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Critiques de Bernard Maris (77)
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L'homme dans la guerre : Maurice Genevoix f..

Bernard Maris nous propose une lecture croisée de deux grands écrivains l’un francophone Maurice Genevoix et l’autre germanophobe Ernst Jünger. Ils se sont fait face aux Eparges en 1915, ils furent gravement blessés l’un et l’autre le même jour, ils ont écrits la même guerre en y relatant les mêmes horreurs, les mêmes actions mais à les lire dans « Ceux de 14 » pour Genevoix et « Orages d’acier » pour Jünger. Bernard Maris nous montre bien qu’ils n’écrivent pas la même guerre chacun la raconte et l’analyse différemment, Maurice Genevoix est plus sensible à tous les humains surtout à ceux qu’il a sous ses ordres alors que Ernst Jünger se définit plus comme un lansquenet.



J’ai trouvé l’analyse que nous offre Bernard Maris très intéressante et une très belle, elle facilite l’introduction dans les deux ouvrages des auteurs.

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L'homme dans la guerre : Maurice Genevoix f..

Beau-fils de Genevoix, Maris rouvre ces livres mythiques et nous plonge dans une expérience violente, perturbante pour notre génération qui n'a jamais tenu un fusil.
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Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui ..

Vous vous demandez quel lien entre les émeutes en Argentine, les coups de feu sur la population paupérisée en Asie du Sud-Est, le pillage des ressources par les oligarques de la mafia russe d'une part et les cures d'austérité et prêts en blanc du FMI d'autre part ?



« L'esclave est-il plus productif que « l'enfant libre » travaillant pour Nike ? » : équation ou « crime économique » ?



Bernard Maris, économiste reconnu, assassiné lors des attentats terroristes de Charlie Hebdo, revue à laquelle il participait, nous entraine, dans ce petit opus pamphlétaire et sociologique paru en 2003, dans les coulisses de la « science » économique…



Qu'est-ce que le libéralisme ? En économie, Maris, nous dit que c'est un système où le marché s'autorégule en toute transparence. Or, avec le paradoxe de Stiglitz, largement partagé par les chercheurs, qui nous dit que, livré à lui-même le marché ne peut améliorer son fonctionnement, Maris s'interroge, pourquoi les économistes continuent-ils de faire semblant ?



***



Dans sa « Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles », Maris analyse ses collègues économistes, met en garde contre les jeux intellectuels pour mathématiciens de laboratoire lorsque ceux-ci deviennent d'application concrète dans la vraie vie. Dans les colloques d'entre soi on fait de mal à personne mais on jouit simplement de la blancheur immaculée d'une équation à la craie sur un tableau noir. Equation également réfutable car les sophismes d'experts en mal de télévision peuvent défendre l'inflation, la déflation, la hausse des taxes et la baisse des impôts, l'austérité et l'Etat providence au gré des crises cycliques venues les désavouer…



« Les profits d'aujourd'hui sont les emplois de demain » ! Ce à quoi Maris répond que depuis 20 ans les profits augmentent et le chômage aussi. Les gourous de l'économie n'ont qu'une obsession, un pouvoir, convoité et monnayé par les politiques : la prévision. Maris citant Attali pour qui un économiste est celui capable « d'expliquer le lendemain pourquoi la veille il disait le contraire de ce qui s'est produit aujourd'hui » … l'économie ne connait pas la contradiction.



La loi parfaite de l'offre et de la demande est teintée d'un contenu normatif : c'est-à-dire d'un encouragement à la concurrence, car c'est elle qui optimise le « bien-être ». Interprétation erronée de l'optimum de Pareto qui se contentait de noter que l'équilibre du marché (efficient, autorégulé) ne peut accroitre le bien-être de l'un sans diminuer celui d'un autre !



Mais alors… les économistes savent qu'un s'agit d'une chimère, d'une idéologie, d'une prescription politique mais pour autant, s'étonne Maris, personne n'ose encore aller « cracher sur la tombe ».



Au contraire, les économistes se défendent, à l'image de Friedman pour qui une théorie ne doit pas être testée par le réalisme de ses hypothèses mais par celui de ses conséquences, et Maris d'ajouter que peu importe que la Terre soit plate tant qu'on peut faire du vélo !



