses découvertes sans réaliser la désinvolture intellectuelle qu’elles révèlent. Déclarer avoir « parcouru les premières pages de One Nation after All que m’a passé hier soir le sociologue Alan Wolfe » (p. 40) est au mieux de la cuistrerie, au pire la confession d’une inquiétante méconnaissance de cet essai majeur autour duquel le débat sociologique s’organise depuis huit ans. Quant aux pages qu’il consacre aux néo-conservateurs, elles montrent que sur ce sujet, extraordinairement bien documenté, BHL n’a pas fait l’effort de lire les travaux de Pierre Hassner, Justin Vaïsse, Bruno Tertrais ou Ghassan Salamé.



Ceci étant, quelque grande que soit l’aversion que suscitent le personnage et ses méthodes, il faut lui reconnaître quelques fulgurances et un certain courage. BHL a atteint une telle notoriété qu’il peut se permettre une incorrection politique au final assez roborative. Il faut par exemple une certaine audace pour saluer chez les Néo-conservateurs la réhabilitation des idées dans la politique ou dénoncer le « trou noir » idéologique (p. 331) des Démocrates. Il faut aimer le paradoxe pour trancher le débat sur la religiosité en affirmant que « l’Amérique est un pays laïc » (p. 451) … tout en ajoutant quelques pages plus loin qu’il est « souhaitable de trouver un autre mot (…) pour cette laïcité à l’américaine » (p. 454). Il faut vouloir résister à l’anti-américanisme pour reconnaître que les Etats-Unis ne sont pas un Empire mais sont au contraire « en train de devenir déjà le siège (…) de la réaction à l’empire » (p. 481). Et il faut un certain talent pour livrer en trois pages décapantes un portrait de George W. Bush, « né pour perdre » (p. 61) qui par une métamorphose inexplicable s’est transformé en Président.

On comprend aisément qu’un tel portrait à l’emporte-pièce ait déplu outre-Atlantique. « Ses choix concernant les lieux à visiter et les personnes rencontrées manquent cruellement de discernement » écrit Marianne Wiggins dans le Los Angeles Times. Le prestigieux supplément littéraire du New York Times n’a pas eu la main légère : « Comme toujours pour les écrivains français, Lévy est court sur les faits et long sur les conclusions ». Pour autant, si l’on dépasse son exaspération, on trouvera dans American Vertigo plus d’énergie et d’intelligence que dans beaucoup d’ouvrages.
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Sur la route des hommes sans nom

Comme le disait l’adjudant-chef Chaudard à ses hommes, le véritable vainqueur de la guerre civile libyenne, c’est Bernard-Henri Levy. Et c’est une chance pour nous, français, de compter dans nos effectifs un penseur d’un tel rang car, vous n’êtes pas sans le savoir, la philosophie va être enfin élevée au rang de discipline olympique lors des J.O de Paris 2024. Pour le coup, c’est la médaille d’or assurée. Rappelons-le, Bernard-Henri Lévy est ce qu’on appelle un nouveau philosophe ou philosophe de proximité. Il ne pense pas que le rôle de la philosophie soit de donner un sens au monde. Selon lui, les questions existentielles, telles la vie, la mort, la souffrance, sont insolubles et en plus, ce genre de sujet, ça fait chier tout le monde. Un bon philosophe doit irrémédiablement s’en détourner pour se consacrer aux vrais questionnements qui interpellent les français. Faut-il prendre ses congés en juillet ou en août ? Le choix d’un moteur diesel favorise-t-il le réchauffement climatique ? Aucun de ces sujets n’échappe à la sagacité de B.H.L qui n’élude rien et nous livre en prime les photos de ses dernières vacances à Saint Paul de Vence.

