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Critiques de Bohumil Hrabal (137)
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Les noces dans la maison

C’est un carnaval de souvenirs qui défile dans ce livre. Les déambulations dans le quartier de Liben, les promenades intemporelles sur les berges de la Rokytka, les amitiés gonflées de fierté déraisonnable et les frasques burlesques d’une existence triviale...tout devient matière à l’œuvre littéraire en devenir. Cette autobiographie qui couvre deux décennies précédent l’intervention soviétique en Tchéquie a des effluves poétiques et dépeint merveilleusement bien le quotidien du grand écrivain. En bon compagnon de brosse littéraire, Bohumil Hrabal nous convie à nocer au brandy dans son antre pragoise...difficile de refuser!
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Une trop bruyante solitude

Le Livre du Mois de Mai 2020

Littérature Tchèque

Diffusé à Prague en 1976 sous forme de "samizdat" (publication clandestine).

Hanta, ouvrier dans une une usine de vieux papiers destinés au recyclage s'instruit par la lecture des ouvrages interdits avant pilon.

Fable sensible et émouvante.

Porté à l'écran par Vera Caïs avec Philippe Noiret.
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Une trop bruyante solitude

Travailleur de l'ombre, Hanta, obscure et anonyme ouvrier, pilonne livres, vieux papiers et oeuvres d'art dans une cave humide infestée de souris. Il accumule aussi dans son appartement les ouvrages condamnés, sauvant du pilon des trésors de la culture mondiale et se mettant, du coup, en constant danger de mort par ensevelissement. Grand buveur de bière, Hanta se fait également avaleur de grands textes. Un jour, dépassé par la modernisation du monde du travail, Hanta décide de suivre le chemin des livres et de disparaître.



L’écriture de ce roman a ce côté étrange propre aux écrivains de l’Europe de l’Est. Parfois assommante. Aussi harassante que le sujet qu’elle traite. Parfois drôle. Énigmatique. Une longue fable qui pose bien des questions sur des sujets tels que le pouvoir, le travail, l’utilité des choses, leur futilité, la vie, la mort ...



"... je sais qu’ils devaient être encore plus beaux, les temps où toute pensée n’était inscrite que dans la mémoire des hommes."
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Moi qui ai servi le roi d'Angleterre

Le petit groom de l'hôtel "A la Ville dorée de Prague" rêvait d'être grand et de devenir riche. Pour la taille, il devait se contenter des quelques centimètres de ses talons compensés et d'un port de tête bien étudié, quant à la richesse, grâce à ses économies et à quelques timbres rares, il avait amassé une petite fortune qui lui permit de faire construire son propre établissement, "La Carrière", dont la renommée attirait chaque jour une foule de célébrités, comme Maurice Chavalier ou Steinbeck!

Il ne quittait jamais la belle écharpe bleue et la grosse médaille dorée, décorations remises par l'Empereur d'Ethiopie après un banquet mémorable où il s'était particulièrement fait remarquer pour ses compétences et son professionnalisme.

Mais les bouleversements qui agitèrent la Tchécoslovaquie en cette période de guerre, (d'abord l'arrivée des Allemands vainqueurs dans le pays, puis, après leur défaite, la prise du pouvoir par les communistes) se répercutèrent sur la vie de ce groom devenu très riche. Bien que "oublié" (grâce à un ami) sur les listes des millionnaires à taxer et à interner dans des camps spéciaux , il tint à se constituer prisonnier pour bien confirmer à tous l'état de sa fortune. Après son internement, il ne possèdait plus rien. Il choisit de purger le reste de sa peine dans une brigade de travaux forestiers et mena alors une vie rude, simple et solitaire.

Bohumil Hrabal, dans son style bien particulier avec des phrases qui n'en finissent pas, choisit de divertir le lecteur avec les aventures de ce drôle de petit bonhomme entouré de personnages cocasses dans un conte plein d'humour, tout en faisant un petit rappel de l'histoire douloureuse de la Tchécoslovaquie.

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Trains étroitement surveillés

Deux trames se croisent sur fond de guerre. La lecture est divertissante avec des épisodes originaux, des personnages atypiques et les 120 pages se dévorent avec une rapidité extrême.