Du déni. de même que chacun reconnait que le communisme est un « idéal » au sens d'idéologie, et que si les pays marxistes ont tendu vers le communisme, on ne peut pas dire que le communisme était pur et parfait au sens de ce que Marx pouvait théoriser, Maris encourage les libéraux à reconnaitre leur idéologie.



Le libéralisme pur n'existe pas, pour Maris « on ne va pas vers la concurrence pas à pas » soit il y a concurrence et équilibre pur et parfait… soit rien. Or, actuellement c'est surtout rien (douanes, monopoles, dumping, lobbying, ententes, aides d'Etat, cartels, concentrations etc) donc, pour reprendre la théorie démontée plus haut : aucune garantie de « bien-être » … même théorique.



Donc, après avoir décanillé la statue de la concurrence, Maris s'attaque à la théorie du jeu pour laquelle les acteurs du marché sont rationnels et ne visent qu'à maximiser leurs profits : problème, le paradoxe d'Allais, dès qu'un aléa ou une incertitude s'introduit dans les paramètres, c'est l'irrationnalité qui guette.



Pas d'aléa lui rétorqueront les experts des chaines d'info en continue, sans être contredits par des journalistes découragés par un jargon d'autorité que Maris appelle « la fonction terroriste des maths », puisque le marché est transparent.



Faux répond Maris, déboulonnant le totem de la transparence : « si tout se savait sur tout, personne ne ferait de profit ». Il n'y aurait plus de raison à gérer les risques, il n'y aurait pas de bruits de couloirs, d'initiés, de hors bilan, de comptabilité truquée, d'argent noir, de paradis fiscaux, de blanchiment d'argent liés au trafic de drogues et d'êtres humains.



En bourse c'est la même chose « les profits n'existent que parce que l'on ne sait pas ce que vont faire les autres, on anticipe ce qui n'est pas pareil ». Maris s'arrête prudemment sur la « confiance » notion qu'il laisse plus volontiers à Freud qu'aux économistes…



***



Ainsi dans un monde où la concurrence est faussée, l'équilibre absent et la transparence opaque, le FMI salue l'augmentation du PIB et Milton constate que plus les marchés sont risqués, plus les spéculateurs sont excités.



Le patron d'alors du FMI est particulièrement visé par Bernard Maris, notamment sa rhétorique sur la taxe Tobin (sur les transactions boursières) qu'on ne pourrait pas appliquer car il faudrait l'appliquer partout or il y a bien « trop de paradis fiscaux » … A quoi bon lutter contre le crime s'il y a trop de criminels rétorque par l'absurde Maris.



Méfiance enfin vis-à-vis des sempiternelles batailles de chiffres, qui sont avant tout des batailles de formules, de point de vue, à l'image du CERC, fermé après avoir calculé 11 millions de français dans la fragilité sociale…loin des 12% de chômage qui laisse croire à 88% de privilégiés…



La « main invisible » n'est pas si propre… Maris, connu pour son engagement écologiste, ne veut pas d'un monde qui « plus il est empoisonné plus il devient riche, par simple effet de rareté. »



On comprend désormais sa colère, tous les dogmes, tous les théorèmes sont erronés et pourtant les gourous de l'économie continuent leur « danse macabre » dans les médias, auprès des politiques, sans jamais avoir à rendre des comptes.



Au détour des figures de l'expert « le raté ou le paresseux de la profession » uniquement là pour « justifier celui qui le paye », de l'oracle, du penseur ou du journaliste, Maris croque le portrait quasi-sociologique d'un système interdépendant d'acteurs réunis autour du dogme capitaliste et dont la principale fonction, vis-à-vis de l'opinion, communicants à l'appui, est de produire du discours.



Pour Maris, citant Pierre Bourdieu, les économistes peuvent « produire des discours formellement corrects mais sémantiquement vides. »



Comme disait Cioran, « l'homme se raccroche à l'espoir d'une conflagration définitive dans le dessein de se débarrasser une fois pour toutes de l'histoire. »



Les fidèles du capitalisme aimeraient bien que la messe soit dite une bonne fois pour toute surtout, comme le souligne, non sans ironie, Maris : « la fin de l'Histoire, c'est bien si je suis en haut ». Pour l'auteur, le « capitalisme sauvage ne peut exister sans transcendance ». C'est l'idée que l'effort des pauvres sera un jour récompensé dans une vie éternelle pleine de croissance, et que les riches sont élus de Dieu sur terre « la preuve : ils font de la charité ».