Dans ce livre, Bernard-Henri Levy nous parle d’un sujet qu’il connaît mieux que quiconque : lui-même. Et de nous évoquer son irrésistible propension à prendre l’avion dès lors qu’une population est martyrisée de par le monde. “Je n’y peux rien, nous déclare-t-il, c’est plus fort que moi, des fois, il m’est même arrivé de partir durant le week-end. Quand je pense aux collègues de travail, à des types comme Gilles Deleuze qui ne se sont jamais sorti les doigts du cul et qui ont juste écrit des trucs illisibles toute leur vie durant, ça me déprime. Il y en a un seul à qui je reconnais une certaine légitimité, c’est le regretté Thierry Roland, un autre philosophe de terrain, comme moi...

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American Vertigo

Bernard-Henry Lévy se voit proposer par le journal « Atlantic Monthly » de revivre l'expérience de Tocqueville : un tour de l'Amérique en un mois, avec le but de faire découvrir aux Français les particularités américaines.



J'ai trouvé ce livre étonnamment creux ! On nous livre une série de petites anecdotes assez banales dans lesquelles l'auteur essaie de trouver à tout prix du « typiquement américain », pour en tirer de grandes et belles théories sur l'Amérique. On sent que ces expériences sont censées refléter des tranches de vie prises sur le vif, mais je n'ai ressenti aucune émotion. Tout paraît froid, vide, calculé. On a l'impression d'une recherche de tous les clichés possibles pour fabriquer une « âme américaine » à peu de frais.



À propos de cliché, l'auteur lui-même n'est pas en reste. Il y a quelques phrases qui m'ont assez agacé. Par exemple : « Comment peut-on être arabe ? Je veux dire : arabe et américain ? Comment peut-on, dans l’Amérique de l’après-11 septembre, être fidèle à sa foi musulmane et ne pas passer pour mauvais citoyen ? ». Arabe = musulman, musulman = mauvais citoyen ? L'arrogance et le mépris transparaissent également (« l’extraordinaire spectacle du grand conseiller rougissant comme un bébé, riant nerveusement comme un puceau », « il est presque encore un bébé et il a déjà, pourtant, rompu avec cette mauvaise culture, utilitaire, idiote, orientée vers le débouché, qui ne fabrique que des esclaves. »)



Seul point positif : c'est court, on peut rapidement passer à autre chose.
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Réflexions sur la guerre, le mal et la fin de..

Il faut, hélas, admettre, que Bernard-Henri Levy est un des esprits les plus marquants de sa génération. Philosophe, romancier, journaliste, ce touche-à-tout de génie se pose, non sans quelque fulgurance, comme conscience morale de notre temps. Il serait injuste de lui dénier cette prétention. Surtout lorsque, confronté à l’horreur des guerres oubliées de l’Angola, du Sri Lanka, du Burundi, de la Colombie et du Sud-Soudan, l’auteur a l’humilité de faire son autocritique.

Pour le Journal Le Monde, BHL avait dressé au début des années 2000 un tableau impressionniste de ces « guerres oubliées », perdues dans les « trous noirs du monde ». Il y trouve, par un détour original, l’illustration de la thèse kojevo-hégélienne de la fin de l’Histoire. L’Histoire ne se terminera pas, comme le pensait Alexandre Kojève et, à sa suite, Francis Fukuyama, dans nos démocraties libérales, écrasées de bonheur et d’ennui ; elle s’achèvera, elle s’est déjà achevée dans ces périphéries oubliées où des conflits, auxquels la guerre froide conférait peut-être une signification, se perpétuent sans motif, dans l’indifférence du Nord, où « à l’horreur de mourir s’ajoute celle de mourir pour rien ».



Ce voyage au bout de l’enfer rencontre malheureusement vite les limites du genre. D’autant que Bernard-Henri Lévy a le tort de ne pas chercher à comprendre une réalité qui ne saurait se résumer à quelques dénonciations à l’emporte-pièce.