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Une trop bruyante solitude

Magnifique plume, très poétique. Une belle découverte !

On découvre avec tendresse l'histoire d'un ouvrier de Prague, qui presse depuis trente-cinq ans des vieux papiers et des livres dans une petite usine de recyclage. Ce sont surtout ses promenades intellectuelles, sa solitude et la poésie qu'il met dans son travail qui sont décrites.

L'histoire s'inscrit également dans le contexte de la Tchéquie communiste. Le travail lent et passionné est remplacé brutalement par la froide rapidité des brigades d'ouvriers communistes.
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Trains étroitement surveillés

Imperméable au surréalisme du texte, j'ai eu l'impression d'avancer dans cette lecture comme dans un rêve, confronté à des situations et à des personnages dont je ne comprenais pas le ressort.
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Une trop bruyante solitude

Cette lecture fut une des plus étranges de mon existence. En terminant ce livre, je me suis sentie profondément déçue car j'avais lu beaucoup d'éloges dessus. J'ai laissé un peu de temps avant la rédaction de ce commentaire afin de faire le tri dans tous mes sentiments mais le constat reste accablant car, soyons francs, je n'ai pas aimé ce livre.

Comme l'annonce le résumé, le personnage principal, Hanta, écrase du papier et des livres dans une presse. Mais il se rebelle car, en cachette, il en lit certains et en garde d'autres chez lui au point de ne plus avoir de place. Je pense que l'auteur a voulu dénoncer la censure qui sévissait dans le pays sous le régime communiste. Mais à mes yeux Hanta n'est ni attachant, encore moins intéressant. La plupart du temps, il est seul dans sa cave: il boit de la bière, lit des livres philosophiques et délire en s'imaginant voir Jésus ou Lao-Tseu. Les rares contacts humains qu'il aura sont avec des tsiganes ou son responsable qui lui reproche sa lenteur.

Certes, le style d'écriture était agréable. Quand on lisait les phrases à haute voix, il y avait une certaine musicalité, de jolis sons et mots qui venaient frapper l'oreille et jouer avec nos sens. Mais, je n'ai pas pu déceler la profondeur de cet ouvrage ni comprendre les tenants et aboutissants. Certes, l'auteur oppose le progrès de la nouvelle usine de Bubny au travail lent et improductif de Hanta mais le narrateur est vaincu d'avance. le livre est trop court, et personnellement n'a évoqué rien de particulier chez moi à part de l'ennui et de l'incompréhension.

C'est peut-être un chef-d'oeuvre mais je ne l'ai pas lu au bon moment ou bien je n'ai pas la maturité nécessaire pour saisir l'intégralité de ce qu'il représente. Je vous conseille toutefois de le lire et de me faire part de vos suggestions et votre ressenti sur cet ouvrage !


Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Une trop bruyante solitude

Depuis 35 ans, Hanta pilonne des livres et du vieux papier. A la fois il est inéluctablement lié à sa machine, et à la fois c'est une histoire d'amour avec cette machine. Mais une nouvelle machine plus performante apparaît, il est au chômage. Une seule issue possible : disparaître avec sa machine.



Le dessin noir et blanc très sombre est très oppressant, souvent flou, toujours évocateur : les extérieurs, la presse, les livres, les visages…



Dans cette bande dessinée la réalité ressemble à l'Enfer. Aucune clarté, aucune éclaircie qui pourrait redonner de l'espoir. Une noirceur inéluctable plombe toute l'histoire. Le scénario est original, le travail des dessinateurs magnifique, les plans très travaillés, les vignettes adaptées au récit. C'est un plaisir de réouvrir cette bande dessinée au hasard pour s'attarder sur une page, puis sur une autre.



Une très belle réalisation pour amateurs de BD noires. Amateur de happy-end s'abstenir…

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Jarmilka : Suivi de La Machine atomique Per..

Une vision de la Tchécoslovaquie, vécue de l'intérieur par un habitant de ce pays qui rapproche le système communiste du nazisme. L'univers est concentrationnaire, machiste, cruel, sans pitié pour les faibles. Ce livre m'a aidée à comprendre les jeunes tchèques que j'ai été amenée à rencontrer, principalement en Angleterre, où ils viennent chercher du travail, une vie meilleure et plus de libéralisme.