***



A travers des références théoriques de Walras à Keynes, des exemples concrets de Merton à Camdessus, et le tout avec un effort de pédagogie très appréciable, Maris opère un rapide décryptage critique, drôle et citoyen.



Il nous permet de mieux comprendre le discours économique, béquille du discours politique (ou l'inverse), non pas dans le détail des formules et théorèmes, mais dans l'intentionnalité.



Peut-être pourrait-on repenser l'économie comme un rapport de force, un conflit d'intérêts plus ou moins rationnels qui doit être justifié par un discours, celui des experts et des oracles, et également perpétré via la coercition, les prêts du FMI sous condition d'austérité : véritables « stratégies du choc » pour reprendre la journaliste canadienne Naomi Klein, entrainant violences, répressions, précarité et remous politiques ; ou encore les monopoles européens dans la planification de la politique agricole commune (interdiction jusqu'à récemment de posséder ses propres semences de graines, sentiment de dépossession des agriculteurs et manque d'adaptabilité vis-à-vis de la permaculture etc).



Rapport de force illustré par cette citation rapportée d'Alain Minc, raillé par Bernard Maris « je ne sais pas si les marchés pensent justes, mais je sais qu'on ne peut pas penser contre les marchés. »



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Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui ..

Bernard Marris a un grand mépris pour les experts en économie et on ne peut que lui donner raison. Il suffit de lire un journal économique vieux de 6 mois et de regarder à quel point les prévisions des experts étaient erronées. Lisez avec 6 mois de retard les papiers des analyses financiers spécialistes de la bourse, c'est ce qu'on fait de pire.

Donc les économistes se trompent sans arrêt et on continue de les écouter. Bernard Marris nous explique que c'est le cas même au plus haut niveau, les directeurs du FMI, de la Banque Mondiale, les prix Nobel d'économie et autres ne sont pas plus fiables que les autres.

Mais avoir raison ne suffit pas pour faire un bon livre. Une grande partie est très difficile à appréhender pour les non-économistes, trop technique et trop de références à des personnes ou des théories inconnues du grand public.

Et puis ce livre exprime la haine de son auteur pour le système économique qui régit notre monde. Qu'il ait raison ou non est un autre problème, mais le ton est difficile à supporter. Ce n'est plus une critique, même pas un réquisitoire, c'est une descente au lance-flamme du libéralisme, bien trop méchante pour qu'on ait envie d'adhérer, même si on est tenté de partager les idées de l'auteur.
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Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui ..

Les économistes en prennent ici pour leur grade, accusés de professer mensonges et âneries en parfaite connaissance de cause. Les plus nobélisés d’entre eux sont passés à la moulinette de l’analyse caustique ; les travers de leurs fumeuses théories démontrés en trois coups de cuillère à pot. Bernard Maris nous les présente comme de piètres logiciens, producteurs de petits théorèmes ne reposant que sur une rhétorique habile mais chimérique. (...) Une lecture vivement recommandée aux étudiants des écoles de commerce et à leurs professeurs qui s’interrogent trop peu sur leurs enseignements. Mais les autres y trouveront aussi leur compte.

Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ?

Ce livre fait le récit amer d'une désillusion. En suivant la brève leçon de marxisme de Bernard Maris, on comprend avec lui que la révolution communiste a moins pour ambition de mettre fin à l'exploitation de l'homme par l'homme que d'anéantir le péché qui ronge son coeur. Ce n'est pas le capital que veut défaire Karl Marx mais la mort en tant qu'elle est un scandale métaphysique. Le communisme ne serait alors pas tant une situation économico-politique mais une situation spirituelle et métaphysique située hors de toute temporalité historique : en un mot, le communisme se confond avec la béatitude chrétienne. Or, c'est précisément parce que l'ambition et la finalité du projet communiste sont de nature extra-physiques que les moyens purement matériels (économiques et politiques) qu'il se propose de mettre en oeuvre pour y parvenir sont condamnés à l'échec le plus cuisant et à la Terreur.