Ainsi de sa description du Sud-Soudan. Il y parle d’un « Sud animiste et chrétien que les islamistes de Khartoum arabisent de force, et bombardent depuis presque vingt ans » (en fait douze : si la guerre à repris en 1983 avec Nimeri, c’est seulement en 1989 que les islamistes ont pris le pouvoir à Khartoum). Mais que signifie « arabiser de force » ? Comment un non-arabe peut-il devenir arabe ? Quand il identifie l’enjeu pétrolier comme la principale cause du conflit, il simplifie encore : ce conflit n’a pas commencé en 1999 avec l’exploitation pétrolière, mais en 1983. Imputer à « l’Occident des pétroliers une responsabilité écrasante » est trop simplificateur : ce sont les Chinois et les Malaysiens qui exploitent le pétrole soudanais, avec il est vrai l’appoint du canadien Talisman et du suédois Lundin, appartenant paradoxalement à deux pays en pointe sur les droits de l’homme. Comment prêter une quelconque crédibilité à un journaliste qui infère de la vision furtive, à travers un hublot d’avion, d’une colonne de paysans « fourbus » la mise en œuvre d’une politique systématique de dépeuplement ?



Ce livre nous apprend en fait plus sur BHL lui-même (qui oserait intituler un chapitre de son livre « BH juge de BHL » ?) que sur la géopolitique burundaise ou soudanaise. Avec un étonnant mélange d’égocentrisme et d’humilité, BHL fait retour sur ce jeune normalien althussérien parti au Bangladesh, à vingt ans à peine, y vivre, en intellectuel engagé, la guerre de libération nationale. Cet héritier de Malraux et de Kessel revient sur l’étrange fascination qu’exerce la guerre chez Drieu, Proust, Cocteau ou Montherlant. Trente ans plus tard, il est revenu de ce lyrisme belliciste. Il réalise que la guerre est ignoble, qu’elle n’est pas le signe du courage, mais la marque de l’abjection.

Constat glaçant d’un philosophe humaniste qui réalise l’impossibilité « d’être sartrien à Bujumbura » : « Ce qui vole en éclats sur ces routes burundaises, c’est toute la philosophie que j’ai dans la tête ».
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Ennemis publics

oulala



c'est d'un pénible cette correspondance, l'un demande à l'autre quelle heure il est et l'autre lui répond en 600 mots qu'il va pleuvoir



c'est arrogant et inutile
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Ennemis publics

Sous forme d'un message à Michel H



----- Original Message -----

From: ECHALIER

To: houelle@magic.fr

Sent: Friday, October 17, 2008 8:05 AM

Subject: Bravo





Bonjour cher Monsieur,



Je viens de terminer votre échange épistolaire avec BHL, enfin il me reste quelques pages à lire avant de filer au boulot.

Je tenais à vous féliciter pour les très belles pages sur l’écriture et la discussion sur les arts simples. Je vous crois. Vous êtes convaincant et modeste.



Pour être franc je vous trouve bien meilleur que BHL. Il n’est pas écrivain à mon sens. Vous l’êtes. Plus précisement BHL est un écrivain de tête, intelligent et cultivé (trop!), mais qui n'a pas d'intuition (ou de sentiments ou de sensations?). S'il faut avoir avalé toute l'histoire de la philosophie pour se convaincre que la compassion est consubstantielle à la nature de l'homme et de là se donner de bonnes raisons de filer au Darfour (en fait se justifier et se trouver génial plus par la démarche intellectuelle que par l'action), je trouve cela nul. MSF fait cela en silence et sans philosophie. Bref beaucoup trop d'intelligence et pas assez de modestie. Et trop de citations (bon c'est quand même intéressant).



Finalement Hemingway est pas si mal dans le genre et puis Rimbaud pourquoi pas? On pourrait parler de Saint-Ex aussi. Moi j'aime bien associer idées et action. Je suis un manuel (qui crois bêtement que toute notre intelligence vient de nos mains dès qu'on a su se tenir debout).