Livre très noir. a déconseiller aux dépressifs.
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Une trop bruyante solitude

Abandon page 46...
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La petite ville où le temps s'arrêta

un petit garçon vit entre un père maussade, patron d'usine, une mère jolie et rieuse et un oncle mythique, ouvrier et colosse phénoménal qui incarne la joie de vivre. La vie est faite de récits burlesques et drôle, jusqu'au jour où l'ordre établi tombe et que les choses s'inversent: la patron maussade devient paysan rieur et tonitruant, l'ouvrier mis à la retraite sombre dans une dépression, le récit joyeux devient triste et nostalgique pour nous parler d'une petite ville "où le temps s'arrêta".
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Cours de danse pour adultes et élèves avancés

Ce livre est formidable, loufoque, tendre, cocasse. Sans doute pas le livre le plus connu de Hrabal mais peut-être le plus poétique et charmant. Un vieil homme raconte ses souvenirs à une demoiselle, d'une seule traite (Une seule phrase de 110 pages !), mêlant évocations nostalgiques et moments gaillards. A lire si possible à haute voix, en se laissant porter. Intéressante préface de Milan Kundera.
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Une trop bruyante solitude

Livre qui m'a fait penser à certains tableaux de Chagall, livre onirique parfois, et aussi très ancré dans la réalité de l'oppression.
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Une trop bruyante solitude

D'une étonnante poésie, non pas douce, agréable mais brutale, déroutante. Durant ma lecture je me demandais si c'était autobiographique tellement Hanta me semblait être réel, racontant son histoire, comme un acteur sur une scène de théâtre qui soliloque, avec quelques cruches de bières en plus.

Alors nous le suivons à travers ses souvenir, parfois gênant mais amusant, parfois d'une grande tristesse et parfois un peu... dégoûtant ... et toujours présente cette trop bruyante solitude le ronge, heureusement les livres, des trésors qu'il doit hélas détruire, lui apportent un certain réconfort, il se cultive presque malgré lui, admiratif, il en sauve quelques uns et les emportent chez lui.

Cela me faisait penser à un enfant qui aurait trouvé un animal blessé et l'aurait ramené chez lui pour en prendre soin.

Et naïvement, humainement, il rêve qu'il pourra racheter sa vieille presse, l'installer chez lui et faire de la destruction une oeuvre d'art.

Mais la vie est dure, cruelle et les hommes le sont davantage, son supérieur le rabaisse, le monde change il le voit, il ne trouve plus sa place, les choses évolues et cela l'abîme profondément, il l'accepte finalement, résigné

C'est comme une cycle, la boucle est bouclée, tout n'est que répétition, un mouvement de va-et-vient, éternel recommencement auquel les nombreuses répétitions font échos, jusqu'à la fin.



C'est une lecture qui me laisse perplexe, je crois qu'il faut un certain temps pour en saisir la porté, la profondeur.
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Moi qui ai servi le roi d'Angleterre





"Moi qui ai servi le roi d'angleterre" est le récit d'une vie extraordinaire : celle d'un larbin de l'hôtellerie, qui va beaucoup apprendre et grimper les échelons de la société avec une totale absence de scrupule.



Enfant bâtard, de petite taille mais animé d'une puissance impressionnante, d'abord groom à "La ville dorée de Prague", il devient serveur et maitre d'hôtel dans divers lieux. Comme le lui demande son premier patron : il voit tout et entend tout mais ne voit rien et n'entend rien ! Voilà certainement une disposition cynique qui facilite son ascension sociale. Car le petit groom a sa révélation en se rendant à l'Eden, une maison close : il y découvre le vertige du plaisir qu'apporte l'argent, en plus du plaisir sexuel. A l'époque de l'annexion des Sudètes, il tombe amoureux d'une jolie adoratrice de Hitler, ardente partisane du programme du Lebensraum. Il aura avec elle un enfant débile qu'il abandonnera. Par ailleurs, il ne voit aucun probleme particulier à s'enrichir par la spoliation de biens juifs.