Quel salut reste-t-il alors ?

Bernard Maris étant matérialiste, il ne peut en envisager d'autres que politiques ; inapte à penser la grâce, il achève son texte sur l'aveu d'une défaite et l'expression d'un profond découragement : il n'existe pas de solution politique au problème du mal. Face aux limites et aux contradictions internes du marxisme qui était pourtant notre seul espoir, il ne nous reste plus qu'à inaugurer le triomphe définitif de la mort qui marquera le début d'une ère nouvelle, celle d'un âge sombre d'où l'espérance serait bannie.



Les lamentations de Bernard Maris ne sont pas sans rappeler celles d'Albert Caraco : on y retrouve la même certitude que le pire adviendra nécessairement (soit par l'annihilation totale de l'humanité soit par sa domestication technicienne) ainsi que la même fascination pour la figure idéelle de la Femme qui serait à la fois imperméable au péché et source de vie entièrement étrangère aux forces de mort (ben voyons). On y retrouve également la même conscience écologique teintée de misanthropie, le même désir inavoué de sauvegarder le règne animal par l'anéantissement de l'humanité comparée ici et là à une anomalie contre-nature ou à un parasite dont il faudrait se débarrasser. On comprend aisément que le carburant psychique du communisme authentique est ou bien génocidaire ou bien suicidaire car faute de discernement, l'horreur bien légitime qu'inspire le péché est reporté sur l'homme lui-même. Dès lors, l'humanité n'est plus regardée comme en proie au problème du mal mais comme le mal lui-même, une erreur que les penseurs gnostiques commettaient déjà.



Pour pallier ce travers, on se tournera utilement vers les enseignements d'Albert Camus et du penseur catholique Nicolás Gómez Dávila qui écrivait que « face au marxisme il y a deux attitudes également erronées : dédaigner ce qu'il enseigne, croire ce qu'il promet. » tandis que le premier avertissait :



« La révolte bute inlassablement contre le mal, à partir duquel il ne lui reste qu'à prendre un nouvel élan. L'homme peut maîtriser en lui tout ce qui doit l'être. Il doit réparer dans la création tout ce qui peut l'être. Après quoi, les enfants mourront toujours injustement, même dans la société parfaite. Dans son plus grand effort, l'homme ne peut que se proposer de diminuer arithmétiquement la douleur du monde. Mais l'injustice et la souffrance demeureront et, si limitées soient-elles, elles ne cesseront pas d'être le scandale. [...] Il y a donc, pour l'homme, une action et une pensée possibles au niveau moyen qui est le sien. Toute entreprise plus ambitieuse se révèle contradictoire. L'absolu ne s'atteint ni ne se crée à travers l'histoire. La politique n'est pas la religion, ou alors elle est inquisition. »
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Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ?

Bernard Maris paye sa dette à Marx. Il le relit, le digère et livre un outil de réflexion. (...)



L’exposé est brillant, limpide, agrémenté de commentaires qui facilitent la compréhension. Les capitalistes veulent toujours plus d’argent, nous explique-t-il, parce qu’ils ne peuvent faire autrement, comme le cycliste sur son vélo, condamner à pédaler pour ne pas tomber. Donc le capitalisme tombera, conclu-t-il.



Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ?

Bernard Maris conclut le livre par une phrase de Jaurès, autre figure assassinée pour ses idées : "il faut avoir le courage d'aimer la vie et regarder la morte en face".

Le livre est à la fois une apologie et une critique de Marx, visionnaire économiste et en même temps totalement insuffisant pour qui veut chercher un moyen de se libérer de l'horreur capitaliste.

Le marxisme est un christianisme athée, il se fonde sur la bonté de l'âme humaine, sur la fraternité de l'homme qui ne demande qu'à s'exprimer. Il ne tient pas compte de la "pulsion de mort" , le plaisir de voir souffrir son ennemi, dont l'accumulation d'argent est une forme.

Ce livre permet à la fois de se désillusionner du capitalisme heureux et de la révolution marxiste! Il ne donne pas de réponse, mais au moins une clé de compréhension fondamentale de la nature humaine...

La forme de l'écriture est originale, elle consiste en des mini paragraphes, sans verbiage inutile, ce qui le rend percutant et facile à lire.

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Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ?