Vous, Michel, avez une démarche (évidement...) très différente de celle de BHL qui me semble partir de votre ressenti, de votre intuition, de votre inconscient, de votre coeur, je dirai de votre âme (que vous cherchez un peu soit dit en passant). Vous n'êtes pas sans culture mais je crois sentir que chez vous c'est secondaire. Acquis quoi, et qu'on ne va pas y revenir toutes les cinq minutes. Vos émerveillements (Baudelaire, Pascal) sont de très loin antérieurs à ceux de BHL. Vous ressentez l'émotion. BHL analyse à froid. C'est un homme de concept, pas un littéraire créatif de beauté dans le rythme des mots, pas un genre à se laisser inspirer et se laisser aller, quelle horreur! Perdu sans sa bibliothèque. Pfff. Normalien, normal, normé. Et puis il est un peu pontifiant et tente de vous recadrer. Je me demande (et vous admire) comment vous avez réussi à tenir le coup sans vous énerver vraiment. Moi à mon avis vous avez retenu votre plume quelque peu. Vous pouvez me le dire je ne le répéterai à personne...Vous êtes un sensible, un écorché sûrement, vous avez besoin des mots pour vous faire du bien (encore que ce n'est pas complètement vrai pour les romans qui semble-t-il vous angoisse au point de devoir vous avaler une bouteille après cinq pages). Finalement la création cadrée et rationnelle vous épuise. Bon en effet c'est sûrement douloureux d'écrire si le moteur qui vous y pousse est alimenté par vos blessures, les fractures que vous dites explicitement et que vous allez chercher et gratter sans cesse.



Je comprends bien votre insistance sur la poésie comme forme définitive de l’emploi des mots. Et puis plein d’autres choses à dire sur ce qui m’a plu dans vos écrits.



Mon impression globale en tant qu'observateur, lecteur, est que vous remportez le match. BHL ne peut pas vous suivre, et c'est normal. Il essaye de se hausser sur les épaules des géants précédents (dont les votres d'ailleurs). Il bosse. Mais il lui manque du génie. Un créatif est insaisissable et ne rentre pas dans le cadre. BHL veut être tout et c'est trop.



Au fait (mais bon ce n’est pas pour légitimer quoi que ce soit) j’ai passé une soirée en votre compagnie il y a longtemps chez SARA (vous la reconnaitrez sans doute) lorsque vous n’étiez pas encore vraiment connu. Juste après la publication de "Extension du domaine de la lutte". Je ne sais pas pourquoi mais ce roman m'a fait penser à Boris Vian (Sullivan) dans "J'irai cracher sur vos tombes".



Si vous avez le temps faites un tour sur mon site (poèmes, peintures et fleurs).



http://echalier.bruno.googlepages.com/



Et bon courage pour la suite.



Faites gaffe à l’alcool quand même. C’est un anxiolytique d’accord mais c’est aussi un dépresseur. Enfin bref c'est une merde. Un peu un suicide, donc ben bon...



Cordialement,



Bruno Echalier

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L'idéologie française

ce livre est très largement inspiré de l'ouvrage de Sternhell sur l'Action Française. Or Sternhell ne connait pas la France, bien qu'il y ait enseigné un an, et est bourré de préjugés anti-français. Voir les contresens grossiers qu'il commet par ailleurs sur la laïcité. Mais BHL ne connait pas non plus la France, au-delà de quelques arrondissements parisiens

Je repense à cet ouvrage étant en train de lire ""Les nazis ont-ils survécu ? Enquête sur les internationales noires de Nicolas Lebourg, livre passionnant paru en 2019, que je chroniquerai probablement

L'auteur indique que le terme même d'antisémitisme a été employé pour la première fois en,1870 par l'allemand Marr qui y voyait un concept proche à fonder l'unité allemande. Dans la première recension française de cet ouvrage, parue dans La revue des Deux Mondes en 1879, Jean Bourdeau qualifiait ce concept de non-transposable en France comme traduisant la barbarie germanique.