Il atteint enfin son objectif : être propriétaire d'hôtels à l'égal de ceux qui, dans le passé, ont pu le traiter mal. Pourtant, il reste une sorte de paria dans le milieu. Etre à part, il ne fait pas partie du cercle. Son désir est si ardent que lorsque les communistes prennent le pouvoir et emprisonnent les millionnaires, il exige d'être enfermé avec eux. Pour faire partie du cercle à tout prix, avoir la reconnaissance. L'arrivée des communistes signe sa chute mais les dernières pages, assez différentes par leur ton, peuvent aussi être vues comme une rédemption, autant qu'une expiation. Loin du monde dans la nature sauvage et glaciale à réparer une route dans la forêt : est-ce la paix, le renoncement, l'acceptation du destin, ou le désespoir de la solitude et de l'abandon ? D'une phrase à l'autre, j'ai vu les deux. Il a enfin le temps de se retourner vers son étrange et absurde trajectoire pour en faire le récit.



Un récit foisonnant; absurde et improbable.
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La chevelure sacrifiée

L'auteur rend tout d'abord un hommage vibrant à sa mère dans ce roman riche en émotions, poésie et humour, éclatant de lumières, de couleurs, d'odeurs, que ce soit celles de la brasserie, des séances chez le coiffeur, du bain dans la barrique ou de la journée des cochonnailles. Maryska est drôle, émouvante, fantasque, débordante de vitalité, elle croque la vie à pleines dents et son caractère contraste fortement avec celui de Francin, son mari, timide et réservé. Il voudrait bien qu'elle soit plus sage et il ne fut jamais aussi heureux que lorsqu'elle se brisa la cheville parce qu'alors il la tenait "comme il voulait, une femme convenable qui restait à la maison."

C'est l'arrivée de la radio dans son village, dans les années vingt, la Transmission Sans Fil, qui en raccourcissant soudain les distances provoque en Maryska l'envie brutale de raccourcir tout ce qui peut l'être : sa jupe d'abord, ce qui lui donne une impression nouvelle de liberté dans le mouvement et lui fait retrouver sa jeunesse, puis les pieds de ses chaises et de sa table dans un épisode franchement comique, elle continue avec la queue du chien, opération malencontreuse qui se termine par un drame et enfin elle sacrifie sa flamboyante chevelure pour adopter la coiffure de Joséphine Baker...

Bohumil Hrabal nous entraîne à la suite de Maryska, la narratrice, dans un style particulier, qui surprend au début : de très longues phrases, souvent plus d'une page, où se succèdent des associations d'idées parfois sans liens apparents et où les "et alors..., et alors..."s'enchaînent les uns aux autres comme dans les récits des écoliers. On prend son souffle, on s'y habitue, d'autant plus qu'on ne s'ennuie pas une seconde en compagnie de la belle et de ses amis et qu'on s'amuse beaucoup!

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Tendre barbare

une amitié folle et une folle amitié. Un magnifique hommage!
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La chevelure sacrifiée

A-t-on souvent aussi bien écrit sur des cheveux ? Cette chevelure, c'est celle de la narratrice, Maryška, épouse du gérant d'une brasserie dans la Bohême communiste. Une chevelure aux boucles démesurées, surabondante, baroque, tout comme l'appétit de vivre de cette héroïne excentrique, que Bohumil Hrabal fait vivre avec une verve lyrique et cocasse. En contrepoint, le mari de Maryška est un homme mesuré, plus inquiet et taciturne, qui forme avec elle un couple tendre et particulièrement attachant. Autour d'eux gravitent quelques personnages de comédie, au fil de douze saynètes traversées d'un souffle épique.



Démesurées elles aussi, les longues phrases en plis et replis évoquent de manière presque charnelle un monde de malt, de houblon, de chair à saucisse (la scène de la bataille de sang de boudin est formidable !). Dans cet îlot, où l'on se caresse et l'on rit à gorge déployée, Maryška vit dans un présent immédiat, qu'elle emplit tout entier avec une force peu commune. Autour d'elle on convoque bien souvent un âge d'or dont il ne reste plus grand chose, alors que la modernité accourt à toutes jambes, réservant surprises et scandales - au premier rang desquels figure le raccourcissement de l'homérique chevelure. Le courant d'air frais qui flotte désormais autour de la tête de Maryška, quand elle roule à vélo, annonce des temps nouveaux...
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Une trop bruyante solitude

Métaphore métaphorique terriblement concrète.
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