J’ai adoré ce titre, ce qui m’a donné très envie d’emprunter ce livre. En l’ouvrant, il est impossible d’oublier que son auteur a été assassiné lors de la tuerie de Charlie. Mais ma motivation principale était d’étudier (d’une manière pas trop rebutante) la pensée de Marx; en effet, Bernard Maris était un économiste assez réputé. Et moi, je suis ignare dans ce domaine et généralement peu enclin à travailler là-dessus.



Ce livre est formé de courts paragraphes assez faciles à lire et parfois plaisants. On est loin d’un exposé lourd et abscons. C’est plutôt une juxtaposition de petites facettes dont le poids théorique n’est pas écrasant. Ce parti-pris conduit à des lacunes dans l’exposé, certains concepts n’étant pas bien définis (selon moi). Après avoir bien confronté la théorie marxiste aux théories économiques "bourgeoises", B. Maris en arrive à la question posée dans le titre. Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris les explications qu'il donne. J’ai noté (p. 119): « Marx n’a commis aucune erreur sur le fonctionnement de la société capitaliste. Mais là où il nous abandonne, nous laisse en plan au bord du chemin, c’est aujourd’hui, au moment où la paupérisation et le saccage du monde ne débouchent sur absolument rien, sauf sur plus de saccage et d’inhumanité. Le développement des forces productives entraîne le développement des forces productives, dans une spirale infernale ». En somme, l'exacerbation des contradictions du capitalisme et l'avènement de la dictature du prolétariat sont des prédictions "scientifiques" mises en échec par l'évolution propre à notre XXIème siècle, avec cet emballement incessant de la production au mépris de l'environnement global. Mais ceci ne me satisfait pas.



Je suppose que l’erreur de Marx peut être mieux compris par une analyse plus convaincante et plus précise. Au final, j’ai l’impression de ne pas avoir beaucoup progressé sur ces questions. Peut-être parce qu'elles ne m'intéressent pas vraiment...
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Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ?

La conclusion est pessimiste mais peut-être peut elle encore réveiller les consciences.



Sinon, même 4 ans après je pleure encore Charlie, même si VOUS N'AUREZ PAS MA HAINE.

Deux TDC (pas de nom !) m'ont meurtri mais cela reste 2 TDC.



Merci Bernard Maris !
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Pertinentes questions morales et sexuelles ..

Ennuyeux et absolument pas drôle. Un français qui fait de l'humour sur les USA, ça fonctionne rarement. Il vaut mieux laisser ça aux Américains eux-mêmes, ils le font très bien et avec beaucoup plus de nuances.
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Pertinentes questions morales et sexuelles ..

Style acerbe et décapant, Maris décrit sans concession une société américaine souvent impudique, perverse, malgré un discours puritain... Bien sûr, son écriture au couteau... son humour ... son point de vue peuvent déranger. Personnellement, ce fut un plaisir de le lire.

Pour avoir vécu dans cette région, et bien que les personnages de Maris soient proches de la caricature (on ne bosse pas à Charlie pour rien...) je dirais que le tableau qu'il en brosse n'est pas si éloigné de la réalité.





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Plaidoyer (impossible) pour les socialistes

Ce plaidoyer cache un réquisitoire féroce et implacable contre les socialistes et leurs contradictions.

Qui aime bien châtie bien.

C'est aussi un manuel d'économie pour les nuls, d'une clarté biblique. Les barbus bas du front ont assassiné le seul économiste sympathique, ludique et pas hermétique. Qu'ils moisissent dans leur paradis artificiel avec leurs quarante grains de raisin.



Cette relecture, sept ans après, après Hollande surtout, me donne un grand coup de mou.

Au delà de la fresque des occasions perdues qui ne reviendront plus, c'est un constat lucide et glaçant d'une défaite totale et définitive du socialisme.



Pauvre humanité... De profundis !
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Plaidoyer (impossible) pour les socialistes

Un ouvrage qui se lit avec plaisir, mais qu’on referme plus interrogatif que convaincu.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Plaidoyer (impossible) pour les socialistes

Une lecture stimulante et ambivalente d'un économiste médiatisé, talentueux mais parfois expéditif.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Souriez, vous êtes Français !