Mais BHL, qui a cité dans l'un de ses travaux le philosophe fictif Botul, (inventé à titre de canular et même pas par lui,) n'en est pas à une erreur près.
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Hôtel Europe - Nouvelles vues sur l'Europe

Bhl au théatre , on en révait . En effet , n'en déplaise à ces détracteurs , l'homme est important , comme un lanceur d'alerte doit l'étre dans un monde aseptisé qui fait la part belle à tf1 ou bfm tv. Bhl ce n'est pas ça . Il n'a jamais donné dans une parole "populaire " , trop facile , et terreau pour les populistes . Sa piéce est à son image . C'est un texte puissant , bien sur philosophique et politique , mais pas seulement . Il y à également un coté humaniste qui fait de ce texte une trés belle expérience . Et sur scéne cela doit étre fabuleux . En complément l'on à ici une étude philosophique et au final trés réaliste et pertinente sur l'Europe actuelle . Sur ce défi européen qui est bien malmené avec Poutine qui démontre combien le vieux continent est impuissant quand un quasi monarque ouvre la bouche . Oui Bhl est européen , il l'est bien plus que les Le Pen ou Mélenchon , qui ne cesse de le ridiculiser . Oui Bhl est inquiet pour l'Europe , et quand l'on voit les populistes français , italiens , grecs , anglais , ect , l'on ne peut qu'étre d'accord avec lui . Sa parole est importante, car l'on à besoin de gens qui viennent dire NON à la banalisation et à la généralisation de la parole idiote . Un nouvel opus important de la part de cet auteur qui est bien précieux pour la France à l'époque de Pernaut .
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Le diable en tête

Qu'une divinité peu importe laquelle protège la littérature ! C'est un premier roman qui accumule tous les défauts d'un premier roman. On se perd un peu dans l'histoire pour un héros qui n'est pas des plus intéressant. En effet, la géographie et la temporalité varient énormément au cours de l'histoire. Mais pire encore c'est le mélange des styles : rapport de police, journal intime, prose épistolaire, etc. À défaut d'entarter le pseudo-philosophe qui a écrit ce roman, j'entarte son livre. Je pense sincèrement ne rien retenir de cette lecture fade.
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Ce virus qui  rend fou

Moi qui ne suis pas philosophe et n'ai jamais lu le moindre livre de BHL, je me suis dit ". Et puis, il y a eu le passage sur le plateau de "La Grande Librairie", je me suis ravisé "et pourquoi pas après tout". Lorsque, sur ce même plateau j'ai su que l'intégralité des droits étaient reversés à l'ADELC, association pour le développement de la librairie créative, j'étais convaincu.

Mon premier sentiment m'a conforté dans le fait qu'un philosophe ne peut être complètement compris que par des philosophes tellement ça regorge de références littéraires ou d'articles de références qu'il faudrait refaire trois ans d'études.

Mais, allons, arrêtons de nous flageller. J'ai capté ce qui était à ma portée et Dieu sait qu'il y a énormément de quoi enrichir mon propre discours sur le sujet. J'ai lu cet essai avec un bloc et un stylo pour être sûr de me souvenir de tout.

Franchement à aucun moment je me suis senti ailleurs qu'à ma place en lisant les colères et les analyses de BHL.

Suis-je d'accord avec tout ? Non, sûrement pas mais j'ai le droit maintenant de comparer ses avis et le mien.
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Le diable en tête

Bernard-Henri Lévy écrit ici son premier roman - et comme souvent, il en fait trop.

A la fois saga familiale, histoire d'amour, roman d'espionnage, thriller et essai politico-historique, le livre nous mène dans le Paris de l'occupation, le New-York des années 50, la Rome des terroristes, le Beyrouth des Palestiniens, la Jérusalem moderne, en utilisant cinq procédés littéraires différents (le journal intime, l'interrogatoire de police, les lettres, la confession et le témoignage), tout ça aux basques d'un "héros" qui a été successivement porteur de valises pour le FNL algérien, kidnappeur de petits chefs en 70, apprenti poseur de bombes auprès des Brigades Rouges italiennes, sage apaisé en Israël !

Ouf !

J'ajoute que son "héros" est particulièrement antipathique, et on comprendra que je n'ai pas trop aimé le livre.

Restent quelques moments de bravoure stylistique, quelques scènes réussies.
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