Un livre posthume édité en 2016 par ses enfants, Gabrielle et Raphael, qui inclut une préface de Dominique Seux. Sa voix très caractéristique était en direct sur France Inter chaque vendredi et samedi. J’ai raté un grand nombre de ses chroniques car elles étaient trop matinales pour moi, et je le regrette, mais chacun son horloge biologique ! Donc, un petit livre de 132 pages qui récapitulent ce qu’est la France « ce magnifique pays d’assistés ». C’est grinçant, parfois drôle, et surtout très juste dans l’analyse. Les Français et leur rapport au travail, aux loisirs, à la culture, à l’éducation, à l’ascenseur social, à l’injustice, à l’équité ; les syndicats, les vacances, le logement, la propriété, bref, la lutte des classes… on y revient avec le mouvement des « Gilets jaunes » de 2018.

Dans un livre : « La reproduction », Pierre Bourdieu a écrit cette phrase qui peut absolument s’appliquer aux chroniques de BM. : « La reproduction des inégalités sociales par l'école vient de la mise en œuvre d'un égalitarisme formel, à savoir que l'école traite comme "égaux en droits" des individus "inégaux en fait" c'est-à-dire inégalement préparés par leur culture familiale à assimiler un message pédagogique ». CQFD !


Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Souriez, vous êtes Français !

Pas rancunier, Dominique Seux, l'éditorialiste bien-pensant des Échos - et qui fut souvent gentiment brocardé par Bernard Maris -, a préfacé ce petit livre posthume de chroniques radiophoniques.



Car Bernard Maris adorait la radio, et il faut dire qu'il en maîtrisait les codes. Capable d'ironie, toujours lucide, grand vulgarisateur, et surtout, ennemi des idées reçues qu'il adorait démonter, avec clarté et simplicité.



Dans ces chroniques, il oscille en permanence entre colère et affection pour toutes ces catégories de français qui passent leur temps à gémir. Tiens, s'ils passaient seulement quelques mois dans la plupart des autres pays, cela les aiderait probablement à relativiser. En effet, contrairement à ce que l'on pense, la France est plus libérale que les Etats-Unis - très protectionnistes en pratique, le Japon, la Corée du Sud, le Royaume-Uni ou l'Allemagne, sans parler évidemment de la Chine. La France est le pays européen qui exporte le plus de capitaux, et qui en reçoit le plus de l'étranger.



Alors, il y a les patrons qui se plaignent des lourdeurs bureaucratiques... mais qui se gavent de subventions. On apprend ainsi que le CICE, le crédit d'impôt recherche supposé favoriser l'innovation, a surtout profité... à la finance, aux banques et aux assurances! Avez-vous remarqué récemment que votre banquier ou votre assureur vous ait proposé un service révolutionnaire? Pas moi, le dernier c'était la carte à puce, dans les années 80...



Pire, cet argent ne profite qu'aux grandes entreprises, celles-là même qui ne créent pas d'emploi, qui "optimisent" si bien leur fiscalité, alors qu'elles ont les moyens de financer leurs propres recherches. 65 milliards d'aide annuelle, et pour quel résultat?



Comment notre société traite-t'elle les jeunes? Un budget énorme pour l'éducation, mais 18% d'entre eux quittent l'école sans aucun diplôme. Avec des "contrats jeune", qui ne font que les stigmatiser davantage: ils n'ont donc pas droit à un contrat normal? Ben oui, les jeunes ne sont pas normaux, c'est bien connu. Égoïsme des adultes, qui veulent protéger leur emploi (l'égalité c'est bien, mais en commençant par soi-même). Ou alors, absence de dialogue social entre des élites cooptées et des syndicats bureaucratisés? Tiens, ces syndicats: que proposent-ils en termes d'actions de reclassement?



Et les hommes, les messieurs, qui touchent de belles retraites essentiellement grâce... au travail des femmes... lesquelles continuent à faire soit la double journée, soit sont condamnées au temps partiel, quand ce n'est pas les deux à la fois?



Les politiques et autres hauts fonctionnaires, eux, sont les produits d'un système éducatif qui n'a plus rien de méritocratique. Les concours ne font que les préparer trop vite au seuil d'incompétence: comment cela pourrait-il les rendre courageux?



Une lecture aussi instructive que jouissive.
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